Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec

La Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec est la bibliothèque législative du Québec. Fondée à Québec en 1802 par la Chambre d’assemblée du Bas-Canada, chambre basse du Parlement du Bas-Canada de 1792 à 1838[1], elle est la quatrième plus ancienne bibliothèque de ce type en Amérique du Nord[2]. Auparavant dénommée « Bibliothèque de l'Assemblée législative » (1802-1849), puis « Bibliothèque du Parlement » (1849-1867) et « Bibliothèque de la Législature » (1867-1982)[2], elle a reçu son appellation actuelle le 18 décembre 1982, lorsque le lieutenant-gouverneur du Québec a sanctionné la Loi sur l'Assemblée nationale[3].

Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec
L’édifice Pamphile-Le May, à Québec, abrite la bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec. À gauche, on aperçoit la passerelle qui relie la Bibliothèque à l’Hôtel du Parlement.
Histoire
Fondation
Prédécesseur

Bibliothèque de l'Assemblée législative (1802-1849)

Bibliothèque du Parlement (1849-1867)

Bibliothèque de la Législature (1867-1982)
Cadre
Type
Siège
Édifice Pamphile-Le May : 1035, rue des Parlementaires, Québec
Pays
Coordonnées
46° 48′ 33″ N, 71° 12′ 53″ O
Organisation
Direction
Julie Rodrigue
Budget

57 400 000 dollars (2020-2021)

64 200 000 dollars (2021-2022)
Site web
Portail de données

La Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec a pour mission de contribuer à la vie politique et parlementaire du Québec en conservant, organisant et développant une collection d’informations fiables et impartiales à l’attention de sa clientèle prioritaire. Cette clientèle se compose des députés et du personnel administratif de l’Assemblée nationale, des membres de la presse, du Commissaire à l’éthique et à la déontologie, du Commissaire au lobbyisme, du Directeur général des élections, du Protecteur du citoyen, du Vérificateur général et du lieutenant-gouverneur du Québec[4].

La Bibliothèque a suivi le siège du gouvernement dans ses nombreux déménagements au fil du XIXe siècle. D'abord abritée par l'ancien Hôtel du Parlement de Québec, situé sur l'emplacement actuel du parc Montmorency[5], elle est déplacée à Kingston après la fusion du Haut-Canada et du Bas-Canada. Elle déménage à Montréal en 1844, puis retourne à Québec jusqu'à l'incendie de l'Hôtel du Parlement en 1854. Elle est ensuite déplacée à Toronto, avant de revenir à Québec en 1859. Même si la majorité de ses collections sont transférées à Ottawa en 1865, la création du Parlement provincial de Québec par la Loi constitutionnelle de 1867 garantit qu'elle ne quittera plus Québec[2].

L’histoire de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec est intimement liée à l’histoire coloniale, politique et constitutionnelle du Québec. Son évolution témoigne des effets successifs de l'Acte constitutionnel (1791), de l'Acte d'Union (1840) et de la Confédération canadienne (1867), de même que des nombreuses réformes administratives et parlementaires adoptées pendant la Révolution tranquille (1960-1970). En plus de subir les impacts des mutations constitutionnelles et politiques québécoises et canadiennes, la Bibliothèque a été la proie des flammes à trois reprises, en 1849, 1854 et 1883[2].

Histoire

Fondation

En 1791, l'Acte constitutionnel divise la Province de Québec en deux entités politiques, soit le Haut-Canada et le Bas-Canada, et dote chacune d'elles d'un conseil législatif et d'une assemblée législative[6]. Durant ses premières années d'existence, l'Assemblée législative du Bas-Canada accumule quelques ouvrages de référence et des séries de ses propres imprimés, comme les Journaux de la Chambre et les règlements[7]. Mais les seules collections générales dont elle dispose sont celles de la Quebec Library, une bibliothèque publique de souscription fondée par Frederick Haldimand en 1779. Essentiellement de langue anglaise et destinées à servir d'instrument de propagande de la cause britannique, elles s'avèrent inadaptées aux besoins des parlementaires bas-canadiens[8].

