Bella ciao (chant)

Bella ciao est un chant de révolte italien qui célèbre l'engagement dans le combat mené par les partisans, résistants pendant la Seconde Guerre mondiale opposés aux troupes allemandes alliées de la République sociale italienne fasciste, dans le cadre de la guerre civile italienne. Les paroles ont été écrites fin 1944 sur la musique d'une chanson populaire que chantaient au début du XXe siècle les mondine, ces saisonnières qui désherbaient les rizières de la plaine du Pô et repiquaient le riz, pour dénoncer leurs conditions de travail. Ce chant est devenu un hymne à la résistance dans le monde entier.

Pour les articles homonymes, voir Bella ciao.

Bella ciao (it)

Blason rouge des partisans
de la brigade Justice et Liberté.

Hymne des partisans italiens
Paroles anonyme
1944
Musique anonyme
début du XXe siècle
Adopté en 1948

Histoire

Une origine confuse

Les paroles de la version qui renvoie aux événements les plus anciens ont été fixées en 1944 par Vasco Scansani, un désherbeur de rizières originaire de Gualtieri[1]. Ces paroles célèbrent la victoire de la lutte sociale qui a abouti en 1908 à l'instauration d'une loi limitant le temps de travail journalier à huit heures[2]. « Ciao, Bella! » y est un salut à la mondina d'après la loi, ou un adieu à celle d'avant, cette ouvrière agricole qui était obligée de travailler sans limites dans les rizières de la plaine padane et a été choisie par l'auteur comme symbole de la condition du prolétariat politisé du Nord de l'Italie.

Cette version reprendrait une chanson folklorique de la région de Vercelli transcrite en 1906[3]. Alla mattina appena alzata dérive d'une ballade française du XVe siècle[4] dont différentes régions ont, à la fin du XIXe[5], élaboré chacune une version spécifique, La daré d'côla môntagna dans le Piémont, Il fiore di Teresina dans le Trentin, Stamattina mi sono alzata en Vénétie[4]. Le refrain « Bella ciao » (« Ma belle, salut ! ») est en italien d'une syntaxe inhabituelle mais peut aussi se lire avec une autre ponctuation : O Bella, ciao bella, ciao Bella, ciao ciao ciao. C'est un jeu de mots sur le double sens de Ciao, salut au sens de bonjour comme au sens d'au revoir, tiré d'une chanson de Lombardie, que recueillera tardivement l'ethnomusicologue Roberto Leydi, La me nona l'è vecchierella (Ma grand-mère est une vieille). Une fillette y dénonce la corvée d'eau : « La me fa ciau, La me dis ciau, La me fa ciau ciau ciau... »Elle me fait « Salut ! », Elle me dit « Salut ! », Elle me fait « Salut ! Salut ! Salut ! » Et m'envoie à la fontaine[5]

Vidéo externe
Comparaison de Koilen et Bella, ciao!.

L'origine de la mélodie reste indéterminée. Il est possible qu'elle ait été proposée, que ce soit en 1908 ou ultérieurement, par un émigré revenu, par exemple à l'occasion de la Grande Guerre, des États-Unis[6] où une musique ressemblante aurait été diffusée antérieurement par des immigrants ashkénazes, un anonyme. En effet, c'est sur une mélodie partiellement très semblable, ce qui n'est peut-être qu'une coïncidence, qu'en , Mishka Ziganoff (it), accordéoniste tsigane et chrétien originaire d'Odessa devenu restaurateur à New York, enregistre dans cette ville une chanson klezmer intitulée Koilen. C'est une version d'une chanson yiddish, Dus Zekele Koilen[6], « Le petit sac de charbon » (Das Säckele Kohlen). Celle-ci est enregistrée de nouveau, sous ce titre, en 1923 par Abraham Moskowitz et en 1922 par Morris Goldstein[6].

Histoire récente

Stamattina mi sono alzata,
Stamattina mi sono alzata,
Sono alzata - iolìou
Sono alzata - iolàou
Sono alzata prima del sol.
Sono andata alla finestra
E ho visto il mio primo amor
Che parlava a un'altra ragazza,
Discorreva di far l'amor.
Sono andata a confessarmi
E l'ho detto al confessor.
Penitenza che lui m'ha dato:
Di lasciare il mio primo amor.
Ma piuttosto che lasciarlo
Son contenta mì a morir.
Farem fare la cassa fonda
E andremo dentro in tri:
Prima il padre e poi la madre
E il mio amore in braccio a mi,
E il mio amore in braccio a mi.
Fleur de tombe.

