Benjamin Baduel
François Marie Ambroise Benjamin Baduel d'Oustrac, né le au château d'Oustrac (Aveyron) et mort le à Saint-Flour (Cantal), est un ecclésiastique catholique français. Il est évêque de Saint-Flour de 1877 à sa mort.
François Marie Ambroise Benjamin Baduel | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | à Laguiole (Aveyron) |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | à Saint-Flour (Cantal) |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Consécration épiscopale | par Mgr Bourret | |||||||
Dernier titre ou fonction | Évêque de Saint-Flour | |||||||
Évêque de Saint-Flour | ||||||||
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Biographie
Premières années
François-Marie-Ambroise-Benjamin Baduel naît le au château d'Oustrac, sur la commune de Laguiole. Son père, Pierre Baduel — dit « d'Oustrac » —, est un riche propriétaire ; sa mère est Marie-Gertrude Jalabert. Son précepteur est l'abbé Boutonnet, qui deviendra évêque de Guadeloupe. Benjamin Baduel fait ses études au collège royal de Rodez et semble être passé par le lycée de Clermont où il obtient un baccalauréat ès lettres. Il se dirige ensuite vers la prêtrise, tout comme son frère aîné : il entre en 1839 au séminaire d'Issy, puis étudie à partir d' au séminaire Saint-Sulpice où il côtoie François Richard de La Vergne et François-Narcisse Baptifolier. Il est finalement ordonné prêtre en 1844 et se voit affecté la paroisse Saint-Roch à Paris[1].
En 1850, Mgr Foulquier, évêque de Mende, l'appelle à lui en tant que secrétaire particulier. Trois ans plus tard, il est de retour à Paris pour exercer les fonctions d'aumônier de la communauté de la Visitation de la rue de Vaugirard, où il devient proche de Mgr de Ségur. En 1856, il est nommé vicaire de la paroisse de Saint-Martin-des-Champs, nouvellement instituée[1].
À partir de 1859, il occupe les fonctions bénévoles d'aumônier militaire. Dans le quartier de Belleville — où il réside — ainsi que dans d'autres, il soutient les œuvres sociales catholiques avec ses fonds personnels. C'est durant ses années parisiennes que l'abbé Baduel rencontre l'abbé Bourret, un autre aveyronnais[1]. En 1871, Joseph-Ernest Bourret, devenu évêque de Rodez, le choisit pour faire partie de son conseil diocésain. L'année suivante, il le nomme dans la paroisse de Villefranche-de-Rouergue[1].
Evêque de Saint-Flour
Dès 1872, son nom circule pour accéder à la dignité épiscopale ; sa candidature est soutenue par Mgr Costes et Mgr Foulquier, respectivement évêque et évêque émérite de Mende, et Mgr Bourret[1]. L'abbé Baduel reçoit l'appui de plusieurs hommes politiques conservateurs : Casimir Mayran — la fille de ce dernier est mariée au neveu de Baduel —, Joseph Brunet et Jean Delsol[2],[1]. Dans le contexte de la crise du 16 mai 1877, ces soutiens, tout comme celui de Mgr Bourret, très écouté du nonce, sont déterminants[3],[1]. Mgr Bourret le pressent pour le siège de Saint-Flour[4] et le présente à Mgr Dupanloup en les termes suivants : « Né dans la partie haute du Rouergue et dans le voisinage du Cantal, il appartient à l'une des familles les plus considérables de notre pays ; [...] il possède de son chef et par lui-même une fortune évaluée à plus d'un million dont il fait un excellent usage et qui ne lui sera point inutile dans un pays pauvre comme les montagnes du Cantal »[5]. Le , il est choisi pour l'évêché de Saint-Flour, le nonce ayant souligné qu'il était « spécialement dévoué au Saint-Siège » ; il est confirmé le [6],[1]. Sa consécration épiscopale a lieu le : son consécrateur principal est Mgr Bourret, assisté des co-consécrateurs Mgr Costes et de Mgr Grimardias. La cérémonie d'installation de l'évêque à Saint-Flour a lieu le [6]. Il succède à Mgr Lamouroux de Pompignac, prélat connu pour ses orientations libérales[2].
