Cachemiris
Les Cachemiris (en cachemiri : کٲشِرؠ [kəːʃirʲ]) sont un groupe ethnolinguistique originaire de la région de la vallée du Cachemire, dans l'État indien du Jammu-et-Cachemire. La langue des Cachemiris est le cachemiri, une langue indo-aryenne issu des langues dardes[4]. La majorité des Cachemiris vivent dans la vallée du Cachemire — considéré comme le Cachemire stricto sensu n'incluant pas la région de l'ancien État princier du Jammu-et-Cachemire (i. e. Jammu, Gilgit-Baltistan, Azad Cachemire et Ladakh).[N 1]
(ks) کٲشِرؠ
Inde | 6 797 587 (2011)[1] |
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Pakistan | 353 064 (2017)[2] |
Langues | Cachemiri et Hindoustani dans une proportion assez large comme une seconde langue[3] |
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Religions | Islam, Hindouisme, Sikhisme |
Originaire de la vallée du Cachemire, de petits groupes de population de Cachemiris vivent dans les autres district du Jammu-et-Cachemire. Le groupe ethnique est retrouvé dans la vallée du Chenab, c'est-à-dire les districts de Doda, Ramban, de Kishtwar et de la vallée de Neelam et Leepa. Depuis 1947, de nombreux Cachemiris ont émigré au Pakistan. La migration de cette communauté remonte cependant à la période de domination de la dynastie Dogra, de l'empire sikh et de l'empire durrani[N 2],[5],[6],[N 3]. La religion dominante est l'Islam sunnite[N 4] avec toutefois une part non négligeable d'une communauté Hindouisme. La plupart des cachemiris musulmans sont issus des pandits cachemiris — hindous — et Bouddhistes[7], une partie utilise le préfixe nominal Sheikh[N 5],[8].
Cependant, tous les résidents de l'Azad Cachemire se définissent comme étant des Cachemiris alors qu'ils ne font pas tous partie du groupe ethnique[N 6].
Origines
De nombreuses théories ont été émise pour déterminer les origines des cachemiris. Selon Pandit Anand Koul, cette ethnie est l'héritière d'un peuple indo-aryen de l'Asie centrale[9]. D'autres théories présentent leurs origines comme indienne, c'est-à-dire venant des régions méridionales de la péninsule[9], reniant parfois l'origine aryenne des cachemiris en les rapprochant des Pishagas et Nagas[9]. Cependant la présence de Nagas dans l'ancien Cachemire est contesté[10].
Une thèse a été émise par R.K. Parmu considérant que les ancêtres des cachemiris sont d'origine juive, en raison des similarité entre cette ethnie et les israélites. Cette théorie prétend que les tribus perdues d'Israël se sont installées dans le Cachemire après la diaspora du peuple juif, et ont été « converties de force à l'Islam avant le XIIe siècle »[9]. Selon Bhat, cette théorie est réfutée par la plupart des chercheurs[11].
Selon Dar, le fait que la région du Cachemire soit frontalière avec la Chine, l'Inde, le Pakistan et l'Afghanistan, de nombreuses vagues de migrations ont constitué la population. La rencontre des ethnies venant de l'Asie centrale et de l'Inde, ainsi que les soufis iraniens et irakien[12]. Plusieurs historiens ont avancé une migration directe depuis le centre de l'Asie en mettant en relation des coutumes et apparences similaires comme preuves[11].
Histoire
Sous domination bouddhiste et hindoue
Le système de caste dans la région du Cachemire fut influencée par le bouddhisme lors de la période d'Ashoka au cours du IIIe siècle. Une des conséquences de la mise en place de ce système fut la perte des traditionnelles lignes de varna, à l'exception de celles des brahmanes qui restèrent intactes[13],[14]. Les anciennes communautés du Cachemire mettaient la place des femmes dans un rôle relativement important par rapport aux autres communautés de l'époque[15].
