Fred MacMurray

Fred MacMurray est un acteur et producteur américain né le à Kankakee, Illinois (États-Unis) et mort le à Santa Monica (Californie). Très populaire, il est l'un des rares acteurs de l'Âge d'or de Hollywood à avoir connu un succès ininterrompu pendant plus de trente ans, avec plus de cent films et séries télévisées à son actif.

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Fred MacMurray
Fred MacMurray dans les années 1930.
Nom de naissance Fredrick Martin MacMurray
Naissance
Kankakee, Illinois (États-Unis)
Nationalité Américaine
Décès
Santa Barbara, Californie (États-Unis)
Profession Acteur
Films notables Assurance sur la mort
Ouragan sur le Caine
Horizons lointains
La Garçonnière

Biographie

Jeunesse

Fredrick Martin MacMurray naît dans l’État de l'Illinois, de Maleta Martin et Frederick Talmadge MacMurray, tous deux originaires du l'État voisin du Wisconsin. Son père est violoniste de concert, et il a une tante, Fay Holderness, qui est actrice et interprète de vaudeville. Il n'a pas deux ans quand sa famille retourne dans le Wisconsin, à Madison, où son père travaille comme professeur de musique. Son père finit par quitter femme et enfant[1], et Fred déménage avec sa mère à Beaver Dam (Wiconsin), la ville natale de celle-ci. Il est scolarisé à Quincy puis grâce à une bourse d'études il s’inscrit à l'Université du Wisconsin à Waukesha. Il joue du saxophone et de la clarinette dans de nombreux orchestres, pratique le sport intensivement, mais n'obtiendra pas de diplôme.

Débuts dans la musique

Fred envisage d’abord une carrière de saxophoniste, aussi part-il à l'Institut d'Art, à Chicago, où vit sa tante chez qui il loge. Il se produit dans divers orchestres. En 1930 il enregistre avec le chef d'orchestre Gus Arnheim une chanson sur gramophone Victor[2] et deux autres avec George Olsen[3]. L'année suivante il se rend à Broadway (New York) où il fait partie de la revue musicale Three's a Crowd, puis, en 1933, de Roberta aux côtés de Sydney Greenstreet et Bob Hope. Une des danseuses attire son attention, Lillian Lamonte, qu'il épousera trois ans plus tard. Cependant, ses efforts pour devenir musicien professionnel n’aboutissent pas.

Hollywood

Quand sa mère décide d'aller visiter sa grand-mère ayant récemment déménagé en Californie, Fred l'y conduit en voiture, et profite de l'occasion pour tenter sa chance à Hollywood. Grâce à sa belle prestance (1m90, yeux bleus, cheveux noirs ondulés[4]) il décroche un contrat de figurant chez Paramount Pictures en 1934, qui l'engage pour sept ans.

Fred va percer très vite, dès son deuxième film : Aller et Retour (The Gilded Lilys, 1935), une comédie romantique où il a pour partenaire la star Claudette Colbert. À l'aise, avec un jeu tout en fraîcheur et spontanéité, son talent ne trompe pas. L’alchimie du couple qu'il forme à l'écran avec Claudette Colbert et le succès qu'il remporte auprès du public, pousseront les studios à reformer le duo dans six autres films (le dernier, en 1949).

Cela n'empêche pas Fred de faire des incursions dans le genre dramatique, comme dans Le Démon sur la ville (1937), où il combat la rigidité puritaine à Salem. Mais le film est un flop. Fred revient à la comédie romantique et tourne avec Madeleine Carroll quatre films entre 1939 et 1942, dont Femme du monde, réalisé par Edward H. Griffith.

La gloire

Quand éclate la deuxième guerre, beaucoup d'acteurs de premier plan s'enrôlent dans l'armée, tels Clark Gable, James Stewart ou Tyrone Power. Fred MacMurray (mais aussi Van Johnson, réformé) prend la place laissée vacante et enchaîne film sur film ; il est aussi « prêté » à d'autres studios. Ainsi, entre 1940 et 1944 il tourne pas moins de vingt films et aura pour partenaires féminines des grandes stars telles que Katharine Hepburn, Joan Crawford et Marlène Dietrich. Il tourne quatre films avec Carole Lombard et quatre autres avec Barbara Stanwyck, dont L'Aventure d'une nuit (Remember the Night, 1940) où il se distingue. Toutes diront avoir beaucoup apprécié de tourner avec lui à cause de sa gentillesse et de sa simplicité qui les mettaient à l'aise.

Ses rôles de bon gars enjoué et pétillant l'imposent très vite dans un genre fait pour lui, la comédie légère, et lui vaudront l'affection indéfectible du public tout au long de sa longue et prolifique carrière. Le réalisateur Billy Wilder dira de lui plus tard : « Fred MacMurray donne aux gens le sentiment qu'il est gentil avec les chiens, avec les enfants, les mères et les veuves. »[5]

En 1943, il est l'un des acteurs les mieux payés du cinéma, avec un salaire annuel de 420 000 dollars qui fait de lui la quatrième fortune des États-Unis.

