Aimar-Charles-Marie de Nicolaï

Aimar-Charles-Marie de Nicolaï, marquis de Goussainville, né le à Paris où il est mort guillotiné le , est un magistrat français, conseiller du roi en tous ses conseils et premier président de la Chambre des comptes.

Aimar-Charles-Marie de Nicolaï
Fonctions
Fauteuil 2 de l'Académie française
-
Premier président
Chambre des comptes de Paris
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 46 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Famille
Enfants
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Distinctions

Biographie

Issu de la famille de Nicolaï, il est le fils de Aymard Jean de Nicolaï, marquis de Goussainville, seigneur d'Osny, premier président de la Chambre des comptes de Paris, et de Madeleine de Vintimille du Luc.

Il commence sa carrière de magistrat en 1766, à dix-neuf ans, comme conseiller au Parlement de Paris.

Il est reçu le 25 avril 1768 comme premier président de la Chambre des comptes de Paris en survivance de son père. Lorsque ce dernier démissionne, en 1773, il lui succède dans sa charge[1].

Sa prise de fonctions coïncide avec la suppression des parlements. Pour ne pas imiter l'exemple des parlementaires, il s'efforce d'éviter les tensions entre sa juridiction et le pouvoir royal en restreignant, en particulier, la pratique du droit de remontrance.

Le 18 décembre 1788, il est élu au deuxième fauteuil de l'Académie Française, où il succède au marquis de Chastellux. Il est reçu le 12 mars 1789 par Claude-Carloman de Rulhière[2]. Dans son discours de réception, l'éloge qu'il fait de Louis XVI suscite les murmures du public[3],[4].

Réputé pour son talent d'orateur, il est élu en 1789 député de la Noblesse de Paris aux Etats-généraux, mais refuse son élection[5].

Le 30 mai 1789, il est nommé par Louis XVI chancelier-garde des sceaux des Ordres du Roi, jusqu'à la suppression de l'Ordre du Saint-Esprit, en 1791.

A l'automne 1789, il intervient auprès de l'Assemblée constituante pour obtenir que les prérogatives de sa juridiction soient maintenues, voire accrues, mais ne peut empêcher qu'elle soit supprimée, comme les autres cours souveraines de la Monarchie. Il la préside jusqu'à sa dernière session, le 19 septembre 1791.

Il est le dernier à occuper cette charge de premier président, que sa famille tenait depuis deux siècles.

Il se retire alors dans son château de Courances, où sa proximité avec la famille royale l'expose à la surveillance et aux vexations de l'administration révolutionnaire[6].

Arrêté, il est condamné à mort comme « ennemi du peuple » et guillotiné pendant la Terreur, en 1794.

On lit dans le Moniteur : « Nicolaï convaincu de s'être rendu l'ennemi du peuple en conspirant contre sa liberté et sa sûreté, en provoquant, par la révolte des prisons l'assassinat et la dissolution de la représentation nationale, etc. a été condamné à mort (19 messidor). »

Il est guillotiné quelques jours après son frère Aymar Charles François de Nicolaï, premier président du Grand-Conseil, et quelques jours aussi après l'aîné de ses fils.

Franc-maçon, il fut présent comme visiteur à l'allumage des feux de la loge parisienne "La Candeur" le 22 octobre 1775[7].

Il habitait le château de Courances et, à Paris, l'ancien hôtel de Chaulnes, place royale, aujourd'hui place des Vosges.

Mariage et descendance

Il épouse en 1768 Philippine Potier de Novion (Paris, 26 novembre 1748 - Paris, 10 mai 1820), la plus jeune des deux filles d'André IV Potier de Novion, marquis de Grignon, seigneur de Courances, président à mortier au Parlement de Paris, et de Marie Philippe Tachereau. Elle lui apporte le domaine de Courances, où ils font faire quelques aménagements[8]. Ce domaine passe après eux au plus jeune de leurs fils, Théodore. Elle est inhumée à Courances. Dont six enfants :

  • Aymard Marie Léon de Nicolaï (Paris, 10 juillet 1770 - guillotiné à Paris, 9 juillet 1794) ;
  • Aymardine de Nicolaï (Paris, 23 mai 1772 - Gaillac, 28 septembre 1806), mariée en 1799 avec Bernard Charles Louis Victor de Lostanges Béduer (1773-1812), dont postérité ;
  • Aymardine Aglaé de Nicolaï (Paris, 8 novembre 1773 - Toulouse, 7 mars 1852), mariée en 1800 avec Maurice Jean de Villeneuve-Arifat (1767-1824) ;

Annexes

Notes et références

  1. H. Coustant d'Yanville, Chambre des Comptes de Paris - Essais historiques et chronologiques, Paris, J.-B. Dumoulin, 1869-1870 (lire en ligne), p. 404-405
  2. « Aimar Charles Marie de Nicolaï », sur academie-francaise.fr (consulté le )
  3. « Discours de réception Aimar Charles Marie de Nicolaï », sur academie-francaise.fr (consulté le )
  4. « Réponse au discours de réception d'Aimar Charles Marie de Nicolaï », sur academie-française.fr (consulté le )
  5. Edna Hindie Lemay, Dictionnaire des constituants 1789-1791, tome 2, Paris, Universitas, (ISBN 2-7400-0003-0), p. 714
  6. Histoire de l'administration française - La Cour des Comptes, Paris, Editions du C.N.R.S, , 1191 p. (ISBN 2-222-03107-9), p. 126-140
  7. Georges Renauld, Antoine Destutt de Tracy, Paris, Detrad, 2000, p. 217.
  8. « Le Domaine de Courances », sur bude-orleans.org (consulté le )
  9. Vicomte Albert Révérend, titres anoblissements de la Restauration 1814-1830, tome 5, Paris, Librairie Honoré Champion, (lire en ligne), p. 239-242

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