La région du nord de l'Inde fut l'objet d'attaques turques et arabes à partir du VIIIe siècle, tout en épargnant la vallée escarpée du Cachemire au profit de zones plus facile d'accès. La corruption et la faiblesse de la dynastie hindoue de Lohara ont mis en place des conditions nécessaire dans l'établissement d'un pouvoir musulman à partir du XIVe siècle[16],[17]. Mohibbul Hasan décrit ce changement de gouvernance comme tel :
« Le pouvoir des Dãmaras (chefs féodaux) devint plus notable, défiant l'autorité royale à travers de constantes révoltes, plongeant ainsi la région dans l'instabilité. La sécurité et le droit à la propriété ne furent plus garantis entrainant un déclin de l'agriculture, de ce fait, le commerce en pâtit avec des périodes où les échanges cessèrent. Sur le plan social et moral, le pays se dégrada[17]. »
Les taxes mises en place à l'encontre des brahmanes lors du règne du dernier roi Lohara exacerba les mécontentements de cette caste élevée qui en était jusque là exemptée[18].
Implantation de l'islam et la dynastie de Chah Mar
L'islam est arrivé dans le Cachemire en avec la conversion du chef bouddhiste Rinchan auprès du missionnaire Sayyid Bilal Shah (aussi connu sous le nom de Bulbul Shah)[19]. Après sa conversion, il change de nom pour Malik Sadur-ud-Din, devenant le premier souverain musulman du Cachemire. En , Chah Mir établit la dynastie du même nom. Au cours du XIVe siècle, la présence de nombreux oulémas venus de l'Asie centrale pour prêcher a participé à l'islamisation de la région. Les oulémas notables ayant participé à la vie religieuse du Cachemire à cette époque sont Sayyid Jalaluddin, Sayyid Tajuddin, Sayyid Ḥusayn Simani, Sayyid Ali Ḥamadani, Mir Muḥammad Hamadani, et Shaykh Nuruddin[N 7].
Sayyid Ali Hamadani (aussi connu sous le nom de Shah-yi Hamadan), auprès de milliers de ses fidèles, convertit des milliers de Cachemiris à l'Islam et apporta une influence perse dans la culture de la région[20]. Son fils, Sayyid Muḥammad Hamadani, encouragea le souverain Sikandar Butshikan (1389–1413) à renforcer la loi islamique et établir une entité dirigée par les autorités religieuses— le Shaykh al-Islam. Vers la fin du XVe siècle, la majorité de la population appartient à l'oumma[N 8]. Lors de la gouvernance du sultan Sikandar Butshikan (1389–1413), considéré comme un iconoclaste, une migration de masse des pandits eut lieu en direction des autres provinces de l'Inde[21],[22].
La domination Chak
En 1540, Mirza Haidar, le gouverneur moghol de Kachgar et cousin de Babur conquit le Cachemire. Il régna jusqu'à 1551 quand il fut tué lors d'une révolte menée par la tribu Chak[23]. Les Chaks sont considérés comme des descendants des dardes venant de Chilas. Aujourd'hui, ils sont présents dans la partie nord de la vallée du Cachemire[24]. En 1557, il renversèrent la dynastie de Chah Mir et prirent le pouvoir[25],[26]. Chiites, les dirigeants Chaks persécutèrent leurs sujets sunnites et provoquèrent le départ de nombreux enseignants de cette branche de l'Islam. Désabusés, certains de ces derniers, à l'instar de Sheikh Yaqub Sarfi, se réfugièrent auprès de la cour d'Akbar en demandant une intervention pour libérer le Cachemire avec des conditions définies telles la liberté de culte pour la population cachemiri[27]. Sheikh Yaqub Sarfi entreprit tout au long de sa vie de mettre en place des conditions de vie propices à la cohabitation entre chiites et sunnites, à commencer par proscrire toutes formes de représailles envers les chiites. Après avoir été repoussées par deux fois[28], en , les forces impériales mogholes entrèrent dans la vallée du Cachemire en utilisant à leur profit la division entre chiites et sunnites[29],[30].
La domination de l'Empire moghol
Les politiques anti-chiites de Mirza Haidar Dughlat qui suivirent les mesures anti-sunnites des Chaks ont mis un terme à l'unité des Cachemiris, laissant place à une hégémonie de la part des autorités moghols[31]. La victoire d'Akbar précipita la fin d'une autorité religieuse locale, menant à une perte d'indépendance relative[32],[N 9].
Akbar réduisit également la demande de revenus fonciers de deux tiers, comme c'était le cas auparavant, la ramenant à la moitié de la production[33]. Les hindous de la région connurent un répit après la sévère répression subie par les régimes précédents[34].
