Bambusa vulgaris

Description


Aspect général

Bambusa vulgaris développe des tiges très robustes qui peuvent atteindre 15 mètres de haut et 5 à cm de diamètre, droites et dressées à la base et légèrement tombantes à l'apex. Les entrenœuds, longs de 20 à 30 cm, présentent des stries longitudinales et sont de couleur vert foncé dans les populations naturelles.

Deux des cultivars les plus utilisés dans les jardins, cv Bambusa vulgaris 'Vittata' et cv Bambusa vulgaris 'Wamin' présentent des caractéristiques différentes, Les entrenœuds sont de couleur jaunes avec des rayures vertes chez le premier et plus courts et plus élargis à la base qu'en général chez le deuxième.

Feuilles et fleurs

Les feuilles et les inflorescences se développent en groupes compacts à partir des nœuds.

Feuilles

Les feuilles sont typiquement lancéolées et glabres sur les deux faces. Elles mesurent de 10 à 30 cm de long et de 1,3 à 2,5 cm de large.

Fleurs

Les inflorescences sont des pseudo-épillets lancéolés et bifides de 2 à 3,5 mm de long sur 0,4 à 0,5 mm de large[2]. Les floraisons sont massives et rares, et entraînent la mort de l'individu[3].

Appellations

Étymologie

Le nom générique « Bambusa » est une forme latinisée d'un terme vernaculaire malais, bambú[4].

Noms vernaculaires
bambou, bambou de Chine[5], grand bambou[6], bambou roseau[7], bois bambou[8].

Distribution

L'aire de répartition originelle de Bambusa vulgaris se situe en Chine, dans la région du Yunnan[6].

L'espèce s'est naturalisée dans presque tous les continents, en particulier en Amérique du Nord (États-Unis : Floride, Texas), en Amérique du Sud (Brésil), dans les Antilles et en Amérique centrale (Cuba, Hispaniola, Jamaïque, Costa Rica)[6].

C'est une plante cultivée notamment aux Îles Canaries (Espagne), en Chine, aux Philippines, au Brésil, au Costa Rica et aux États-Unis[6].

Caractère envahissant

L'espèce peut être envahissante. C'est le cas de la Nouvelle-Calédonie, où elle a été largement dispersée par l'homme[9]. Dans les communautés kanak, elle était utilisée pour la construction, la décoration et la confection d'objets tels que des peignes, des récipients, des tuyaux, des radeaux et des agendas (bambous gravés)[3].

Taxinomie

La première description de l'espèce Bambusa vulgaris a été attribuée à Heinrich Adolf Schrader par le botaniste allemand, Johann Christoph Wendland, dans son ouvrage Collectio plantarum tam exoticarum quam indigenarum 2:26, pl.47, publié en 1808[10].

Liste des sous-espèces et variétés

Selon Tropicos (12 novembre 2016)[11] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

  • sous-espèce Bambusa vulgaris cv vittata (Rivière & C. Rivière) McClure
  • sous-espèce Bambusa vulgaris cv vulgaris
  • sous-espèce Bambusa vulgaris cv wamin McClure
  • variété Bambusa vulgaris var. aureovariegata Beadle in Bailey
  • variété Bambusa vulgaris var. latiflora Balansa
  • variété Bambusa vulgaris var. striata (Lodd. ex Lindl.) Gamble
  • variété Bambusa vulgaris var. vittata Rivière & C. Rivière
  • variété Bambusa vulgaris var. vulgaris

Cultivars

On peut distinguer au moins trois groupes de cultivars de Bambusa vulgaris[5] :

  • plantes aux tiges vertes ;
  • bambous dorées (plantes aux tiges jaunes) : plantes toujours à tiges jaunes présentant souvent des rayures vertes d'intensité variable ; habituellement, les tiges ont des parois plus épaisses que celles du groupe aux tiges vertes. Ce groupe est souvent désigné comme Bambusa vulgaris var. striata ;
  • bambous « ventre de Bouddha » : plantes aux tiges vertes, pouvant atteindre m de long avec un diamètre de 1 à cm , aux entre-nœuds renflés de 4 à 10 cm de long dans la partie inférieure. Ce groupe est souvent désigné comme Bambusa vulgaris var. wamin.

Les cultivars les plus répandus sont les suivants[12] :

  • 'Aureovariegata' (Bambusa vulgaris var.aureovariegata Beadle[13]) : aux tiges jaune doré rayées de vert, parfois en lignes très fines[12], c'est la variété de Bambusa vulgaris la plus commune ;
  • 'Striata' (Bambusa vulgaris var. striata (Lodd. ex Lindl.) Gamble[13]) : variété courante, plus petite en taille que les autres variétés, aux entre-nœuds jaune vif et un marquage aléatoire de bandes longitudinales vert clair et vert foncé[14] ;
  • 'Wamin' (Bambusa vulgaris f. waminii T.H.Wen[13]) : plus petite que les autres variétés, avec des entre-nœuds courts et aplatis. Le bambou 'Wamin' est répandu dans toute l'Asie de l'Est, du Sud-Est et en Asie du Sud[14] ; les entre-nœuds renflés à la base lui donnent une apparence unique[15] ;
  • 'Vittata' (Bambusa vulgaris f. vittata (Rivière & C.Rivière) McClure[13]) : variété commune qui pousse jusqu'à 12 mètres de haut, elle présente des rayures vertes en forme de code-barres[12] ;
  • 'Kimmei' : tiges jaunes rayées de vert[12] ;
  • 'Maculata' : tiges vertes tachetées de noir, virant souvent au noir en vieillissant[12] ;
  • 'Wamin Striata' : pousse jusqu'à 5 mètres de haut, vert clair avec des rayures vert foncé, aux entre-nœuds inférieurs renflés[12].

