Bat Ye'or

Bat Ye'or (hébreu : בַּת יֵאור, « fille du Fleuve, du Nil »)  nom de plume de Gisèle Littman-Orebi  est une essayiste britannique née égyptienne au Caire en 1933[1],[2], écrivant en français et en anglais.

Pour les articles homonymes, voir Littman.

Bat Ye'or
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Gisèle Orebi
Pseudonymes
Bat Ye'or, Yahudiya Masriya
Nationalités
Formation
Activités
Essayiste, écrivaine, commentatrice politique
Conjoint
Autres informations
Membre de
Counterjihad (en)
Archives conservées par
Œuvres principales
Islam and Dhimmitude: Where Civilizations Collide (d), Eurabia: The Euro-Arab Axis (d)

Elle s'est spécialisée dans des études sur la notion de dhimmi[1], introduisant notamment dans ses ouvrages le néologisme controversé de « dhimmitude », associé par elle à un sens politico-historique très particulier[2], inventé spécialement pour exprimer le concept de dhimma.

Ses thèses académiques sur l'islamisation de l'Europe, connaissent un écho dans l'extrême droite, et sont utilisées pour décrire la « théorie du complot Eurabia ».

Biographie

Bat Ye'or, qui signifie « fille du Nil » en hébreu[1], est le nom de plume de Gisèle Littman-Orebi. Bat Ye'or a donné elle-même, dans son livre [3],[4],[5], Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia[6], le récit détaillé de sa biographie. Elle a également publié sous le pseudonyme arabe Yahudiya Masriya (يهودية مصرية, « Juive égyptienne »).

Gisèle Orebi naît en 1933 en Égypte, dans une famille juive. En 1956, dans le contexte de l'expulsion des Juifs d'Égypte lors de la crise du canal de Suez, elle et sa famille sont déchues de leur nationalité égyptienne. Ils émigrent au Royaume-Uni en 1957. De 1958 à 1960, elle étudie à l'Institut d'archéologie de l'université de Londres. C'est là qu'elle rencontre David Littman qu'elle épouse en septembre 1959[7]. En 1960, elle part s'installer avec son mari en Suisse. En 1961 et 1962, elle étudie les sciences sociales à l'université de Genève. Ils ont trois enfants et plusieurs petits-enfants.

En 1961, son mari David Littman organise au Maroc l'Opération Mural, montée par l'Agence juive avec le concours du Mossad, pour exfiltrer clandestinement vers Israël via la Suisse plus de 500 enfants juifs en danger, auxquels le gouvernement marocain refusait de délivrer des passeports[8],[9]. En juin 2008, David Litmann sera reçu par le Président Shimon Pérès lors d'une commémoration organisée en leur honneur[10].

Bat Ye'or commence l'écriture dans les années 1970 avec son premier ouvrage Les Juifs en Égypte. Aperçu sur 3 000 ans d'histoire, dédié « Aux communautés juives des pays arabes dont les épreuves demeurent encore méconnues ». Une version en hébreu est publiée en 1974 à l'initiative du ministère israélien de la Culture et de l'Organisation sioniste mondiale[11].

Thèses

Bat Ye'or a publié plusieurs ouvrages traitant spécifiquement des relations entre l'Europe et le monde arabe et de la situation des minorités juives et chrétiennes dans le monde islamique. Elle a élaboré dans ceux-ci deux thèses principales au travers des néologismes « dhimmitude » et « Eurabia ».

Dhimmitude

La « dhimmitude » désigne la condition des dhimmis, c'est-à-dire les populations indigènes des pays conquis par le djihad, qui se trouvent contraintes d'adopter une position de « servage »[12], après l'application des lois discriminatoires de la charia[13]. Dans Les Chrétientés d'Orient : Entre jihad et dhimmitude VIIe-XXes, Bat Ye'or chronique les persécutions dont les minorités juives et chrétiennes (anciennement majoritaires) ont été victimes à différentes échelles et leur soumission à la charia et elle décrit l'adoption du djihad et plus tard du terrorisme par l'Islam militant[14]. Elle y défend la thèse que les « Églises dhimmis palestiniennes » puis de manière plus large les « Églises chrétiennes orientales » sont devenues antisémites puis antisionistes par soumission et par peur, préférant nier la légitimité d'Israël plutôt que de dénoncer l'oppresseur islamique. Elle dénonce l'influence qu'elles ont exercée sur le monde chrétien en ce sens[15]. Elle y dénonce l'arabisation de Jésus et la dé-judaïsation de la Bible et appelle juifs et chrétiens à résoudre leurs différends[15]. Elle s'inquiète du risque d'autodestruction du monde occidental entretenu par l'influence de la haine provenant du monde de la dhimmitude[15].