Inspirés par la mise sur pied d'une bibliothèque législative au Haut-Canada et la publication du premier catalogue de la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis[7], la Chambre d'assemblée constitue un comité chargé d'évaluer la possibilité de se doter de sa propre bibliothèque. Le rapport du comité, adopté le 10 mars 1802, consacre la fondation de la « Bibliothèque de l'Assemblée législative ». Il remet sa direction entre les mains du greffier de la chambre basse et réserve l'accès à ses collections aux représentants de la Couronne et aux membres du Parlement[9]. La Bibliothèque est aménagée à l'intérieur de l'édifice du Parlement, alors situé en haut de la côte de la Montagne, à Québec. Elle devient la quatrième bibliothèque législative en Amérique du Nord[2].

En raison d'une brève paix entre la France et l'Angleterre, les députés bas-canadiens sont en mesure de recevoir sans trop de délai les documents qu'ils souhaitent acquérir d'Europe. Ils ne parviennent, toutefois, à se les procurer qu'en faible quantité et à un coût élevé. Cette situation, commune dans l'Amérique du début du XIXe siècle, limite tant leurs acquisitions qu'en 1812, le premier catalogue imprimé de la Bibliothèque totalise vingt et une pages[7].

Canada-Uni : Une bibliothèque itinérante

Parlement du Bas-Canada (1820), situé à Québec.

En 1840, l’Acte d’Union du Haut et du Bas-Canada créé la Province du Canada et impose la fusion des bibliothèques parlementaires des deux provinces sous l’appellation de « Bibliothèque du Parlement du Canada-Uni ». Le siège du Parlement de la province est déplacée dans une ville du Canada-Ouest, puis dans une autre du Canada-Est, en alternance. Les collections de la Bibliothèque déménagent également : Kingston (1841-1843), Montréal (1844-1849), Toronto (1850-1851, 1856-1859), Québec (1852-1856, 1860-1866), et finalement Ottawa (1866), qui deviendra un an plus tard la capitale de la Confédération canadienne[10].

Malgré ces fréquents déplacements, la présence de la bibliothèque à Québec, surtout de 1859 à 1865, aura été au cœur de ce mouvement littéraire qu’on a appelé l’« École de Québec » et à laquelle on associe des figures importantes de l’histoire littéraire québécoise, tels Antoine Gérin-Lajoie, Octave Crémazie, l’abbé Jean-Baptiste-Antoine Ferland, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Étienne Parent, Joseph-Charles Taché et Henri-Raymond Casgrain[11],[12].

Incendie de 1849

À partir de 1846, à la suite de l'élection du parti whig en Grande-Bretagne, les produits canadiens ne bénéficient plus de tarifs préférentiels sur le marché britannique. L'élite anglophone et marchande du Canada-Uni est particulièrement affectée par cette décision, la colère et le mécontentement grandissant peu à peu parmi ses membres. De plus, une série de mesures adoptées entre 1847 et 1849 par le Parlement britannique en faveur des Canadiens français vient accentuer ce sentiment de frustration[13].

L'incendie du Parlement à Montréal, Joseph Légaré, 1849.

En février 1849, le gouvernement de Louis-Hyppolyte Lafontaine et Robert Baldwin, premier gouvernement responsable du Canada-Uni, propose une loi à l'Assemblée législative qui vise à indemniser les victimes de l'armée britannique lors de la rébellion des Patriotes de 1837-1838. C'est la goute de trop pour les tories, qui font tout en leur pouvoir pour nuire aux débats et retarder l'adoption du projet de loi. La loi est néanmoins votée le 15  mars 1849 par 47 voix réformistes contre 18 voix tories[14]. La presse anglophone s'indigne et met la pression sur le gouverneur général Elgin afin qu'il impose son droit de veto. Contre toute attente, celui-ci se présente le 25 avril au parlement pour sanctionner le projet de loi. Un journaliste du Montreal Gazette appelle alors les Anglo-Montréalais à se regrouper sur le Champ-de-Mars mais la manifestation vire rapidement à l'émeute. La foule interrompt la séance de l'Assemblée législative en jetant des pierres aux fenêtres du parlement puis y met le feu en brisant les becs à gaz[15]. Les flammes se répandent rapidement et les manifestants bloquent l'accès aux sapeurs-pompiers venus éteindre le feu, une grande partie du bâtiment est ainsi détruite.

L'incendie a pour conséquence la destruction des quelque 22 000 volumes des deux bibliothèques, des archives parlementaires du Haut-Canada, du Bas-Canada, et du Canada-Uni, ainsi que la perte de documents officiels et de manuscrits originaux[2],[16]. Du nombre, on compte un exemplaire du célèbre Birds of America de Jean-Jacques Audubon et des milliers de livres rares importés d'Angleterre. Seulement 200 volumes et les journaux de l'Assemblée législative du Haut-Canada de 1825 à 1841 sont sauvés[17].

Georges-Barthélemi Faribault, assistant-greffier de l’Assemblée législative de 1832 à 1855, qualifie cet incendie « d'outrage et d'infamie ». C’est à lui que le gouvernement confie une mission européenne en vue de la reconstruction d'une nouvelle bibliothèque. Ainsi, d’octobre 1851 à juillet 1852, Faribault se rend à Londres et à Paris, avec un crédit de 4 400 £[18], et achète des volumes anglais et français; il visite les ministères, il sollicite des dons et, grâce à la collaboration de l’historien et archiviste Pierre Margry, il réalise un projet de transcription de documents relatifs à la Nouvelle-France (1852-1855). Faribault revient de sa mission le et, deux ans plus tard, la bibliothèque est à nouveau la proie des flammes[19].

Signalons qu’en 1837, Faribault avait publié un ouvrage unique à l’époque, le Catalogue d’ouvrages sur l’histoire de l’Amérique et en particulier de la Louisiane, de l’Acadie, et d’autres lieux, ci-devant connue sous le nom de Nouvelle-France; avec des notes bibliographiques, critiques et littéraires. Il s’agit du « premier document du genre publié au pays ». Il souhaitait que son catalogue serve de « plan de développement à la collection canadienne et américaine de la Bibliothèque de la Chambre d’assemblée ». Il ignorait alors la tragédie qui allait survenir 12 ans plus tard mais il a quand même poursuivi son travail bibliographique après « l'outrage » de 1849[20].

Incendie de 1854

Le 1er février 1854, un deuxième incendie détruit l’hôtel du Parlement du Canada-Uni, à Québec[21], dans lequel se trouve la Bibliothèque. Une perte énorme, soit la moitié de la collection, qui compte environ 17 000 volumes[2].

À peine relevée du sinistre de 1849, la Bibliothèque de la Législature entreprend encore une fois la reconstruction de sa collection. En 1855, le bibliothécaire Alpheus Todd est chargé de reprendre la mission européenne de sollicitation de dons et d’achat de livres dont Georges-Barthélemi Faribault s’était si bien acquitté à peine trois ans plus tôt. Todd quitte Québec le pour la Grande-Bretagne et la France et revient un an plus tard après avoir fait l’acquisition de 17 336 volumes et plusieurs documents d'une grande valeur pour une somme totale de 7 555 £[22].

Ottawa, capitale définitive

En 1865, on entreprend le déménagement de la majeure partie des collections de Québec vers Ottawa[2], ville désignée par Londres, le 16 octobre 1857, comme capitale définitive du Canada-Uni[23]. C'est le « grand et suprême déménagement » dira Narcisse-Eutrope Dionne, bibliothécaire de 1892 à 1912[24]. La majeure partie de la collection, soit 55 000 volumes, est transportée par des barges vers ce qui deviendra la Bibliothèque du Parlement à Ottawa. À Québec, on s’affaire à regarnir les rayons d’une nouvelle bibliothèque sous l’appellation Bibliothèque de la Législature.

Après l’adoption de la Loi constitutionnelle de 1867 et la création de la province de Québec, la Bibliothèque de la Législature du Québec connaît un essor considérable grâce au dynamisme et à la culture de son premier bibliothécaire, le poète Léon-Pamphile Le May.

Incendie de 1883

Parlement du Québec sur la Grande Allée (1901).

Le 19 avril 1883, un incendie probablement accidentel de l’hôtel du Parlement de Québec, situé sur l'emplacement de l'actuel Parc Montmorency dans la côte de la Montagne, dans le Vieux-Québec, détruit une grande partie de la collection, déjà forte de plus de 30 000 volumes. À peine 4 500 sont sauvés[25]. Le feu éclate à 21 h 30, pendant la construction des nouveaux édifices parlementaires, et détruit le bâtiment du Parlement. Des livres et documents d’une grande valeur sont détruits, de même que les portraits des Orateurs des chambres réalisés par le peintre et dessinateur Eugène Hamel[2],[26].

