Humphrey Bogart

Humphrey Bogart [ˈhʌmfɹi ˈboʊɡɑːɹt][alpha 1] est un acteur américain né le à New York et mort le à Los Angeles[1].

Pour les articles homonymes, voir Bogart (homonymie) et Bogey (homonymie).

Humphrey Bogart
Humphrey Bogart en 1940.
Biographie
Naissance
Décès
(à 57 ans)
Los Angeles
Sépulture
Nom de naissance
Humphrey DeForest Bogart
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
À partir de
Père
Dr. Belmont DeForest Bogart (d)
Mère
Maud Humphrey (en)
Conjoints
Helen Menken (de à )
Mary Philips (de à )
Mayo Methot (en) (de à )
Lauren Bacall (de à )
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Arme
Conflit
Genres artistiques
Western (en), film noir
Site web
Distinctions
Films notables
Signature

Surnommé « Bogey » ou « Bogie » [boʊɡi][alpha 1] par son public, il demeure encore aujourd’hui l'un des mythes les plus incontestables de l’histoire du cinéma[1].

En 1952, il remporte l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans L'Odyssée de l'African Queen. En 1999, il est classé par l’American Film Institute comme étant la plus grande vedette de cinéma masculine de tous les temps. Le film Casablanca, dans lequel il joue le rôle principal au côté d'Ingrid Bergman, est régulièrement cité parmi les cinq meilleurs films de l'histoire du cinéma[alpha 2].

L'image d'Humphrey Bogart est liée à son allure, étroitement sanglé dans son imperméable, ses orbites sombres creusant, sous le feutre mou du détective privé, son visage plus ou moins plissé, son rictus de dérision perpétuelle et son geste machinal pour se tirer le lobe de l'oreille. Son jeu était toujours naturel[2].

Bogart est notamment connu pour sa liaison et son mariage avec l'actrice Lauren Bacall, avec laquelle il a tourné plusieurs films notamment Le Port de l'angoisse (1944) et Le Grand Sommeil (1946).

Biographie

Enfance et famille

Humphrey DeForest Bogart naît à New York. Son père, le docteur Belmont DeForest Bogart, est un chirurgien expérimenté[1],[2] de confession presbytérienne et de tendance républicaine. Sa mère, Maud Humphrey, est une dessinatrice pour magazines[2] de confession épiscopalienne et de tendance conservatrice[3].

Il est élevé en tant qu'épiscopalien[4] ; il est principalement d'ascendance néerlandaise (Bogart dérive du nom néerlandais Bogaert) et britannique. Il a notamment pour ancêtres le roi Édouard III et son épouse Philippa de Hainaut[5], ce qui fait de lui un descendant de nombreux monarques médiévaux[6]. Il a deux sœurs cadettes, France (née en 1901) et Catherine Elizabeth (née en 1903). Il est aussi cousin au septième degré de Diana Spencer (Lady Di).[réf. souhaitée]

Issus d’un milieu aisé, les Bogart vivent dans un appartement de l’Upper West Side et possèdent un cottage au bord du lac Canandaigua, non loin du lac Ontario. Alors que Belmont Bogart se drogue à la morphine, son épouse Maud est alcoolique ; tous deux se battent continuellement. Ainsi, le jeune Bogart est-il principalement élevé par une nourrice irlandaise.[réf. souhaitée]

Formation et débuts

Article du New-York Tribune du sur la pièce de théâtre new-yorkaise Swifty avec, entre autres, Humphrey Bogart[7].

Humphrey Bogart fréquente d’abord la Trinity School (en) de New York, puis la Phillips Academy de Andover. Très tôt, son père l’encourage à devenir médecin. Belmont et Maud Humphrey souhaitent que leur fils entre à Université Yale, mais il est exclu de la Phillips Academy à cause de problèmes disciplinaires, et préfère rejoindre la marine de guerre. Pendant la Première Guerre mondiale, il est blessé à la lèvre, ce qui lui laissera sa fameuse cicatrice.[réf. souhaitée]

Il commence à jouer sur une scène de Brooklyn en 1921, sans jamais avoir pris de leçon de comédie[réf. souhaitée]. À Broadway entre 1922 et 1935, il apparaît dans dix-sept pièces de théâtre ; la dernière est La Forêt pétrifiée où il interprète Duke Mantee, rôle qu’il reprendra en 1936 dans l'adaptation au cinéma sous le même titre qui le rendra célèbre[8].

