Bataille de Rocourt
La bataille de Rocourt, parfois orthographié Roccoux, Raucoux ou Roucoux, oppose les armées française et autrichienne le , à Rocourt sur les hauteurs nord de Liège, dans l'actuelle Belgique, pendant la guerre de Succession d'Autriche.
Date | |
---|---|
Lieu | Rocourt (Liège) |
Issue | Victoire française |
Royaume de France | Archiduché d'Autriche Grande-Bretagne Électorat de Brunswick-Lunebourg Provinces-Unies |
Maurice de Saxe | Charles-Alexandre de Lorraine John Ligonier |
100 000 hommes[1] | 100 000 hommes[1] |
3 000 morts ou blessés [2] | 5 000 morts ou blessés 3 000 prisonniers 50 canons 18 drapeaux ou étendards[3],[4] |
Guerre de Succession d'Autriche
Batailles
- Mollwitz (04-1741)
- Chotusitz (05-1742)
- Sahay (05-1742)
- Prague (06/12-1742)
- Dettingen (06-1743)
- Cap Sicié (02-1744)
- 19 mai 1744
- Menin (05/06-1744)
- Ypres (06-1744)
- Furnes (07-1744)
- Fribourg (11-1744)
- Tournai (04/06-1745)
- Pfaffenhofen (04-1745)
- Fontenoy (05-1745)
- Hohenfriedberg (06-1745)
- Melle (07-1745)
- Gand (07-1745)
- Bruges (07-1745)
- Audenarde (07-1745)
- Termonde (08-1745)
- Ostende (08-1745)
- Nieuport (08/09-1745)
- Ath (09/10-1745)
- Soor (09-1745)
- Hennersdorf (11-1745)
- Kesselsdorf (12-1745)
- Culloden (04-1746)
- Mons (06/07-1746)
- Bruxelles (01/02-1746)
- Namur (09-1746)
- Charleroi (07/08-1746)
- Lorient (09/10-1746)
- Rocourt (10-1746)
- Cap Finisterre (1er) (05-1747)
- Lauffeld (07-1747)
- Bergen-op-Zoom (07/09-1747)
- Cap Finisterre (2e) (10-1747)
- Saint-Louis-du-Sud (03-1748)
- 18 mars 1748
- Maastricht (04/05-1748)
- Campagnes italiennes
- Combat de Saint-Tropez (06-1742)
- Camposanto (02-1743)
- Villafranca (04-1744)
- Casteldelfino (07-1744)
- Velletri (08-1744)
- Madonne de l'Olmo (09-1744)
- Bassignana (09-1745)
- Josseau (10-1745)
- Plaisance (06-1746)
- Tidone (08-1746)
- Rottofreddo (08-1746)
- Gênes (1er) (12-1746)
- Gênes (2e) (07-1747)
- Assietta (07-1747)
La victoire tactique française ne peut cependant être transformée immédiatement en victoire stratégique en raison de l'approche de l'hiver.
Contexte
Les Français déclarent la guerre à l'Autriche au début de l'année 1744. Ils sont victorieux l'année suivante à la bataille de Fontenoy au prix de pertes élevées. Un soulèvement en Écosse oblige les Britanniques à alléger leur corps expéditionnaire aux Pays-Bas et l'armée impériale autrichienne s'en trouve temporairement affaiblie. Cherchant à exploiter au maximum cette circonstance, le maréchal Maurice de Saxe, commandant les forces françaises, décide en 1746 de reprendre l'invasion des Flandres : il s'empare de Bruxelles, d'Anvers, de Namur et de Charleroi ; son armée, forte de 60 000 hommes, surpasse numériquement celle de son ennemi, Charles-Alexandre de Lorraine, qui ne peut plus lui opposer que 40 000 hommes.
Forces françaises
- Fusiliers de La Morlière
- Régiment d'Aunis
- Régiment d'Auvergne
- Régiment de Bigorre
- Régiment de Bresse
- Régiment de Cambrésis
- Régiment de Clare
- Régiment de Dauphiné
- Régiment de Dillon
- Régiment d'Enghien
- Régiment de Fleury
- Régiment des Gardes françaises
- Régiment de Gondrin
- Régiment de Guise
- Régiment de La Marck
- Régiment de Limousin
- Régiment de Lorraine
- Régiment de Mailly
- Régiment de Monaco
- Régiment de Montboissier
- Régiment de Montmorin
- Régiment de Nassau-Saarbrück
- Régiment de Navarre
- Régiment de Nice
- régiment de Nivernois
- Régiment de Picardie
- Régiment de Rohan-Rochefort
- Régiment de La Tour d'Auvergne
- régiment de Vexin
- Régiment de Wittmer
Déroulement de la bataille
L'armée française était commandée par le maréchal de Saxe et celle des alliés par Charles-Alexandre de Lorraine et John Ligonier. Les alliés, pour empêcher l'invasion des Provinces-Unies par les Français, avaient pris position près de Liège avec les Néerlandais, sous les ordres de Charles Auguste de Waldeck, sur la gauche, les Britanniques au centre et les Autrichiens tenant la droite, sur un front Nord-Sud d'une quinzaine de kilomètres s'étalant d'Ans (dont le centre ne se situait pas à l'époque sur le plateau autour de la gare d'Ans, mais à mi-chemin avec Liège, au niveau de la place Nicolaï) au village de Glons.
