Bonnal (Doubs)

Bonnal est une commune française située dans le département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté. D'une superficie de 169 hectares dont 54 de forêts, son altitude varie entre 251 et 292 mètres.

Pour les articles homonymes, voir Bonnal.

Bonnal

L'entrée du village.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Besançon
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Villersexel
Maire
Mandat
Ghislaine Vuillier
2020-2026
Code postal 25680
Code commune 25072
Démographie
Population
municipale
21 hab. (2019 )
Densité 12 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 30′ 27″ nord, 6° 21′ 23″ est
Altitude Min. 251 m
Max. 292 m
Superficie 1,8 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Vesoul
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Baume-les-Dames
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Bonnal
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Bonnal
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Bonnal
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Bonnal

    Toponymie

    Bona aula (1336), Bonale (1394), Bonalle (1401 et 1544), Bonaule (1448), Bonnaule (1547), Bonnalle (1584), Bonnale (1629), Bonnal depuis le XVIIIe siècle[1].

    Géographie

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Bonnal est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vesoul, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (70,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (39,8 %), zones agricoles hétérogènes (30,2 %), forêts (29,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Histoire

    Sous l'Ancien Régime, Bonnal faisait partie de la subdélégation de Vesoul et dépendait de la maîtrise des Eaux et Forêts du bailliage de Baume. Sur le plan juridique Bonnal dépendait du présidial de Vesoul, de la prévôté de Montbozon et de la justice seigneuriale de Rougemont. C’est sur la rive droite de la rivière et en amont de Bonnal que s’élevèrent jadis au moins deux agglomérations. La moins éloignée dans le temps, Saint-Maurice, située au nord des forges, est encore signalée sur la carte de Cassini et dans les registres de la paroisse au début du XVIIIe siècle ; ce village a totalement disparu, y compris de la mémoire de la population, entièrement renouvelée, il est vrai[9].

    L'histoire du village et celle de la forge vont devenir intimement liées, avec des hausses et des baisses et des répercussions directes sur la démographie. Et quand la guerre s’ajoute à un fourneau éteint, ou en est la cause, il n’y a plus personne au village, 3 habitants en 1657, 10 en 1688. Le XVIIIe siècle verra une reprise en main de l’industrie locale, forges et moulins, par la famille de Moustier et la constitution d’une seigneurie autonome qu’elle va posséder jusqu’à la Révolution et au-delà.

    La Révolution française en choisissant la rivière comme limite départementale a coupé le territoire de Bonnal en deux en mettant Bonnal dans le nouveau département du Doubs et sa forge dans celui de la Haute-Saône. Tous les terrains de la rive droite relèvent depuis, de la commune de Chassey-lès-Montbozon.

    Le village de Tressandans et, en de courtes périodes, celui de Pont-sur-l'Ognon donnèrent quelque consistance à cette paroisse.

    Atelier de broderie

    • En 1834, le négociant et fabricant de tissus, officier de la garde nationale, Damas Lepelletier fonde une industrie nouvelle et un établissement considérable en mousseline brodée au crochet pour rideaux à Bonnal[10]. Ce fondateur est même candidat aux élections législatives du 13 mai 1849.
    • En 1841, par arrêt de la chambre correctionnelle de la Cour Royale de Besançon, Damas Lepelletier et son associé Théophile Papin sont convaincus et déclarés coupables d'avoir participé à des actes de contrebande ayant pour l'objet l'introduction de Suisse en France de mousselines brodées, lesquels actes, consommés dans la période du 26 mai 1836 au 26 mars 1838, l'ont été par Pierre-Joseph Pichon, propriétaire à Saulnot, à l'aide d'individus réunis en nombre supérieurs à 6 hommes de pied. Ont été condamnés chacun en 6 mois d'emprisonnement et solidairement avec Pichon, aux frais et à 12 892 francs d'amende envers l'administration des douanes, la durée à la contrainte par corps fixée à 3 ans[11].
    • En 1860, Damas Lepelletier père et Charles-Aimé Lepelletier fils, tous deux négociants forment et constituent entre eux une société de commerce en nom collectif jusqu'au 31 décembre 1860 et qui sera à partir du 1er janvier 1861 en nom collectif à l'égard de Lepelletier fils, seuls associé responsable, et en commandite seulement à l'égard de M. Lepelletier père.[12] Cette société a pour but 1° de faire commerce des broderies pour ameublements, rideaux et autres, en exploitant plus particulièrement le fonds de commerce que M. Lepelletier père possède à Paris, Rue Saint-Fiacre (Paris), n°5, et la fabrique qu'il a établie aux forges de Bonnal, commune de Chassey-lès-Montbozon, ainsi que divers dépôts ; 2° de faire la fabrication, l'achat et la vente de les toutes matières et produits relatifs au commerce dont il s'agit, et ce tant en France qu'à l'étranger ; 3° de faire enfin toutes les opérations accessoires de celles principales ci-dessus énoncées. La société expirera le 31 décembre 1867. M. Lepelletier père apportait à la société une somme de 84 000 francs, représentée par le fonds de commerce de fabrication et de vente de broderies exploité tant à Paris qu'à Bonnal et dans divers dépôts, par les marchandises garnissant ledit fonds, le matériel, chevaux, voitures, garnissant les maisons de fabrique et le fonds de Paris.

    Politique et administration

    Rattachements administratifs et électoraux

    La commune fait partie de l'arrondissement de Besançon du département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté. Pour l'élection des députés, elle dépend de la troisième circonscription du Doubs.

