Auguste Jean-Gabriel de Caulaincourt

Auguste Jean-Gabriel de Caulaincourt, né le à Caulaincourt, mort le à la bataille de la Moskowa, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

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Auguste Jean-Gabriel de Caulaincourt

Le général Auguste Jean-Gabriel de Caulaincourt.

Naissance
Caulaincourt, Picardie
Décès
Bataille de la Moskowa
Mort au combat
Origine Royaume de France
Allégeance  Royaume de France
 République française
Empire français
 Royaume de Hollande
Empire français
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 17921812
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Comte de l'Empire
Commandeur de la Légion d'honneur
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 18e colonne
Famille Gabriel Louis de Caulaincourt, son père
Armand Augustin Louis de Caulaincourt, son frère aîné

Biographie

Origines

Il est né dans une famille noble originaire du Vermandois, en Picardie, dans l'actuel département de l'Aisne. Il est le fils de Gabriel Louis de Caulaincourt, 4e marquis de Caulaincourt et d'Anne Joséphine de Barandier de La Chaussée d'Eu.

il est le frère cadet d'Armand Augustin Louis de Caulaincourt, 5e marquis de Caulaincourt et 1er duc de Vicence, grand écuyer de l'Empereur Napoléon 1er.

Carrière sous la Révolution

Il entre au service dans le régiment des cuirassiers du Roi le 14 juin 1792, et est nommé sous-lieutenant par arrêté du Comité de salut public le 8 germinal an III, pour servir en qualité d'aide de camp auprès du général Aubert-Dubayet. Le 7 fructidor suivant, il passe avec son grade dans le 12e de dragons, est nommé lieutenant au 1er régiment de carabiniers, par arrêté du Directoire exécutif du 1er pluviôse an IV, et capitaine au 21e régiment de dragons le 9 pluviôse an V.

C'est en cette qualité qu'il se trouve à la bataille de Stockach où il se distingue, et à celle d'Ostrach où, avec sa compagnie, il culbute deux escadrons de hussards de Blankenstein, leur tue une vingtaine d'hommes et leur prend dix-sept chevaux. Il commande sous les ordres du général Lecourbe, pendant les campagnes du Tyrol et dans les Grisons, les deux escadrons de cavalerie qui sont attachés à la division de ce général, et il entre le premier à leur tête dans Schwytz, après avoir culbuté le régiment des chevau-légers de Toscane. Il fait également preuve de bravoure au combat de Muotatal où il reçoit un coup de lance.

Incorporé dans le 1er régiment de dragons le 28 frimaire an VI, il sert ensuite à l'armée d'Italie, et combat avec la plus grande intrépidité à la bataille de Marengo, où il est blessé d'un coup de feu à la tête. Nommé chef d'escadron au même régiment par le général en chef Masséna le 12 thermidor an VIII, il est confirmé dans ce grade par arrêté des consuls du 26 frimaire an IX, et se distingue le 24 pluviôse suivant, en enlevant, avec 40 dragons seulement, le village de Vedelago, défendu par 400 hommes d'infanterie autrichienne, auxquels il fait mettre bas les armes et qu'il ramène prisonniers. Promu chef de brigade au 19e dragons le 6 fructidor de la même année, il rentre en France après la paix et tient garnison dans la 16e division militaire.

Créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, et officier de l'ordre le 25 prairial suivant, il est nommé en l'an XIII, aide de camp du prince « Louis-Napoléon », en conservant le commandement de son régiment. Il fait, à la tête de ce corps, les campagnes de l'an XIV.

Sous l'Empire

Il est toujours à la tête du même régiment lors des campagnes de 1806 en Autriche et en Prusse, avec, la 41e division de dragons de la réserve de cavalerie de la grande armée, assiste à la bataille d'Austerlitz, et reçoit en récompense de sa conduite pendant cette journée, la croix de commandant de la Légion d'honneur par décret impérial du 4 nivôse an XIV. Lorsque Louis Bonaparte est proclamé roi de Hollande, il le suit comme aide de camp et est nommé général de brigade le 10 août 1806.

