Blandouet

Blandouet est une ancienne commune française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, peuplée de 195 habitants[Note 1] (les Blandouetains).

Blandouet

La mairie annexe.

Blason
Administration
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Arrondissement Mayenne
Intercommunalité Communauté de communes des Coëvrons
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Claude Derouard
2017-2020
Code postal 53270
Code commune 53032
Démographie
Gentilé Blandouetains
Population 195 hab. (2018)
Densité 17 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 03′ 04″ nord, 0° 19′ 43″ ouest
Altitude Min. 88 m
Max. 225 m
Superficie 11,33 km2
Élections
Départementales Meslay-du-Maine
Historique
Date de fusion
Commune(s) d'intégration Blandouet-Saint Jean
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Blandouet
Géolocalisation sur la carte : France
Blandouet
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
Blandouet
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Blandouet

    La commune fait partie de la province historique du Maine[1], et se situe dans le Bas-Maine.

    Géographie

    Le territoire de la commune, terminé au nord et à l'est par les sommets boisés de la Charnie (269, 288 m), entre lesquels se forme et serpente le Treulon, a pour limite au nord-est la lisière même de la forêt de la Grande Charnie, qui couvre une partie de la cornière nord et nord-ouest. Le Treulon, encore près de sa source, reçoit à Blandouet comme premiers affluents quelques petits ruisseaux dont la longueur et le parcours déterminent à peu près les dimensions et la configuration de la commune, qui est limitrophe avec le département de la Sarthe.

    Quatre étangs ont été supprimés au XIXe siècle : à la Loge - actuellement Chambord - (1830), à la Flardière (1850), à Saint-Nicolas (1853), et aux Aunais (1856).

    L'étang de Saint-Nicolas, distrait de Chemiré-en-Charnie, est annexé à Blandouet depuis 1842. À la même époque, Blandouet cédait à Saint-Jean-sur-Erve la lande de Blandouet, dite ensuite le bout de la lande.

    Hubert Jaillot indique un moulin sur le ruisseau de l'Essart ; le moulin de la Loge, près du bourg, sur le Treulon, a été supprimé avec l'étang en 1830 lors de la construction du logis de Chambord par Louis Prévost, oncle de Jacques-Ferdinand Prévost.

    Le bourg est situé tout au sud, dans la partie la plus éloignée de la forêt, la plus basse (106 m) et la plus fertile.

    Les voies anciennes reconnaissables sont celle d'Ambriers (sur Viviers) à Saulges, qui traversait le bourg, et celle qui, formant la limite sud, passe au lieu du Grand-chemin et vient aussi aborder le bourg de l'est à l'ouest. Le Chemin de Blandouet à Sablé, cité en 1493, se confond avec la première de ces voies. L'ancien chemin de Sainte-Suzanne à Saint-Denis-d'Orques (km au sud-est) traverse le nord de la commune (D156 en Mayenne, puis D49 en Sarthe), relié au bourg par la D210 ou route de Viviers (km au nord) à la D57 Laval-Le Mans. Un chemin vicinal relie Blandouet à Chammes via le carrefour avec la D7 (Sainte-Suzanne-Sablé-sur-Sarthe) et le chêne des Évêts.

    Cadastrée en 1842 par M. Douaud, la commune a une superficie de 1 132 hectares. Elle comprenait en 1696 8 métairies, 31 bordages ; 2/3 en landes, le reste produisant seigle, orge et avoine.

    Géologie

    Grès cambrien, souvent ferrugineux et en plaquettes; quelques bancs contiennent de nombreuses formes linguloïdes de petite taille[2].

    Histoire

    La dîme de Blandouet fut confirmée à l'abbaye d'Étival-en-Charnie par le pape Célestin III en 1197.

    Le duc d'Alençon, seigneur de Sainte-Suzanne, et le seigneur de la Chapelle, avaient un fief commun s'étendant dans le bourg de Blandouet en 1493.

