Île de l'Ascension
L'île de l'Ascension[1] est une île de l'océan Atlantique sud, située dans l'hémisphère austral, juste au nord du 8e parallèle sud, entre l'Afrique et l'Amérique du Sud et à 1 544 kilomètres au sud-sud-ouest des côtes méridionales du Liberia. Elle fait partie du territoire britannique d'outre-mer de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha. La capitale de l'île est Georgetown.
Pour les articles homonymes, voir Ascension.
Île de l'Ascension Ascension Island (en) | ||
Carte de l'île de l'Ascension. | ||
Géographie | ||
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Pays | Royaume-Uni | |
Localisation | Océan Atlantique | |
Coordonnées | 7° 56′ 31″ S, 14° 21′ 40″ O | |
Superficie | 91 km2 | |
Point culminant | The Peak (850 m) | |
Géologie | Île volcanique | |
Administration | ||
Territoire britannique d'outre-mer | Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha | |
Démographie | ||
Population | 880 hab. (2018) | |
Densité | 9,67 hab./km2 | |
Plus grande ville | Georgetown | |
Autres informations | ||
Fuseau horaire | UTC±00:00 | |
Site officiel | www.ascension.gov.ac | |
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
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Îles au Royaume-Uni | ||
Géographie
L'île est la partie émergée d'un immense volcan sur la dorsale atlantique dont la base, par 3 200 m de fond, fait 60 km de diamètre et culmine à 850 mètres à la Green Mountain (également appelée The Peak). Il date de 1,2 million d'années[2].
Climat
Bien que normalement située en pleine zone humide intertropicale, l'île de l'Ascension est très sèche et possède un climat de type BWh c'est-à-dire un climat chaud du désert selon la classification de Köppen.
Histoire
Cette île est découverte en 1501 par l'explorateur portugais Joao da Nova Castelia. « Redécouverte » une seconde fois, deux ans plus tard, par Afonso de Albuquerque, le jour de l'Ascension, il lui donne le nom de cette fête religieuse.
En 1699, William Dampier, de retour d'un voyage d'exploration vers la Nouvelle Hollande, échoue son navire Roebuck sur l'île.
L'île reste restée inhabitée jusqu'au , peu après que l'empereur Napoléon Ier, contraint à l'exil, arrive à l'île Sainte-Hélène, le . Les Britanniques établissent alors une petite garnison sur l'île puis en revendiquent la possession afin de prévenir tout risque d'évasion de l'empereur.
Du 18 au 28 janvier 1825, l'ile est visitée par l'expédition Duperrey, sur La Coquille qui en décrit minutieusement la faune et la flore dans un ensemble désertique : « L’aspect de l'île de l'Ascension, pris de la rade, est celui de rochers noirs et brûlés, que le feu a calcinés, et que ne recouvre pas le moindre vestige de terre.[3] »
En 1831, le capitaine Charles-Prosper Costey (1804-1868) en dresse une carte manuscrite assortie, en pied, d'instructions maritimes sur l'accès et le mouillage : « Cette ile offre une excellente relâche aux bâtiments qui font leur retour de la mer des Indes. Le vent de SE y règne constamment. Le mouillage qui est dans le NO de l'Ile présente un fond de sable avec une bonne tenue, la brise venant de terre fait que la mer y est unie comme un lac... »[4].
Les gouverneurs anglais de l'ile sont des militaires, accompagné d'une petite garnison de quelques centaines d'hommes avec quelques femmes : Cuppaje en 1815, Major Campbell en 1821, Colonel Nicolls en 1824, Capitaine Bates en 1828. L'eau douce, rare, est transportée à dos de mulet depuis le centre de l'ile. La nourriture est constituée de volailles et des nombreuses tortues qui viennent pondre sur les plages[5].
L'île a connaît un déclin au XXe siècle avec l'ouverture du canal de Panama. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis y construisent un aérodrome militaire.
En 1982, l’île de l'Ascension joue un rôle déterminant lors des opérations militaires britanniques de la guerre des Malouines (missions « Black Buck ») en constituant la seule base utilisable de l’Atlantique Sud.
Aujourd'hui, elle compte une petite communauté américaine (vivant sur la base militaire), ainsi qu'une base SIGINT (interception des communications) dirigée par la branche civile du GCHQ britannique, la Composite Signals Organisation (CSO)[6]. Le gouvernement britannique a demandé à la Commission des limites du plateau continental une extension de ses droits souverains jusqu'à une distance de 350 milles nautiques (648 km)[7].