Sans développer les secteurs productifs, les Moghols maintinrent une présence militaire considérable dans la vallée. Ils encouragèrent la création artistique avec entre autres la création de nombreux jardins et mosquées. Cette intégration culturelle est pour les historiens du Cachemire une perte de l'identité culturelle cachemiri. Chitralekha Zutshi avance par exemple que les poètes cachemiris commencèrent à mettre en avant leurs appartenance régionale durant le règne moghol. Selon M.J. Akbar, la rencontre culturelle entre Delhi et le Cachemire amena les Cachemiris au souhait de retrouver une indépendance[N 10].
Empire Durrani
En 1751, Ahmad Chah Durrani, annexe le Cachemire au sein de l'empire durrani. Originaire d'Afghanistan, l'empire apporta une politique de discrimination visant principalement les hindous, sans pour autant avantager une autre communauté, indépendamment de l'appartenance religieuse[N 11]. Les Durranis envoyèrent de nombreux Cachemiris comme esclaves dans le « cœur de l'Asie ». Pendant la domination durrani, la production de châles a décliné, probablement à cause de taxes élevées. Selon les chercheurs Chitralekha Zutshi et Janet Rizvi, la politique des dirigeants afghans a provoqué la migration des tisserands cachemiris vers la région du Pendjab. Toutefois, les Afghans ont mis à profit l’expérience administrative des pandits, ce qui montre une relative collaboration entre les deux partis, même s'il faut noter qu'aucun pandit n'a eu accès à un poste dans le gouvernement. George Foster, visitant le Cachemire à cette époque décrivit l'oppression des Cachemiris par les Afghans par ces termes:
The Afghans would never issue an order without a blow of the side of hatchet (battle axe). Karim Dad Khan in a mood of enjoyment would tie up the inhabitants by back in pairs and drop them in the river[31][les Afghans n'auraient jamais gardé l'ordre sans utiliser la hache. Karim Dad Khan — souverain de 1778 à 1781, NdT][35] — dans un élan de joie aurait attaché les habitants par deux dans le dos pour les jeter ensuite dans la rivière.
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La dynastie quitta la région avec l'arrivée de l'Empire sikh en 1819, qui fut dans un premier temps bien accueilli par les Cachemiris[N 12].
Empire Sikh
En , le maharadjah Ranjît Singh à la tête de l'empire sikh prend possession du Cachemire jusqu'en . Lors des vingt-sept années de souveraineté, seize gouverneurs se succédèrent. Parmi eux, dix furent hindous, trois furent sikhs et trois furent musulmans[36]. Après l'occupation durrani, la population du Cachemire se réjouit du départ des afghans[9], mais les sikhs suivirent la même politique avec une oppression qui, selon Snedden, se fit sans la prise en compte de la religion des habitants[37],[38].
La population musulmane illettrée fut pendant cette période victime de taxes lourdes avec un endettement inhérent accompagné de discrimination[N 13]. Les sikhs adoptèrent des lois anti-musulmanes en mettant des obstacles à la pratique de cette religion. La mosquée centrale, Jama Masjid, fut fermée pendant vingt ans, privant les croyants du azan — ou appel à la prière.
Cette discrimination touche aussi la justice, par exemple, si un sikh assassine un hindou, il doit payer une compensation de quatre roupies. Compensation se ramenant ainsi à deux roupies dans le cas du meurtre d'un musulman. Selon Prem Nath Bazaz, l'effet de la domination des sikhs fut que les habitants de la vallée se firent appeler zulum parast (fidèle de la tyrannie), oubliant ainsi leur passé militaire et leurs capacités à la résistance[N 14]. Lors de cette période, les Européens qui visitent la vallée observent les privations et les famines, ils documentent la pauvreté touchant la population devant faire face aux taxes imposées par les sikhs. Selon Moorcroft, moins d'un seizième des terres arables était cultivé, la famine provoqua le départ de populations pour l'Inde[N 15]. Les conditions de vie dans le Cachemire se sont largement dégradées et ont entraîné le départ d'une quantité importante de Cachemiris à destination du Pendjab pour fuir la pauvreté. Plusieurs témoignages de voyageurs européens attestent ces faits[N 16]. Quand Moorcroft quitta la vallée en 1823 par le passage du Pir Panjal, il était accompagné d'un demi-millier de migrants[N 17]. Les sikhs perdirent leurs indépendance avec la bataille de Sobraon. En , Gulab Singh, appartenant à la dynastie Dogra tout en étant sujet de la couronne britannique devient le souverain du Cachemire[37].