Maladie et décès

Niche de la dépouille de Humphrey Bogart, au Forest Lawn Memorial Park de Glendale (Californie).

Humphrey Bogart tombe malade au milieu des années 1950. Atteint d’un cancer de l’œsophage, il refuse de consulter un médecin avant , mais il est déjà trop tard. Il meurt le à Hollywood, à l'âge de 57 ans. Ses funérailles ont lieu à la All Saints Episcopal Church. Il est enterré au Forest Lawn Memorial Park, à Glendale.

Sur sa tombe est écrite une allusion à une phrase célèbre de son premier film avec Lauren Bacall dans laquelle celle-ci disait : « Vous savez siffler, n'est-ce pas, Steve ? Si vous voulez quelque chose, sifflez simplement (If you want anything, just whistle) ». Son ami John Huston prononça son éloge funèbre en ces termes : « Il avait reçu le plus beau de tous les dons, le talent. Le monde entier l'a reconnu, la vie lui a donné tout ce dont il rêvait et même plus ; nous ne devons pas être désolés pour lui mais plutôt pour nous qui l'avons perdu. Il est irremplaçable. Il n'y aura jamais personne comme lui... »[9].

Vie privée

Humphrey Bogart et Lauren Bacall interviewés par Jack Brown durant la Seconde Guerre mondiale.

Le , Humphrey Bogart épouse Helen Menken à New York[10] et en divorce le [11]. Il épouse en secondes noces Mary Philips le à Hartford[12] mais ils divorcent le [13]. Puis, il se marie avec Mayo Methot (en) le à Los Angeles[14] et en divorce le [15].

Enfin, il épouse l'actrice Lauren Bacall le à Cleveland[15]. Ce fut son unique mariage heureux. Ils sont restés mariés jusqu'au décès de Bogart, et ont eu deux enfants[16] : Stephen Humphrey Bogart (né le ), devenu écrivain — auteur notamment d'un livre sur son père — et Leslie Howard Bogart (née le ), devenue infirmière.

Engagements

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Humphrey Bogart participe en 1942, avec d’autres stars du cinéma, à la Hollywood Victory Caravan (en)[17], une tournée en train de deux semaines à travers les États-Unis destinée à récolter des fonds pour le soutien à l'effort de guerre.

Pour faire face au Comité des activités antiaméricaines, il est membre du Comité pour le premier amendement (donc en faveur de la liberté d'expression), co-fondé par Philip Dunne, Myrna Loy, John Huston et William Wyler[18].

Filmographie

Années 1930

Dans Invisible Stripes (1939).
Avec Ingrid Bergman dans Casablanca (1942).
Avec Lauren Bacall et Henry Fonda dans la version télévisée de La Forêt pétrifiée (The Petrified Forest, 1955).

Années 1940

Années 1950

Théâtre

Note : sauf précisions, toutes les pièces ont été jouées à Broadway.

Distinctions

L'étoile d'Humphrey Bogart sur le Hollywood Walk of Fame, au 6322 Hollywood Boulevard.
Empreintes d'Humphrey Bogart sur le parvis du Grauman's Chinese Theatre à Hollywood.

Récompenses

Nominations

Hommages

Influence

Humphrey Bogart en 1945.

Même en dehors des États-Unis, Humphrey Bogart est devenu un acteur culte.[réf. souhaitée]

Cinéma

  • L'acteur français Jean-Paul Belmondo a été profondément influencé par son image. Dans le film À bout de souffle (1960), peut-être le plus connu de Jean-Luc Godard, le protagoniste Michel adore Humphrey Bogart et le mime dans ses gestes les plus connus, d'une manière à la fois absurde et touchante.
  • L'acteur indien Ashok Kumar a cité Bogart comme celui qui a eu la plus grande influence sur son jeu d'acteur.
  • L'acteur britannique Michael Caine dit avoir choisi son pseudonyme après avoir vu la performance d'acteur de Bogart dans le film Ouragan sur le Caine.
  • L'imitateur Robert Sacchi (en), connu pour sa grande ressemblance physique avec Bogart, incarna Sam Marlowe, un détective privé fan de Bogart lors de plusieurs films comiques dans les années 1970, rendant hommage à la légende.
  • Le film Tirez sur le pianiste (1960) de François Truffaut rend un hommage à Bogart.
  • Dans le film Tombe les filles et tais-toi (1972) de Woody Allen, le personnage principal voue un véritable culte à l'acteur (qui apparaît sous les traits de Jerry Lacy (en))[20].