Bat Ye'or a été soutenue dans les années 1980 par l'historien, sociologue et théologien protestant[16] Jacques Ellul[2] qui dénonce une incompatibilité entre le judéo-christianisme et l'islam et le danger que constituerait ce dernier pour l'Occident[17]. Elle se spécialise dès lors dans l’histoire de la réduction à l'état de minorités des cultures originaires en terre d’islam : les dhimmis. Ellul préfacera son livre Les Chrétientés d'Orient entre jihâd et dhimmitude, paru en 1991[13] et avant cela l'édition en anglais de son livre sur Le Dhimmi[13].

Eurabia

Dans sa thèse « Eurabia », développée dans son ouvrage Eurabia : l'axe euro-arabe publiée par l'université Fairleigh-Dickinson[18], elle perçoit un accord passé entre certaines instances dirigeantes européennes après la crise pétrolière de 1973 à l'instigation de la France et sous couvert du « dialogue euro-arabe »[2]. Ye'or soutient que l'islam, l'anti-américanisme et l'antisémitisme dominent la culture et la politique européennes en raison de la collaboration entre les Arabes et les musulmans radicaux d'une part et les fascistes, les socialistes, les nazis et les dirigeants antisémites de l'Europe d'autre part.

Toujours selon cette thèse, l'objectif serait de créer un ensemble méditerranéen euro-arabe visant à contrebalancer l'influence géopolitique des États-Unis[19]. Dans cette perspective, les dirigeants européens auraient négocié une « reddition politique et culturelle » en vue d'obtenir des garanties dans leur approvisionnement en pétrole et dans la lutte contre le terrorisme tout en favorisant l'immigration musulmane, et in fine en adoptant une politique anti-israélienne[19],[2],[20],[21].

Milieux néo-conservateurs

Bernard Lewis a cité les ouvrages de Bat Ye'or dans son livre Jews of Islam[20].

Robert S. Wistrich (en) a immédiatement soutenu Bat Ye'or en la publiant dès 1977 dans le Bulletin de la Wiener Library[6]. Puis il remarqua que ses livres suscitent plus d'intérêt depuis la prise de « conscience de l'aspect fanatique de l'Islam »[20].

Selon Niall Ferguson, proche des neo-conservateurs, « les futurs historiens regarderont un jour son invention du terme Eurabia comme prophétique. Ceux qui souhaitent vivre dans une société libre doivent être éternellement vigilants. La vigilance de Bat Ye'or est sans égal »[22].

Intellectuels

Des intellectuels et commentateurs tels que Ivan Jablonka[2], Caroline Fourest[23], David Aaronovitch (en)[24], The London Review of Books[25], loonwatch.com[26] et de nombreux autres[27] soulignent le caractère « conspirationniste » de sa thèse « Eurabia ». Par exemple, André Sapir (en) écrit que « l'idée même d'Eurabia [est] basée sur une théorie du complot extrémiste, selon laquelle l'Europe et les États arabes joindraient leurs forces pour rendre la vie impossible à Israël et islamiser le vieux continent […] »[21].

Le politologue Jean-Yves Camus, qui n'a « dans le passé, pas ménagé Bat Ye’or », s'oppose toujours à l'aspect conspirationniste d'Eurabia mais reconnait en 2018 qu'« il faut faire le commentaire et la critique scientifique, donc raisonnée, des faits et interprétations que Bat Ye’or propose ». Pour lui c'est dans le « passé lointain et non dans les années 70 qu’il faut, prioritairement, chercher notre retard à saisir la nature du danger islamiste ». Il conclut « Peut-être suis-je naïf, mais je n’ai rencontré ni une porteuse de haine, ni une illuminée. Dont acte »[28].

