Bataille d'Antioche du Méandre

La bataille d'Antioche du Méandre (aussi appelé bataille d'Alaşehir) est un engagement militaire près d'Antioche du Méandre entre les forces de l'empire de Nicée et les Seldjoukides du sultanat de Roum. La défaite turque assure à l'empire de Nicée son hégémonie sur la côte occidentale de l'Asie Mineure. Le sultan Kay Khusraw Ier est tué dans la bataille.

Bataille d'Antioche du Méandre
Informations générales
Date 1211
Lieu près d'Antioche du Méandre, Asie Mineure
Issue Victoire nicéenne
Belligérants
Empire de NicéeSeldjoukides
Commandants
Théodore LascarisKay Khusraw Ier
Forces en présence
2000 hommes[1]inconnues
Pertes
inconnues mais assez lourdes -inconnues

Guerre entre l'empire byzantin et les Seldjoukides

Batailles

Coordonnées 37° 52′ 24″ nord, 28° 34′ 27″ est
Géolocalisation sur la carte : Turquie

Contexte

À la suite de la chute de Constantinople, prise en 1204 par les croisés de la quatrième croisade, et de la partition de l'empire byzantin qui s'ensuit, le sultan de Roum donne l'asile à l'ex-empereur Alexis III. Le sultan utilise ensuite le prétexte du soutien à Alexis dans sa volonté de reprendre le pouvoir pour attaquer le gendre de celui-ci, Théodore Lascaris, couronné empereur en 1208. Ce dernier a constitué un territoire succédant à l'empire byzantin à l'ouest de l'Anatolie. Ce nouvel État devient l'empire de Nicée bien que les empereurs se soient toujours proclamés véritables empereur des Romains. Or, après avoir échoué à convaincre Théodore d'abdiquer en faveur d'Alexis, le sultan décide de l'attaquer au cours de l'année 1211[2].

La bataille

Kay Khusraw devait payer lourdement cette invasion puisqu'il périt dans la bataille. L'armée Seldjoukide est initialement victorieuse, les 800 cavaliers latins mercenaires au service de Théodore subissant de lourdes pertes à la suite de leur charge impétueuse. Épuisés par l'assaut, les Latins sont encerclés et repoussés par les Turcs[3]. Cependant, ces derniers s'arrêtent à l'approche du camp nicéen pour le piller. Cela permet aux forces de Théodore de se rallier et de contre-attaquer les forces turques désorganisées. Théodore qui recherche Kay Khusraw finit par l'engager dans un combat singulier d'où il sort victorieux[4]. Les sources relatent que Théodore est d'abord jeté de son cheval par le sultan. Mais l'empereur de Nicée réussit à faire de même avec son adversaire en tailladant les chevilles de son cheval et une fois que le sultan tombe, Théodore le poignarde au cœur[3]. Par la suite, les forces seldjoukides sont mises en déroute. L'ancien empereur Alexis III est capturé durant la bataille et emprisonné de suite. Il finit ses jours reclus dans un monastère. À la suite de la bataille, les Turcs transportent à Konya le corps de leur sultan où il est enterré dans la mosquée d'`Ala'ad-Dîn Camii.

Conséquences

La bataille libère l'empire de Nicée de la pression des Turcs mais l'armée de Lascaris a lourdement souffert. En particulier, ses très efficaces mercenaires latins ont été presque totalement annihilés. De fait, Théodore ne peut pas efficacement défendre son territoire d'une attaque de l'empire latin de Constantinople et doit lui céder des territoires le long de la mer de Marmara[4]. Cependant, cette victoire permet à Théodore d'obtenir un prestige considérable et la capture d'Alexis met fin à l'opposition interne à son pouvoir. La bataille est aussi la dernière d'importance entre les Seldjoukides et les Byzantins. En effet, les Seldjoukides échouent dans leur tentative de contrôler l'ensemble de l'Asie Mineure et l'empire de Nicée se renforce progressivement, au contraire du sultanat de Roum qui s'affaiblit. En fin de compte, ce sont les Ottomans qui conquièrent l'ensemble de l'Asie Mineure près d'un siècle plus tard.

Voir aussi

Références

  1. Treadgold 1997, p. 717.
  2. Finlay 1877, p. 365-366.
  3. Finlay 1877, p. 366.
  4. Cambridge Medieval History, p. 547

Bibliographie

  • The New Cambridge Medieval History, Vol. V, Cambridge University Press (1995). (ISBN 0-521-36289-X), 9780521362894 (en)
  • [Finlay 1877] (en) George Finlay, A History of Greece, vol. 3, Oxford, Clarendon Press, (lire en ligne), p. 365. 
  • Holt, P.M, Lambton, A.K.S., Lewis, B., The Central Islamic Lands from Pre-Islamic Times to the First World War, Cambridge University Press (1978) (ISBN 0-521-29135-6), 9780521291354 (en)
  • (en) Scott Redford, « The Alaeddin Mosque in Konya Reconsidered », Artibus Asiae, Zürich, Artibus Asiae Publishers, vol. 51, nos 1/2, , pp. 54-74 (ISSN 0004-3648, lire en ligne, consulté le ) (en)
  • [Treadgold 1997] (en) Warren T. Treadgold, A history of the Byzantine state and society, Stanford, Calif., Stanford University Press, , poche (ISBN 978-0-8047-2630-6, LCCN 97023492). 


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