Arry (Moselle)

Arry est une commune française située dans le département de la Moselle en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Arry.

Arry

Église Saint-Arnould.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Metz
Intercommunalité Communauté de communes Mad et Moselle
Maire
Mandat
Philippe Varnier
2020-2026
Code postal 57680
Code commune 57030
Démographie
Gentilé Arrygeois
Population
municipale
565 hab. (2019 )
Densité 82 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 59′ 42″ nord, 6° 03′ 30″ est
Altitude Min. 170 m
Max. 386 m
Superficie 6,88 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Metz
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton des Coteaux de Moselle
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Arry
Géolocalisation sur la carte : France
Arry
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Arry
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Arry

    Géographie

    Le village, situé en amont de Metz, est perché sur les côtes de la Moselle.

    Carte de la commune.

    Hydrographie

    La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Moselle, Ru des Crux et le ruisseau de Vricholle[Carte 1].

    La Moselle, d’une longueur totale de 560 kilomètres, dont 315 kilomètres en France, prend sa source dans le massif des Vosges au col de Bussang et se jette dans le Rhin à Coblence en Allemagne[1].

    Réseaux hydrographique et routier d'Arry.

    La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Moselle, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

    Urbanisme

    Typologie

    Arry est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (54,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34 %), prairies (33,2 %), eaux continentales[Note 3] (11,4 %), terres arables (10 %), zones agricoles hétérogènes (5,1 %), zones urbanisées (4,8 %), zones humides intérieures (1,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    • Areis (1130), Areium (1139), Arium (1192), Areies/Arey/Areis (1214), Aurey (1360), Arrey-sus-Mezelle (1385), Arey (1421), Airy (1424), Airey (1490), Ary (1544), Arrée (1594), Arrig (XVIIe siècle), Arraye (1691), Arryg (carte Cassini), Arry (1793).
    • 1871-1915 : Arry, 1915-1918 : Arrich, 1940-1944 : Aringen.

    Sobriquet

    Lés gossâds (Les goitreux)[9], On prétendait jadis que les eaux d’Arry donnaient le goitre.

    Histoire

    • Village d'origine gallo-romaine mentionné pour la première fois en 608.
    • Dépendance de l'abbaye de Gorze ;
    • En 1443, après avoir ravagé plusieurs localités du pays messin, les « Écorcheurs » arrivèrent aux abords d'Arry et s'installèrent sur le ban de Voisage. Leur séjour dura huit jours pendant lesquels ils se livrèrent à tous les excès imaginables sur la population d'Arry et des villages voisins. Alliés à Robert de Commercy, alors en révolte contre le duc de Lorraine, les Écorcheurs quittèrent Arry en emportant le bétail et toute la population qu'ils lui vendirent[10].
    • Rattaché à la principauté épiscopale de Metz jusqu'au 13e, puis au Barrois jusqu'au rattachement à la France en 1766.
    • En 1817, Arry, village de l'ancienne province des Trois-Évêchés sur la rive droite de la Moselle avait pour annexes la ferme de Voisage et le hameau de la Lobe. À cette époque il y avait 477 habitants répartis dans 87 maisons.

    Empire allemand

    Comme les autres communes de l'actuel département de la Moselle, Arry est annexée à l’Empire allemand de 1871 à 1918. La commune, rebaptisée Arrich, dépend de l'arrondissement de Metz-Campagne. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les conscrits de Arrich se battent naturellement pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes gens tomberont au champ d'honneur sous l’uniforme allemand[11]. Arry servit alors de base arrière au Landwehr Infanterie Regiment nr. 30 qui combattait dans le secteur de Bouxières-sous-Froidmont. Sujets loyaux de l'Empereur, les Arrygeois accueillent cependant avec joie la fin des hostilités et la paix retrouvée. Arry redevient française.

