Vermandois

A l'époque contemporaine, le Vermandois est le pays dont la ville-centre est Saint-Quentin, ville du département de l'Aisne dans la région Hauts-de-France. Il est assimilé à l'arrondissement de Saint-Quentin.

Vermandois
Coordonnées 49° 51′ nord, 3° 17′ est

Mais le Vermandois historique était beaucoup plus vaste. Le pagus Viromandensis du haut Moyen Âge correspondait à la plus grande partie de l'évêché du même nom, sauf un petit secteur autour de Noyon, appelé pagus noviomensis ou Noyonnais. Il était l'héritier de la civitas Viromanduorum, le territoire des Viromanduens (en latin Viromandui), du nom du peuple gaulois qui occupait la région.

Le nom de Vermandois est directement dérivé de celui des Viromandui par l'adjonction du suffixe -ensis, « relatif à » (à l’origine de certaines terminaisons françaises en –ois).

Durant le haut Moyen Âge, sa capitale a probablement été Vermand ; à partir du IXe siècle, c'est Saint-Quentin, fréquemment appelée dans les textes médiévaux, Saint-Quentin-en-Vermandois.

Le Vermandois se trouve démembré par le Traité d'Arras de 1435, qui cède Saint-Quentin aux Bourguignons.

Géographie

Le Vermandois est une région constituée d'une plaine crayeuse et de mamelons sableux. Traversée par la Somme, elle comprend également des zones humides en particulier aux environs des deux villes principales : Saint-Quentin et Vermand.

Histoire

carte du Vermandois au XVIIe siècle.
1571, Coutume du Vermandois par Christophe de Thou.

Le Vermandois est érigé en comté par Louis Ier, fils de Charlemagne, en faveur du fils illégitime de son aîné Pépin, roi d'Italie, dont la famille, dite des Herbertiens, le possédera jusqu'au milieu du XIe siècle.

Herbert IV, huitième descendant de Pépin, étant mort, Eudes, son fils, fut dépouillé par les barons de son comté, qui fut donné à Hugues de France dit ensuite Hugues Ier de Vermandois, frère du roi capétien Philippe de France, Hugues étant l'époux d'Adèle, fille d'Herbert IV.

Le Vermandois passe ensuite à Raoul Ier, né en 1085, dit « le Vaillant » ou « le Borgne » connu aussi sous le nom de Raoul de Crépy. Il est le fils d'Hugues de France, comte de Valois et de Vermandois du chef de sa mère, Adèle. Il est de 1102 à 1152 le second comte de Vermandois et de Valois. Raoul s’est marié trois fois :

  • v. 1120 sa cousine Eléonore (répudiée en 1142) fille d’Étienne II de Blois, comte de Champagne et d’Adèle d’Angleterre ; ils ont :
    • Hugues II, né à Amiens le , décédé le , comte de Vermandois et de Valois, puis religieux au couvent de Cerfroy.
  • 1142 sa cousine, Pétronille (ou Perronelle, dite enfin parfois Alix), née vers 1125, décédée en 1153, qui est la fille de Guillaume X, duc d’Aquitaine, et la sœur d’Aliénor d’Aquitaine, dont :
    • Élisabeth, dite Mabille, (1143 - 28/03/1183), épouse de Philippe d'Alsace, comte de Flandres.
    • Raoul II, dit le Jeune, comte de Vermandois et de Valois, né en 1145, épouse en 1160 sa cousine Marguerite de Flandres dite d’Alsace (décédée le), fille de Thierry de Flandres dit d’Alsace. Atteint de la lèpre en 1163, son mariage n’est pas consommé et est rompu sans qu’il ait d’enfant. Il décède , sans postérité.

Le comté de Vermandois passe alors naturellement à Élisabeth, comtesse de Vermandois et de Valois (1167-1183), fille de Raoul Ier (mais aussi la nièce d'Aliénor d'Aquitaine, épouse du roi Henri II Plantagenet d'Angleterre ; elle est de ce fait la cousine germaine de Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre. Elle épouse en 1159 Philippe d'Alsace, comte de Flandre (de 1156 à sa mort en 1191), dont elle n'aura pas d'enfant.

