Bernard van Orley
Bernard van Orley, Barend van Orley, Bernaert van Orley, Barend van Brussel ou encore Bernardus d'Orleii est un peintre de la Renaissance né à Bruxelles vers 1488 et mort à Bruxelles le .
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Peintre de sujets religieux et de portraits, auteur de cartons de tapisseries et de vitraux, il fait partie des peintres qui dans le nord de l'Europe de l'ouest marqueront le passage du gothique à la renaissance.
On trouve sa vie dans Les Effigies des peintres célèbres des Pays-Bas de Dominique Lampson.
Biographie
Sa famille, installée à Bruxelles, est originaire du Luxembourg et descend des Seigneurs d'Ourle (ou d'Orley). Ils ont émigré dans le Duché du Brabant où est né son père Valentin van Orley (v. 1466-1532), fils naturel de Jean van Orley qui, à Bruxelles, avait été admis en 1482 au Lignage Sleeus. Valentin, enfant illégitime, n'a pas pu être admis aux Lignages de Bruxelles[1]. Il a eu quatre fils artistes : Bernard van Orley, Philipp (c.1491-1566) (dessinateur de cartons de tapisserie) ; Everard (né après 1491), peintre, et Gomar, peintre (actif vers 1533).
Bernard van Orley a probablement été formé par son père[2].
En 1512, il épouse Agnes Seghers, et en 1518, il devient peintre à la cour de la gouvernante des Pays-Bas, Marguerite d'Autriche, à Bruxelles.
Entre 1515 et 1519, les cartons de Raphaël ont été expédiés à Bruxelles et nombre des œuvres de Bernard van Orley, témoignent de l'influence du maître italien[3].
Lorsqu'il réalisa en 1519, le portrait du médecin Joris van Zelle (Georgius de Zelle, sur l'inscription latine), il habitait comme lui, place Saint-Géry, au coin de la rue de la Digue. Ils appartenaient tous les deux à la chambre de rhétorique De Corenbloem[4].
En 1520, Philippe Haneton, premier secrétaire du Grand Conseil de Charles Quint, lui commande un Triptyque pour être placé au-dessus de la tombe familiale dans l'église Sainte-Gudule à Bruxelles. Van Orley, qui fut aussi un célèbre décorateur, reprend la même composition, élargie par la présence d'un paysage et du tombeau, dans une tapisserie conservée à National Gallery of Art à Washington[4].
C'est à cette époque qu'il rencontra Dürer qui voyageait aux Pays-Bas[3].
En 1521, il réalise le Triptyque de la vertu de la patience, probablement commandé par Marguerite d'Autriche. Dans cette œuvre maîtresse pour lui, il allie la tradition flamande, les nouveautés de l'art italien et sa propre faculté d'invention. Il le souligne par sa devise Elx syne tyt (chacun de son temps) inscrite sur le pilier à gauche, sur le panneau central[4].
En 1539, peu après la mort d'Agnes Seghers, il épouse Catherina Helluick.
À la fin de sa vie, il travaille intensément à des dessins pour des tapis et des vitraux[3]. Il fut enterré à l'église Saint-Géry.
Il a été le père de six enfants, dont quatre ont suivi ses traces pour devenir peintres, en particulier : Michael van Orley, Hieronymus I van Orley, peintre (actif vers 1567-1602) et Giles van Orley, peintre (v. 1535-1553).
Hieronymus et Giles ont poursuivi la tradition familiale :
- Giles van Orley est le père de Hieronymus II van Orley, peintre et décorateur
- Hieronymus II van Orley est quant à lui père de Hieronymus III van Orley, peintre portraitiste, décorateur et graveur (documenté en 1652) ; Pieter van Orley (1638, mort après 1708), miniaturiste et peintre de paysage ; François van Orley, peintre de tableaux représentant des scènes d'Histoire ; Richard I van Orley
- Pieter van Orley (1638-1708) est le père de : Richard II van Orley (1663-1732), peintre et graveur ; Jean van Orley (1665-1735), peintre et graveur.
Corpus (en cours)
- Retable de saint Thomas et saint Matthieu (1512-1515) panneau de chêne, signé, 140 × 180 cm, Kunsthistorisches Museum de Vienne. Offert par la guilde des maçons et des charpentiers à Notre-Dame du Sablon à Bruxelles[5]
- Portrait de Joris van Zelle, médecin (1519) chêne, 39 × 42 cm, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles
- Marguerite d'Autriche en costume de veuve (1519-1520) couleur sur bois, 34 × 23 cm, Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers
- Le Jugement dernier et les sept œuvres de miséricorde, triptyque peint à Bruxelles vers 1520 (Musée royal des beaux-arts d'Anvers), commandé par la « Chambre des pauvres » dont la vocation était d'aider les nécessiteux. Le peintre y produit des effets expressionnistes avec un invalide dont les membres déformés donnent un aspect très tourmenté au tableau[6].
- Portrait d'homme et Portrait de femme, huile sur bois, 32 × 27 cm, musée des Offices, Florence[7]
- Triptyque de la Vertu de la Patience (1521) chêne, panneau central 176 × 184 cm, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles
- Triptyque Haneton (1520-1521) chêne, panneau central 87 × 108 cm, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles
- La Sainte Famille (1522), détrempe à l'huile sur bois, 90 × 74 cm, Madrid, Prado
- Triptyque de Notre-Dame des sept douleurs (vers 1535), Besançon, Musée des beaux-arts.
- Portrait de Jehan Carondelet (1543), président du Conseil ecclésiastique de Bruxelles et chancelier des Flandres.
