Après lui, le déluge

Après lui, le déluge (Son of Flubber) est un film américain en noir et blanc réalisé par Robert Stevenson, sorti en 1963. C'est la suite du film Monte là-d'ssus, sorti en 1961.

Après lui, le déluge

Titre original Son of Flubber
Réalisation Robert Stevenson
Scénario Samuel W. Taylor
Don DaGradi
Bill Walsh
Acteurs principaux
Sociétés de production Walt Disney Productions
Pays de production États-Unis
Genre Comédie familiale
Science-fiction
Durée 100 minutes
Sortie 1963

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

La suite des aventures du professeur Ned Brainard qui a inventé le Plaxmol (Flubber). La découverte du Plaxmol par le professeur Ned Brainard n'a pas apporté la richesse qu'il escomptait pour lui ou son lycée. Le Pentagone a déclaré que sa découverte est d'un niveau secret très élevé et le fisc l'a abasourdi avec une énorme feuille d'impôts bien qu'il n'ait encore pas touché un centime. De plus l'homme d'affaires Alonzo P. Hawk cherche à acheter le Medfield College.

Il pense avoir trouvé la solution avec le Flubbergas (le fils de Flubber) qui peut changer le temps. Il aide aussi l'équipe de football de l'université Medfield à gagner un match, mais il provoque un malheureux effet secondaire : il brise le verre, forçant Brainard à fuir. À la maison, sa femme Betsy est jalouse de l'attention que lui porte une ancienne petite amie du lycée.

Fiche technique

Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources suivantes : Leonard Maltin[2], John West[3] et IMDb[4]

Distribution

Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources suivantes : Leonard Maltin[2], Dave Smith[1], John West[3]

Voix françaises

Sorties cinéma

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database[6].

Origine et production

Le studio Disney n'avait jamais envisagé la production d'une suite à l'un de ses longs métrages, sauf sous la forme de téléfilms mais avec le succès de Monte là-d'ssus (1961) change la donne[7]. Ce film basé sur des inventions loufoques et des effets spéciaux offre une formule aisément reproductible donc une suite est rapidement prévue[7]. Le principe de formule est à prendre au sens strict, l'équipe ayant analysé les éléments ayant bien fonctionné dans le premier opus et les a reproduit dans le second au point que les acteurs mêmes de second rôle ont été repris[7]. Parmi les scènes qui semblent copiées-collées, on peut évoquer la voiture volante pour rejoindre la soirée costumée au lieu du mariage, le match de football similaire au match de basketball du premier opus[8]. Étrangement plusieurs des acteurs interprétant les sportifs sont les mêmes que dans Monte là-d'ssus[8], probablement une reconversion.

À la différence du premier opus, le film est moins centré sur la voiture dopée au Plaxmol et comporte donc autres effets spéciaux[8]. Le film comporte quelques nouveautés comme la promotion publicitaire à la télévision de produits basés sur le plaxmol[8]. Techniquement le film comporte plusieurs effets spéciaux comme la pluie en intérieur, le verre qui se brise, le sol rebondissant les plantes sur-dimensionnées ou les acteurs volants[8]. Mais aucune ne sont des nouveautés plusieurs autres films ayant déjà fait usage de tels trucs. Selon les producteurs, l'utilisation de câbles pour suspendre les acteurs obligeait le tournage en noir et blanc de Monte là-d'ssus, choix reproduit avec Après lui, le déluge mais comme l'atteste Mary Poppins (1964), un tournage en couleur était possible quelques années après[9].

Pour la scène du match de football américain, l'équipe de tournage a dû reproduire dans un studio une section des gradins et une grande partie du terrain afin de pouvoir réaliser les effets spéciaux en intérieur, ce qui perturba les joueurs professionnels engagés pour faire l'équipe affrontant celle du Medfield College[1]. Cette reconstitution avait pour but de réduire les coûts de production mais utilise le plus grand des plateaux du studio Disney[1]. Le terrain reproduit ne faisait que la moitié d'un terrain normal et seulement un tiers était utilisable pour filmer[10]. Seule une partie du terrain était couvert d'herbe avec de la terre, le reste étant du gazon synthétique[10] Les spectateurs étaient des peintures sur un mur avec quelques éléments découpés[10]. Cette utilisation a fait bondir les membres du syndicat des figurants[10]. Ce lieu fictif est aussi visible dans L'Ordinateur en folie (1969), Pas vu, pas pris (1972) ou L'Homme le plus fort du monde (1975). Pour faire gonfler Humphrey Vitarelli a du dissimuler le tuyau amenant l'air à la fois sur l'acteur et derrière ses jambes mais l'arrivée au sol restait un problème jusqu'à ce qu'il la masque avec une touffe d'herbe[11]. Les acteurs ont aussi utilisé des cordes élastique à la place des béliers pour plus de libertés de mouvements[11].

