Alexandru Averescu
Alexandre Averescu (en roumain : Alexandru Averescu ), né le à Babele dans la principauté de Moldavie (aujourd'hui en Ukraine) et décédé le à Bucarest, est un homme d'État et maréchal roumain, qui combattit durant la Première Guerre mondiale. Il est notamment Premier ministre de Roumanie à trois reprises entre 1918 et 1927. Il s'était fait une réputation d'efficacité, de rigidité, d'incorruptibilité et de brutalité.
Alexandre Averescu Alexandru Averescu | ||
Naissance | Babele, Ismail (ro) près de Izmaïl (principauté de Moldavie) |
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Décès | [1] Bucarest |
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Origine | Roumanie | |
Arme | cavalerie | |
Grade | Maréchal | |
Années de service | 1901 – 1917 | |
Commandement | chef d'état-major général 2e armée 3e armée Groupe d'armée sud armée du Danube |
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Conflits | Guerre russo-turque de 1877-1878 Deuxième guerre balkanique Première Guerre mondiale |
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Faits d'armes | Bataille de Turtucaia/Tutrakan Bataille de Mărăști |
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Distinctions | ||
Autres fonctions | 3 fois président du Conseil des ministres ministre des Affaires étrangères ministre sans portefeuille conseiller de la Couronne |
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Biographie
Formation
Il fit des études pour devenir ingénieur à Bucarest mais entra en service dans la gendarmerie en 1876. Il servit dans la Guerre russo-turque de 1877-1878 qui aboutit à la reconnaissance de l'indépendance de la Roumanie par la communauté internationale. Ensuite, il fit des études à l'académie militaire de Turin et fut attaché militaire à Berlin de 1895[2] à 1898.
Premiers conflits
Il était général et ministre de la guerre (1906-1909)[3] lorsqu'il fut chargé de réprimer la révolte paysanne de 1907 : l'historiographie communiste roumaine lui reproche 11 000 morts[4] ; lui n'en reconnaissait que 421[5]. Devenu chef d'état-major général, il dirigea l'armée lors de la Deuxième guerre balkanique en 1913, lorsque la Roumanie arracha la Dobroudja du Sud à la Bulgarie[1].
Première Guerre mondiale
Lorsque la Roumanie entra dans la Première guerre mondiale, Averescu fut nommé commandant de l'armée du Danube qui opérait avec les armées russes présentes en Roumanie, sous le commandement du roi Ferdinand Ier à partir du .
C'est à la tête de la 2e armée qu'il commença le conflit sur le front sud des Carpates avant de passer à celle de la 3e armée puis de participer à la bataille de Turtucaia/Tutrakan où la Bulgarie prit sa revanche. Il suivit le front et commanda le Groupe d'armée sud lors de l'Offensive Flămânda contre la 3e armée bulgare ; les pertes roumaines furent minimes et la retraite se fit en bon ordre. Il changea de nouveau de commandement pour repasser à celui de la 2e armée qu'il mena lors de la victoire de Mărăști à l'été 1917, ce qui remonta alors le moral des Alliés. Mais la retraite semblait inévitable à cause du faible équipement de l'armée et de son niveau d'entrainement ; le renfort apporté par les troupes russes amena aussi en cette année 1917 les troubles révolutionnaires ; le moral n'était donc pas au plus haut. Les troupes de August von Mackensen, bien que moins nombreuses, se révélèrent plus mobiles, plus aguerries, mieux équipées et organisées.
La Russie s'étant retirée de la guerre, ses troupes débandées pillaient le quart de la Roumanie qui n'était pas occupé par l'armée allemande : les munitions manquaient, le typhus sévissait et en raison des réquisitions et des pillages, la famine menaçait. Dans ces conditions, le roi Ferdinand Ier de Roumanie dut demander un armistice pour négocier un traité de paix qu'Averescu devenu président du Conseil des ministres (janvier-) négocia et dut signer. Le traité de Bucarest, jamais ratifié, finit par être dénoncé et Avarescu, présenté comme le promoteur de cette affaire, tomba en disgrâce.
Carrière politique
Après son expérience ministérielle de la fin de la guerre, Averescu fonda le Parti du peuple (en) et continua son engagement politique. Il dirigea à nouveau le gouvernement roumain entre 1920 et 1921 ainsi qu'entre 1926 et 1927[2].
Il soutint l'avènement du roi Carol II et de son régime en 1930, malgré les instructions contraires de feu le père de Carol, le roi Ferdinand Ier. Mais après deux ans, Averescu prit ses distances avec Carol impliqué dans de nombreux scandales de mœurs et financiers[1]. Aux élections de 1932 le Parti du peuple (en) n'obtint que 2 % des voix[6] et pourtant, face à la montée des mouvements extrémistes comme la Garde de fer ou la filiale du parti nazi chez les Allemands de Roumanie, Averescu refusa de soutenir Carol II, également conservateur et opposé aux extrémistes. Le général préféra créer un nouveau parti politique de centre-droit, le « Front constitutionnel », qui n'eut pas plus de succès et ne dura que quatre ans.
Averescu finit par faire allégeance au régime carliste et Carol II le nomma au Conseil de la Couronne en 1937 ; l'année suivante il devint ministre sans portefeuille pour faire un front uni contre la Garde de fer et pour soutenir la Constitution roumaine de 1923. C'est Averescu qui convainquit le roi de réprimer la Garde de Fer par les armes et d'exécuter son fondateur, Corneliu Codreanu. Le général fut dès lors placé par la Garde de Fer en tête de la liste noire d'hommes politiques à assassiner, mais il décéda avant que les Gardistes (appelés en Roumanie « légionnaires ») ne mettent leurs menaces à exécution[7].
Distinctions et hommages
Il était décoré de l'ordre de Michel le Brave et membre honoraire de l'Académie roumaine. Son cercueil a été déposé dans la crypte du mausolée de la bataille de Mărăști.
Notes et références
- (en) « Marshall Averescu of Rumania is dead », New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
- « Alexandru Averescu », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- (ro) « Miniştrii Apărării Naţionale (Ministers of National Defence) - General Alexandru Averescu », sur mapn.ro (consulté le ).
- Cosmin Pătrașcu Zamfirache, (ro) Câți țărani au fost uciși la 1907? (« Combien de paysans ont été tués en 1907 ? ») dans Adevărul de Botoșani du 15 juillet 2016 - .
- (ro) Cosmin Pătrașcu Zamfirache, « Câți țărani au fost uciși la 1907 ? », Adevărul de Botoșani, (lire en ligne)
- (ru) « Сахаров Владимир Викторович », sur www.hrono.info (consulté le ).
- La Garde de fer : Synthèse nationale, Paris, coll. « Samizdat », , 458 p..
Liens externes
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