Toxicité

On a identifié dans les jeunes pousses de Bambusa vulgaris des glucosides cyanogénétiques et des substances dérivées, telle que la taxiphylline. Ce composé, qui agit comme inhibiteur enzymatique quand il est libéré dans le corps humain [16], est toxique pour l'homme en cas de consommation en tant qu'aliment ou complément alimentaire selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments[17]. La taxiphylline se décompose facilement dans l'eau bouillante[18]. Cette substance est fortement toxique, sa dose létale chez l'homme est d'environ 50 à 60 mg[19]. Une dose de 25 mg de glycosides cyanogénétiques donnée à des rats (100 à 120 g de poids corporel) a provoqué des signes cliniques de toxicité, dont apnée, ataxie et parésie[20].

Des chevaux ont été diagnostiqués en 2006 dans l'État de Pará (Brésil), avec des signes cliniques de somnolence et d'ataxie grave après l'ingestion de feuilles de Bambusa vulgaris [21],[22]. En Afrique, des agriculteurs préfèrent parfois acheter ce bambou plutôt que le planter, car ils le croient nuisible pour le sol[23].

Notes et références

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 12 novembre 2016
  2. (en) Xia Nianhe, Jia Liangzhi, Li Dezhu y Chris Stapleton, « Bambusa », Flora of China, vol. 22, , p. 9-38 (lire en ligne).
  3. Bernard Suprin, Mille et une plantes en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Editions Photosynthèse, , 382 p. (ISBN 978-2-9527316-3-8), p. 61
  4. (en) Watson L & Dallwitz MJ., « The grass genera of the world: descriptions, illustrations, identification, and information retrieval; including synonyms, morphology, anatomy, physiology, phytochemistry, cytology, classification, pathogens, world and local distribution, and references », sur The Grass Genera of the World, (consulté le ).
  5. Brink, M., « Bambusa vulgaris Schrad. ex J.C.Wendl. », sur Protabase (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), .
  6. (en) « Taxon:Bambusa vulgaris Schrad. ex J. C. Wendl. », sur Germplasm Resource Information Network (GRIN), (consulté le )
  7. (en) « Bambusa vulgaris (BAMVU) », sur EPPO Plant Protection Thesaurus (EPPT), Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) (consulté le ).
  8. Jack Corzani, Dictionnaire encyclopédique Désormeaux : dictionnaire encyclopédique des Antilles et de la Guyane, Desormeaux Books, , 2343 p. (ISBN 978-2-85275-020-3, présentation en ligne), p. 47.
  9. Vanessa Hequet, Mickaël Le Corre, Frédéric Rigault, Vincent Blanfort, Les espèces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie, IRD, Institut de Recherche pour le Développement, , 87 p. (lire en ligne), p. 17, p. 23
  10. (en) « Bambusa vulgaris », sur Tropicos.org., Jardin botanique du Missouri (consulté le ).
  11. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 12 novembre 2016
  12. (en) Laurence Hatch, Cultivars of Woody Plants (Volume I: A-G), section Bambusa, TCR Press, , 1031 p. (ISBN 978-0-9714465-0-2).
  13. (en) « Bambusa vulgaris Schrad. », Kew (Angleterre), Kew Gardens (consulté le ).
  14. (en) Dieter Ohrnberger, The bamboos of the world : annotated nomenclature and literature of the species and the higher and lower taxa, Amsterdam/New York, Elsevier, , 585 p. (ISBN 978-0-444-50020-5), p. 279-280.
  15. (en) KM Wong, « Bamboo, The Amazing Grass - A Guide to the biodiversity and study of bamboos in southeast Asia », International Plant Genetic Resources Institute (IPGRI) et Université de Malaya, .
  16. (en) Christopher P. Holstege, Thomas Neer, Gregory B. Saathoff, M.D. & Brent Furbee, Criminal Poisoning : Clinical and Forensic Perspectives, Jones & Bartlett Learning, , 352 p. (ISBN 978-0-7637-4463-2), p. 65.
  17. (en) Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), « Compendium of botanicals reported to contain naturally occuring substances of possible concern for human health when used in food and food supplements », EFSA Journal, vol. 10, no 5, , p. 2663 (DOI 10.2903/j.efsa.2012.2663, lire en ligne).
  18. (en) I Hunter & Feng’e Yang, « Cyanide in Bamboo Shoots », International Network for Bamboo and Rattan (INBAR).
  19. (en) S. Satya, L.M. Bal, P. Singhal & S.N Naik, « Bamboo shoot processing: food quality and safety aspect (a review) », Trends Food, no 21, , p. 181-189 (lire en ligne).
  20. (en) G. Speijers, « Cyanogenic Glycoside », National Institute of Public Health and Environmental Protection (Bilthoven, Pays-Bas).
  21. (en) Franklin Riet-Correa, Poisoning by Plants, Mycotoxins and Related Toxins, Wallingford, CABI, , 739 p. (ISBN 978-1-84593-833-8, présentation en ligne), p. 292.
  22. (en) José Diomedes Barbosa, Carlos Magno C. de Oliveira, Marcos Dutra Duarte, Gabriela Riet-Correa, Paulo Vargas Peixoto, Carlos Hubinger Tokarnia, « Poisoning of horses by bamboo, Bambusa vulgaris », Journal of Equine Veterinary Science (JEVS), vol. 26, no 9, , p. 393–398 (DOI https://dx.doi.org/10.1016/j.jevs.2006.07.003).
  23. (en) Karen Ann Dvořák, Social science research for agricultural technology development, International Institute of Tropical Agriculture (IITA), , 223 p. (ISBN 978-0-85198-806-1, lire en ligne), p. 175.

Liens externes


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