    Elle faisait partie depuis 1793 du canton de Rougemont[13]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais membre du canton de Baume-les-Dames.

    Intercommunalité

    La commune a adhéré en 2001 à la communauté de communes du Pays de Villersexel, principalement située en Haute-Saône.

    Liste des maires

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    an IX an XI Jean Baptiste Duchon    
    an XII 1807 George Braillard   Mort en fonction
    1807 1808 Jean Baptiste Duchon   Mort en fonction
    1809 1813 Claude François Buffet    
    1813 1817 Jean Claude Hanriot    
    1817 1828 Claude Nicolas Guilloz    
    1829 1833 Jérémie Braillard    
    1834 1846 Joseph Victor Belin    
    1846 1848 Jérémie Braillard    
    1849 1852 Joseph Victor Belin    
    1852 1855 Jérémie Braillard    
    1855 1857 Désiré Duchon   Mort en fonction
    1857 1860     Constant Gehin adjoint
    1860 1871 Pierre Pouvret    
    1871 1902 Jules Ernest Turchot   Mort en fonction
    1902 1929 Eugène Coilley    
    1927   Paul Levain    
    1935   Maurice Bornet    
    1939   Jean François de Vomécourt    
        Louis Gamet    
    1959 1971 Marie Stouck    
    1971 1989 Jean Vuillier    
    1989 2001 Patricia Grenier    
    2001 En cours
    (au 1er juin 2020)
    Ghislaine Vuillier [14]
    Réélue pour le mandat 2020-2026
    UMP-LR Employée
    Réélue pour le mandat 2014-2020[15]

    Démographie

    Au recensement de 1654, Bonnales est inhabité. En 1657, un seul ménage composé de 3 personnes repeuple les lieux, il s'agit de François Jeannenot.

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17].

    En 2019, la commune comptait 21 habitants[Note 3], en diminution de 19,23 % par rapport à 2013 (Doubs : +2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    144151155142128194180132125
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    12211412210710295918165
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    626372707048334243
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
    202720252524272721
    2014 2019 - - - - - - -
    3021-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Le Lac

    Le lac de Bonnal est principalement sur la commune et pour une petite partie sur la commune d'Esprels en Haute-Saône.

    La forge

    Les forges sont citées plusieurs fois au cours du XVIe siècle. En 1545[19], François de Gevigney vend à Jean de Civria ses possessions de Rougemont et ses droits sur les moulins et forges de Bonnal. En 1564, le maître de forges Nicolas Vatelet est condamné à des amendes pour des infractions aux édits sur le fer. Ces usines comprenaient alors un fourneau à fondre le minerai et plusieurs feux de forges. Après un long silence au XVIIe siècle, c’est la reprise peu avant 1700.

    Un gros hameau se crée rapidement autour des forges. Un haut-fourneau, cinq feux de forges, une machine à cylindre, une tirerie de fil de fer à quatorze bobines. Le minerai de fer provenait de diverses mines à ciel ouvert prospectées dans les villages environnants. Le moulin, antérieur lui aussi à 1545, était installé sur la rive gauche de l’Ognon et ne connaissait jamais de chômage. Il comportait deux roues et une ribe pour le chanvre.

    • En 1842, le 26 juin, par acte sous seing privé est constitué une société en nom collectif sous la raison DUCHON et Cie entre les sieurs Jean Baptiste Duchon, Nicolas Truchot, Félix Auguste Tanchard et MM. Jacquard et Cie, dont l'objet est l'exploitation des usines de Montagney et Bonnal. On notera que Jacquard est le beau-frère de Duchon, tandis que les deux autres associés sont les époux des cousines dudit Duchon. La durée de la société était fixée à 7 ans, le sieur Duchon étant le gérant, avec un capital de 300 000 francs.
    • En 1846, l'usine amodiée est décrite comme ayant un haut fourneau, deux feux de forges, deux trains de cylindres et accessoires, un moulin en-dessous du déversoir ; un affouage annuel de 20 hectares ; environ 75 hectares de prés et 20 hectares de champs[20].


    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Dictionnaire des Communes du Doubs.
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Dictionnaire des Communes de la Haute-Saône.
    10. Archives Départementales de la Haute-Saône - Journal_Haute-Saone 1849 trimestre 2 - https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vtade0a658720b1a910/daogrp/0/idsearch:RECH_bb182662427eedaf734c54c51f0fa103/ctx:1?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=1753.000,-2502.000&zoom=5&rotation=0.000&lock=true#id:788481416?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=927.579,-3147.978&zoom=11&rotation=0.000&lock=true
    11. Mémorial des Pyrénées du 19 avril 1842 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5232283w
    12. Archives Départementales de la Haute-Saône - Journal_Haute-Saone 1860 trimestre 3 - https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vtafcec3076bdc9d938/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_bb182662427eedaf734c54c51f0fa103#id:1096751007?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=2997.379,-1639.539&zoom=11&rotation=0.000&lock=true
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    15. « Ghislaine Vuillier réélue », L'Est républicain, édition du Doubs, (lire en ligne).
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    19. Dictionnaire des communes du Doubs
    20. Archives Départementales de la Haute-Saône - Journal_Haute-Saone 1846 trimestre 1 - https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vta2f6f3845d288a590/daogrp/0/idsearch:RECH_bb182662427eedaf734c54c51f0fa103/ctx:1?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=1725.000,-2454.000&zoom=5&rotation=0.000&lock=true#id:22187102?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=1938.952,-3431.734&zoom=12&rotation=0.000&lock=true

    Liens externes

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