Certains vont jusqu'à la comparer aux Protocoles des Sages de Sion[19] comme Mohamed Sifaoui qui écrit qu'elle reproduit « un schéma de pensée dont elle a elle-même été victime ainsi que des millions de ses coreligionnaires » et qu'elle « marche sur les pas de ces écrivains racistes dont l'objectif n'était pas autre chose que de stigmatiser, de manière très négative, un groupe ethnique ou religieux »[29]. Robert Wistrich répond à cette comparaison en soulignant qu'au contraire des Protocoles, qui sont un faux, les écrits de Bat Ye'or sont documentés et argumentés même s'ils peuvent être discutés[20]. L'Europe et le spectre du califat[30] notamment, est principalement constitué de reproduction de documents internationaux officiels.

Robert Brenton Betts voit dans ces thèses une tentative de diaboliser la prétendue menace islamique envers la civilisation occidentale avec un résultat généralement peu édifiant et souvent irritant[31].

Pour Alain Gresh, Bat Ye'or fait partie des purs idéologues dont les travaux relèvent uniquement d’une volonté d’engager le monde dans une guerre de civilisation[32], ce qui est un point de vue peu compatible avec les propres écrits de Bat Ye'or : « Si la connaissance de ce passé de souffrances pouvait amener des peuples qui s’entretuent à construire ensemble un avenir de paix dans le respect des droits de chacun, alors le destin dhimmi, émergeant du néant silencieux des génocides et porté devant la conscience du monde, trouverait sa dure justification »[13].

Les idées de Bat Ye'or sont citées par Pierre-André Taguieff dans Judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial où il fait référence à son ouvrage sur Eurabia comme étant une « critique sévère et argumentée de la démission des Européens face aux offensives convergentes des islams politiques, ainsi que de leur glissement politique opportuniste vers les positions « antisionistes » radicales »[33].

Monde académique

Bat Ye'or a présenté ses travaux lors de conférences universitaires à Georgetown, Brown, Yale, Brandeis et Columbia[34],[35]. Les spécialistes du sujet, tels que Hames Constant[36],[37], Sindre Bangstad[38],[39], Ivan Jablonka[2], Anver Emon[40],[41] jugent cependant qu'ils ne répondent pas aux standards scientifiques ou universitaires ; à l'exception notable de Martin Gilbert qui la loue[42],[43].

Pour Hames Constant, le « travail de Bat Ye'or sur les dhimmis doit] être pris avec des pincettes non pas parce qu'il est partisan […] mais parce que les assises historiques générales et locales, les analyses sociologiques spécifiques sont quasiment absentes et que le plaidoyer court à travers les siècles, les lieux, les textes, de façon tout à fait cavalière et sans situer le contexte »[37]. Il estime cependant, qu'on soit d'accord ou non avec la thèse et malgré son mauvais traitement, que le sujet, rarement abordé, mérite réflexion[37].

Pour Bernard Lewis, la « dhimmitude » est un « mythe » qui « contient des éléments significatifs de vérités » ; la « vérité historique » se situant « à sa place habituelle quelque part au milieu des extrêmes »[44].

Michael Sells (en) a également critiqué les travaux de Bat Ye'or notamment pour ses constructions de comparaisons inexactes entre les minorités non chrétiennes en Europe et les minorités non musulmanes dans le monde islamique[45],[46].

Esther Benbassa critique « l'emploi de son néologisme « dhimmitude », utilisé par elle à la place de « dhimmité » : « dhimmitude » évoque une proximité phonétique voulue avec le mot « servitude » (qui existe en français et en anglais, et que l'on retrouve dans ses ouvrages dans ces deux langues)[47].

Un philosophe comme Rémi Brague, spécialiste de la pensée arabe médiévale, continue à tenir l’étude de la Britannique pour importante, déclarant : « Je ne dirais pas qu’il faut prendre tout ce qu’elle avance au pied de la lettre, mais son travail est documenté et ne doit pas être négligé »[48].

Analyse des origines idéologiques

Joel Beinin (en), auteur d'un ouvrage sur les juifs égyptiens (The Dispersion Of Egyptian Jewry: Culture, Politics, And The Formation Of A Modern Diaspora, 1998), situe la vogue de la vision « néo-lacrymale »[49] de l'histoire des juifs arabes, et plus généralement des juifs mizrahim (orientaux), que Bat Ye'or cherche à diffuser, dans le contexte idéologique israélien.