Le gouvernement avait entrepris depuis quelques années la construction d’un nouveau Parlement sur la Grande Allée. L’incendie de 1883 a pour conséquence d'accélérer ces travaux ainsi que le déménagement du Parlement et de sa bibliothèque[27].

L’emplacement du sinistre est devenu le Parc Montmorency, un lieu public d’attraction, de promenade et de repos[28].

La bibliothèque reçoit la dénomination de « Bibliothèque de l’Assemblée nationale » en 1982, quand est sanctionnée la Loi sur l’Assemblée nationale[3].

Mission

La mission première de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale est de répondre, en priorité, aux besoins des membres de l’Assemblée et leur personnel, du lieutenant-gouverneur, des fonctionnaires parlementaires, des journalistes de la Tribune de la presse, du Commissaire au lobbyisme, du Directeur général des élections, du Protecteur du citoyen, du Vérificateur général et du Commissaire à l’éthique et à la déontologie.

« Après deux siècles d'une histoire mouvementée et souvent douleureuse, la Bibliothèque de l'Assemblée nationale garde de ses origines une mission d'ouverture et de contact sur la pensée et le savoir universels. Elle est aussi, comme à ses débuts, le témoin documentaire de la santé démocratique de notre société. Parmi les fondateurs et les artisans de la Bibliothèque, les Pierre Bédard, Denis-Benjamin Viger, Amable Berthelot, Georges-Barthélemi Faribault, Étienne Parent et Louis-Joseph Papineau ont tous été amis des livres des bibliothèques et ils ont cru en l'importance d'un outil de référence documentaire au service de l'institution parlementaire[29]. »

Outils de consultation

La Bibliothèque offre des outils de consultation et de recherche aux fonctionnaires, aux chercheurs et au grand public[30].

Ainsi, au fil de son histoire, la Bibliothèque a su mettre à contribution les techniques et outils disponibles à chaque époque.

Depuis les premiers catalogues en 1811, les fichiers en 1935, en passant par les microfiches, les systèmes d’emprunt, les visionneuses-imprimantes, jusqu’aux micro-ordinateurs et la télématique d’aujourd’hui, « l’entreprise a évolué avec son temps », écrit Gaston Bernier, bibliothécaire et directeur de la Bibliothèque (1970 à 2000). « De nos jours, poursuit-il, la richesse de la Bibliothèque dépend non seulement de la documentation possédée en propre mais également de celle que l’on peut consulter et utiliser grâce à la bibliothèque électronique constituée de tous les centres de documentation rendus accessibles grâce à la technologie contemporaine »[31]. Le Catalogue Unifié des Bibliothèques gouvernementales du Québec (CUBIQ)[32], qui permet d’effectuer des recherches dans la collection, est un de ces outils à la fine pointe de la technologie.

La Bibliothèque publie des guides thématiques et elle organise des expositions virtuelles, dont Les trésors de la Bibliothèque[33], Les Récits de voyage du 16e au 18e siècle[34].

Bases de données produites par la Bibliothèque

Guides thématiques :

Collections

Bibliothèque. Intérieur.

Aujourd'hui, les collections de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec comptent près de 2 millions de documents. Ces collections sont les archives de l'Assemblée nationale, les dossiers de presse, les journaux, les périodiques, les livres rares et précieux, et la Collection Chauveau.

« Les collections générale et de référence, ordonnées selon le système de classification décimal Dewey, ainsi que celles des brochures et des livres rares et précieux dépassent ensemble les 140 000 volumes, dont la moitié appartient au domaine des sciences sociales (droit, sciences politiques, économie, administration publique). Y figurent également des œuvres de philosophie, de science, de géographie et d'histoire. Cette collection comporte en outre l'essentiel des ouvrages juridiques canadiens et québécois ainsi que les titres essentiels des droits français, anglais et américain (…)[35]. »