Famine de 1833
De nombreux Cachemiris quittèrent la vallée du Cachemire lors de la famine de , pour le Pendjab, avec une majorité de tisserands, et s'installèrent durablement dans les villes de Jammu ou Nurpur[N 18]. La ville de Amritsar reçu un large flux de Cachemiris à la suite de ces événements[N 19],[N 20]. En 1836, la famine réduisit la population d'un quart. Les populations musulmanes furent plus touchées que les populations hindoues[N 21].
Les raja des Dogra
La population musulmane fut oppressée par des lois discriminatoires, des taxes et des travaux forcés non rémunérés[N 22]. Le siècle de souveraineté des dogra fut négatif pour cette communauté[N 23]. Walter Lawrence décrivit les paysans de la vallée comme étant « désespérés » et remettant en cause les adjoints des rajas plutôt que les souverains eux-mêmes. Les premiers ne communiquaient pas sur la situation des musulmans dans la vallée[39].
Lawrence critiqua les dirigeants qui appartenaient à la communauté Pandit[39]. Pour l'auteur, les pandits pouvaient « être bons et intelligents individuellement, oppressifs et cruels quand ils sont unis ». Durant la monarchie hindoue, l'élite exploita les musulmans[N 24],[40],[30]. Les pandits, qui, nous l'avons vu, ont superficiellement participé à l'administration pendant la domination afghane, se sont ancrés dans la bureaucratie du raja. Toutefois, cette communauté comme tous les Cachemiris ne pouvait pas avoir accès aux fonctions les plus hautes[41].
Wingate et Lawrence observèrent dans une démarche inédite les tensions qui subsistèrent dans la société cachemirie entre les communautés pandits hindous et les Cachemiris musulmans. Membre de l'Indian Civil Service, les solutions pour régler les différences de situations entre les deux communautés étaient toutefois différentes pour les deux observateurs. En effet, Wingate proposa de supprimer les avantages des pandits tandis que Lawrence proposa de garder ces avantages tout en améliorant les conditions de vie des musulmans du Cachemire[N 25].
Gawasha Nath Kaul décrivit la pauvreté des musulmans de la vallée en montrant le fait que 90% des ménages musulmans étaient endettés auprès de créanciers hindous. Les musulmans étaient exclus de l'administration civile et ne pouvaient pas prétendre à des postes d'officier dans l'armée[N 26].
Un des rares pandits souhaitant un changement dans la société cachemirie, Prem Nath Bazaz, décrivit la pauvreté de ses homologues en ces termes:
The poverty of the Muslim masses is appalling. Dressed in rags and barefoot, a Muslim peasant presents the appearance of a starved beggar...Most are landless laborers, working as serfs for absentee landlords[42].
« La pauvreté de la majorité est effroyable. Habillés en haillons, un paysan musulman ressemble à un mendiant affamé... La plupart sont des travailleurs sans terres, travaillant comme serfs pour les propriétaires absents. »
Famine de 1878
Une famine toucha le Cachemire entre et avec une intensité sans précédent, les autorités ont indiqué que la population de Srinagar a par exemple perdu la moitié de sa population, d'autres observateurs indiquèrent une diminution de soixante pour cent de la population dans la vallée[43]. Pendant la famine, les rapports reçus par Lawrence notèrent que les seules victimes étaient membres de la communauté musulmane. Le gouverneur du Cachemire, Wazir Punnu, de la communauté Pandit, aurait déclaré « il n'y a pas de réelle urgence » et qu'il souhaitait que « aucun musulman ne devait rester en vie de Srinagar à Rambhan (dans le Jammu) »[N 27].
Le missionnaire Arthur Neve, en poste à Srinagar, rapporta sur la famine, ces observations relevant de la tension entre les communautés cachemiries:
This is party what happen in A.D 1877; but the fatal mistake was the great delay in making the official assessment of the crops that autumn. In those days all taxes were levied in kind, and the village assessment was not made till the crops were ripening. It was commonly believed by all the Mohammedan cultivators that the delay was deliberate, as the result of orders by Wazir Pannu to punish the Mohammedans, who had the previous year sent a deputation to complain to his highness of the exactions of one or two of his chief officials...