Influence sur les extrêmes droites occidentales

Selon Raphaël Liogier, bien qu'initialement confinée à quelques groupes extrémistes, la thèse d’Eurabia s’est diffusée en Europe pour devenir un des arguments majeurs des extrêmes droites comme en France, en Suisse, en Norvège, en Autriche ou au Royaume-Uni[50]. Le sujet d'une Europe envahie par l'Islam a fait depuis la une de nombreux journaux[50]. Des intellectuels en font la promotion comme la journaliste Oriana Fallaci, l'économiste Thilo Sarrazin ou l'écrivain Renaud Camus[50]. La thèse est également reprise par des chercheurs tels que l’historien Egon Flaig (de) en Allemagne ou la démographe Michèle Tribalat qui a rédigé une préface au livre de Christopher Caldwell prédisant l’effondrement d’une Europe vaincue par l’islam[50].

En ce qui concerne la France, une équipe de chercheurs dirigée par Georges Bensoussan a publié quinze ans après Les Territoires perdus de la République, un nouveau livre préfacé par Élisabeth Badinter, Une France soumise[51], où est détaillé « une seconde société [qui] tente de s'imposer insidieusement au sein de notre République, tournant le dos à celle-ci, visant explicitement le séparatisme, voire la sécession ».

Au travers de leur soutien dans les milieux néo-conservateurs, les travaux de Bat Ye'or ont servi de support à des débats publics aux États-Unis sur le droit à critiquer l'Islam ainsi que ses dérives et son intolérance supposées. En 2010, ils ont été utilisés dans le cadre d'une campagne nationale visant à faire interdire la charia[41].

Les thèses de Bat Ye'or semblent avoir influencé Anders Behring Breivik, l'auteur des attentats de 2011 en Norvège, qui se réfère plusieurs dizaines de fois à ses théories dans le « manifeste » qu'il a rédigé[52]. Breivik affirme également dans son manifeste que Bat Ye'or lui aurait écrit, ce qui n'a pas été prouvé et qu'elle dément formellement[19]. Elle dit être choquée par cette récupération et que Breivik est un fou qui a agi comme un djihadiste[19]. Selon elle, « on essaie de m’imputer la responsabilité des massacres d’Oslo parce que je suis citée dans le manifeste, mais il s’agit d’une campagne d’incitation à la haine contre ma personne. On cherche à discréditer, voire à supprimer mes travaux »[19]. Elle estime être « victime d'une chasse aux sorcières bien organisée par des plumitifs ignares recourant uniquement à la diffamation d’une œuvre qu’ils n’ont pas même lue »[53].

Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate et ancien député français, publie en 2018 un livre analysant la stratégie de conquête culturelle de l'Occident, adoptée expressément par l'Organisation de la conférence islamique[54] ; dans son ouvrage, il fait référence à plusieurs reprises à des livres de Bat Ye'or[55].

Bat Ye'or est également reconnue par Michel Houellebecq comme une de ses sources dans son best-seller international Soumission[56], paru en France le jour même de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015 : « Dans un sens la vieille Bat Ye’or n’a pas tort, avec son fantasme de complot Eurabia », observe un personnage[57].

