Célestin Hennion
Célestin Hennion, né le à Gommegnies (Nord) et mort le à Sainte-Adresse, est un préfet de police français.
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Préfet de police de Paris | |
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(à 52 ans) Sainte-Adresse |
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Archives conservées par |
Archives nationales (F/1bI/633, F/1bI/908,F/4/3291)[1] |
Il est célèbre pour avoir modernisé la police française au début du XXe siècle avec le soutien de Georges Clemenceau dit « le Tigre ». En tant que directeur de la Sûreté générale, il est le créateur des fameuses « Brigades du Tigre », ancêtres de la police judiciaire. Pour ces actions, il est connu comme le « père de la police moderne »[2].
Biographie
Juste après avoir obtenu son certificat de grammaire, il s’engage dans l’armée et il est envoyé en Tunisie de 1880 à 1885, époque qui voit l’établissement du protectorat français. De cet engagement militaire, il obtient la médaille coloniale et est fait chevalier de l’ordre de Nicham Iftikar et commandeur de la Légion d’honneur[3].
Il commence sa carrière dans la police comme inspecteur de deuxième classe le 15 novembre 1886 au sein de la brigade des chemins de fer[2] et grimpe rapidement les échelons pour devenir commissaire de police. Il enquête alors sur divers mouvements visant à renverser la Troisième République tels que les anarchistes et les boulangistes.
Les enquêtes et missions qu’il réalise sont très politiques : l'affaire Dreyfus où il étudie les preuves de l’innocence révélées par le commandant Picquart, ou la protection du tsar de Russie Nicolas II en voyage en France en 1896. Il déjoue plusieurs tentatives d’attentats (contre la tsarine en 1901, contre Alphonse XIII d'Espagne en 1905) et de coups d'État, comme celui de Paul Déroulède en 1899[3]. Il est également responsable, à partir d’avril 1899, de la protection du président de la République[2].
Il est nommé directeur de la Sûreté générale le 30 janvier 1907 par le ministre de l'Intérieur Georges Clemenceau[2]. La même année, il suggère à Clemenceau de créer des brigades mobiles, lesquelles seront connues sous le nom de « Brigades du Tigre ». Il modernise également l'équipement et les méthodes d’investigation de la police. Il est le promoteur de l'étatisation des polices municipales.
Le 31 mars 1913, il est nommé préfet de police, succédant à Louis Lépine. À ce poste, il définit les fonctions de la police et crée à ce titre le 3 août 1913 trois ordres : la police judiciaire, la police de renseignement (il crée à ce titre la première brigade des renseignements généraux) et la police d’ordre[4]. Des ennuis de santé le contraignent à la démission le 2 septembre 1914 et il est remplacé par son secrétaire général, Émile Laurent[3]. Il meurt l'année d'après des suites d'un cancer[5].
En 1919, son corps est transféré dans sa ville natale, Gommegnies[3], où une rue porte aujourd'hui son nom. L’allée Célestin-Hennion, qui parcourt le marché aux fleurs situé place Louis-Lépine, à côté de la préfecture de police à Paris, a été également baptisée en son honneur.
La 15e promotion de commissaires de police issus de l’École nationale supérieure de la police, entrés en fonction en 1964, porte son nom.
Décorations
- Commandeur de la Légion d'honneur (mars 1913)
- Commandeur de l'ordre royal de Victoria en 1908[6]
- Grand Croix blanche de l'ordre du mérite militaire d'Espagne[7]
- Grand officier de l'ordre de Léopold[7]
- Ordre du Nichan Iftikhar[3]
- Officier de l'ordre des Palmes académiques[7]
- Médaille coloniale avec agrafe Tunisie[7]
- Médaille d'honneur des Secours Mutuels, échelon Or[7]
Famille
Il est l’arrière-grand-père de Davina McCall, la présentatrice de l’émission de télé réalité Big Brother[8].
Références
- « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_962 »
- (fr) « Célestin Hennion, Préfet de Police : créateur des Brigades du Tigre - La naissance de la police moderne », Préfecture de police de Paris, (consulté le )
- (fr) Vincent Boez, « Célestin Hennion - Préfet de Police - Créateur des "Brigades du Tigre" » (consulté le )
- (fr) « Bicentenaire - Le Quai des Orfèvres de 1913 à 2000 : la lutte contre la grande délinquance et le crime organisé », Préfecture de police de Paris, (consulté le )
- (fr) « Le préfet Hennion, inventeur de la police judiciaire moderne », Préfecture de police de Paris, (consulté le )
- London Gazette : n° 28131, p. 3077, 24-04-1908
- « Tunique du Préfet de Police de la Seine : Célestin Hennion, créateur des Brigades du Tigre », 20février 2017 (consulté le )
- (fr) Mark Jefferies, « Davina McCall: My alcoholic mum should not have had any children », Daily Mirror, (consulté le )
Bibliographie
- Jean-Marc Berlière, L'institution policière en France sous la Troisième République (1875-1914), thèse de doctorat, Histoire, université de Bourgogne, Dijon, 1991, dact., 3 vol., LIV-1304 f°.
- Jean-Marc Berlière, « La carrière exceptionnelle d'un commissaire spécial sous la Troisième République : Célestin Hennion », dans Dominique Kalifa et Pierre Karila-Cohen (dir.), Le commissaire de police au XIXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 67), , 284 p. (ISBN 978-2-85944-595-9), p. 173-191.
- Jean-Marc Berlière et René Lévy, Histoire des polices en France : de l'Ancien régime à nos jours, Paris, Éditions Nouveau Monde, , 767 p. (ISBN 978-2-84736-573-3, présentation en ligne). Édition revue et mise à jour : Jean-Marc Berlière et René Lévy, Histoire des polices en France : de l'Ancien régime à nos jours, Paris, Éditions Nouveau Monde, coll. « Poche : histoire », , 863 p. (ISBN 978-2-36583-379-0).
Liens externes
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