- Le Martyr de St Jean-Baptiste (vers 1514-1515) New York, Metropolitan Museum of Art
- Otto, comte de Nassau, et sa femme Adélaïde van Vianen (1530-1535), New York, Metropolitan Museum of Art
- Vierge à l’enfant avec les anges (1518), New York, Metropolitan Museum of Art
- Série les Honneurs, tapisseries conçues avant 1520, réalisées entre 1525 et 1532
- Série des douze mois, tapisseries (1525-1528)
- Quatre scènes de la Passion, huile sur bois, New York, Metropolitan Museum of Art
- L’Histoire des Romains et des Sabines, tapisserie, 1570-1585
- Les Chasses de Maximilien, tapisserie, 1538-1543
Galerie
- Otto, comte de Nassau, et sa femme Adélaïde van Vianen
- Le mois d’octobre (tapisserie, 1525-1528)
- Le dernier repas (tapisserie, 1524-1526)
- Vierge à l’enfant avec les anges (1518)
- Quatre scènes de la Passion
Notes et références
- Les enfants illégitimes étaient en effet exclus de toute fonction publique en Brabant. Par ailleurs, d'après l'historien Alphonse Wauters, Valentin van Orley, du fait de sa bâtardise, ne pouvait pas être considéré comme noble. Ce qui est vigoureusement contesté par l'érudit Octave le Maire, dans son étude Renseignements nouveaux sur Bernard van Orley et sa famille, dans l'ouvrage collectif Bernard van Orley, publié par la Société Royale d'Archéologie de Bruxelles, Charles Dessart Editeur, Bruxelles, 1943, pages 183 à 186. Le juriste, historien et généalogiste Willy van Hille confirme ce point dans son ouvrage Inventaire des Lettres de Légitimation, enregistrées aux Chambres des Comptes de Lille et de Brabant, au Conseil de Brabant et aux Conseils privé espagnol et autrichien des Pays-Bas et de Franche-comté, Handzame, 1979, page 3 : Jusqu'aux édits nobiliaires de Philippe II, les bâtards de nobles étaient nobles (...).
- Bücken Véronique, « Bernard van Orley et la peinture à Bruxelles au temps de Pieter Coecke », Studia Bruxellae, 2019/1 (N° 13), p. 47-63. DOI : 10.3917/stud.011.0047. URL : https://www.cairn.info/revue-studia-bruxellae-2019-1-page-47.htm
- Jeanne van Waadenoijen, « Biographies », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 659
- Sabine van Sprang, Musée d’Art Ancien : Œuvres choisies, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, , 238 p. (ISBN 90-77013-04-0), p. 64-69
- Wolfgang Prohaska, Le Kunsthistorisches Museum de Vienne : Peinture, C.H. Beck/Scala Books, (ISBN 3-406-47459-4), p. 62
- autre exemple
- Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 303
Annexes
Bibliographie
- Alphonse Wauters, Les artistes célèbres. Bernard van Orley, Librairie de l'art, Paris (lire en ligne)
- A. Wauters, Bernard van Orley, sa famille et ses œuvres, Bruxelles 1893
- C. Terlinden, A. J. Bernet Kempers, M. Crick-Kuntziger et J. Lavalleye, Bernard van Orley. 1488-1541, Bruxelles, Dessart, 1943.
- L. van Puyvelde, 'La Renaissance flamande de Bosch à Breughel, Bruxelles, 1971, p. 169-172.
- M.J. Friedländer, E.N.P., VIII, 1972.
- La Cathédrale Saint-Michel. Trésors d'art et d'histoire, cat. exp. cath. St-Michel, Bruxelles, 1975, p. 85, 113-124.
- J.D. Farmer, Bernard van Orley of Brussels, (thèse Princeton Univ., 1981) Ann Arbor, 1983.
- D. De Vos, P. Vanden Bussche et H. Vanden Borre, De restauratie van het Passiedrieluik van Barend van Orley in de O.L.V.-kerk te Brugge, in Jb. Brugge Sted. Mus., 1983-1984, p. 106-134.
- B. Joos, De wandtapijten met de geschiedenis van Jakob. Een verborgen signatuur van Bernart van Orley, in Bull. M.R.A.H., 56, 2, 1985, p. 61-73.
- S. Schneebalg-Perelman, Les Chasses de Maximilien: réponse au compte rendu de Guy Delmarcel, in Rev. B.A.H.A., LV, 1986, p. 126-133.
- M.W. Ainsworth, Bernart van Orley as a designer of tapestry, (thèse Princeton Univ., 1982) Ann Arbor, 1986.
- Nicole Dacos, Autour de Bernard van Orley. Peeter de Kempeneer et son compagnon, in Rev. de l'Art, 75, 1987, p. 17-28 (lire en ligne).
- J. Bialostocki, Quelques portraits dissimulés dans les tableaux de Barend van Orley, in Bull. M.R.B.A.B., 1-3, 1985-1988, p. 87-96.
- (nl) Jacob Campo Weyerman, De levens-beschryvingen der Nederlandsche konst-schilders en konst-schilderessen, vol. 1, (lire en ligne), p. 203
- Véronique Bücker et Ingrid de Meûter (dir.), Bernard van Orley. Bruxelles et la Renaissance, éditions Bozar Books/Mardaga, 2019 (cataloque de l'exposition éponyme au palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 2019).
- Frédéric Thomaes, Bernard van Orley et les Lignages de Bruxelles, Bulletin n° 180 de l'Association Royale des Descendants des Lignages de Bruxelles, 2019, p. 5-30.
- J.Michel van der Elst, Afstammelingen van Bernard van Orley, dans Les Lignages de Bruxelles, Bulletin de l'ARDLB, n° 181, 2020, p. 85-95.
Articles connexes
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