Publications

Livres

Voir liste avec couvertures sur le site de l'auteur
  • Les Juifs en Égypte. Aperçu sur 3 000 ans d'histoire. Dédié « Aux communautés juives des pays arabes dont les épreuves demeurent encore méconnues. » Sous le nom d'auteur : Yahudiya Masriya (et non Bat Ye'or). Éditions de l'Avenir, Genève, 1971, 74 p.
    • (he) Yehudi Mitzraiyim. Traduction en hébreu, dans une édition revue et augmentée, par Aharon Amir, avec une préface de H.Z. Hirschberg. Maariv, Tel Aviv, 1974 (sudoc). Publié avec le concours du ministère israélien de l'Éducation, de l'Organisation séfarade mondiale et du Congrès juif mondial.
  • Le Dhimmi. Profil de l'opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe (textes réunis et présentés par Bat Ye'or). Éditions Anthropos, Paris, 1980. 335 p. (ISBN 2-7157-0352-X) (sudoc). Réédition (sans les documents) Les Provinciales, 2017, 160 p. (ISBN 978-2-912833-50-1) Présentation de l'éditeur.
    • Juifs et chrétiens sous l'islam. Les dhimmis face au défi intégriste. Réédition revue et augmentée du précédent. Berg international, collection « Pensée politique et sciences sociales », Paris, 1994. 420 p. (ISBN 2-900269-91-1) (sudoc).
    • Réédition sous le précédent titre et avec les mêmes format et pagination. Berg international, collection « Pensée politique et sciences sociales », Paris, 2004. 420 p. (ISBN 2-911289-70-6)
    • (en) The Dhimmi. Jews and Christians under Islam. Traduction en anglais, dans une édition revue et augmentée, par David Maisel, Paul Fenton et David Littman, avec une préface en français de Jacques Ellul. Fairleigh Dickinson University Press et Associated University Presses, Cranbury (New Jersey) et AUP, Londres, 1985. Plusieurs fois réédité (ISBN 0-8386-3262-9)
    • (he) Ha-Dhimmim. B'nai Ha-Sout. Traduction en hébreu à partir de la version anglaise par Aharon Amir. Cana Press [Kanah], Jérusalem, 1986. 399 p. (ISBN 965-264-027-1)
    • Traduction en russe à partir de la version anglaise sous un titre non connu, 2 volumes publiés par la Society for Research on Jewish Communities et l'Aliya Library, Jérusalem, 1991.
  • Les Chrétientés d'Orient entre jihâd et dhimmitude : VIIe – XXe siècle, avec une préface de Jacques Ellul. Éditions du Cerf, collection « L'histoire à vif », Paris, 1991. 529 p. (ISBN 2-204-04347-8) (sudoc).
  • (en) Islam and Dhimmitude: Where Civilizations Collide, Fairleigh Dickinson University Press, Madison (New Jersey), 2001. (ISBN 0-8386-3943-7) (BnF, gbook).
  • (en) Eurabia: The Euro-Arab Axis. Fairleigh Dickinson University Press, Madison (New Jersey), 2005. 384 p. (ISBN 0-8386-4077-X) [(en) présentation en ligne]
  • Eurabia : L'axe Euro-Arabe. Version française corrigée[58] du précédent. Jean-Cyrille Godefroy, Paris 2006 (ISBN 2-86553-189-9), réédition 2014 (ISBN 978-2-86553-252-0), [présentation en ligne] (sudoc, interview de l'auteur sur ce livre).
    • (nl) Eurabië : de geheime band tussen Europa en de Arabische wereld. Traduction du français en néerlandais par Arthur Wevers, avec une préface par Hans Jansen. Meulenhoff, Amsterdam, 2007. 391 p. : ill. 227 S
    • (it) Eurabia. Come l'Europa è diventata anticristiana, antioccidentale, antiamericana, antisemita (Eurabia. Comment l'Europe est devenue antichrétienne, antioccidentale, antiaméricaine, antisémite), éd. Lindau, Turin, 2007 (ISBN 978-88-7180-627-3) (présentation de l'éditeur, sur archive).
  • (en) Europe, globalization and the coming universal caliphate
    • (it) Verso il Califfato Universale. Come l’Europa è diventata complice dell’espansionismo musulmano (Vers le Califat Universel. Comment l'Europe est devenue complice de l'expansionnisme musulman), éd. Lindau, Turin, mai 2009 (ISBN 978-88-7180-810-9) (présentation de l'éditeur).
    • (de) Europa und das kommende Kalifat : der Islam und die Radikalisierung der Demokratie. Traduction de l'anglais et commentaire par Hans-Peter Raddatz (en). Duncker & Humblot, Berlin 2013, 227 p. (ISBN 978-3-428-13831-9)
  • L'Europe et le spectre du califat. Éditions Les Provinciales, Lyon 2010, 215 pages (ISBN 978-2-912833-22-8) ([présentation en ligne], interview de l'auteur sur ce livre, sudoc)
  • Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia. Les Provinciales, 2017, 352 pages. Présentation de l'éditeur.
  • Le dernier khamsin des Juifs d’Égypte, Les Provinciales, 2019 (présentation en ligne)

