Boulevard Matabiau
Le boulevard Matabiau (en occitan : baloard Matabiau) est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Il borde au nord les quartiers Matabiau et Chalets, tous les deux dans le secteur 1 - Centre.
Boulevard Matabiau
(oc) Baloard Matabiau | |
Situation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 36′ 54″ nord, 1° 26′ 40″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Haute-Garonne |
Métropole | Toulouse Métropole |
Ville | Toulouse |
Quartier(s) | Matabiau et Chalets (secteur 1) |
Début | no 1 rue Matabiau et pont Matabiau |
Fin | no 64 avenue Honoré-Serres et pont des Minimes |
Morphologie | |
Type | Boulevard |
Longueur | 1 144 m |
Largeur | 20 m |
Histoire | |
Création | 1865 |
Anciens noms | Boulevard Matabiau (1865) |
Situation et accès
Voies rencontrées
Le boulevard Matabiau rencontre les voies suivantes, d'ouest en est (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
- Rue Matabiau (g)
- Pont Matabiau (d)
- Rue Christophe-Colomb (g)
- Rue de la Concorde (g)
- Rue d'Orléans (g)
- Rue Jany (g)
- Rue de Châteaudun (g)
- Rue du Printemps (g)
- Passerelle du Raisin (d)
- Passerelle de Négreneys (d)
- Rue Saint-Honest (g)
- Rue des Chalets (g)
- Rue Vauban (g)
- Avenue Honoré-Serres (g)
- Pont des Minimes (d)
Transports
Le boulevard Matabiau est parcouru et desservi sur toute sa longueur par les lignes de bus 1527. De plus, au carrefour de la rue et du pont Matabiau se trouvent les arrêts desservis par le Linéo L9, ainsi que le bus 39. La station de métro la plus proche est la station Marengo – SNCF, sur la ligne . Au carrefour de l'avenue Honoré-Serres et du pont des Minimes se trouvent également les arrêts des bus 2970, à proximité immédiate de la station de métro Canal-du-Midi de la ligne .
Plusieurs stations de vélo en libre service VélôToulouse se trouvent à proximité du boulevard Matabiau : les stations no 93 (57 rue du Printemps), no 94 (73 boulevard Pierre-Sémard) et no 111 (38 bis boulevard des Minimes).
Odonymie
Le boulevard a reçu, depuis son percement en 1865, le nom de Matabiau, du nom du faubourg qu'il longe au nord[1]. Le nom en avait déjà été attribué en 1825 à un autre boulevard, renommé en 1852 boulevard Napoléon, avant de devenir en 1873 le boulevard de Strasbourg[2]. Au Moyen Âge, le nom de Matabiau s'appliquait à une porte du rempart du bourg Saint-Sernin et aux terrains qui s'étendaient à proximité (emplacement de l'actuelle place Jeanne-d'Arc), ainsi qu'à la rue qui y menait (actuelle rue Charles-de-Rémusat)[3]. La tradition populaire a rapproché ce nom de mata-biau (mata buòu, « [le lieu où l'on] assomme le bœuf » en occitan) du bœuf qui avait traîné l'évêque Saturnin lors des persécutions religieuses de Dèce en 250. Pierre Salies, s'il ne rejette pas cette hypothèse, rapproche ce nom des grands bovaria qu'on trouvait au nord de la ville au XIe siècle[4]. Au cours du XIXe siècle, le développement du faubourg Matabiau explique que le nom en soit donné aux nouvelles voies qu'on y trace, tels les actuels rue et boulevard Matabiau[5].
Patrimoine et lieux d'intérêt
Canal du Midi
Le boulevard Matabiau longe le canal du Midi. La première partie du canal, entre la Garonne, à Toulouse, et le seuil de Naurouze, est creusée entre 1667 et 1671.
Le canal est franchi par plusieurs ponts et passerelles :
- pont Matabiau.
Le pont Matabiau est construit, en 1683, lors du creusement du canal du Midi. Il est reconstruit, en brique, vers 1830. Il compte une travée et présente un arc segmentaire, dont le bandeau est en pierre de taille. Du côté est du pont, le trottoir en encorbellement repose sur des corbeaux de pierre. En 1963, le pont est élargi par de nouveaux travaux du côté ouest, où des tréteaux en béton supportent une dalle en béton précontraint[6],[7].
- passerelle du Raisin.