Avant la Seconde Guerre mondiale, une certaine version de la chanson des mondines est chantée lors des banquets, entre autres par Giovanna Daffini, fille d'un violoniste ambulant qui l'a apprise de sa grand-mère et la chantait quand elle travaillait, dès l'âge de 13 ans, en 1926, dans les rizières de Vercelli et de Pavie. Installée en 1932 à Gualtieri, en Émilie, elle chante alors tel un aède dans les mariages, accompagnée par sa guitare et le violon de son mari[7], un répertoire anarchiste. Durant la guerre, elle s'engage dans la Résistance.

La mélodie, qui n'a jamais été enregistrée en Italie, est connue de quelques résistants des unités gappistes de la région de Modène et de Bologne dans l'Apennin émilien, tels les combattants de la section russe du bataillon allié qu'encadrent les commissaires politiques Vladimir Piériéladoff (ru) et Anatol Makarovitch Tarasoff (ru) ou ceux des autres unités de la République des partisans (it) de Montefiorino, partis le 1er août 1944 se réfugier dans la montagne au sein de la brigade Justice et Liberté du Parti d'action. Des paroles sont posées dessus au plus tard vers la fin de l'année 1944 ou au début de l'année 1945[6] en s'inspirant du thème et du scénario d'une autre chanson populaire, Fior di tomba[5]. La « fleur de tombe » devient la « fleur du partisan ». Le partisan chante non pas le salut que la mondina libérée adresse à l'esclave qu'elle était mais celui qu'il adresse à sa bien-aimée. Toutefois, les révolutionnaires italiens chantent plus volontiers Fischia il vento[7], sur l'air de Katioucha.

À l'été 1948, dans les suites du premier Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui s'est tenu à Prague un an plus tôt, du au , un groupe d'étudiants italiens invité par le Kominform à Berlin chante leur hymne des partisans[7]. Le chant est traduit en plusieurs langues et très applaudi. Durant la guerre froide, Fischia il vento est relégué progressivement parce qu'il affiche un engagement pro-soviétique trop marqué et c'est Bella ciao!, aux paroles plus consensuelles, qui finira par s'imposer comme l'hymne de la résistance italienne[6].

Giovanna Daffini et sa chanson Mondina dans sa version de 1951, celle de Vasco Scansani, sont découvertes en 1962 par l'ethnomusicologue Roberto Leydi, promoteur de la renaissance de la musique populaire en Italie inspiré par l'activiste Gianni Bosio (it)[8].

Dès l'année suivante, aux lendemains de la crise de Cuba que le traité de Moscou vient apaiser, Yves Montand donne un retentissement international à la version « partigiana », déjà répandue dans le milieu de la jeunesse communiste. En Union soviétique, c'est Muslim Magomayev qui la fait connaître cette même année, en italien et en russe.

En 1964, initiative de Roberto Leydi et du producteur Nanni Ricordi (it) soutenue par l'anthropologue Ernesto De Martino, par de nombreux musiciens amis[8] et par Giovanna Daffini elle-même, les deux versions, chantées par Sandra Montovani respectivement sur un ton pathétique et un ton révolutionnaire, sont le thème principal d'un récital que le Nouveau chansonnier italien (it) inaugure dans un théâtre de Spolète le 21 juin. Vilipendées par les conservateurs[8], ces deux versions sont reprises par différentes formations[8] qui les popularisent auprès du public, offrant à celui-ci une sorte d'« invention d'une tradition »[6].

Dans la seconde moitié des années 1960, elle devient le symbole d'une résistance italienne réunifiée et non partisane (selon Stefano Pivato) et, à partir des années 1970, elle est reprise dans les manifestations étudiantes, la thématique de l'anti-fascisme connaissant alors un regain[9], surtout dans les milieux d'extrême gauche.