Quelques articles et conférences

Voir Bibliographie sur le site de l'auteur : bycv.html et background.html

Notes et références

  1. cf. Yves Ternon : « Bat Ye'Or, Juifs et chrétiens sous l'islam : les dhimmis face au défi intégriste », in Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1995, vol. 45, no 1, p. 167-168, recension en ligne.
  2. Ivan Jablonka, Bat Ye’or et le spectre de l’« Eurabie », La Vie des idées, 01/05/2006, ISSN 2105-3030, article en ligne.
  3. « Bat Ye'or, l'anticonformiste », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  4. Jean Birnbaum, « Bat Ye’or, l’égérie des nouveaux croisés », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  5. Valérie Toranian, « Bat Ye’or : « Le djihad contre les juifs est aussi une guerre contre l’Europe » », Revue des deux mondes.
  6. Bat̲ Ye'ôr (1933-…)., Autobiographie politique : de la découverte du dhimmi à Eurabia, Saint-Victor-de-Morestel, les Provinciales, 350 p. (ISBN 978-2-912833-42-6 et 2912833426, OCLC 1022116818).
  7. Raphael Israeli, Remembering David G. Littman, historian, activist, and a great friend, 21 mai 2012
  8. Yigal Bin Nun, La quête d'un compromis pour l'évacuation des juifs du Maroc, Pardès 2003/1 no 34, p. 75-98, en ligne (consulté le ).
  9. Michel Orcel, De la dignité de l'Islam, Bayard 2011, p. 107-108 (critique).
  10. Conferring the "Hero of Silence" Order on David G. Littman, New English Review, 1er juillet 2009.
  11. Joel Beinin, The dispersion of Egyptian jewry, The American University in Cairo Press, 1998, p. 14.
  12. Esther Benbassa « Réponse à une idéologue militante », in Le Point, 17/03/2005.
  13. Bat̲ Ye'ôr, 1933-…., Ellul, Jacques, 1912-1994. et Impr. Laballery, Le Dhimmi : profil de l'opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe, Saint-Victor-de-Morestel, Les Provinciales, , 157 p. (ISBN 978-2-912833-50-1 et 2912833507, OCLC 1030610830).
  14. Revue de Islam and dhimmitude, Middle Eastern Studies, vol. 38, octobre 2002.
  15. Calvin E. Shenk, « Islam and Dhimmitude (Book Review) », Missiology, (lire en ligne, consulté le ).
  16. Frédéric Rognon, Jacques Ellul : une pensée en dialogue, éd. Labor et Fidès, 2007, p. 139, extrait en ligne.
  17. « Non à l’intronisation de l’Islam en France », Réforme, 15 juillet 1989.
  18. (en) Bat Ye'or, Eurabia : The Euro-Arab Axis, New Jersey, Fairleigh Dickinson University Press, , 384 p. (ISBN 978-0-8386-4077-7, présentation en ligne).
  19. Patricia Briel, « A Gland, une égérie d'Anders Breivik », Le Temps, 4 août 2011.
  20. Adi Schwartz, The protocols of the elders of Brussels, Ha'aretz, 20 juin 2006.
  21. André Sapir (en), Europe's destiny : the old lady and the bull, Johns Hopkins University Press, p. 161 écrit : « The very idea of Eurabia was based on an extremist conspiray theory, according to which Europe and the Arab states would join forces to make life impossible to Israel and islamize the old continent […] »
  22. « Future historians will one day regard her coinage of the term 'Eurabia' as prophetic. Those who wish to live in a free society must be eternally vigilant. Bat Ye'or's vigilance is unrivalled. » cité dans le dossier de presse de Eurabia: The Euro-Arab Axis.
  23. Caroline Fourest dans un entretien avec Rudy Reichstadt, « Une mise au point sur "Eurabia" », carolinefourest.wordpress.com, Conspiracy Watch, 2010-02-23.
  24. « This is a concept created by a writer called Bat Ye’or who, according to the publicity for her most recent book, “chronicles Arab determination to subdue Europe as a cultural appendage to the Muslim world-and Europe’s willingness to be so subjugated”. This, as students of conspiracy theories will recognise, is the addition of the Sad Dupes thesis to the Enemy Within idea. » dans David Aaronovitch (en), It's the latest disease: sensible people saying ridiculous things about Islam, The Times, 2005-11-15.