Bande dessinée

Voix françaises

et aussi :

Notes et références

Notes

Références

  1. D’après Lauren Bacall, dans le documentaire Bogart raconté par Bacall, diffusé le 15 juillet 2015 sur Arte.
  2. (en) George Frazier, « Humphrey Bogart », Life, , p. 57 (ISSN 0024-3019).
  3. Darwin Porter 2003, p. 9
  4. (en) « The religion of Humphrey Bogart, actor. », sur adherents.com, .
  5. New York tribune, New York, 17 octobre 1922 ; (en) « Chronicling America: Historic American Newspapers », Bibliothèque du Congrès.
  6. (en) « Humphrey Bogart », sur ibdb.com.
  7. « Biographie de Humphrey Bogart », sur cinemaclassic.free.fr (consulté le ).
  8. Jeffrey Meyers 1997, p. 33
  9. Jeffrey Meyers 1997, p. 34
  10. Jeffrey Meyers 1997, p. 37
  11. Jeffrey Meyers 1997, p. 73
  12. Jeffrey Meyers 1997, p. 78
  13. Jeffrey Meyers 1997, p. 185
  14. (en) « Les 4 mariages de Bogart », sur dgmweb.net (consulté le )
  15. (en) « Hitting the Road with the Hollywood Victory Caravan », Kim Guise, The National World War II Museum, nationalww2museum.org, 11 janvier 2018.
  16. « Connaissez-vous le cinéma ? », Le Monde hors-série jeux, 2011, page 27.
  17. (en) « Hollywood Walk of Fame – Humphrey Bogart », sur walkoffame.com, Hollywood Chamber of Commerce (consulté le ).
  18. « Fiche du film Tombe les filles et tais-toi », sur Allociné.fr (consulté le ).
  19. Claude-Jean Philippe (scénario) et Patrick Lesueur (dessins), Bogey, Paris, Dargaud, coll. « Portraits souvenirs », (ISBN 2-205-02748-4)

Annexes

Ouvrages

  • Stephen Humphrey Bogart (trad. de l'anglais), Bogart, mon père, Paris, Denoël, , 368 p. (ISBN 2-207-24444-X).
  • (en) Darwin Porter, The Secret Life of Humphrey Bogart : The Early Years (1899-1931), Georgia Literary Association, , 600 p. (ISBN 0-9668030-5-1, lire en ligne).
  • (en) Jeffrey Meyers, Bogart : A Life in Hollywood, Andre Deutsch Ltd, , 369 p. (ISBN 0-233-99144-1).
  • Jonathan Coe, Humphrey Bogart, Paris/Calmann-Lévy, Éditions Plume, , 192 p. (ISBN 2-908034-36-0).
  • Clifford McCarty (trad. de l'anglais), Humphrey Bogart, Paris, Henri Veyrier, , 191 p. (ISBN 2-85199-105-1).
  • Alexis Tchernoff, Humphrey Bogart, Paris, Pygmalion Editions, , 207 p. (ISBN 2-85704-188-8).
  • Nathaniel Benchley (trad. de l'anglais), Vie et mort d'Humphrey Bogart, Paris, Lherminier, , 239 p. (ISBN 2-86244-016-7).
  • Jacques Mazeau et Didier Thouart, Humphrey Bogart, Pac, , 87 p. (ISBN 2-85336-202-7).
  • Collectif, Humphrey Bogart, Anagramme, , 62 p. (ISBN 2-85199-366-6).
  • Jean-Marc Loubier, Laurent Bacall, Humphrey Bogart, Paris, Solar, , 166 p. (ISBN 2-7357-0215-4).
  • Gérard Halimi, Humphrey Bogart, Paris, Solar, , 64 p. (ISBN 2-263-00508-0).
  • Joe Hyams, Bogie, Solar, , 280 p..

Articles de presse

Article connexe

Liens externes

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