Aymeric Caron

Aymeric Caron naît le 4 décembre 1971 à Boulogne-sur-Mer[1] d'un père enseignant devenu directeur d'école primaire et d'une mère infirmière d’origine néerlandaise, dont il a hérité le protestantisme[2]. Fan de bande dessinée, il pense faire du dessin son métier mais à l'âge de douze ans, devant l'image d'un envoyé spécial au Liban, il trouve sa vocation de journaliste : il veut devenir reporter de guerre[3]. Il suit ses études au collège Angellier puis au lycée Mariette de Boulogne-sur-Mer[4]. Il effectue ensuite deux années de classes préparatoires littéraires au lycée Faidherbe de Lille[5], avant de continuer des études lettres modernes à l’université de Lille III.

Il part ensuite une année à Amsterdam, pour effectuer une maîtrise consacrée à Vincent van Gogh, perfectionne son néerlandais, puis rentre entamer des études de journalisme à l'École supérieure de journalisme de Lille[2], dont il sort diplômé en mai 1995[5]. La même année, il obtient un DEA de Lettres.

Aymeric Caron a ensuite travaillé pendant deux ans à Shanghai dans un studio de production radiophonique pour le compte du consulat de France. Il a produit et animé des émissions culturelles et musicales diffusées dans toute la Chine. Parallèlement, il a enseigné la littérature française à l’université SISU de Shanghai. En 1997, il revient en France et travaille pour TF1, pour LCI, pour l'agence CAPA et pour France 3.

En 1998, il rejoint Canal+ comme grand reporter et est chargé par la rédaction de la chaîne de couvrir différents conflits parmi lesquels ceux du Kosovo, de l'Afghanistan, de la Côte d'Ivoire, du Congo ou encore de l'Irak, où il ira 5 fois entre 2002 et 2004, y passant un mois et demi pendant l'offensive américaine de 2003. Il couvre aussi l'actualité en Israël et dans les territoires palestiniens, aux Etats-Unis, en Tchétchénie ou au Liban, où il se rend plusieurs fois en 2004[6]^,[7]^,[8].

De mars 2006 à juin 2008, Aymeric Caron anime, du vendredi au dimanche, la matinale week-end sur I-Télé[9], tranche de deux à trois heures qui comporte journaux, chroniques, invités politiques et interviews d’artistes.

Durant l'été 2009, il anime la matinale d'Europe 1 en remplacement de Marc-Olivier Fogiel du lundi au vendredi de 7 à 9 h 30[10] rôle qu’il reprend durant l’été 2010. Pendant le reste de l’année[11], il assure les remplacements de Marc-Olivier Fogiel aux matinales en semaine[1] et anime la matinale week-end[12], samedi et dimanche de 6 h à 9 h. À la rentrée de septembre 2010, il anime l’émission de politique et de culture « Vous allez en entendre parler », le dimanche soir à 19 h[13]. Il devient aussi le joker de Jean-Marc Morandini dans Le Grand Direct du lundi au vendredi de 11 h à 13 h 30, puis Le Grand Direct des Médias de 11 h à 12 h[14]. À partir de février 2011, il reprend les matinales week-end et anime parfois la prématinale semaine de 4 h à 6 h[15]. En juillet 2011, il quitte la station, les propositions d'Europe 1 pour la rentrée « ne correspondant pas à ses projets »[14].

En mars 2012, après avoir animé une soirée spéciale en décembre 2011, il rejoint la chaîne de télévision Direct 8 pour y animer l'émission Basé sur des faits réels diffusée chaque samedi soir[16]. Il y présente également des soirées documentaires.