À 29 ans, son visage va servir de modèle pour les traits d'un tout nouveau super-héros de bande dessinée, Captain Marvel[6],[7].

À partir de 1944, il se voit attribuer des rôles plus étoffés et plus dramatiques. Sa composition d'un commis-voyageur pris dans les filets de la fatale Barbara Stanwyck dans Assurance sur la mort (Double Indemnity) est plus que convaincante.

Fred MacMurray incarne Walter Neff dans Assurance sur la mort de Billy Wilder (1944)

Ce film de Billy Wilder sera un grand succès critique et commercial, et une référence au genre du film noir. Fred aurait pu remporter l'Oscar du Meilleur acteur 1944, mais les studios Paramount avaient mis le paquet sur La Route semée d'étoiles (Going My Way), un succès commercial encore plus grand que Assurance sur la mort, et c'est Bing Crosby qui décrochera l'Oscar pour son rôle du père O'Malley [4].

Le dernier film que tourne MacMurray pour la Paramount est Un héritage sur les bras (Murder, he says), un film déjanté qui mêle le comique, l'horreur, le mystère et le fantastique. Ce film est considéré comme une de ses meilleures réussites dans le registre du comique pur ; la critique Pauline Kael (1919-2001) écrira qu'il est supérieur à Arsenic et vieilles dentelles, autre comédie loufoque sortie un an plus tôt (avec Cary Grant)[8], avec laquelle Un héritage sur les bras partage des points communs.

Rythme de croisière

Cependant, même après le succès de son film noir, Fred tourne à nouveau essentiellement dans le registre léger et familial. Il faudra attendre 1954 pour le revoir dans un rôle de « pas très sympa », en lieutenant appelant les marins à se révolter contre leur capitaine (Humphrey Bogart) dans Ouragan sur le Caine (The Caine Mutiny).

À partir de 1955 il aborde le genre western, le préféré des grands acteurs vieillissants (selon les dires de Fred, ce n'était pas son favori[9]). Il tournera huit westerns entre 1955 et 1960.

Nouvelle gloire

Sa popularité s’accroît du jour au lendemain quand Walt Disney le choisit personnellement pour incarner le père de famille dans Quelle vie de chien ! (The Shaggy Dog, 1959). Le film est l'un des plus grands et des plus inattendus succès dans l'histoire de Disney[10]. Six autres films Disney suivront. Fred dira qu'il ne s'est jamais autant amusé sur un tournage que pour ses fims de Disney, même s'il a déclaré, à une autre occasion, qu'il se trouvait meilleur dans des rôles plus dramatiques.

En 1960, Fred retrouve le réalisateur Billy Wilder qui lui propose le rôle d'un cynique directeur du personnel infidèle dans son film La Garçonnière (The Apartment), comédie satirique sur l’immoralité dans le milieu des affaires. Fred hésite à accepter de peur de ternir son image de bon gars véhiculée dans ses films Disney. Wilder parvient à le convaincre, et Fed livrera une excellente prestation aux côtés de Jack Lemmon et Shirley MacLaine. Ces derniers sont nominés pour l'Oscar du Meilleur acteur, mais pas Fred. Le film est un grand succès et reçoit l'Oscar du meilleur film.

Fed MacMurray dans la série télévisée Mes trois fils (1962)

Il entame alors une nouvelle étape dans sa carrière : la télévision. Il accepte le rôle principal d'un veuf qui élève seul ses turbulents enfants, dans une nouvelle série télévisée, Mes trois fils. Un total de 380 épisodes sera tourné sur une période de douze ans, de 1960 à 1972. Cette sitcom sera très populaire auprès du public. Fred joue de son influence de star pour ajouter dans son contrat une clause qui l'autorise à tourner les scènes dans lesquelles il apparaît sur deux mois non consécutifs et avant les scènes des autres acteurs de la série ; cet arrangement dans son emploi du temps lui permet d'entretenir son ranch (dans le nord de la Californie), de s'adonner à son loisir préféré, le golf, et de continuer à tourner dans des films.

En acceptant ce rôle à la télévision, Fred prouve qu'un acteur/actrice peut réussir simultanément au cinéma et à la télévision, car à cette époque-là les stars du grand écran snobaient les séries télévisées. Les quelques stars qui passaient outre étaient en fin de carrière au cinéma, telles Loretta Young ou bien Lucille Ball, laquelle avait créé la très populaire série télévisée I Love Lucy (1951-1957). Avec ce rôle télévisé Fred MacMurray se trouve une toute nouvelle génération de fans qui n'avaient aucune idée de qui était le jeune premier des années 1930 et 1940, mais qui aimaient sa figure paternelle sage et affairée dans Mes trois fils ainsi que ses rôles dans les films de Walt Disney. Cela a permis la longévité de la popularité de Fred MacMurray, que peu d'acteurs de cinéma de son époque connaîtront.