Parmi les évêques de la région, Mgr Baduel est des rares à être issu des notables locaux, la plupart étant d'extraction humble[5]. Sa théologie politique des relations entre l'Eglise et l'Etat est proche de celle de Mgr Pie et de son protecteur Mgr Bourret, qui défendent les droits temporels de l'Eglise et jugent que la grandeur de la France est intrinsèquement liée à la fidélité des autorités civiles vis-à-vis du catholicisme[7],[8]. La nomination de l'abbé Baduel à l'épiscopat peut-être rapprochées de celle de d'autres prélats de caractère intransigeant pendant la même période[3].
Dans un diocèse dont les populations sont très catholiques, le clergé représente une force politique importante, que Mgr Baduel encourage[2]. Dans l'automne 1877, avant les élections législatives, lui et Mgr Bourret s'emploient à rassembler les conservateurs et à résorber les progrès électoraux des républicains dans leurs départements respectifs mais avec peu de succès[9],[11]. Ces interventions qui conduisent La République française à s'attaquer le à l'influence politique de l'évêque de Saint-Flour[12]. Par la suite, le prélat apporte son soutien aux candidatures législatives ou départementales de son entourage. En 1878, il fonde La Semaine catholique de Saint-Flour dont il confie la direction à son secrétaire, l'abbé Vassal ; cet organe de l'évêché se caractérise par un positionnement antiparlementaire et antirépublicain marqué. Mgr Baduel retire également son soutien à un journal catholique de Centre gauche, La Haute-Auvergne, préférant apporter sa caution morale à L'Impartial du Cantal, hostile à la République[2]. Le pouvoir républicain soumet l'évêque à une surveillance particulière ; ainsi, le , une circulaire d'Armand Fallières précise que les prédications, l'usage du Domine salvam fac Rempublicam et les déclarations du bas-clergé du diocèse de Saint-Flour seraient particulièrement scrutés par l'administration[13]. Mgr Baduel proteste officiellement le , et L'Univers lui donne un écho national[13]. En 1882, Mgr Baduel, comme beaucoup d'évêques du sud du Massif central, dénonce la loi Jules Ferry sur l'enseignement laïque comme étant le fourrier de l'athéisme d'État[14]. Face à la politique de laïcisation de la société française menée par les républicains, il participe à la fondation d'écoles privées et se consacre aux œuvres sociales comme aux œuvres de catéchisme[1].
Mgr Baduel est le consécrateur principal de Jean-Pierre Pagis en 1882 et compte parmi les co-consécrateurs de Charles Lavigne et Julien Vidal en 1887[6]. Il meurt le à Saint-Flour[1].
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « BADUEL, François-Marie-Ambroise-Benjamin », dans Jacques-Olivier Boudon, Dictionnaire des évêques français du XIXe siècle, Paris, Éditions du Cerf, (ISBN 978-2-204-14109-3).
- Jacques Gadille, La pensée et l'action politiques des évêques français au début de la IIIe République (1870-1883), Hachette, .
- Antoine Lesmarie, La vie et l'épiscopat de Monseigneur Baduel, évêque de Saint-Flour, Paris, imprimerie F. Boubounelle, , 198 p.
- Patrice Lesueur, Monseigneur Benjamin Baduel d'Oustrac, évêque de Saint-Flour : Histoire et couronnement d'une carrière de prêtre social au XIXe siècle, Aurillac, Société des amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, .
Notes et références
- Boudon 2021.
- Gadille 1967, tome I, p. 171-173.
- Gadille 1967, tome II, p. 41.
- Gadille 1967, tome I, p. 42.
- Gadille 1967, tome I, p. 28-29.
- « François-Antoine-Marie-Ambroise-Benjamin Baduel », sur Catholic Hierarchy.
- Gadille 1967, tome I, p. 127.
- Gadille 1967, tome I, p. 132.
- Gadille 1967, tome II, p. 76.
- « Léon Baduel d'Oustrac », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
- Léon Baduel d'Oustrac son neveu, est élu sous l'étiquette bonapartiste aux élections de 1877 dans l'Aveyron[10].
- Gadille 1967, tome II, p. 73.
- Gadille 1967, tome II, p. 116.
- Gadille 1967, tome II, p. 207.
Liens externes
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