Byrrh
Le Byrrh est une marque de quinquina français créé à Thuir, Pyrénées-Orientales, en 1866, la marque Byrrh ayant été déposée en 1873. C'est un vin additionné de mistelle et aromatisé essentiellement à la quinine.
Type | Marque d'apéritif |
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Pays d'origine | France |
Date d'introduction | 1866 |
Propriétaire(s) actuel(s) | Pernod Ricard |
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Ancien(s) propriétaire(s) | Cusenier |
Site officiel | https://www.caves-byrrh.fr |
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La marque appartient à la société Pernod Ricard pour l'avoir achetée avec les autres actifs de Cusenier[1].
Histoire
Les frères Pallade et Simon Violet, drapiers ambulants, décident de profiter de la fièvre vinicole que connaît la région pour élaborer un médicament à base de vins, de quinquina et composé de différentes épices telles que le café, le cacao, la fleur de sureau, la camomille, etc. L'ordre des pharmaciens de Montpellier ne voit pas du tout l'arrivée d'alcool sur leurs étals d'un bon œil et intente un procès aux deux frères, qui ne disposent pas de nom pour leur produit. Celui-ci doit donc être retiré de la vente, car il fait de l'ombre aux autres élixirs à base de quinquina. Ils modifient alors leur recette, réduisant la dose de quinquina, et le vendent comme apéritif[2].
Le nom de ce produit prend sa source dans l'anecdote suivante : les frères Pallade et Simon Violet étaient spécialisés dans la vente de tissus. En cherchant comment baptiser ce nouveau breuvage, ils auraient été attirés par l'un de leurs coupons d'étoffes, présentés sous la forme d'un nuancier ; chaque étoffe était traditionnellement référencée par une lettre. La suite « B.Y.R.R.H. » sauta aux yeux des marchands et fut immédiatement adoptée pour donner un nom à leur apéritif[2].
En 1891, Lambert Violet, le fils de Simon, continue l'exploitation de la marque. Ensuite la marque devient Maison J. & S. Violet frères, successeurs.
Bénéficiant de cette réputation de « boisson hygiénique », le Byrrh connaît un vif succès commercial au début du XXe siècle et atteint dans les années 1930 une notoriété mondiale en dépit de son nom qui, au début, complique les exportations vers les pays anglo-saxons et germanophones : « Byrrh » y évoque inévitablement la bière ! Exporté sur tous les continents, il devient la marque d'apéritif la plus consommée au monde.
Dès 1903, la marque organise une série de campagnes publicitaires très dynamiques, tant dans les villes que dans les campagnes. Affiches, cartes postales, murs peints, bus, métro, objets publicitaires, favorisent la reconnaissance de la marque. Certains de ces outils promotionnels, réalisés avec des artistes renommés, sont aujourd'hui très recherchés.
En 1914, après le déclenchement des hostilités de la Première Guerre mondiale, le bruit court et enfle que les plaques publicitaires de Byrrh comportent des signes donnant à l'envahisseur allemand des informations secrètes sur les villes et les routes[3].
La société fait construire de 1916 à 1919 un immeuble et des entrepôts rue Necker et rue de l'Arcade à Charenton utilisés par les services de l'Assistance publique de Paris après leur abandon par l'entreprise dans les années 1970.
Avec la Seconde Guerre mondiale s'amorce un sensible déclin de la marque. Les vins doux naturels (Banyuls, muscats de Frontignan ou de Rivesaltes, etc.), dopés par les avantages fiscaux, supplantent le Byrrh, qui passe de mode.
En 1977, l'entreprise familiale, divisée par les dissensions, est rachetée par la société Cusenier, elle appartient depuis lors au groupe Pernod-Ricard.
Depuis 1950, les caves de Byrrh possèdent le plus grand foudre de chêne du monde, d'une capacité réelle de 10 002 hectolitres. Cette cuve pèse 110 tonnes à vide, pour une hauteur de 10 mètres et un diamètre de 12,46 mètres.
La marque « Byrrh » est indissociable de la ville de Thuir.