Légende de Disney

En 1961, Walt Disney le sollicite une nouvelle fois pour incarner un professeur de sciences farfelu qui invente un caoutchouc volant, dans Monte là-d'ssus (The Absent-Minded Professor) puis dans sa suite, Après lui, le déluge (Son of Flubber, 1963). Ce premier opus aura beaucoup de succès et Fred sera nominé aux Golden Globes dans la catégorie du Meilleur acteur.

En 1967, il interprète l'un de ses rares rôles musicaux dans l’extravagant Le Plus Heureux des milliardaires (The Happiest Millionaire), basé sur un histoire vraie.

Après l'arrêt de la sitcom Mes trois fils en 1972, Fred apparaît dans des publicités pour les autocars Greyhound Lines et joue dans ce qui sera son dernier film, L'Inévitable Catastrophe (The Swarm) qui, malgré une distribution prestigieuse, sera un gros échec commercial. Puis en 1978, à 70 ans, il prend sa retraite.

En 1987, Fred MacMurray est la première personne à recevoir le titre honorifique de « Légende de Disney »[11].

Le Président Ronald Reagan saluant Fred MacMurray et son épouse, l'actrice June Haver (1984)

Vie privée

Fred MacMurray s'est marié deux fois : en 1936, avec une danseuse, Lillian Lamont avec qui il forme un couple solide. Ils adoptent un garçon, Robert, et une fille, Susan. Lillian meurt d'un cancer en 1953, après dix-huit ans de mariage, ce qui anéantit Fred. Cinq mois plus tard, au hasard d'un dîner chez des amis acteurs, il rencontre la populaire actrice June Haver avec laquelle il avait tourné dix ans auparavant dans Drôle d'histoire (Where Do We Go from Here?). Il a dix-sept ans de plus qu'elle. Six mois plus tard, Fred l'épouse. Ils resteront mariés toute leur vie. Le couple ne pouvant avoir d'enfants, il adoptera deux jumelles, Kate et Laurie, nées en 1956.

L’étoile de Fred MacMurray sur le Hollywood Walk of Fame (trottoir des célébrités).

Fumeur de longue date, Fred développe un cancer de la gorge dans les années 1970 qui ressurgit à la fin des années 1980. Il s'éteint en 1991 à l'âge de 83 ans. Il est enterré dans le Cimetière catholique Holy Cross de Culver City dans le comté de Los Angeles. Sa femme June Haver sera enterrée avec lui dans sa tombe, à sa mort en 2005 à l'âge de 79 ans.

Filmographie

Cinéma

Années 1920

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Télévision

  • 1955 et 1958 : General Electric Theater (série TV) : Richard Elgin / Harry Wingate
  • 1956 : Le Choix de... (Screen Directors Playhouse) (série TV) : Peter Torrance
  • 1958 : Cimarron City (en) (série TV) : Laird Garner
  • 1960-1972 : Mes trois fils (My Three Sons) (série TV) : Steve Douglas
  • 1974 : The Chadwick Family (téléfilm) : Ned Chadwick
  • 1975 : Le Triangle des Bermudes (Beyond the Bermuda Triangle) (téléfilm) : Harry Ballinger

Producteur

Bibliographie

  • (en) The remarkable Fred MacMurray de Charles Tranberg, 2007, éditions BearManor Media, 392 pages, (ISBN 1593930992 et 9781593930998)
  • (en) Fred MacMurray: A Biography, Albany, Ga., BearManor Media, (ISBN 978-1-59393-099-8, OCLC 154698936, lire en ligne)
  • Jean Tulard, « MacMurray, Fred », Dictionnaire du cinéma. Les acteurs, Éditions Robert Laffont (Collection Bouquins), Paris, mai 2007, 1241 p., p. 728-729, (ISBN 978-2-221-10895-6)

Notes et références

  1. (en) Biographie de Fred MacMurray
  2. Titre de la chanson : All I Want Is Just One Girl
  3. Titres des chansons : I'm In The Market For You et After a Million Dreams
  4. Biographie de Fred MacMurray
  5. (en) « Fred MacMurray gives people the feeling that he’s kind to dogs, children, mothers and widows ». Archives de Walt Disney
  6. (en) C. C. Beck : Fawcett Companion: The Best of FCA (Fawcett Collectors of America) (2001). Raleigh, NC : TwoMorrows Publishing. pages 28–29 (ISBN 978-1-893905-10-8).
  7. (en) Fred MacMurray prête ses traits au capitaine Marvel
  8. Weirdland, article du 22 juillet 2013
  9. (en) Biographie de Fred MacMurray par Charles Tranberg, 2007
  10. Walt Disney Archives
  11. (en) Fred MacMurray: The First Disney Legend. Mouseplanet.com. Article du 26 août 2009 rédigé par Wade Sampson (consulté le 12 septembre 2020).

Liens externes

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