« C'est ce qui se passa en 1877; les erreurs principales furent le retard des livraisons de cultures cet automne. Les taxes pendant cette période furent prélevés en nature, les récoltes dans les villages ne se firent pas avant la maturité des récoltes. Tous les mahométans perçurent ce retard comme délibéré de la part des Wazir Pannu pour les punir d'avoir envoyé l'année précédente une délégation se plaindre des agissements de la classe dirigeante[44]... »
Quand les terres tombèrent en jachère pendant la famine, les pandits prirent les terres considérant que l'abandon des champs arables était une perte. De ce fait, de nombreux paysans musulmans, quand ils sont retournés dans la vallée après la famine observèrent que les cultures qu'ils exploitaient depuis plusieurs générations étaient désormais aux mains des pandits[N 28].
Les tentatives de renaissance de l'industrie textile échouèrent, menant à un exode des tisserands après la famine dans des villes — telles qu'Amritsar, Lahore, Ludhiana, Nurpur, Gujrat, Gurdaspur, Sialkot, Chamba, Kangra ou encore Simla — où ils s'installèrent définitivement en apportant leurs savoir-faire[N 29],[N 30],[N 31],[N 32].
La politique menée par les Dogra ne mit pas fin à l'exode des Cachemiris au cours de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle[N 33],[N 34]. Principalement musulmans, les Cachemiris prirent la destination de la région du Pendjab à cause de la famine et du régime en place[40]. En 1911 plus de 200 000 Cachemiris ont migré vers le Pendjab et le Khyber Pakhtunkhwa (NWFP)[N 35].
Culture
Cuisine
La cuisine cachemirie est principalement constitué de riz, de viandes (même pour les Brahamanes)[45],[N 36],[N 37]. Le thé Noon, salé, est une boisson traditionnelle cachemirie préparé dans un samovar. Le Kehwa, un thé vert aromatisé aux amandes et aux épices est servi dans les occasions spéciales et fêtes. Lors des mariages cachemiris, un des plats servi est le Wazwan[46], composé de viandes épicées et préparé par les cuisiniers traditionnel (waz)[47]. Le Wazwan est un plat originaire de l'Asie centrale préparé au Cachemire depuis le XVIe siècle.
Langue
Le cachemiri (कॉशुर, کأشُر), ou Koshur, est une langue parlé dans la vallée du Cachemire et sur les rives du Chenab dans le Jammu-et-cachemire. La langue est initialement dérivée du sanskrit mais l'influence perse pendant la domination et la conversion musulmane a donné à la langue deux alphabets[N 38], comme l'Hindoustani. Selon de nombreux linguistes, le cachemiri est une langue darde du Nord-Ouest, appartenant à la famille indo-aryenne, descendant des langues indo-iraniennes. Le nombre de locuteurs est estimé selon l'UCLA à 4,4 millions en 2012 alors que le recensement en Inde en comptait 5,5 millions en 2001[48]. Il y a 132 450 locuteurs dans l'Azad Cachemire[49]. Selon Khawaja Abdul Rehman, la langue serait sur le point de disparaître dans la vallée du Neelum[50].
Le cachemiri est une des rares langues dardes à disposer d'une littérature écrite[4]. Les principaux contributeurs de la littérature cachemirie sont Mehjoor et Abdul Ahad Azad[51].
Religion
Le soufisme est implanté dans la vallée du Cachemire depuis sept siècles. Connu comme Pir Waer soit l'« alcôve des saints et des soufis »[52]. L'implantation du soufisme date de l'arrivée de l'arrivée de l'Islam et de la domination d'un régime musulman[53]. Les cachemiris vivent dans une culture où se trouve le soufisme et le védisme. Les cachemiris de toutes les confessions respectent la personnalité shivaïte Lalleshvari qui symbolise le syncrétisme de la culture cachemirie[N 39]. De même, le temple de Dastgeer Sahib fait l'objet de la même estime. La population du Cachemire visite régulièrement des temples soufis et récite des Wazaif[52].
En revanche, l'introduction du salafisme dans la vallée remonte à un siècle. La place du salafisme est minorée par la présence forte du soufisme. Toutefois, depuis les années 1980, la volonté d'indépendance des cachemiris a été coopté par les salafistes au profit du djihad et de l'établissement d'un califat[54]. Le courant barelvi a aussi participé à la diffusion du wahhabisme[55]. Les salafistes critiquent la présence de temples avec des statues — distinctif du soufisme[52].
Artisanat
Les missionnaires du chah ont amené le pashmînâ dans la vallée du Cachemire depuis Ladakh, commençant ainsi les travaux des tisserands. Selon Moti Lal Saqi, l'industrie du châle fut développée par Mir Syed Ali Hamadani avec les conseils de religieux et d'experts venant de l'Asie centrale. Hamadani encouragea la fabrication des châle, commençant ainsi les échanges commerciaux et culturels entre le Cachemire et les régions de l'Asie centrale[56]. Un des textiles traditionnels du Cachemire est le phiran.