Le maréchal de Saxe lança son attaque principale contre les Néerlandais, au niveau du bocage entre Ans et Rocourt (la route reliant les deux localités s'appelle actuellement la rue des Français) puis Vouroux, qui étaient en effectifs grandement inférieurs en nombre aux Français, et rompit leur formation au troisième assaut, les forçant à se replier derrière les lignes britanniques. Les Autrichiens ne prirent aucune part aux combats, ne faisant aucune tentative pour attaquer le flanc gauche français. Ligonier organisa une arrière-garde pour permettre au reste de l'armée de se replier en bon ordre. Celle-ci évacua par le faubourg Sainte-Walburge, sur les hauteurs de Liège au pied de la citadelle de la ville, et passa la Meuse au niveau de Herstal.
La victoire des Français permit de confirmer leur influence sur Liège et mit fin au contrôle de l'Autriche sur les Pays-Bas pour le reste de la guerre.
Étant donné la date, les deux camps se préparèrent alors à l'hivernage. Les Français se replièrent sur les villes brabançonnes, et les Alliés restèrent, malgré leur défaite, à charge de la principauté de Liège, qui s'accommoda tant bien que mal de cette présence embarrassante. Le pays était en effet un État neutre malgré une préférence pour le camp français. Le prince-évêque, Jean-Théodore de Bavière, frère du défunt empereur Charles VII, fit tenir les comptes de cette présence, et les présenta lors de la conclusion du traité d'Aix-la-Chapelle.
Sur le terrain, les traces de la bataille restent rares de nos jours, sur ces terres qui accueillent désormais essentiellement habitat et zones commerciales en banlieue nord de Liège[5].
La bataille de 1944
Une autre bataille, de moindre importance, est connue sous le nom de bataille de Rocourt. Elle est s'est déroulée le , à l'occasion de la retraite allemande. Une colonne de 9 chars allemands est attaquée par trois tanks et un half-track américain, seul un blindé allemand parvient à s'enfuir[6].
Notes et références
- Jean-Claude Castex, Dictionnaire des batailles franco-anglaises de la Guerre de Succession d'Autriche, Phare-Ouest, (ISBN 9782921668064), p.215.
- Miguel Lambotte, La bataille de Rocourt: 1746, éditions du Céfal, 2000, p. 49.
- R. McNally, Marshal of France: The Life and Times of Maurice de Saxe, p. 192.
- Castex 2012, p. 219.
- http://myspace.voo.be/franleon/ccjuprelle/tourisme/circuit_bataille.htm.
- http://users.skynet.be/bs802199/FILES/Chapitre/08-Visite.html.
Voir aussi
Liens internes
- Société anonyme des Charbonnages d'Ans et de Rocour, dont la concession fut établie sur le site de la bataille.
Sources et bibliographie
- (en) Reed Browning, The War of the Austrian Succession, New York, St. Martin's Press, , 445 p. (ISBN 0-312-12561-5).
- (en) David Chandler, The Art of Warfare in the Age of Marlborough, Spellmount Limited, 1990 (ISBN 0-946771-42-1).
- (en) Francis Henry Skrine, Fontenoy and Great Britain's Share in the War of the Austrian Succession 1741-48, Londres, Edinburgh, 1906.
- Edward Cust, Annals of the War of the eigteenth century, vol. 2 (1739-1759), Londres, 1862, p. 104 – 105.
- Jean Bérenger et Jean Meyer, La France dans le monde au XVIIIe siècle, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'Histoire », , 380 p. (ISBN 2-7181-3814-9)
- Garnier Jacques (dir.), Dictionnaire Perrin des guerres et des batailles de l'histoire de France, Paris, éditions Perrin, , 906 p. (ISBN 2-262-00829-9)
- Lucien Bély, Les relations internationales en Europe au XVIIe – XVIIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Thémis », , 731 p. (ISBN 2-13-044355-9)
- André Zysberg, La monarchie des Lumières : 1715-1786, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », , 552 p. (ISBN 2-02-019886-X)
- Michel Antoine, Louis XV, Paris, éditions Hachette, coll. « Pluriel », , 1052 p. (ISBN 2-01-017818-1)
Liens externes
- La Bataille de Rocourt-1746 (source bibliographique)
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