  25. « The second rule to bear in mind when putting together a conspiracy theory is that in order to hold water it needs to be circular, or rather spiral, so that any criticism can be sucked in and turned into evidence in its favour. » dans Thomas Jones, « Short Cuts: How to concoct a conspiracy theory », London Review of Books, (lire en ligne) ;
  26. « Bat Ye'or: a crazy old lady » dans Danios, Bat Ye’or: Anti-Muslim Loon with a Crazy Conspiracy Theory Named “Eurabia” Bat Ye'or : une cinglée anti-musulmans avec une théorie du complot délirante nommée "Eurabia" »), loonwatch.com, 2009-09-10 ;
  27. Jean Yves Camus, « Le legs de Bat Ye'or », L'Arche, avril 2018, no 671., p. 14-15 (lire en ligne).
  28. Voir sur books.google.fr.
  29. Bat Yeʼor., L'Europe et le spectre du califat, Saint-Victor-de-Morestel, Provinciales, , 216 p. (ISBN 978-2-912833-22-8 et 2912833221, OCLC 671691400).
  30. « The first thing that strikes the reader of Bat Ye'or's study is that it is not only about Eastern Christianity under Islam but also about Judaism in equal if not greater measure. Thus the title is misleading, and the basic premise of her text is flawed since the two communities had virtually no contact with each other in traditional Islamic society (both dealt directly with their Muslim rulers) and, while both were regarded as dhimmis or protected citizens, they tended to be treated quite differently. […] The general tone of the book is strident and anti-Muslim. This is coupled with selective scholarship designed to pick out the worst examples of anti-Christian behavior by Muslim governments, usually in time of war and threats to their own destruction (as in the case of the deplorable Armenian genocide of 1915). Add to this the attempt to demonize the so-called Islamic threat to Western civilization and the end-product is generally unedifying and frequently irritating. » dans (en) Robert Brenton Betts, « The Decline of Eastern Christianity Under Islam: From Jihad to Dhimmitude (review) », Middle East Policy (en), Wiley-Blackwell, vol. 5, no 3, , p. 200–203 (DOI 10.1111/j.1475-4967.1997.tb00274.x, lire en ligne [archive du ] , consulté le ).
  31. Alain Gresh, « Bat Ye’or, Eurabia et l’axe euro-arabe », blog du Monde Diplomatique, 26 septembre 2006.
  32. Pierre-André Taguieff, Judéophobie des Modernes : Des Lumières au Jihad mondial, Odile Jacob, 2008, p. 674.
  33. Julia Duin, « State of 'dhimmitude' seen as threat to Christians, Jews », The Washington Times, (lire en ligne, consulté le ).
  34. Nidra Poller, « The Brave New World of Eurabia », The New York Sun, (lire en ligne, consulté le ).
  35. Voir sur ceifr.ehess.fr.
  36. Hames Constant, « Bat Ye'or Le dhimmi. Profil de l'opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe », Archives des sciences sociales des religions, 1980, vol. 50, no 2, p. 240.
  37. Voir sur uio.academia.edu.
  38. « It would be an understatement to assert that the work of Gisèle Littman/Bat Ye’or is regarded among most qualified historians of Islam and the Middle East as failing to meet basic standards of academic research, yet the pseudo-scientific appearance of her work, replete with academic paraphernalia such as extensive footnotes and references, is central to its ability to convince readers. » dans Sindre Bangstad, Eurabia Comes to Norway, Islam and Christian-Muslim Relations, vol. 24-3, p. 369-391, 2013-06-03, DOI:10.1080/09596410.2013.783969.
  39. Voir sur law.utoronto.ca.
  40. Anver M. Emon, Religious Pluralism and Islamic Law: Dhimmis and Others in the Empire of Law, Oxford University Press, 2012, p. 39-40.
  41. Martin Gilbert, A History of the Twentieth Century, Volume III: 1952–1999, p. 127: "Most of those who went elsewhere did so as 'stateless refugees, among them Gisele Orebi (later Gisele Litrman), who was to become the acknowledged expert on the plight of Jews and Christians in Muslim lands, and their vigorous champion: her book The Dhimmi. Jews and Christians under Islam, written under the pen name Bat Ye'or, brought the issue of continuing discrimination to a wide public."