La passerelle est construite en 1979, afin de relier le centre-ville à la résidence des Raisins (actuel no 23 boulevard des Minimes), achevée quelques années plus tard, en 1983. Elle est réalisée en béton et possède un garde-corps en métal. Les culées de la passerelle sont couvertes d'un plaquis de brique claire[8],[9].
- passerelle de Négreneys.
Une première passerelle avait été construite en 1892, afin de relier le centre-ville au quartier de Croix-Daurade, en passant par l'ancien chemin de Croix-Daurade (actuelle rue Pierre-Cazeneuve). Elle est démolie en 1958 et remplacée par une nouvelle passerelle en béton[10],[9].
- pont des Minimes.
Le premier pont des Minimes est construit en 1683, lors du creusement du canal du Midi. Il est reconstruit entre 1761 et 1762 par l'ingénieur Joseph-Marie de Saget, à la demande des États de Languedoc. Il est embelli en 1838 par l'érection de deux colonnes, hautes de 18 mètres, au-dessus des guérites de l'octroi. Mais l'augmentation de la circulation entre l'avenue Honoré-Serres et l'avenue des Minimes amène le conseil municipal à décider l'élargissement du pont : en 1940, les colonnes sont abattues et des trottoirs en béton sont aménagés en encorbellement, puis, en 1966, la démolition complète est décidée. Il est effectivement détruit en 1968.
Le nouveau pont est construit entre 1968 et 1969. Il se compose d'une seule travée de 41 mètres de long, qui enjambe le canal et une voie de circulation sur chaque berge du canal. Le tablier, en béton précontraint, est supporté par six poutres. Les garde-corps sont métalliques[11],[12].
Immeubles et maisons
- no 17 : immeuble.
L'immeuble, construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle est d'une architecture néo-classique, caractéristique des constructions toulousaines de cette période. Il bénéficie d'un emplacement privilégié, à l'angle de la rue de la Concorde (actuel no 97), où se trouve l'entrée principale. L'angle est mis en valeur par une tourelle qui prend la forme d'une cheminée d'usine. Le bâtiment s'élève sur deux étages et présente sur le boulevard une façade à pignon, large de quatre travées. La façade est rythmée par les bossages de brique continus. Les fenêtres ont des encadrements de faux pilastres cannelés, des lambrequins de fonte et des balconnets dotés de garde-corps à balustres. On ne retrouve pas ces balconnets au 2e étage, où le balcon continu qui relie les trois travées centrales est orné d'un garde-corps en fonte[13].
- no 25 : maison[14].
- no 36 : Écoles Billières.
Une maison bourgeoise est construite par l'architecte Jacques Lacassin, entre la rue Dominique-Ingres, où se trouve l'entrée principale (actuel no 27), et le boulevard Matabiau[15]. Elle est occupée depuis 2013 par les écoles Billières, qui regroupent trois écoles privées de l'enseignement supérieur. L'école Billières, avait été fondée comme École technique de secrétariat et de langues vivantes en 1907, au no 38 rue des Marchands, par Louise Billières (1882-1963), épouse d'Étienne Billières[16].
- no 70 : immeuble Vauban.
L'immeuble Vauban est construit en 1972, dans le style moderne, par l'entreprise Guiraudie et Auffève[17]. Il a bénéficié d'une rénovation en 2018. Des pare-soleil horizontaux animent la façade[18].
Notes et références
- Salies 1989, vol. 2, p. 151.
- Salies 1989, vol. 2, p. 489.
- Salies 1989, vol. 2, p. 360.
- Salies 1989, vol. 2, p. 150.
- Salies 1989, vol. 2, p. 150-152.
- Notice no IA31133235, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Salies 1989, vol. 2, p. 152.
- Notice no IA31133236, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Salies 1989, vol. 2, p. 339.
- Notice no IA31133237, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31133238, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Salies 1989, vol. 2, p. 173.
- Notice no IA31111991, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31112782, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31120854, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Salies 1989, vol. 1, p. 152-153.
- Salies 1989, vol. 2, p. 554.
- Notice no IA31112749, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
Articles connexes
Liens externes
- Inventaire préliminaire de la ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
- Inventaire général du patrimoine culturel d'Occitanie, sur le site Ressources patrimoines - La médiathèque culturelle de la Région Occitanie (consulté le ).
- Portail de Toulouse
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme