Bouillon Chartier

Le Bouillon Chartier est un restaurant de Paris, fondé en 1896, situé 7, rue du Faubourg-Montmartre, dans le 9e arrondissement et classé monument historique en 1989[1],[2].

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Bouillon Chartier

Vue de l'intérieur du Bouillon Chartier, en 2009.
Présentation
Coordonnées 48° 52′ 19″ nord, 2° 20′ 33″ est
Pays France
Ville Paris
Adresse 7, rue du Faubourg-Montmartre,
75009 Paris
Fondation 1896
Site web www.bouillon-chartier.com/grands-boulevards
Bouillon Chartier
Géolocalisation sur la carte : Paris
Bouillon Chartier

Histoire

Publicité pour Cartouches-Chaudun (1865).

Le restaurant est créé en 1896 par deux frères, Frédéric et Camille Chartier, dans une salle aux allures de hall de gare, sous l'enseigne Le Bouillon, à proximité des Grands Boulevards, de l'Hôtel Drouot, du musée Grévin et du Palais de la Bourse[3]. En plus de cent ans d'existence, seuls quatre propriétaires se sont succédé à la tête du restaurant[4],[5].

La salle sur deux étages était auparavant l'atelier de fabrication de cartouches et de douilles des établissements Chaudun-Derivière, en activité de 1845 aux années 1880.

La conservation de l'architecture du bâtiment et de la décoration Belle Époque de la salle a permis son classement aux monuments historiques en 1989.

Il faut aussi mentionner que, dans la cour du restaurant, jusqu'en 2013, date de sa disparition, une plaque signalait la présence de Lautréamont, qui est mort dans cet immeuble, le 24 novembre 1870 : « Qui ouvre la porte de ma chambre funéraire ? J'avais dit que personne n'entrât. Qui que vous soyez, éloignez-vous » (extrait des Chants de Maldoror)[6].

Caractéristiques

Architecture

Vue de l'entrée du Bouillon Chartier, en 2010.

La salle de restauration, tout en longueur, bénéficie d'une grande hauteur sous plafond, qui permet la présence d'une mezzanine, où est également assuré le service. De grandes colonnes supportent le plafond.

Service

Le restaurant est ouvert 365 jours par an, avec une carte proposant de la cuisine française traditionnelle et à prix bon marché. Le service est assuré par des garçons de salle habillés en rondin (un gilet noir près du corps à poches nombreuses), et long tablier blanc[7].

L'affluence généralement rencontrée contraint le client à patienter dans la cour intérieure, et sous le porche, à l'entrée du restaurant et parfois sur le trottoir, dans la rue du Faubourg-Montmartre. Le placement en salle se fait sous la contrainte du nombre restreint de places, si bien que les tables sont partagées entre clients. La note est rédigée directement sur la nappe en papier. Le service peut être jugé rapide en fonction de l'affluence car il s'interrompt à 22 heures. Le restaurant est désormais ouvert jusqu'à minuit.

Représentation dans la culture

« Afin d'séduire la petite chatte. Je l'emmenai dîner chez Chartier
Comme elle est fine et délicate. Elle prit un pied d'cochon grillé. »

Accès

Ce site est desservi par la station de métro Grands Boulevards.

Autres Bouillons Chartier

Outre l'établissement de la rue du Faubourg-Montmartre ont existé ou existent encore les bouillons Chartier suivant (liste non exhaustive) :

  • un Bouillon Chartier (1902) au 142, boulevard Saint-Germain, aujourd'hui le restaurant Vagenende, dont le décor d'origine de style Art nouveau est inscrit aux monuments historiques depuis 1975. Le restaurateur Rougeot rachète l'établissement à Chartier puis le revend à Vagenaende en 1920[9].
  • le Bouillon Chartier (1903) au 59, boulevard du Montparnasse, fondé par Édouard Chartier, qui conserve ses revêtements en céramique de Louis Trézel. La salle et le décor sont inscrits aux monuments historiques depuis 1984. Avant 1903, le local était occupé par un marchand d'huile. Après 1923, l'établissement est repris par le restaurateur Rougeot (source Monumentum) jusqu'à l'administration suivante, qui nomme le lieu « Bistro de la Gare »[10], puis encore une autre qui lui donne le nom « Montparnasse 1900 ». Le lieu redevient Bouillon Chartier en 2019.
  • le Restaurant Julien, situé 16, rue du Faubourg-Saint-Denis, anciennement Gandon-Fournier, en 1905, fut un Bouillon Chartier jusqu'en 1938. Son décor Art nouveau est également inscrit aux monuments historiques depuis 1997[11].
  • le Bouillon Racine (1906), crée au 3, rue Racine, dans le 6e arrondissement de Paris par Camille Chartier existe toujours. Il a également conservé son décor Belle Époque.
  • un Bouillon Racine situé rue de la Fidélité, dans le 10e arrondissement, côté pair, est visible sur une ancienne carte postale, prise probablement avant la Première Guerre mondiale, à voir la tenue des promeneurs et l'absence de voiture automobile. Il pourrait être un autre établissement créé par les deux frères.
  • Un Bouillon Chartier existait dans les années 1990, rue de Richelieu (à l'étage seulement), au sud des Grands Boulevards. Il servait d'annexe au Bouillon Chartier de la rue du Faubourg Montmartre.
  • Un Bouillon Chartier Gare de L'Est ouvre au 5 rue du 8-Mai-1945 (10e arrondissement de Paris) en 2022.
  • une « Salle Chartier », signalée par la presse en 1912, se trouvait au 37, rue de Rochechouart (immeuble détruit)[12].

Notes et références

  1. Notice no PA00088899, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Monument Historique 9ème arrondissement de Paris - Mairie du 9ème arrondissement de Paris et sa ville », sur annuaire-mairie.fr (consulté le ).
  3. « Saga de Paris - Le Bouillon Chartier », sur France Bleu (consulté le ).
  4. « Restaurants à Paris : de Chartier à Pigalle... le bouillon, une affaire qui marche ! », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  5. (en-US) « The Hit List: Penelope Luk, Creative Director of Crafts on Peel », sur Lifestyle Asia Hong Kong, (consulté le ).
  6. Extrait de la strophe 10 du Chant premier, qui débute ainsi : « On ne me verra pas, à mon heure dernière (j'écris ceci sur mon lit de mort), entouré de prêtres », Lautréamont, Chants de Maldoror, Gallimard, coll. « Poésie », 1973, p. 38.
  7. « La Coupole, le Dôme, Bouillon Chartier... Paris sera toujours brasseries ! », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Bouillon Chartier – Un long dimanche de fiançailles », sur www.parisfaitsoncinema.com (consulté le ).
  9. « Ancien bouillon Chartier, actuellement restaurant Le Vagenende », notice no PA00088661, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. « Ancien restaurant Rougeot, actuellement Bistrot de la Gare », notice no PA00088659, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  11. « Immeuble abritant le restaurant Julien », notice no PA00086515, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. « Il y a cent ans : Les Loups, no 26, janvier 1912 », sur petitesrevues.blogspot.com (consulté le ).

Annexes

Liens externes

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