Collection Chauveau

En 1890, la Bibliothèque acquiert la Collection Chauveau[36], aujourd'hui conservée dans une chambre forte en raison des multiples incendies qui ont marqué l’histoire du Parlement et de la Bibliothèque, et aussi de la fragilité et de l’usure des volumes. Offrant un panorama de l’histoire du livre depuis les origines de l’imprimerie et témoignant de manière exceptionnelle de la vie intellectuelle au XIXe siècle, elle est considérée comme un des trésors de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale[37]. La Collection contient 3 660 volumes et 1 589 brochures, des livres rares et anciens sur l’histoire et la littérature. La majorité de ces documents sont en français et en anglais, mais on en compte 100 en latin, 16 en langues amérindiennes, 12 en grec et 13 en diverses langues européennes; elle comprend des incunables, ouvrages imprimés avant 1500, des éditions précieuses d’imprimeurs européens célèbres datant des XVe et XVIe siècles, quelques-uns de premiers imprimés canadiens des XVIIIe et XIXe siècles et des ouvrages écrits par Chauveau[2].

Inscrite au Répertoire du patrimoine culturel du Québec, la Collection est en quelque sorte la bibliothèque personnelle de Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, qui fut surintendant du Département de l’Instruction publique de 1855 à 1867, puis premier ministre du Québec de 1867 à 1873.

« En elle-même, la collection est l’illustration de la bibliothèque d’un intellectuel et d’un humaniste du XIXe siècle. Peu de domaines laissent Chauveau indifférent : il veut des lumières sur tout. Ceux qui l’ont fréquenté et étudié ont souvent porté témoignage. Pour les uns, la bibliothèque offre un ensemble coordonné et raisonné, on y perçoit les goûts délicats d’un vrai bibliophile », écrit Gaston Bernier, directeur de la Bibliothèque de 1994 à 2000[38], qui ajoute : « Pour d’autres, elle demeure « l’une des plus riches bibliothèques privées québécoises rassemblées au XIXe siècle […] à l’image de l’homme, saillante et éclectique, composée d’ouvrages provenant de plusieurs pays et aux sujets aussi multiples qu’intéressants »[39].

Édifice Pamphile-Le May[40]

La Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec occupe aujourd'hui le rez-de-chaussée et le niveau inférieur de l’édifice Pamphile-Le May sur la colline parlementaire de Québec, lequel est inscrit au Répertoire du patrimoine culturel du Québec depuis le 20 juin 1985[41]. Les collections de la Bibliothèque y ont déménagé à l'automne 1915[42].

« L'édifice Pamphile-Le May est un bâtiment institutionnel d’architecture Beaux-Arts construit de 1910 à 1915. De plan rectangulaire, l'immeuble en pierre de quatre étages est coiffé d'un toit mansardé. Il présente un avant-corps en façade principale. Le rez-de-chaussée est séparé du premier étage par un bandeau continu et un entablement souligne le couronnement. L'édifice Pamphile-Le May voisine l'hôtel du Parlement, auquel il est relié par une passerelle. Il est situé sur la colline Parlementaire, dans l'arrondissement municipal de La Cité-Limoilou, de la ville de Québec. Ce bien fait partie de l'Assemblée nationale du Québec, déclarée site patrimonial national. L'édifice Pamphile-Le May est le lieu de conservation de la collection Pierre-Joseph-Olivier-Chauveau, classée document patrimonial[43]. »

Directeurs

La fonction de responsable de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec proprement dite n’a été créée qu’en 1829. De 1802 à 1829, les responsables d’office de la Bibliothèque furent les greffiers de la Chambre d’Assemblée : Samuel Phillips de 1802 à 1808[44], puis William Lindsay de 1808 à 1829[45]. Le titre de « responsable » de la bibliothèque est devenu celui de « directeur » en 1983, lors de l'entrée en vigueur de la Loi sur l'Assemblée nationale. Cette même loi accorde au directeur le pouvoir de « procéder, sur les documents devenus inutilisables ou périmés, à leur mise à jour, à leur transposition sur d’autres supports techniques ou à toute autre opération approuvée par le Bureau [de l’Assemblée nationale][46]. »

Les responsables de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale de 1802 à aujourd'hui sont listés dans le tableau ci-dessous.

