Bataille des Échaubrognes

La bataille des Échaubrognes se déroule le lors de la guerre de Vendée de 1815.

Pour les articles homonymes, voir Bataille de Châtillon.

Bataille des Échaubrognes
Informations générales
Date
Lieu Saint-Pierre-des-Échaubrognes et Châtillon-sur-Sèvre
Issue Indécise
Belligérants
Empire français Vendéens
Commandants
Marie Stanislas PrévostAuguste de La Rochejaquelein
Simon Canuel
Forces en présence
800 à 1 200 hommes[1],[2],[3]2 000 à 3 000 hommes[1],[3]
Pertes
10 à 30 morts[4]
10 à 30 blessés[5],[1]
22 prisonniers[6]
14 morts[7]

Guerre de Vendée de 1815

Batailles

Coordonnées 46° 59′ 25″ nord, 0° 44′ 35″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Poitou-Charentes
Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres

Prélude

Le , environ 2 000[1] à 3 000[3] paysans insurgés sont rassemblés aux Aubiers[1], sous les ordres d'Auguste de La Rochejaquelein et de Simon Canuel[1],[5]. Selon les mémoires de Simon Canuel, la troupe compte précisément 2 240 hommes, dont 300 vétérans des précédentes guerres de Vendée[8]. Un tiers de cette troupe n'est armé que de bâtons et les autres hommes n'ont que des fusils de chasse avec seulement trois ou quatre cartouches[8]. Seuls les vétérans, s'étant pourvus à l'avance et à leurs frais, disposent de trente à quarante cartouches[8].

Les Vendéens quittent alors Les Aubiers[1] et se portent en direction de Cholet[8]. En chemin, ils doivent faire leur jonction à Maulévrier avec une petite colonne commandée par Langrenière[8]. Mais arrivés près de ce bourg, ils apprennent qu'une troupe d'Impériaux est sortie de Cholet et marche sur Châtillon-sur-Sèvre[1]. Cette troupe est constituée de 800[3] à 1 200[1],[2],[9] hommes du 26e régiment d'infanterie de ligne[1],[5],[2],[9] commandés par le colonel Prévost[1],[2],[9].

Déroulement

Le 18 mai[2],[5], les Impériaux entrent imprudemment à Saint-Pierre-des-Échaubrognes, sans avant-garde et sans flanc-garde[1],[2]. Ils tombent alors dans une embuscade tendue à l'intérieur du bourg par les Vendéens[1],[2],[5]. Plusieurs soldats sont tués ou blessés à la première décharge[9] et les autres tentent de se reformer[1]. À l'extérieur du bourg, les Vendéens tentent également d'envelopper les Impériaux afin de les attaquer sur plusieurs côtés[1]. Cependant ces derniers parviennent à se dégager grâce au manque de munitions de leurs ennemis et arrivent à Châtillon-sur-Sèvre, où ils se reforment[1]. Constatant que les Vendéens n'ont plus de munitions, les Impériaux reprennent courage et s'établissent sur une position avantageuse près de Châtillon[10]. Les renforts de Langrenière s'étant finalement retirés sans combattre, les Vendéens battent en retraite et se replient sur Saint-Aubin-de-Baubigné[10]. Les Impériaux retournent quant à eux à Cholet le lendemain[3].

Pertes

Selon le baron Saunier, inspecteur général de la gendarmerie, les pertes du 26e de ligne sont de 10 hommes tués, des blessés en proportion et des prisonniers[A 1],[4]. Dans ses mémoires, Simon Canuel affirme que presque tous les combattants impériaux des compagnies d'élite sont tués ou blessés[10] et que 22 sont faits prisonniers[6],[10]. En 1819, l'historien royaliste Berthre de Bourniseaux donne un bilan de 10 morts et 15 blessés du côté des Vendéens contre 40 tués ou blessés et 20 prisonniers chez les Impériaux[3]. Émile Gabory donne un bilan de 30 morts et autant de blessés pour les Impériaux[1].

Dressé après la fin de la guerre en vue du versement d'aides aux familles des victimes, l'état des pertes du 4e corps — celui commandé par Auguste de La Rochejaquelein — fait état de 14 soldats vendéens tués lors du combat des Échaubrognes[7].

Dans ses mémoires, André Mercier du Rocher affirme que 54 Impériaux sont capturés par les Vendéens, que 28 d'entre eux sont relâchés et les 26 autres fusillés[11]. Cependant selon l'historien Aurélien Lignereux, les opinions très républicaines de Mercier du Rocher rendent ces allégations suspectes, aucune autre source ne fait mention d'exécutions de prisonniers aux Échaubrognes et il semble que tous les soldats impériaux capturés par les troupes de La Rochejaquelein aient été relâchés[11]. Au total, 66 soldats impériaux sont faits prisonniers par les Vendéens pour l'ensemble de la campagne de 1815[5].

Notes

  1. « Le 26e régiment a été attaqué. Il n'a pas été battu, comme on le prétendait hier ici, mais il doit avoir eu 10 hommes tués, des blessés en proportion, et on lui a fait des prisonniers. Quoi que les insurgés aient perdu plus de monde, c'est une victoire pour eux, qui rassemblés depuis deux jours, ont osé attaquer un régiment et lui ont résisté[5]. »

     Baron Saunier, inspecteur général de la gendarmerie.

Références

  1. Gabory 2009, p. 811.
  2. Lignereux 2015, p. 154.
  3. Berthre de Bourniseaux t. III, 1819, p. 34-37.
  4. Lignereux 2015, p. 168.
  5. Bony de Lavergne 2010, p. 577.
  6. Lignereux 2015, p. 162.
  7. Lignereux 2015, p. 172.
  8. Canuel 1817, p. 35-36.
  9. Canuel 1817, p. 37.
  10. Canuel 1817, p. 39.
  11. Lignereux 2015, p. 216-218.

Bibliographie

  • Jean-Albéric de Bony de Lavergne, « Le soulèvement de la Vendée pendant les Cent-Jours : victoire ou défaite des Vendéens? », dans Hervé Coutau-Bégarie et Charles Doré-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de Vendée, Economica, , 656 p. 
  • Simon Canuel, Mémoires sur la guerre de Vendée en 1815, par M. le baron Canuel, Lieutenant-général des armées du Roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de St.-Louis, officier de l'Ordre royal de la Légion d'honneur. Accompagnés de la carte du théâtre de cette guerre, et du portrait du marquis de La Rochejaquelein, J.G Dentu, Imprimeur-Libraire, , 423 p. (lire en ligne). .
  • Aurélien Lignereux, Chouans et Vendéens contre l'Empire, 1815. L'autre Guerre des Cent-Jours, Paris, Éditions Vendémiaire, , 384 p. (ISBN 978-2363581877). .
  • Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1504 p. (ISBN 978-2-221-11309-7). 
  • Pierre Victor Berthre de Bourniseaux, Histoire des guerres de la Vendée et des Chouans, depuis l'année 1792 jusqu'en 1815, t. III, Brunot-Labbe, , 469 p. (lire en ligne). 
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