Environnement et écologie
En 1836, Charles Darwin visite l'île de l'Ascension et constate qu'il s'agit d'une île aride, dépourvue d'eau douce et d'arbres. Il pense que le reboisement serait le seul moyen de développer l'île. En 1843, le botaniste et explorateur Joseph Hooker visite Ascension. En 1847, Hooker, avec les encouragements de Darwin, informe la Royal Navy qu'avec l'aide des Jardins botaniques royaux de Kew, ils devraient instaurer un plan à long terme du transport d'arbres de Londres vers l'île de l'Ascension. Ces arbres plantés ont pour but de capturer plus de pluie et d'améliorer le sol, permettant à l'île relativement déserte de devenir un jardin. Ainsi, à partir de 1850, chaque année, les bateaux déposent un assortiment varié de plantes provenant de jardins botaniques en Argentine, en Europe et en Afrique du Sud. À la fin des années 1870, pins de Norfolk, eucalyptus, bambous et bananiers coexistent à profusion en une forêt tropicale luxuriante, mais artificielle, au plus haut point de l'île, à Green Mountain.
La zone pourrait receler des réserves d'hydrocarbures[7].
L'île a fait l'objet d'une invasion biologique par une espèce importée de fougère[8].
Les chats harets présents sur l’île étaient une grande menace pour les oiseaux. Une campagne d’éradication a été menée avec succès par la Royal Society for the Protection of Birds, jusqu’à 2006 et beaucoup d’espèces marines sont revenues[9]. Cependant, en 2016, la population de rats est en forte augmentation et commence à s'attaquer aux œufs et poussins de la sterne fuligineuse[10].
En 2019, le gouvernement de l'Ascension souhaite créer une aire marine protégée sur les 440 000 m2 de l'île. Le gouvernement britannique annonce participer à hauteur de 7 M£ afin de financer la protection de la zone, qui se fera principalement par surveillance satellitaire[11].
Infrastructures
L'île de l'Ascension possède un aéroport (code AITA : ASI). Elle dispose également d'une des stations de suivi des lanceurs d'Arianespace après les stations GALLIOT (Guyane française) et NATAL (Brésil) tirés vers l'Est[12].
Population
La population est composée principalement de Saint-Hélénais, ainsi que d'Américains et de Britanniques[13].
En 1998, il y avait 1 122 habitants. En 2004, la population de l'île n'était plus que de 950 habitants. En 2016, il n'y avait plus que 806 habitants. En 2018, on comptait 880 habitants[13]. Début 2020, on compte 806 habitants[14].
Sources
Références
- [PDF] Conseil national de l'information géographique – Commission nationale de toponymie.
- « Volcan Ascension », sur http://www.activolcans.info (consulté le )
- Louis-Isidore Duperrey, Voyage autour du monde exécuté par ordre du Roi sur la corvette de Sa Majesté "la Coquille", pendant les années 1822, 1823, 1824 et 1825, 1825-1830 (lire en ligne), p. 489
- « Carte de l'Isle de l'Ascension dressée par le Capitaine Prosper Costey d'après les observations qu'il a faites sur les lieux et les documents qui lui ont été fournis par le gouverneur capitaine Bates », sur bibliotheque.bordeaux.fr (consulté le )
- Y, « L’ILE DE L’ASCENSION EN 1829 », Revue des Deux Mondes (1829-1971), vol. 4, , p. 1–11 (ISSN 0035-1962, lire en ligne, consulté le )
- Campbell 2005, p. 17-24
- Roche 2008
- Marris 2009
- Éradication des chats de l’île de l'Ascension
- (en) Sarah Knapton, « 'Rat explosion' threatens sooty terns on Ascension Island after cat cull », sur telegraph.co.uk, (consulté le ).
- (en) SARAH GIBBENS, « Largest marine protected area in Atlantic Ocean will soon be official », sur nationalgeographic.com, (consulté le ).
- « CSG les stations de poursuite », sur www.capcomespace.net (consulté le )
- « St Helena, Ascension, Tristan da Cunha profiles », sur bbc.com, (consulté le ).
- « Statistics St Hélène,Ascension, Tristan da Cunha », sur Statistics St Hélène,Ascension, Tristan da Cunha (consulté le )
Bibliographie
- (en) Emma Marris, « The end of the invasion ? », Nature, no 459, , p. 327-328 (DOI 10.1038/459327a)
- Marc Roche, « L'or noir d'Ascension fait rêver Londres », Le Monde, (lire en ligne)
- Rapport IC 2000 (Interception Capabilities 2000) : Surveillance électronique planétaire (trad. Duncan Campbell), Paris, Éditions Allia, publié par le STOA pour le Parlement européen,
- L'île de l'Ascension apparaît dans le roman Le Cri de Nicolas Beuglet, prix du Roman populaire (Elven) 2017.
Annexes
Articles connexes
- Opération Black Buck
- Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha (territoire britannique d'outre-mer)
- Invasion (écologie)
- Anogramma ascensionis (fougère endémique)
- Johngarthia lagostoma (crabe terrestre)
- Leendert Hasenbosch
Liens externes
- (en) Site officiel du gouvernement
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