Responsables de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale[47]
Nom Années
Samuel Phillips 1802-1808
William Lindsay 1808-1829
Jacques Langlois1829-1832
Étienne Parent1833-1835
Jasper Brewer1835-1841
William Winder1841-1850
Alpheus Todd1850-1867
Léon-Pamphile Le May1867-1892
Narcisse-Eutrope Dionne1892-1912
Ernest Myrand1912-1921
Joseph Desjardins1921-1934
Georges-Émile Marquis1934-1952
Jean-Charles Bonenfant1952-1969
Jacques Prémont1969-1993
Gaston Bernier1994-2000
Philippe Sauvageau2001-2010
Hélène Galarneau2010-2012
Frédéric Fortin2012-2016
Jacques Gagnon 2016-2020
Julie Rodrigue 2020-

Budget

Le budget de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec est élaboré par un programme de dépenses du gouvernement du Québec. Ce programme vise à « assurer le soutien nécessaire aux parlementaires et aux unités administratives au regard de la gestion des ressources financières, humaines, matérielles, informationnelles et à la sécurité des personnes et des biens. Il vise également les services reliés à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, aux communications ainsi qu’aux activités pédagogiques[48]. »

Pour l'année financière 2020-2021, le budget des dépenses de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale était de 57,4 M$[49]. Pour l'année financière 2021-2022, il était de 64,2 M$[48]. L’accroissement des dépenses en 2021 découlait de l'augmentation de la contribution de la Bibliothèque au régime des rentes du Québec[48].