En 2018, le succès de diffusion par Netflix de la série La casa de papel dont les héros ont choisi la chanson pour chant de ralliement fait découvrir Bella ciao à un large public qui désigne souvent le titre comme « la chanson de La Casa de Papel »[10]. Nous apprenons notamment que le grand-père du cerveau du braquage (El Profesor) était alors un partisan et résistant Italien face au fascisme de Mussolini qui fut au pouvoir du 31 octobre 1922 au 25 juillet 1943.

La même année, Naestro, Maître Gims, Slimane, Vitaa et Dadju sortent une reprise française de la chanson. Celle-ci est critiquée pour ses paroles évoquant une simple rupture sentimentale, sans rapport avec le texte original[11]. Cette adaptation prend la première place des ventes de single en France[12].

Version originale des mondine (chanté par les mondine repris par Giovanna Daffini) [13]

C'est une chanson de travail et de protestation piémontaise. Elle exprime la protestation des mondine, les saisonnières qui désherbaient les rizières d'Italie du Nord et y repiquaient les plants de riz, contre les dures conditions de travail : les femmes devaient rester courbées toute la journée, dans l'eau jusqu'aux genoux, sous le regard et les brimades des surveillants. Les conditions de travail et de vie des mondine sont illustrées par le film Riz amer de Giuseppe De Santis, chef-d'œuvre du néoréalisme italien.

Version originale des mondines
Alla mattina appena alzata
O bella ciao bella ciao bella ciao, ciao, ciao
Alla mattina appena alzata
In risaia mi tocca andar
E fra gli insetti e le zanzare
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
E fra gli insetti e le zanzare
Un dur lavoro mi tocca far
Il capo in piedi col suo bastone
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Il capo in piedi col suo bastone
E noi curve a lavorar
O mamma mia o che tormento
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
O mamma mia o che tormento
Io t'invoco ogni doman
Ed ogni ora che qui passiamo
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Ed ogni ora che qui passiamo
Noi perdiam la gioventù
Ma verrà un giorno che tutte quante
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Ma verrà un giorno che tutte quante
Lavoreremo in libertà.
Traduction
Le matin, à peine levée
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Le matin, à peine levée
À la rizière je dois aller
Et entre les insectes et les moustiques
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Et entre les insectes et les moustiques
Un dur labeur je dois faire
Le chef debout avec son bâton
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Le chef debout avec son bâton
Et nous courbées à travailler
O Bonne mère quel tourment
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
O Bonne mère quel tourment
Je t'invoque chaque jour
Et toutes les heures que nous passons ici
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Et toutes les heures que nous passons ici
Nous perdons notre jeunesse
Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes
Nous travaillerons en liberté.

Version des partisans de 1952 de Vasco Scansani

Néanmoins, cette version de Giovanna Daffini cohabite avec d'autres, comme celle de 1952 écrite par Vasco Sansani, plus populaire en Italie, qui a souvent été considérée à tort comme la version originale[13].

Version de 1952
Alla mattina appena alzata,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Alla mattina appena alzata,
Devo andare a lavorar!
A lavorare laggiù in risaia,
O bella ciao, bella ciao bella ciao ciao ciao!
A lavorare laggiù in risaia
Sotto il sol che picchia giù!
Lavoro infame, per pochi soldi,
O bella ciao bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Lavoro infame per pochi soldi
E la tua vita a consumar!
E tra gli insetti e le zanzare,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
E tra gli insetti e le zanzare,
Come duro lavorar
Il capo in piedi col suo bastone,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Il capo in piedi col suo bastone
E noi curve a lavorar!
Ma verrà il giorno che tutte quante
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Ma verrà il giorno che tutte quante
Lavoreremo in libertà!
Traduction
Le matin, à peine levée
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Le matin, à peine levée
Je dois aller travailler
Un dur labeur, là dans la rizière
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Un dur labeur, là dans la rizière
Sous le soleil qui nous bat
Un travail infâme pour un salaire minable
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Un travail infâme pour un salaire minable
Pour lequel on se tue à la tâche
Et entre les insectes et les moustiques
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Et entre les insectes et les moustiques
Que c'est dur de travailler
Le patron debout avec son bâton
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Le patron debout avec son bâton
Et nous le dos courbé à travailler
Mais le jour viendra où toutes autant que nous sommes
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Mais le jour viendra où toutes autant que nous sommes
Nous travaillerons en liberté

Version adaptée des partisans

Sur l'air de la chanson traditionnelle des mondines, les paroles ont été écrites pour la lutte antifasciste.

