Simon Canuel
Simon Canuel, né le [1] aux Trois-Moutiers dans la Vienne, mort le [2] à Loudun (Vienne), est un général français de la Révolution et de l’Empire.
Simon Canuel | |
Naissance | Les Trois-Moutiers |
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Décès | (à 72 ans) Loudun |
Origine | Français |
Allégeance | Royaume de France (1787-1791) Royaume de France (1791-1792) République française (1792-1804) Empire français (1804-1806) Royaume de France (1814-1815) Vendéens (1815) Royaume de France (1815-1830) |
Arme | Infanterie |
Grade | Général de division |
Années de service | 1787 – 1830 |
Conflits | Guerres de la Révolution française Guerre de Vendée Guerre de Vendée de 1815 |
Faits d'armes | Bataille de Savenay Bataille de Châtillon Bataille d'Aizenay Bataille de Saint-Gilles-sur-Vie Bataille des Mathes Bataille de Thouars Expédition d'Espagne |
Distinctions | Grand officier de la Légion d'honneur Chevalier de Saint-Louis |
Biographie
La Révolution
Il entre en service le , comme soldat au régiment de Limousin, et il gagne tous ses grades militaires dans les guerres de la Vendée. Ainsi, de simple officier au 71e régiment d'infanterie qu'il est, il devient tour à tour, grâce à la protection de Rossignol et de Kléber, adjudant-général, adjoint, adjudant-général, général de brigade et général de division. Il se distingue à Doué et à Savenay. Verger-Dubareau et lui commandent une division, renforcée par les grenadiers de Louis Blosse, placée sur le flanc gauche de la bataille de Savenay. Il se fait remarquer alors par une grande exaltation révolutionnaire.
En , général en chef, Simon Canuel dirige la pacification d'un mouvement contre-révolutionnaire, en Sancerrois, mené par Phélippeaux. Lors de la reprise de la ville de Sancerre, il commande la colonne de droite, venant de Bourges par Azy. Sa colonne est composée d'un détachement de la Garde Nationale de Sancerre, de la gendarmerie du département du Cher et d'un corps de troupes de ligne[3].
Le Directoire l'envoie ensuite à Lyon déclaré en état de siège. Fin 1797, Canuel, commandant le département du Rhône dans la 19e division militaire, est démis de ses fonctions pour connivences avec les royalistes et renvoyé aux armées, puis à employer dans une division active[4]. Il en est de même pour son adjudant Perrin, certainement l'adjudant-général Charles Perrein ou Perrin, auparavant à l'armée de Rhin-et-Moselle, accusé de détournements à Rheinfelden (Allemagne) en l'an IV, mis au traitement de réforme puis employé dans la 19e division militaire[5].
L'Empire
Napoléon Ier ne juge pas à propos d'employer Canuel dans les armées actives, mais il le fait quand même chevalier de la Légion d'honneur le . En 1804, il prend le commandement de la 2e division militaire à Mézières, et en 1806, celui de la 25e division militaire à Liége, puis il est rayé du cadre des officiers généraux quelque temps après.
Aussi se montre-t-il des plus empressés à saluer le retour des Bourbons. Il se déclare en 1814 chaud partisan des Bourbons, et le roi Louis XVIII le fait chevalier de Saint-Louis.
On le voit pendant les Cent-Jours se réfugier parmi les Vendéens insurgés, se placer en 1815 dans les rangs des hommes qu'il a jadis combattus et devenir chef d'état-major du marquis de La Rochejaquelein.
La Restauration
Louis XVIII confère à Canuel de présider le le conseil de guerre chargé de condamner le général Travot. Son zèle monarchique l'entraîne jusqu'à dénoncer, comme attentatoires à la majesté royale, les mémoires dans lesquels les avocats de l'accusé se bornent à invoquer pour leur client le bénéfice de l'amnistie.
À cette même époque, Lyon revoit Canuel comme gouverneur de la 19e division militaire. Sa conduite dans cette ville est déplorable. Il déploie contre ses anciens camarades un zèle exagéré. Le mouvement insurrectionnel qui éclate alors à Lyon et à Saint-Étienne est excité et dirigé par des agents provocateurs. Canuel livre impitoyablement à la cour prévôtale ceux qui ont eu l'imprudence d'y prendre part, et plusieurs sont condamnés à mort et exécutés.
Le colonel Charles Nicolas Fabvier, aide de camp du maréchal Marmont, duc de Raguse, chargé par le gouvernement de faire la lumière sur le complot réel ou supposé, et M. Charrier de Sainneville, lieutenant de police de Lyon, dénoncent à l'opinion publique la conduite tenue par "Canuel" dans ces circonstances. Le général leur intente un procès et le gagne devant les tribunaux, mais l'opinion publique laisse justement à Canuel la responsabilité de ce système de provocation, et son nom reste condamné à la plus fâcheuse célébrité.
Fin de carrière
À peu de temps de là, Canuel est même arrêté, compromis dans l'affaire de la conspiration du bord de l'eau, mais, après une ordonnance de non-lieu, il est remis en activité de service et compris dans le nombre des inspecteurs généraux de l'année. Il est fait officier de la Légion d'honneur le .
En 1823, il a le commandement d'une division du 3e corps d'armée en Espagne, et le , il est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur. Le , il est appelé au commandement de la 21e division militaire à Bourges et nommé grand-officier de la Légion d'honneur le . La Révolution de 1830 le trouve dans cette position. Sa radiation définitive du cadre des officiers ne se fait pas attendre.
Il est mort le .
Publications
- Mémoires sur la guerre de Vendée en 1815, imprimeur Dentu, Paris, 1817.
- Réponse au colonel Favier sur les événements de Lyon, 1818.
Sources
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Simon Canuel » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- « Simon Canuel », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- « Simon Canuel », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- « Cote LH/420/33 », base Léonore, ministère français de la Culture
- A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Tome 2, Bureau de l’administration, , 344 p. (lire en ligne), p. 238.
- Simon Canuel « Loudun : histoire civile et religieuse par Auguste Lerosey », page 388.
Notes et références
- Acte de baptême de Simon Canuel sur le site des Archives de la Vienne, commune des Trois-Moutiers, paroisse de Saint-Hilaire, le 29 octobre 1767.
- Acte de décès de Simon Canuel sur le site des Archives de la Vienne, commune de Loudun, le 11 mai 1840.
- France Militaire, p. 161
- Inventaire pv Directoire, tome III, vendémiaire-nivôse an VI
- ibidem, 25 prairial et 13 fructidor an V, Guerre
Liens externes
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