Grand écuyer du roi Louis, général-major, ministre plénipotentiaire de Hollande à Naples, il réintègre l'armée française comme général de brigade en 1808. Il est fait baron de l'Empire le 19 mars et il est employé à la division de cavalerie réunie à Poitiers le 11 février 1808. Il entre en Espagne le 19 mars suivant. Envoyé avec une colonne de différentes armes pour réprimer l'insurrection qui s'était déclarée dans la province de Cuenca, et pour y punir l'attentat commis sur un officier et sur quelques soldats français que la populace a massacrés, il part de Tarazona, et arrive le 3 juillet 1808 devant Cuença, où il trouve 4 000 Espagnols disposés à défendre cette position avec des pièces de canon[1]. À l'époque de la capitulation de Baylen, il parvient à ramener ses troupes à Madrid, quoique ses communications fussent interceptées.

Ces deux faits d'armes sont consignés avec éloge, dans le rapport général des opérations de la campagne de 1808. Employé en France et en Portugal pendant la campagne de 1809, il rencontre au mois de mars, près de Chaves, 3 000 Portugais qu'il charge vigoureusement. Après en avoir tué 300, il disperse le reste et s'empare d'une pièce de canon. Quelques jours après, à l'affaire qui eut lieu devant Braga, il charge 6 000 Portugais, entre pêle-mêle avec eux dans cette ville et prend une pièce de canon. À la bataille d'Oporto, sa brigade enlève deux drapeaux ; à Penafiel, dans une charge vigoureuse, il y prend encore un drapeau et tue à l'ennemi plus de 600 hommes. À Villa-Magna, près d'Amarante, commandant l'avant-garde des généraux Delaborde et Loison, il enfonce, avec un seul bataillon du 17e d'infanterie légère et le 19e régiment de dragons, un corps de 7 000 Portugais, et entre avec eux dans Amarante. Il leur tue plus de 500 hommes et prend 2 pièces de canon.

Le 12 mai, lorsque le général Loison juge à propos d'évacuer la ville d'Amarante, il charge le général Caulaincourt de commander son arrière-garde, composée de trois bataillons et du 19e régiment de dragons. Il arrête l'ennemi et fait échouer toutes ses tentatives. Les talents militaires dont il a fait preuve déterminèrent le maréchal duc de Dalmatie, commandant les 2e et 6e corps réunis pour tenter le passage du Tage, à lui confier l'exécution de cette opération importante[2]. Les Espagnols se mettent dans la plus épouvantable déroute et sont poursuivis l'épée dans les reins pendant plus de trois lieues. 10 000 hommes d'infanterie mis en fuite, ainsi que 4 000 hommes de cavalerie espagnole, organisée à grands frais sous les ordres du duc d'Albuquerque, qui espérait ôter à la cavalerie française sa supériorité, 20 pièces de canon prises, le passage du pont ouvert à l'armée française, tels sont les résultats de cette journée, dont le succès est dû à la bravoure de 300 dragons français[3].

L'Empereur le nomme général de division le 7 septembre 1809, et lui donne le 29 novembre suivant, le commandement des cinq brigades de dragons composant la cavalerie du 8e corps de l'armée d'Espagne.

Parti en congé pour rentrer en France le 15 février 1810, il est ensuite nommé gouverneur des pages, grand-croix de l'ordre de la Réunion et comte de l'Empire. Appelé à faire partie de l'expédition de Russie, il est nommé commandant du grand quartier général impérial le 7 juillet 1812, et le 7 septembre suivant à la bataille de la Moskowa, le général Montbrun ayant été tué dans une charge, l'Empereur le remplace dans le commandement du 2e corps de cavalerie par le général Caulaincourt.

À peine investi de ce commandement, il reçoit l'ordre d'attaquer une division russe et de pénétrer dans la grande redoute. Il se met aussitôt à la tête de la division de cuirassiers du général Wathier avant de se faire tuer lui-même un peu plus tard en conduisant la charge qui enlève la grande redoute adverse[4].

En 1808, il achète le château de la Brûlerie situé à Douchy dans le département du Loiret [5].

Son nom est présent sur la liste des officiers figurant sur l'Arc de triomphe.

Les papiers personnels de la famille de Caulaincourt sont conservés aux Archives nationales, dans la sous-sériee 95 AP [6].