À la rentrée 2012, il intègre l'émission On n'est pas couché présentée par Laurent Ruquier tous les samedis en seconde partie de soirée sur France 2[17]. Il remplace Audrey Pulvar comme co-animateur aux côtés de Natacha Polony[17]. Il se démarque par des échanges parfois tendus avec les invités[18], comme avec[19] Véronique Genest[20], Bernard Kouchner[21], Éric Zemmour[22], Bernard-Henri Levy, Alain Finkielkraut[23] ou Caroline Fourest :

• en mai 2014, le passage d'un échange avec Alexandre Arcady au sujet de son dernier film 24 jours est coupé au montage par la production de l'émission[24]. Une rumeur alimentée par Alexandre Arcady et Elisabeth Levy dans son journal Causeur[25] naît le lendemain de la diffusion et attribue au journaliste des propos inacceptables sur le conflit israélo-palestinien pendant le passage coupé, laissant entendre qu'il s'agissait de propos antisémites (Cyril Hanouna[26], Élisabeth Lévy[27], Gilles-William Goldnadel[28], Benoît Rayski[18]). Aymeric Caron dément avoir tenu le moindre propos de cette nature, ce que confirment plusieurs témoins de l’émission[29]^,[30]^,[31] ;
• en septembre 2014, à la suite d'un vif échange avec Bernard-Henri Lévy au sujet de la guerre de Gaza de 2014 durant l'émission, Aymeric Caron et sa famille ont fait l'objet de menaces. Ils sont placés sous protection policière[32] ;

À la rentrée 2016, il est chroniqueur dans l'émission C l'hebdo, présentée chaque samedi par Anne-Élisabeth Lemoine sur France 5[33]. Il quitte l'émission après trois participations en raison d'un désaccord éditorial avec la rédaction en chef, celle-ci ayant voulu lui imposer comme invité Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du journal Valeurs Actuelles, ce qui constituait pour Aymeric Caron une "banalisation sans complexe des idées les plus puantes, avec un objectif d’audimat"[34]^,[35].

Un dragon de Komodo, symbole de l'île de Komodo et logo de Komodo TV.

En juin 2019, il lance Komodo TV avec le producteur Stéphane Simon, une web TV consacrée à l’antispécisme et dédiée au vivant sous toutes ses formes[36].

Un an plus tard, malgré des débuts encourageants, le producteur et investisseur Stéphane Simon annonce qu’il se retire du projet, Komodo n'étant pas viable, doit fermer[37].

Pendant deux saisons (2019-2021), Aymeric Caron analyse l'actualité en tant qu'éditorialiste dans différentes émission de la chaîne info LCI.

En 2022, il publie son premier roman Nous mourrons de nous être tant haïs[38].

En 2017, Aymeric Caron se revendique « anarchiste » et défend, dans la revue Ballast, la désobéissance civile[39]. Il se décrit aussi comme « anti-libéral, écologiste et anti-spéciste »[40].

Il est engagé à gauche[41].

Défenseur des droits des animaux[42], et végane[43]^,[44], il publie plusieurs essais sur le vivant : No steak (2013)[45]^,[46], Antispéciste (2016)[47], Vivant (2018), La revanche de la nature (2020). En 2014, il s'engage pour l'abolition des corridas en rejoignant la Fédération des luttes pour l'abolition des corridas[48].

Il participe à plusieurs émissions télévisées, dont Fort Boyard en 2015 pour l'association L214 - éthique et animaux[49]^,[50]. Il participe à des conférences autour de la question animale. Lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale en octobre 2015, il a soutenu la proposition de loi du député UDI Yves Jégo en faveur de la mise en place d'une alternative végétarienne obligatoire dans les cantines scolaires[51]. En 2016, il publie Antispéciste : réconcilier l'humain, l'animal, la nature.

En mai 2016, Aymeric Caron participe à la saison VIP du Meilleur Pâtissier sur M6[52]. Il explique avoir accepté afin de faire parler du véganisme et montrer que l'on peut faire de la pâtisserie sans œufs ni lait animal[53].

En juillet 2018, alors que plusieurs boucheries et boutiques liées à la consommation de produits animaux sont vandalisées par des militants anti-spécistes en France, il estime « ne pas s'étonner », et attribue le recours à cette violence à la nécessité pour les militants de faire entendre leur cause : « Si ces militants se retrouvent obligés d’avoir recours à ces moyens, c’est tout simplement car les voies démocratiques ne servent pas en France. » Il précise toutefois ne pas cautionner ces actes de vandalismes[54].