  42. Robert Irwin, In The House Of Ishmael: A history Of The Jews In Muslim Land, By Martin Gilbert, The Independant, 3 décembre 2010.
  43. Bernard Lewis, 'The New Anti-Semitism', The American Scholar Journal – Volume 75 No. 1 Winter 2006 p. 25–36.
  44. « The essentialism of Ellul and Bat Yeo'r has been discredited by scholars of minorities in Islam. » dans Michael Sells, Kosovo Mythology and the Bosnian Genocide, p. 180-206, dans Omer Bartov, Phyllis Mack (dir.), In God's Name: Genocide and Religion in the Twentieth Century, Berghahn Books, 2001-01-01 (ISBN 978-1-57181-302-2), p. 194.
  45. « by obscuring the existence of pre-Christian and other old, non-Christian communities in Europe as well as the reason for their disappearance in other areas of Europe, Bat Ye'or constructs an invidious comparison between the allegedly humane Europe of Christian and Enlightenment values and the ever present persecution within Islam. Whenever the possibility is raised of actually comparing circumstances of non-Christians in Europe to non-Muslims under Islamic governance in a careful, thoughtful manner, Bat Ye'or forecloses such comparison. » dans Emran Qureshi et Michael Sells, The New Crusades: Constructing the Muslim Enemy, Columbia University Press, New York, 2003 (ISBN 978-0-231-12666-3), p. 364.
  46. Esther Benbassa « Réponse à une idéologue militante », in Le Point, 17/03/2005. Sur l'étude de la notion de dhimmi (en dehors de l'exégèse islamique sur cette question), les travaux des historiens sont nombreux. Pour d'autres approches occidentales du sujet, différentes de celle de Bat Ye'Or, voir par exemple, Esther Benbassa, « Comment être non-musulman en terre d'Islam », L'Histoire, 134, juin 1990, p. 86-91.
  47. Jean Birnbaum, « Bat Ye’or, l’égérie des nouveaux croisés », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  48. "In 1974, a Jewish Israeli woman with the pen name of Bat Ye’or (daughter of the Nile) published Les Juifs en Égypte, to which Beinin credits with originating the “neo-lachrymose” view of Arab Jews, often referred to as Sephardic Jews, or more commonly as Mizrahim (Easterners), as they have come to be called in Israel", David B. Green (éditorialiste à Haaretz), "Arab Jews and Myths of Expulsion and Exchange", sur palestinechronicle.com.
  49. Raphaël Liogier, « Le mythe de l’invasion arabo-musulmane », Le Monde diplomatique, mai 2014.
  50. Bensoussan, Georges, 1952-, Bonnet, Charlotte,, Lefebvre, Barbara, et Marchand-Taillade, Laurence,, Une France soumise : les voix du refus, Paris, Albin Michel, , 664 p. (ISBN 978-2-226-39606-8 et 2226396063, OCLC 971330640), p. 13.
  51. Toby Archer, « Breivik's Swamp »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ), Foreing Policy, 25 juillet 2011.
  52. Bat Ye'or, « Les vrais conspirateurs d'Eurabia », dhimmitude.org, 17 février 2012.
  53. ISESCO, Stratégie de l’action islamique culturelle à l’extérieur du monde islamique, , 109 p. (lire en ligne).
  54. Poisson, Jean-Frédéric (1963-…)., L'Islam à la conquête de l'Occident : la stratégie dévoilée, Monaco/Paris, Éditions du Rocher, , 284 p. (ISBN 978-2-268-10064-7 et 2268100642, OCLC 1076574285).
  55. Michel Houellebecq, Soumission, Paris, Flammarion, , 300 p. (ISBN 978-2-08-135480-7 et 2081354802, OCLC 900410783).
  56. Bat Ye'Or, l'égérie des nouveaux croisés anti-islam, France culture, 15/2/2018.
  57. Voir (en) différences : « J'ai supprimé les passages concernant les politiques internationales et américaines, et ajouté des informations sur l'action de l'Union européenne et de ses institutions ».

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