Notes et références

  1. Assemblée nationale du Québec, « Chambre d'assemblée du Bas-Canada », sur Encyclopédie du parlementarisme québécois (consulté le )
  2. Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec, « Histoire », sur Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec (consulté le )
  3. Assemblée nationale du Québec, Loi sur l'Assemblée nationale, Québec, Gouvernement du Québec, , 28 p. (lire en ligne), article 128
  4. Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec, « Mission », sur Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec (consulté le )
  5. Ville de Québec, « Parc Montmorency », sur Ville de Québec (consulté le )
  6. Assemblée nationale du Québec, « Acte constitutionnel (1791) », sur Assemblée nationale du Québec (consulté le )
  7. Gilles Gallichan, « La Bibliothèque de l'Assemblée nationale : deux siècles au service des parlementaires », Bulletin de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale, (31)(1-2), , p. 5-8 (lire en ligne )
  8. Marcel Lajeunesse, Lecture publique et culture au Québec. XIXe et XXe siècles, Québec, Presses de l'Université du Québec, , 228 p., p. 11
  9. Chambre d'Assemblée du Bas-Canada, « Charte de fondation de la Bibliothèque de l'Assemblée législative du Bas-Canada », Journal de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, , p. 229
  10. Blais et al. 2008, p. 305-325
  11. « Biographie d’Antoine Gérin-Lajoie », in Dictionnaire biographique du Canada, par Jean-Charles Falardeau, consulté le 27 novembre 2013
  12. « Le mouvement littéraire de 1860. L’école patriotique de Québec», in L’Encyclopédie de l’histoire du Québec, Histoire de la littérature canadienne-française (Québec), consulté le 27 novembre 2013
  13. Gilles Gallichan, « La nuit de feu des livres et des archives du Parlement », Bulletin d'histoire politique, vol. 22, no 1, , p. 80–91 (ISSN 1201-0421 et 1929-7653, DOI https://doi.org/10.7202/1018823ar, lire en ligne, consulté le )
  14. Gilles Laporte, « La loi d’indemnisation de 1849 : surtout pas pour les anciens patriotes », Bulletin d'histoire politique, vol. 22, no 1, , p. 72–79 (ISSN 1201-0421 et 1929-7653, DOI https://doi.org/10.7202/1018822ar, lire en ligne, consulté le )
  15. Gilles Gallichan, « L’incendie de la Bibliothèque du Parlement en 1849 », Documentation et bibliothèques, vol. 36, no 2, , p. 69–72 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI https://doi.org/10.7202/1028207ar, lire en ligne, consulté le )
  16. « Des livres de la bibliothèque publique du Parlement du Canada-Uni, incendié en 1849, ont été retrouvés sous l'ancien stationnement de la place d'Youville, dans le Vieux-Montréal. Une trouvaille surprenante faite par le musée Pointe-à-Callière durant sa campagne de fouille archéologique de l'été dernier. » Vieux-Montréal : des livres sous l'ancien parlement », Jean Siag, La Presse, Montréal, 4 novembre 2013, consulté le 4 novembre 2013. http://www.lapresse.ca/arts/201311/04/01-4707128-vieux-montreal-des-livres-sous-lancien-parlement.php
  17. Wyley Powell, « Petite histoire de la bibliothèque de l’Assemblée législative de l’Ontario », Documentation et bibliothèques, vol. 37, no 4, , p. 143–147 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI https://doi.org/10.7202/1028546ar, lire en ligne, consulté le )
  18. Environ 500 000 dollars US de 2011 selon ce calculateur : (en) « Computing 'Real Value' Over Time With a Conversion Between U.K. Pounds and U.S. Dollars, 1774 to Present », sur Measuring Worth (consulté le )
  19. « Fonds Georges-Barthélémi Faribault, Notice biographique/Histoire administrative », Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=20131107083411298&p_centre=03Q&p_classe=P&p_fonds=853&p_numunide=849418, consulté le 7 novembre 2013
  20. Gallichan 1996, p. 207
  21. Chronologie parlementaire (1854) http://www.assnat.qc.ca/en/patrimoine/chronologie/chrono28.html
  22. Blais et al. 2008, p. 302
  23. Chronologie parlementaire (1857) http://www.assnat.qc.ca/en/patrimoine/chronologie/chrono30.html
  24. L'historique de la Bibliothèque http://www.bibliotheque.assnat.qc.ca//fr/552-histoire
  25. Saint-Pierre 2002, p. 16
  26. Incendies et pompiers à Québec (1640-2001, Alain Grenier, Les Éditions GID inc., Lauréat du Prix de diffusion du patrimoine de la Ville de Québec 2007 – Le Parlement du Parc Montmorency –, tel que cité sur le site Web du Service de protection contre l’incendie de la Ville de Québec, consulté le 15 novembre 2013
  27. Les chroniques de la capitale. Québec 1608-2008, Jean-Marie Lebel, PUL, 2008, ouvrage cité sur http://quebecmaville.canalblog.com/archives/2012/04/19/24049327.html consulté le 15 novembre 2013
  28. Le parc Montmorency - Un rappel des origines de Québec, Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, Bulletin numéro 34, août 2012, http://www.cfqlmc.org/bulletin-memoires-vives/bulletins-anterieurs/bulletin-nd34-aout-2012/766 consulté le 15 novembre 2013
  29. Gallichan 2002, p. 8
  30. La Bibliothèque de l’Assemblée nationale, dépliant promotionnel
  31. « Bicentenaire de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec », Gaston Bernier, in Revue parlementaire canadienne, p. 29 http://www.revparl.ca/25/2/25n2_02f_Bernier.pdf
  32. Catalogue en ligne https://www.cubiq.ribg.gouv.qc.ca/
  33. « Les expositions virtuelles de l'Assemblée nationale du Québec », sur bibliotheque.assnat.qc.ca (consulté le ).
  34. « Les expositions virtuelles de l'Assemblée nationale du Québec », sur bibliotheque.assnat.qc.ca (consulté le ).
  35. Collections http://www.bibliotheque.assnat.qc.ca//fr/
  36. La Collection Pierre-Joseph-Olivier Chauveau http://www.bibliotheque.assnat.qc.ca/fr/2121-la-collection-pierre-joseph-olivier-chauveau
  37. « Collection Chauveau », par Gaston Bernier, in Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-61/Collection_Chauveau.html#.UnOvoI2rJuU
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Bibliographie

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  • Gilles Gallichan, « Georges-Barthélemi Faribault et le Catalogue d’ouvrage sur l’histoire de l’Amérique », dans Yvan Lalonde et Gilles Fallichan, L’histoire de la culture et de l’imprimé. Hommage à Claude Galarneau, Ste-Foy, PUL, (lire en ligne)
  • Christian Blais, Gilles Gallichan, Frédéric Lemieux et Jocelyn Saint-Pierre, Québec : Quatre siècles d’une capitale, Québec, Les Publications du Québec, , 692 p. (ISBN 978-2-551-19804-7)
  • Jocelyn Saint-Pierre, « La Bibliothèque de l'Assemblée nationale et la quête séculaire d'espace », Bulletin de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale, vol. 31, nos 1-2,
  • « Livre et politique au Bas-Canada 1791-1849 », Gilles Gallichan, Sillery: Septentrion, 1991.
  • Bicentenaire de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec, Gaston Bernier http://www.revparl.ca/25/2/25n2_02f_Bernier.pdf

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