Version adaptée des partisans
Una mattinà mi sono svegliato,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Una mattinà mi sono svegliato,
E ho trovato l'invasor.
O partigiano portami via,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
O partigiano portami via,
Che mi sento di morire.
E se io muoio da partigiano,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
E se io muoio da partigiano,
Tu mi devi seppellir.
E seppellire lassù in montagna,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
E seppellire lassù in montagna,
Sotto l'ombra di un bel fior.
Tutte le genti che passeranno,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
E le genti che passeranno,
Mi diranno «che bel fior».
Quest'è il fiore del partigiano,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Quest'è il fiore del partigiano,
Morto per la libertà.
Traduction
Un matin, je me suis réveillé,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Un matin, je me suis réveillé,
Et j'ai trouvé l'envahisseur.
 ! partisan emmène-moi,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
 ! partisan emmène-moi,
Car je me sens prêt à mourir.
Et si je meurs en partisan,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et si je meurs en partisan,
Il faudra que tu m'enterres.
Que tu m'enterres sur la montagne,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Que tu m'enterres sur la montagne,
À l'ombre d'une belle fleur.
Tous les gens qui passeront,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
Et les gens qui passeront,
Me diront « Quelle belle fleur ».
C'est la fleur du partisan,
O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao,
C'est la fleur du partisan,
Mort pour la liberté.

Interprétations

Vidéos externes
L'interprétation de Giovanna Daffini.
L'interprétation des Chics Types.
L'interprétation en italien des chœurs de l'Armée rouge.
L'interprétation de Talco en concert.

Dans les médias

Au cinéma

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.

À la télévision

Dans le jeu vidéo

Notes et références

  1. C. Bermani (it), Guerra guerra ai palazzi e alle chiese. Saggi sul canto sociale., Odradek (it), Rome, 2003
  2. D. Massa, R. Palazzi & S. Vittone, Riseri dal me cœur : canti in risaia : parole, musica e commento, p. 24-25, Edizioni musicali SM Publishing, Vercelli, 1981.
  3. D. Massa, R. Palazzi & S. Vittone, Riseri dal me cœur : canti in risaia : parole, musica e commento, p. 24-25, Edizioni musicali SM Publishing, Vercelli, 1981.
  4. V. Savona (it) & Michele Straniero, , Canzoni italiane, vol. I, p. 179, Fabbri (it), Milan, 1994.
  5. C. Bermani (it), Guerra guerra ai palazzi e alle chiese. Saggi sul canto sociale., Odradek (it), Rome, 2003
  6. J. Meletti, Da ballata yiddish a inno partigiano, il lungo viaggio di Bella ciao, in La Repubblica, Rome, 12 avril 2008,
    cité La véritable histoire de l'hymne de la Résistance, in Courrier International, Paris, 25 avril 2008..
  7. G. Bertelli (it), Bella ciao : una battaglia!, in L'altra musica, p. 38, Zelig, Milan, 2010.
  8. G. Bertelli (it), Bella ciao : una battaglia!, in L'altra musica, p. 39, Zelig, Milan, 2010.
  9. in Laurent Martin (dir.), Culture, médias, pouvoirs États-Unis et Europe occidentale 1945-1991, ed. Atlande, 2019, p. 413
  10. Anna Breteau et Pierre Garrigues, « Non, "Bella Ciao" n'est pas "la chanson de La Casa de Papel" », Marianne, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Maître Gims massacre « Bella Ciao », un chant de résistants italiens », La Libre Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  12. Caroline Detrez, « Maître Gims, Slimane, Vitaa et Dadju: «Bella Ciao» numéro 1 des ventes de singles », NRJ.fr, (lire en ligne, consulté le )
  13. (it) « Canzoni contro la guerra: anonimo - Bella Ciao », sur www.antiwarsongs.org (consulté le )
  14. La Sonora Yarana – El Bella Ciao de Libertad (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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