Invasion de Bornéo (1941-1942)

L'invasion de Bornéo de 1941 et 1942 se déroula durant la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre de la campagne des Indes orientales néerlandaises, et vit la prise de contrôle de l'île de Bornéo par les troupes de l'Empire du Japon.

Pour l’article homonyme, voir Bataille de Bornéo (1945).

Invasion de Bornéo (1941-1942)
Débarquement japonais sur la côte ouest de Bornéo du Nord.
Informations générales
Date 15 décembre 1941
Lieu Bornéo
Issue Victoire japonaise
Belligérants
Royaume-Uni
Pays-Bas
Raj britannique
Royaume de Sarawak
Empire du Japon
Commandants
Robert Brooke-Popham
C.M. Lane
D.P.F. Mars

Kiyotake Kawaguchi
Forces en présence
env. 3 000 hommes (incluant : régiment du Punjab, Sarawak rangers, armée royale des Indes néerlandaises)4 500 hommes, trois destroyers, un sous-marin
Pertes
2300 morts, blessés, disparus ou prisonniers567 morts, blessés ou disparus

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Contexte

En 1941, l'île de Bornéo était divisée entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas, comptant d'une part les possessions britanniques de Bornéo du Nord et de Labuan, ainsi que les protectorats du royaume de Sarawak (toujours gouverné par la dynastie des Rajah blancs descendants de James Brooke) et de Brunei, et d'autre part le territoire de Kalimantan, appartenant aux Indes orientales néerlandaises. Si l'Armée royale des Indes néerlandaises stationnait des troupes à Bornéo, l'administration coloniale néerlandaise était alors coupée de sa métropole, occupée par l'Allemagne nazie depuis l'invasion de 1940.

L'Empire du Japon, qui menait depuis 1937 une guerre de longue haleine en Chine et venait de déclarer la guerre aux pays occidentaux en déclenchant la guerre du Pacifique par l'attaque des possessions britanniques et américaines, avait de gros besoins en carburant. La prise de Bornéo, dont le sol était très riche en pétrole, notamment grâce aux gisements de Tarakan, Balikpapan et Banjarmasin, était un point essentiel dans la stratégie des Japonais, qui visaient pour la même raison le reste du territoire des Indes orientales néerlandaises. Le contrôle de l'île assurait également des bases stratégiques nécessaires pour le contrôle de Java, Sumatra et Sulawesi, ainsi que de la Malaisie, où une autre offensive japonaise était alors en cours.

Offensive

Deux des principales cibles japonaises étaient les puits de Miri, à Sarawak, et de Seria, à Brunei. Sarawak ne disposait pas de réelle force armée, malgré la présence d'un contingent britannique et la reformation récente du corps des Sarawak Rangers. En apprenant l'attaque de Pearl Harbor, le gouvernement de Sarawak fit détruire les puits, ainsi que la raffinerie de Lutong.

Le , un contingent de 4 500 soldats japonais, envoyé depuis Canton en Chine, partit des bases nippones en Indochine française, accompagné de trois destroyers et d'un sous-marin[1].

Prise de contrôle du Nord de l'île

Le 15 décembre, les troupes japonaises débarquèrent, prenant Miri, Seria et Lutong sans grandes difficultés. Le 16, les Japonais débarquèrent à Kuala Bait, et prirent le contrôle de Brunei en six jours, les Britanniques n'organisant aucune défense en dépit d'accords passés avec le sultanat[2]. Le 31 décembre, les forces commandées par le lieutenant-colonel Watanabe avancèrent sur Labuan et Jesselton, débarquant le 18 janvier à Sandakan, siège de l'administration coloniale. Le gouverneur britannique de Bornéo du Nord ne disposait que de 650 hommes, et dut se rendre le lendemain.

Bataille au Sud

À la fin décembre, l'aviation japonaise bombarda l'aérodrome de Singkawang, pour empêcher une contre-attaque de l'Aviation royale des Indes orientales néerlandaises. Les Japonais débarquèrent à Cape Sipang le 24 décembre, où ils affrontèrent et maîtrisèrent un détachement du régiment du Punjab de l'Indian Army.

Le 25 décembre, les Japonais prirent l'aérodrome de Kuching, tandis que les troupes alliées faisaient retraite à travers la jungle jusqu'à Singkawang, qui fut prise à son tour le 29. Les troupes britanniques et néerlandaises battirent à nouveau en retraite vers le sud, et l'aérodrome néerlandais de Kotawaringin. La Marine impériale japonaise prit le contrôle du Sud et de l'Est de Kalimantan. Après dix semaines de résistance dans la jungle, les troupes alliées finirent par se rendre le 1er avril.

L'île fut occupée par les Japonais jusqu'en 1945, quand les Alliés lancèrent la seconde bataille de Bornéo.

Notes et références

  1. Arthur Ernest Percival, The War in Malaya, chapitre 12, Operations in Borneo, Eyre & Spottiswoode, 1949.
  2. « Brunei under the Japanese occupation », The Brunei Times, 29 juin 2008.
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