Musique
À la croisée des chemins entre le sous-continent indien, le monde iranien et l'extrême orient, la musique cachemirie est influencée par plusieurs cultures. La musique de la région bénéficie de systèmes tels que le maqâm ou encore le râga. De la musique savante à la musique folklorique en passant par la musique religieuse — inspirée tant de l'Islam que de l'Hindouisme — l'utilisation de divers instruments typiques sont la particularité de la musique de la région.
Caractéristiques
Avec une peau claire et un nez « proéminent », les britanniques ont souvent vanté le physique des cachemiris pendant la colonisation[57],[58],[59]. Selon le voyageur François Bernier, les cachemiris étaient connus pour leurs apparences qui répondaient aux canons de beauté des européens. Il nota que les moghols choisissaient leurs femmes et leurs concubines au Cachemire pour avoir des enfants « au teint plus clair que les indiens »[N 40],[N 41]. Marco Polo retenu la beauté des femmes cachemiries. Selon Alex Drace-Francis, la ressemblance entre les cachemiris, les français ou encore les circassiens est frappante[60].
En 2011, un sondage Gilani Research Foundation/Gallup Pakistan établit que 26 pour-cent des pakistanais considéraient les cachemiris comme étant l'ethnie avec le meilleur physique[61].
Diaspora
Pakistan
Les Cachemiris ont quitté leurs terres natales avec les politiques discriminatoires dans la vallée, le census de 1911 reporta que la population des cachemiris de confession musulmane est estimée à 206 180[N 43]. Dans le Sindh, de nombreux cachemiris se sont installés à Karachi[62]. Dans les années 1990, 35 000 cachemiris ont migré du territoire cachemiri contrôlé par l'Inde vers la zone pakistanaise de l'Azad Cachemire[63].
Notes
- « [...] le Cachemire "réel" au sens strict est la vallée du Cachemire [...] Historiquement, le Cachemire équivaux à la vallée. », en anglais « ...the 'real' Kashmir—that is, the Kashmir Valley...Historically, Kashmir equates to the Kashmir Valley. », (Understanding Kashmir and Kashmiris, p. 20-21).
- « From the late nineteenth century, conditions in the princely state led to a significant migration of people from the Kashmir Valley to the neighbouring Punjab province of ‘British’-as distinct from ‘princely’-India. », Transforming India, p. 211.
- « La mise en place par le pouvoir durrani d'une taxe sur le châle a entrainé le déclin de cette industrie. L'Empire Sikh maintint ce système, en partie pour garantir les investissements militaires. Les catastrophes naturelles des années 1830 causa le départ des tisserands dans le Penjab, quittant leurs terres natales. », en anglais : « The shawl industry began to decline with the institution of the dagshawl tax system during the beginnings of Afghan rule in Kashmir. The warring Sikhs sustained this system, perhaps not in name but in practice, if only to support their military exploits. The natural calamities of the 1830s caused the weavers to emigrate en masse to the Punjab, leaving their homeland. »(The Kashmir shawl and its Indo-French influence)
- « Comme au Pakistan, les sunnites composent la majorité de la population alors qu'ils ne représentent qu'une minorité dans le Jammu tandis que les musulmans dans le Ladakh sont chiites. », en anglais : « As in Pakistan, Sunni Muslims comprise the majority population of Kashmir, whereas they are a minority in Jammu, while almost all Muslims in Ladakh are Shias. »(Understanding Kashmir and Kashmiris, p. 7)
- « Les pandits cachemiris sont les ancêtres des cachemiris musulmans qui forment actuellement la majorité de la population dans la vallée du Cachemire[...] De ce fait, les pandits cachemiris sont de la même ethnie que les musulmans, ils partagent habitat, langue, habits, nourritures et autres rites. Les pandits occupent une place importante sur le plan religieux en Inde. », en anglais : « The Kashmiri Pandits are the precursors of Kashmiri Muslims who now form a majority in the valley of Kashmir...Whereas Kashmiri Pandits are of the same ethnic stock as the Kashmiri Muslims, both sharing their habitat, language, dress, food and other habits, Kashmiri Pandits form a constituent part of the Hindu society of India on the religious plane. »(Kashmiri Pandits: Looking to the Future)