Autres marques des caves Violet
La plupart de ces labels ont aujourd'hui disparu :
- Byrel, vin doux naturel
- Jacsi, rhum blond
- Cognac Violet
- Muscat
- Porto Mogoa
- Chantegorge, vin de table
Byrrh dans la culture populaire
Affiche, imagerie
La marque, depuis la Belle Époque et jusque dans les années 1960, a employé des centaines d'illustrateurs pour ses publicités ; elle organisait des concours d'affiches et éditait de nombreux catalogues et cartes postales. Parmi les artistes, citons :
- Raphael Kirchner ;
- Georges Léonnec (qui signait « LG ») [4];
- Juan Cardona ;
- Eugène Trutat (reportage) ;
- Leonetto Cappiello (1926) ;
- Maurice Toussaint
- François Kollar (reportage, 1943) ;
- Raoul Auger (carte postale, années 1950).
D'autres formats furent déclinés :
- Brosse à épousseter ;
- Calendrier-dépliant de matchs de football (à partir des années 1920) ;
- Papeterie comptable ;
- Marqueur de bridge avec le slogan « Rien que lui ».
Des milliers de cartes postales anciennes, entre autres de France et Belgique, montrent le logo sur des enseignes de bar et autres magasins se trouvant dans les rues photographiées.
Cinéma
Des caméos de la bouteille ou du logo de la marque apparaissent fréquemment au cinéma :
- Trilogie marseillaise (1931-1936).
- À l'est de Shanghaï (1931).
- Hôtel du Nord (1938).
- Un Américain à Paris (1951).
- Tirez sur le pianiste (1960).
- Les Grandes Gueules (1965) : le bar du village est sponsorisé par Byrrh et les hommes commandent des Byrrh[réf. nécessaire].
- La Bataille des Ardennes (1965) : Dans l'attaque de la ville d'Ambleve en Belgique par les nazis on peut voir sur un mur le nom de Byrrh
- La Femme infidèle (1968) de Claude Chabrol : le détective engagé par Michel Bouquet pour surveiller son épouse Stéphane Audran commande un Byrrh cassis lors de leur rendez-vous dans un bistrot.
- Les Galettes de Pont-Aven (1975) : dans la scène où Jean-Pierre Marielle commande un Byhhr (30').
- L'Aile ou la Cuisse (1976) : dans la scène où Louis de Funès teste un restaurant, l'Auberge de la truite[réf. nécessaire].
- Il faut sauver le soldat Ryan (1998) : dans la scène à Ramelle où Tom Hanks cherche à faire du café en attendant l'arrivée des allemands et de la bataille finale.
- Inglourious Basterds (2009) : dans la scène où Mélanie Laurent change le lettrage de la devanture du cinéma.
Littérature
- La Nausée (1938) de Jean-Paul Sartre.
Série télévisée
Timbre
- À partir des années 1930, les timbres postaux d'usage courant, tel le type Semeuse, Paix et Marianne, distribués dans des machines sous la forme de roulette, comportaient sur la bande blanche, entre autres, une publicité pour Byrrh avec un slogan (« tonifiant », « réconforte », etc.).
Notes et références
- Consultation du registre des marques INPI le 14 mai 2019.
- André Bainville, Byrrh : petite histoire d'une grande marque, Barbentane, Équinoxe, coll. « L'imagier », , 199 p. (ISBN 2-84135-217-X, BNF 37654428).
- Site des Archives Départementales d'Indre-et-Loire : livret pédagogique.
- « 1992.69.1. Byrrh Musée départemental breton », sur musee-breton.finistere.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- André Bainville, Byrrh : petite histoire d'une grande marque, Barbentane, Équinoxe, coll. « L'imagier », , 199 p. (ISBN 2-84135-217-X, BNF 37654428).
- Sambucus de Patrick Fornos aux éditions Balzac (ISBN 9782913907713) : cet ouvrage raconte de façon à peine romancée, la saga de la famille Violet et son empreinte sur le village de Thuir.
- Exposition Les concours d'affiches vers 1900 : Byrrh l'affiche imaginaire, Paris, Musée de la publicité, février-mai 1992.