    Seconde Guerre mondiale

    Arry fut le théâtre de durs combats au cours de la bataille de Metz en septembre 1944, opposant le XXe corps de la IIIe armée américaine à la 462e division allemande appuyée par des éléments des 3e, 15e et 17e divisions blindées[12]. Alors que la tête de pont de Dornot est évacuée le , les Américains reprennent pied sur la rive ouest de la Moselle dans le secteur d’Arnaville sous la conduite du colonel Yuill, commandant le Xe Combat Team. Le 12 septembre, la contre attaque allemande, quoique prévisible, est brutale. Le 37e Panzer Grenadier Regiment de la XVIIe division blindée, le 8e Panzer Grenadier Regiment et la 103e Panzer-Abteilung de la IIIe division blindée et le 115e Panzer Grenadier Regiment de la XVe division blindée sont engagés aux côtés du bataillon Vogt de la 462e Infanterie-Division pour contenir la tête de pont d’Arnaville. L’artillerie de campagne allemande, soutenue par les batteries des forts Driant (Kronprinz) et Verdun (Haeseler), pilonne les troupes américaines. De son côté, l’artillerie américaine répond par un puissant tir de barrage, tirant plus de 5700 salves sur ce secteur. L’aviation américaine du 371e groupe TAC appuie ses troupes au sol, détruisant même, par un coup au but, une batterie du fort Verdun (Sommy) et des batteries lourdes situées près de Mardigny. Les régiments de PanzerGrenadier et le bataillon Vogt supportent de lourdes pertes. Plus de dix Panzers et plusieurs half-tracks allemands furent détruits ce 12 septembre 1944[13]. Au cours de ces combats, l'ancien village de laboureurs et de vignerons fut détruit à 85 % par les bombardements américains. Cet épisode tragique pour les habitants d’Arry et des villages voisins marqua profondément les mémoires.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1962 1971 André Berche   Industriel
    1971 1983 Guy Menuat   Général de brigade
    1983 2001 Bernard Jager   Directeur de société
    mars 2001 mars 2008 Serge Care-Colin   Ingénieur
    mars 2008 juin 2020 Arthur Minello   Directeur d'agence bancaire
    juin 2020 En cours Philippe Varnier   Ouvrier Industriel

    Démographie

    Les habitants sont nommés les Arrygeois[14].

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[16].

    En 2019, la commune comptait 565 habitants[Note 4], en augmentation de 4,44 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,03 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1861 1866 1871
    451452477427477510408436431
    1875 1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921
    470429408373374360362397287
    1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
    287347360175244301324304358
    1990 1999 2006 2007 2012 2017 2019 - -
    350407456463541554565--
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Édifices civils

    Fresques de l’église d’Arry.
    • ancien château d'Arry, face à l’église, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale ; reste de remarquables jardins en terrasse ainsi qu’un bassin monumental de style XVIIIe siècle inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du puis classés par arrêté du [19]  ;
    • ferme fortifiée de Voisage : « marche d’estault » du XIIIe siècle ; au XVIIe siècle, poste aux chevaux ; au XVIIIe siècle, enceinte bastionnée.

    Édifice religieux

    • église Saint-Arnould, église fortifiée romane XIIIe siècle bâtie afin de remplacer la chapelle primitive détruite en 1201 lors d'un incendie. Le chœur gothique présente de magnifiques fresques. Seul édifice ancien sauvegardé, initialement construite en maison forte avec donjon, recouverte d'une toiture au XVIIe siècle ; deux nefs sous lambris (reconstituées en 1976) ; restauration 1974/1980. L'église Saint-Arnould est classée par arrêté du [20].

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blasonnement :
    Mi-parti d'azur à deux bars adossés d'or cantonnés de quatre croisettes recroisetées au pied fiché du même, le bar dextre engoulé d'un anneau d'or, et mi-parti de gueules à la croix d'argent.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Bazaille Manuel, Un ancien de 1914-18 (Vie et carrière d'Eugène Jules Gauché) ; Nos villages lorrains ; n°133 ; octobre 2013.
    • Bazaille Manuel, L'église d'Arry ; La nouvelle revue lorraine ; n°35 ; décembre 2015.
    • Bazaille Manuel, La Landwehr à Arry ; Nos villages lorrains ; n°146 ; janvier 2017.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. « Réseau hydrographique d'Arry » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
    2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".

    Références

    1. Sandre, « la Moselle »
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Metz », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Passé-Présent : La Moselle dévoilée N°7 (septembre-octobre-novembre 2012)
    10. Bazaille Manuel, Arrivée des Écorcheurs, Nos villages lorrains n°76, décembre 1999.
    11. Plus de 380 000 Alsaciens-Lorrains servirent loyalement l'Empire allemand jusqu’à la fin de la guerre, souvent jusqu'à l'ultime sacrifice. Leurs tombes sont entretenues par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge.
    12. René Caboz, La Bataille de Metz. 25 août - 15 septembre 1944, Sarreguemines, 1984. (pp 140-272-283).
    13. René Caboz, La bataille de Metz, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1984 (pp. 303-304).
    14. http://www.genealogie-metz-moselle.fr/ars/arry.html
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    19. « Château et jardins d'Arry », notice no PA57000001, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    20. « église Saint-Arnould d'Arry », notice no PA00106721, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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