Le 8 février 2018, Aymeric Caron annonce la création d'un nouveau mouvement écologiste pouvant se positionner comme une alternative au parti politique Europe Écologie Les Verts (EÉLV), dans une tribune du Monde. Ce mouvement, le Rassemblement des écologistes pour le vivant, propose de se recentrer sur « le respect de la planète et de tous ses habitants » et promeut « la nécessité d'une nouvelle formation qui défende les intérêts du vivant sous toutes ses formes, le bonheur individuel et collectif, la non-violence, la liberté de chacun à s'épanouir dans sa singularité et dans le respect d'autrui. » Le collectif se positionne notamment sur un programme antispéciste qui prône la fin de toute forme d’exploitation animale (comme sur les questions de société telles que l'interdiction de la corrida, de la vivisection et l'interdiction progressive de la consommation de viande)[55].

Se réclamant antispéciste, écologiste et non violent[56], le Rassemblement des écologistes pour le vivant organise sa première réunion le 12 mai 2018. Le mouvement annonce alors avoir 3 000 adhérents[57]. En décembre de la même année, il revendique rassembler 4 000 personnes[58].

Faute de moyens financiers suffisants, Aymeric Caron annonce en avril 2019 que le parti ne peut présenter une liste aux élections européennes. Une liste d'union avec le Parti animaliste avait été proposée, sans succès^{[réf. souhaitée]}. De son côté, Caron est approché par Benoît Hamon pour figurer sur la liste de Génération.s. Il refuse[59]. Aux élections municipales de 2020 à Paris, la vice-présidente du REV Lamya Essemlali prend la tête de la liste France insoumise dans le 14^e arrondissement[60]. L'année suivante, le parti présente une liste aux élections régionales en Île-de-France[61].

Début 2022, il se rallie à Jean-Luc Mélenchon[62] en vue des échéances électorales de 2022, présidentielle et législatives. Aymeric Caron est annoncé candidat dans la dix-huitième circonscription de Paris pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale[63]. Il est finalement élu député de cette dernière avec 51,6 % des suffrages[64]. ll devient membre de la Commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire[65].

En 2014, il joue son propre rôle dans un téléfilm d'Henri Helman pour France 3 (diffusé le 16 septembre 2014) adapté d'une pièce de théâtre, La Voyante, aux côtés de Line Renaud[66].

Le 16 avril 2014, sort son essai intitulé Incorrect publié chez Fayard[67]. Il y dénonce notamment la pensée et la place dans les médias de Robert Ménard, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour et Élisabeth Lévy qui ripostent en qualifiant le livre de « calomnie, refus de la complexité, haine de la divergence », et Caron de « caricature d'une certaine gauche »[68]. En 2020, il publie La revanche de la nature, un essai dans lequel il présente la COVID-19 comme l'occasion de reconstruire le monde de demain.

• Envoyé spécial à Bagdad : pendant la guerre, mars-avril 2003, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, novembre 2003, 246 p. (ISBN 2-7475-5245-4 et 9782747552455, OCLC 62089747, BNF 39098116), rééd. Hachette Pluriel Référence, 2014.
• No steak[42], Paris, Éditions Fayard, coll. « Documents », 2013, 360 p. (ISBN 978-2-213-66153-7, OCLC 828408526, BNF 43514676).
• Incorrect : pire que la gauche bobo, la droite bobards, Paris, Fayard, 2014, 349 p. (ISBN 978-2-213-67890-0, BNF 43806527).
• Antispéciste : réconcilier l'humain, l'animal, la nature, Paris, Don Quichotte, 2016, 477 p. (ISBN 978-2-35949-498-3, BNF 45012905).
• Utopia XXI (ill. Ambrosius Holbein), Paris, Flammarion, 2017, 517 p. (ISBN 978-2-08-138376-0, OCLC 1013503482, BNF 45412689).
• Vivant : de la bactérie à Homo ethicus, Paris, Flammarion, 2018, 272 p. (ISBN 978-2-08-142165-3).
• La Revanche de la nature : 27 leçons pour le monde d'après, Paris, Albin Michel, 2020, 270 p. (ISBN 978-2226455116).
• Nous mourrons de nous être tant haïs, Paris, Robert Laffont, 2022, 352 p. (ISBN 978-2221254714).

• Peter Singer et Jim Mason (en), L'Éthique à table : pourquoi nos choix alimentaires importent, Lausanne, Éditions L'Âge d'Homme, 2015.

• La revanche de la nature. Le média, 22 août 2020

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