Mariage

Auguste Jean Gabriel de Caulaincourt épouse le 12 juillet 1812 Henriette Blanche d'Aubusson de La Feuillade (1795 - Paris 5 décembre 1835), fille de Pierre Raymond Hector d'Aubusson de La Feuillade, chambellan de l'impératrice Joséphine, ministre plénipotentiaire, puis ambassadeur de l'empereur Napoléon 1er, pair de France pendant les cent-jours et la monarchie de Juillet, et d'Agathe Renée de La Barberie de Reffuveille. Comme son époux, elle appartient à une famille de l'ancienne noblesse ralliée à l'Empire. Veuve sans postérité après trois mois de mariage, elle ne se remarie pas en souvenir de son époux.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron de Caulaincourt et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes de juin 1808 (Bayonne))

De sable coupé d'or, le coupé d'or chargé d'un sauvage de gueules appuyé sur une massue de sable et portant sur le poing dextre un coq de sable, franc quartier de baron sorti de l'armée.[7],[8],[9]

Livrées : bleu, noir, jaune, et rouge[7].

Annexes

Bibliographie

Notes et références

  1. Il les attaque aussitôt avec impétuosité, les culbute, s'empare de leur artillerie, leur tue 7 à 800 hommes, et force le reste à se sauver dans les montagnes.
  2. Le 8 août, sa brigade, composée des 18e et 19e de dragons se met en mouvement pour traverser le fleuve, près et à la gauche de Puente del Arzobispo. À midi précis, en présence des maréchaux Soult, Mortier et Ney, sous le feu meurtrier de 3 batteries et devant 10 000 baïonnettes ennemies, le général Caulaincourt, à la tête de ses troupes, exécute son passage par un gué profond et difficile. Arrivés sur l'autre rive, les dragons français s'élancent aussitôt sur les batteries et s'en emparent en sabrant les canonniers sur leurs pièces. L'infanterie qui veut se former en carré est enfoncée et dispersée. Ce succès paraît assuré, mais 4 000 hommes de cavalerie espagnole, qu'on croit partie la veille pour combattre le maréchal Perrin, près de Talavera de la Reina, débouchent tout à coup du village d'Azulan, et accourent au trot sur deux colonnes, pour arracher aux dragons français l'honneur de cette journée. Toute l'armée française, qui borde la rive droite, craint alors que le général Caulaincourt, qui n'a avec lui que 500 chevaux au plus ne soit écrasé par ces masses ennemies. Mais dans ce moment critique, son sang-froid ne l'abandonne pas, il calcule tout le danger de sa position et prend une résolution énergique qui seule lui offre une chance de salut. Il se porte sur la colonne de droite et aborde sa tête avant qu'elle ait pu se déployer. Les deux régiments de carabiniers royaux, Vieillebande, et un escadron des gardes du corps qui forment la tête de cette colonne sont taillés en pièces, lâchent pied, et entraînent dans leur fuite tous les régiments qui les suivent. La brigade française est à peine remise et reformée de ce choc terrible, que le général Caulaincourt la lance sur la deuxième colonne, qui a commis la faute de trop s'éloigner de la première, dans l'intention sans doute de le couper. Cette seconde colonne s'est déployée et reçoit de pied ferme le choc des dragons français, mais quoique trois fois plus forte qu'eux, s'étant laissée déborder par sa droite, où sont ses meilleurs régiments, elle est enfoncée et éprouve le sort de la première. L'ennemi, cependant, tente de se rallier mais la brigade de Marizy ayant effectué son passage sur la rive gauche et accourant pour soutenir le général Caulaincourt
  3. Le maréchal duc de Dalmatie, en rendant compte de cette glorieuse affaire, s'exprime ainsi dans le rapport qu'il adresse à l'Empereur : « Le passage du Tage, au pont de l'Arzebispo, fait honneur à la 4e division de dragons commandée par le général Lahoussaye mais particulièrement à la brigade Caulaincourt. Ce général a montré dans cette affaire autant de sang-froid que de valeur, et il a prouvé qu'il était officier consommé dans son arme. »
  4. Voici en quels termes le 18e bulletin de la Grande Armée, daté de Mojaïsk, rend compte de ce fait d'armes et de la mort glorieuse de l'intrépide Caulaincourt : « Le général de division comte de Caulaincourt, commandant le 2e corps de cavalerie, se porta à la tête du 5e régiment de cuirassiers, culbuta tout, entra dans là redoute de gauche par la gorge. Dès ce moment la bataille fut gagnée. Le comte de Caulaincourt, qui venait de se distinguer par cette belle charge, avait terminé ses destinées : il tomba frappé par un boulet. Mort glorieuse et digne d'envie '. ! ! »
  5. « Le château de la Brûlerie », notice no PA00098767, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Archives nationales.
  7. PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  8. « La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr ».
  9. « Source : www.heraldique-europeenne.org ».

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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