    Tous les charrois nécessaires à la construction de ce sanctuaire furent effectués à l’aide de chiens, des animaux que les habitants attelaient et maltraitaient lorsque les pauvres bêtes, harassées de fatigue, ne pouvaient plus avancer.

    Pour l’abbé Angot[3], le surnom de « Pis-qu’Chien » remonterait au XVIIIe siècle. L’année 1769 fut, dit-on, particulièrement catastrophique pour cette région. Le 28 mai, une grêle affreuse ravagea toutes les récoltes. À Blandouet, les grêlons atteignirent la taille d’un œuf d'oie. La famine sévit sur toute la paroisse « où les habitants à la figure pâle, jaune et décharnée, transis de froid, à jeun jusqu’au soir fort tard, n’entraient dans les maisons charitables pour y donner le spectacle douloureux d’un évanouissement subit, accompagné de nausées et de maux de cœur qui leur faisaient vomir des choux ou du marc bouilli dont ils s’étaient nourris avant de laisser leurs enfants à l’abandon à la maison. Ils apportaient du pain de gland et de racine de fougères auquel ils avaient ajouté de l’avoine germée ; cela formait un pain noir et gluant comme de la suie de cheminée, du pain que même un chien affamé n’aurait daigné manger ».

    Lors de la chouannerie, le sergent Choisnet, qui publia la suspension d'armes à Blandouet, Viviers et Torcé, rencontra plusieurs fois les chouans, mais s'expliqua avec eux sans en venir à un engagement (). Plusieurs chouans sont répertoriés à Blandouet en l'an VIII (1799)[4].

    Le dimanche , la commune fut occupée par une partie des troupes allemandes (artillerie et infanterie). Sous le commandement du général Schmidt, celles-ci venaient d’essuyer un revers devant Saint-Jean-sur-Erve, mais les Allemands redevinrent maîtres du terrain le lendemain lundi 16 janvier et continuèrent leur marche sur Laval. Cependant les Allemands n’exigèrent aucune contribution en argent des Blandouetains. Ils se contentèrent de faire des réquisitions en nature[5]. Quelques jours plus tard, ces troupes furent remplacées par le 1er escadron du régiment des hussards prussiens, sous les ordres du capitaine Vogt. Pendant l’armistice, il se retira hors des limites du département, Blandouet étant compris dans la zone neutre.

    Le chemin de fer

    Blandouet était desservi par la section de Saint-Denis-d'Orques à Saint-Jean-sur-Erve, prolongement de la ligne du Mans à Saint-Denis-d'Orques des Tramways de la Sarthe. Cette section fut fermée le 31 décembre 1933.

    En 1932, la halte de Blandouet avait accueilli 106 voyageurs[6].

    Politique et administration

    Liste des maires

    La commune a été organisée dès 1790.

    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1989 décembre 2016 Claude Derouard[7] DVD Agriculteur

    Jumelages

    Le jumelage du canton de Sainte-Suzanne / communauté de communes d'Erve et Charnie, avec Sulzheim (Rhénanie-Palatinat) a été initié en 1966 par Victor Julien conseiller général, maire de Thorigné-en-Charnie, et Adam Becker, dans la famille duquel Victor Julien avait été prisonnier de guerre de 1940 à 1945. Le nom d'Adam Becker a été donné à la place centrale de Blandouet.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12],[Note 2].

    En 2018, la commune comptait 195 habitants, en augmentation de 3,72 % par rapport à 2013 (Mayenne : 0,72 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

               Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    535413524518535569585600588
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    568539526454459440431414459
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    444359369295262250259274240
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2018
    220208169159151157198188195
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Évolution :

    • Moyenne des naissances : 18 par an de 1601 à 1610 ; 23 de 1701 à 1710 ; 30 de 1785 à 1790.
    • 95 feux en 1696.
    • 1726 = 423 habitants.