Au lieu de rendre le comté de Vermandois à la mort d'Élisabeth, Philippe d'Alsace cherchera pendant de longues années à l'annexer. Il restera comte de Vermandois de 1167 (décès de Raoul II) à 1185. De retour de Palestine (où il avait décliné la régence du Royaume de Jérusalem), le roi Louis VII, revenu malade nomme Philippe d'Alsace tuteur de son jeune fils, Philippe Auguste. Ce dernier, couronné roi de France le du vivant de son père très affaibli par la maladie, se rapproche de son parrain Philippe d'Alsace qui a besoin, de son côté, d’entrer dans les bonnes grâces du nouveau roi. Il lui donne en mariage Isabelle, sa nièce (fille de Baudouin V de Hainaut), avec l’Artois pour dot.

Philippe Auguste qui cherche à agrandir le domaine royal, ne peut cependant tolérer l'annexion du Vermandois qui bafoue son autorité. La guerre éclate dès 1180. Le roi s'empare du comté de Vermandois en 1185, et le réunit à la couronne de France en 1215.

Le Vermandois sera désormais le siège d'un bailliage. Sa coutume reste vivace jusqu'à la Révolution, elle couvrait une partie de la Champagne, les bailliages de Troyes, de Reims, de Chalons.

Les principales villes du bailliage de Vermandois sont au XVIe siècle Laon, Soissons, Noyon, Saint-Quentin, Ribemont en Thiérache, Coucy.[1]

Le bailliage de Vermandois se trouve démembré par le Traité d'Arras de 1435, qui cède les Villes de la Somme, dont Saint-Quentin, aux Bourguignons. La ville fera ensuite partie jusqu'à la Révolution du gouvernement de Picardie, tandis que « le bailliage de Vermandois, réservé la ville de Saint-Quentin », en d'autres termes, Laon, Soissons, Noyon, Ribemont, Coucy restent au gouvernement de l'Île-de-France.[2]

Il résulte de ce démembrement de fréquentes hésitations sur les limites de l'Île-de-France et de la Picardie historiques, qui comportent chacune une partie du bailliage de Vermandois, beaucoup plus étendu que le Vermandois originel ou naturel de la haute vallée de la Somme.

On peut citer au XVIIe siècle, l'un de ses baillis :

  • Jean Béguin, Reims 1615 - Reims 1692, seigneur de Chalons-sur-Vesle, lieutenant général du bailliage vers 1650.

Le titre de comte de Vermandois fut donné en 1669 par Louis XIV au fils légitimé qu'il avait eu de Madame de La Vallière. Le prince mourut prématurément en 1683 au siège d'Arras sans laisser de postérité.

Députés de 1789 du bailliage du Vermandois

Bailliages secondaires : La Fère, Marle, Chauny, Couci, Guise, Noyon. (12 députés)

Suppléants

  • Clergé.
    • 1. Féquant (Jean-Marie), curé de Leschelles, près Guise.
  • Noblesse.
    • 2. Royer (Charles-Louis du), chevalier, seigneur de Savriennois et Flavy-le-Martel.
    • 3. Novion (Jean-Victor de), chevalier, capitaine au régiment de Vermandois.
    • 4. Lamirault de Noircourt (Jean-Baptiste), chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de Condé-infanterie, seigneur d'Etréaupont.

Références

  1. Coustumes du bailliage de Vermandois, Christophe de Thou, 1571
  2. L'Île-de-France. Son origine, ses limites et ses gouverneurs, p. 1-43, Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, Auguste Longnon, 1875

Voir aussi

Bibliographies

  • Jean-Baptiste Buridan, Les coustumes générales du baillage de Vermandois, en la cité, ville, banlieue et prévosté foraine de Laon. Et les particulières de Ribemont, Sainct Quentin, Noyon et Coucy. Avec commentaires sur icelles..., Editeur : Reims : Nicolas Hécart, 1631.

Articles connexes

Liens externes

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