Pour la scène de la voiture inondée durant la fête d'Halloween, deux véhicules ont été nécessaires, la première normale être conduite sur la route et la seconde avec des vitres doublées qui contenaient l'eau et un jet d'eau pour éclabousser, mais comme le précise Arthur J. Vitarelli, l'intérieur du véhicule était sec[10]. Un troisième véhicule presque totalement artificiel a été utilisé en studio pour être rempli d'eau car aucune voiture ni ses pneumatiques ne supporterait son volume en eau[10]. Les pneus étaient en béton et le reste solidement attaché au sol[10].

Sortie et accueil

Le film a récolté 9 millions d'USD lors de sa sortie aux États-Unis[8]. Ce succès modéré renforce le studio dans son idée de produire des séries de films[8]. Après lui, le déluge fait partie des nombreux films scénarisés par Bill Walsh qui ont été des succès commerciaux profitables et populaires pour le studio dans les années 1960 au côté de Quelle vie de chien ! (1959), Monte là-d'ssus (1961), Mary Poppins (1964), L'Espion aux pattes de velours (1965) et Lieutenant Robinson Crusoé (1966)[12].

Mais la plupart des critiques considère cette suite comme moins bonne que le premier opus[8]. Bosley Crowther du New York Times écrit que c'est un bon divertissement, ... c'est cinglé, dans l'esprit des comédies des années 1930 mais marrant[8]. Le Time recommande le film pour tout personne souhaitant rire comme des comédies d'antans[8].

Le personnage d'Alonzo Hawk apparaît dans Monte là-d'ssus et sa suite Après lui, le déluge mais aussi dans Un nouvel amour de Coccinelle (1974)[13]. Dave Smith et John West notent la présence de Walter Elias Disney Miller, fils de Diane Marie Disney et Ronald William Miller et petit-fils de Walt Disney[11],[1].

Le film a été édité en vidéo en 1984[1].

Analyse

Watts écrit que Après lui, le déluge est l'une des nombreuses comédies à budget modéré attirant le public avec de l'humour et souvent les mêmes acteurs produites après le succès de Quelle vie de chien ! (1957)[14]. Pour Leonard Maltin, l'usage de la « formule » de Monte là-d'ssus ne fonctionne pas car Après lui, le déluge ne contient pas d'histoire, les éléments ayant du mal à s'ajuster ensemble, que ce soit la pluie artificielle qui brise le verre, ou le retour d'un ancien amour d'école[7]. Le film possède donc une bonne part de folie mais reste mal agencé[8]. Pour John West le film est un bon divertissement avec des effets spéciaux étonnants et une satire délicieuse[15]. La meilleure scène selon West est celle où le professeur inonde la voiture d'Ashton avec son pistolet durant la fête d'Halloween, son ami étant déguisé en Roi Neptune[15].

La force du film réside dans les scènes mais de manières individuelles telle que celle où Keenan Wynn dans son bureau totalement en verre subit l'effet secondaire de la pluie artificielle[8]. Un autre point fort du film est sa distribution, un regroupement d'acteurs comiques pour la plupart sous contrat avec les studios Disney dans les années 1960[8]. Cette forte présence de « l'écurie Disney » a pour but de s'assurer qu'avec leur présence familière pour le public chaque situation provoque des éclats de rires[8]. Critiqué pour une caricature du colporteur juif dans Les Trois Petits Cochons (1933), le studio Disney a toutefois présenté de nombreux personnages adorables de juif typique tel que l'Oncle Albert dans Mary Poppins, le chef des pompiers dans Monte là-d'ssus (1961), le juge du concours agricole dans Après lui, le déluge (1963) ou le fabricant de jouer dans Babes in Toyland (1961) interprété par Ed Wynn[16].

Steven Watts écrit que Monte là d'ssus et sa suite Après lui, le déluge présentent le gouvernement américain comme une collection de bouffons mesquins qui sous-estime et harcèle l'inventeur excentrique[17]. Un pilote dans la Lune (1962) présente une variation de ce thème sur les forces militaires, le FBI et les agents secrets américains et britanniques[17].

Notes et références

  1. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 513
  2. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 206.
  3. (en) John G. West, The Disney Live-Action Productions, p. 178-179.
  4. (en) Après lui, le déluge sur l’Internet Movie Database
  5. Fils de Diane Marie Disney et Ronald William Miller
  6. (en) Après lui, le déluge - Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
  7. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3e édition, p. 207.
  8. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Edition, p. 208.
  9. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3e édition, p. 187.
  10. (en) John G. West, The Disney Live-Action Productions, p. 180.
  11. (en) John G. West, The Disney Live-Action Productions, p. 181.
  12. (en) Steven Watts, The Magic Kingdom, p. 380
  13. (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 164.
  14. (en) Steven Watts, The Magic Kingdom, p. 406
  15. (en) John G. West, The Disney Live-Action Productions, p. 179.
  16. (en) Douglas Brode, Multiculturalism and the Mouse, p. 103.
  17. (en) Steven Watts, The Magic Kingdom, p. 441

Liens externes

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