    Économie

    Dans cette région, l’extraction du fer est ancienne ; sous l’Ancien Régime, on utilisait les forges à bras, et spécialement dans les environs du bourg où les scories sont abondantes, à ce point que l’humus des jardins n’est formé que d’une sorte de poussière en terre légère qui provient des détritus de ces scories. Le Fourneau, la forge la plus importante, était actionné par l’étang de Saint-Nicolas. Elle cessa de fonctionner presque en même temps que les forges de Moncor, vers 1852, lorsque l’extraction du minerai fut stoppée. Au XVIIIe siècle, de nombreux cloutiers vivaient de leur artisanat à Blandouet et cette industrie y était très renommée.

    Culture locale et patrimoine

    L'église Saint-Louis.
    Le manoir de la Vallée.

    Lieux et monuments

    L'église est placée sous le vocable de saint Louis, patron de la paroisse (fêté le 25 août, assemblée communale)[15].

    Avant le Concordat, l'église dépendait de Viviers (de la mission d'Évron en 1797), puis fut érigée en desservance par décret du 5 nivôse an XIII, de l'archiprêtré de Saint-Vénérand et du doyenné de Sainte-Suzanne.

    Elle comprenait, avant la restauration de 1896, une simple nef et un chœur un peu rétréci qu'éclairait une grande fenêtre en pénétration dans le toit, ouverte au midi pour remplacer la fenêtre du pignon oriental ; édifice presque misérable, dont l'extérieur, avec son petit campanile en bois planté sur le pignon occidental, ne rachetait en rien la pauvreté[16]. L’abbé Angot signale la boiserie de style Louis XV, peu ouvragée mais d'une bonne exécution, qui tapissait tout le fond du chœur, encadrant le Christ dans un grand panneau central, et deux petites statues remarquables en pierre, représentant sainte Barbe (XIVe siècle) et sainte Anne (dernier quart du XVIe siècle). Au-dehors, une cuve d'anciens fonts, octogone, en pierre blanche, entourée au bord supérieur d'un bourrelet saillant, sert de pierre aux annonces ; elle devait reposer sur une base de maçonnerie, car la face intérieure est brute.

    Les mentions de fontes et de bénédictions de cloches sont fréquentes : une en octobre 1553, nommée par Pierre de Fay et Nicole Bessinet ; une autre le 24 mai 1728, dont le parrain est Michel Bassouin, procureur du roi à Sainte-Suzanne, et la marraine Marie-Anne-Charlotte Le Hirbec, femme de François-Joseph Yver de Touchemoreau, bailli de Sainte-Suzanne ; les deux cloches qui servent encore ont été bénies le par Jean Cornuau, doyen d'Évron et curé de Sainte-Suzanne, et fondues par Pierre Chauchard.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

    D'azur à l'écusson d'or au lion de gueules, accompagné de trois clous d'argent deux en chef et un en pointe.


    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    « Blandouet », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2018.
    2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

    Références

    1. Claude-Marin Saugrain, Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France, vol. 1, , p. 431
    2. D.-P. Œ.
    3. cf. Abbé Angot, ibid., p. 278.
    4. Ref. : Dictionnaire des chouans de la Mayenne, de Hubert La Marle, Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 2005, p. 297-298.
    5. Cf. Notes du commandant Jacques-Ferdinand Prévost.
    6. Un demi-siècle de petits trains en Mayenne, Pierre-Alain Menant, Éditions du Petit Pavé.
    7. Réélection 2014 : « Blandouet (53270) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
    8. Louis Prévost († 1864)
    9. Louis-Étienne Prévost (° Toulon - † Bois-Colombes, inhumé à Blandouet), Chef de bataillon de l'armée territoriale, médaille de 1870, Chevalier de la Légion d'honneur.
    10. Étienne Bonneau de la Varanne (° Paris - † Rennes, inhumé à Blandouet).
    11. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
    15. Il existait une assemblée plus ancienne en l'honneur de saint Éloi, patron également d'une confrérie locale, et dont la prévôté était affermée 4 sols 6 deniers par la dame segrayère (ségrairie = bois isolé, qu'on exploite à part) de Charnie en 1444.
    16. Abbé Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, tome I, p. 277.
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