- « Le terme "cachemiri" peut avoir d'autres significations et utilisation. Ainsi, certains habitants de l'Azad Cachemire se définissent comme cachemiris alors que la plupart ne font pas partie de l'ethnie. », en anglais : « Confusingly, the term ‘Kashmiri’ also has wider connotations and uses. Some people in Azad Kashmir call themselves ‘Kashmiris’. This is despite most Azad Kashmiris not being of Kashmiri ethnicity. »(Understanding Kashmir and Kashmiris, p. 10)
- « Rinchan, le souverain bouddhiste du Cachemire, se convertit en 1320 avec la présence du missionnaire Sayyid Bilāl Shāh (aussi connu sous le nom de Bulbūl Shāh), un voyageur Musavī sayyid originaire du Turkestan. L'Islamisation continua sous le règne de Chah Mir (1339–1344). Nombreux oulémas venus d'Asie centrale ont participé à l'installation de la religion ; Sayyid Bilāl Shāh, Sayyid Jalāluddīn of Bukhara, Sayyid Tajuddīn, son frère Sayyid Ḥusayn Sīmānī, Sayyid ʿAlī Ḥamadānī, son fils Mir Muḥammad Hamadānī, et Shaykh Nūruddīn en sont les plus notables. », en anglais : « Rinchan, a Buddhist ruler of Kashmir, embraced Islam in 1320 under the guidance of Sayyid Bilāl Shāh (also known as Bulbūl Shāh), a widely travelled Musavī sayyid from Turkistan. Islam consolidated its hold during Shāh Mir's reign (1339–1344). A large number of Muslim ʿulamāʿ came from Central Asia to Kashmir to preach; Sayyid Bilāl Shāh, Sayyid Jalāluddīn of Bukhara, Sayyid Tajuddīn, his brother Sayyid Ḥusayn Sīmānī, Sayyid ʿAlī Ḥamadānī, his son Mir Muḥammad Hamadānī, and Shaykh Nūruddīn are some of the well-known ʿulamāʿ who played a significant role in spreading Islam. »(The Oxford Encyclopedia of Islamic World)
- « La contribution de Sayyid ʿAlī Hamadānī, plus connu sous le nom de Shah-yi Hamadān, est légendaire. Né à Born at Hamadān (Iran) en 1314 et appartenant à l'ordre soufi des Kubrâwiyya, une branche de Suhrawardiyya, il visita le Cachemire en 1372, 1379, et 1383; avec de nombreux fidèles, ils convertirent des milliers de Cachemiris à l'Islam. Son fils Sayyid Muḥammad Hamadānī continua son œuvre en diffusant la religion et en ayant une influence sur le souverain Sikander (1389–1413) pour établir la loi islamique à l'aide des Shaykh al-Islām (autorité des chefs religieux). À la fin du XVe siècle, une majorité de la population était convertie à l'Islam », en anglais : « The contribution of Sayyid ʿAlī Hamadānī, popularly known as Shah-yi Hamadān, is legendary. Born at Hamadān (Iran) in 1314 and belonging to the Kubrawīyah order of Ṣūfīs, a branch of the Suhrawardīyah, he paid three visits to Kashmir in 1372, 1379, and 1383; together with several hundred followers, he converted thousands of Kashmiris to Islam. His son Sayyid Muḥammad Hamadānī continued his work, vigorously propagating Islam as well as influencing the Muslim ruler Sikander (1389–1413) to enforce Islamic law and to establish the office of the Shaykh al-Islām (chief religious authority). By the end of the fifteenth century, the majority of the people had embraced Islam. »(The Oxford Encyclopedia of Islamic World)
- « L'empereur Akbar mit un terme au système religieux musulman cachemiri qui dura 250 ans. Le tournant de l'histoire cachemiri n'est pas l'installation d'un régime musulman mais le changement de système issu de la région. », en anglais : « It was emperor Akbar who brought an end to indigenous Kashmiri Muslim rule that had lasted 250 years. The watershed in Kashmiri history is not the beginning of the Muslim rule as is regarded in the rest of the subcontinent but the changeover from Kashmiri rule to a non-Kashmiri rule. »Balraj Puri 2009, p. 43-45
- « According to M. J. Akbar, the first clash of cultures between Delhi and Kashmir only resulted in the former sneering at the latter and the Kashmiri wishing nothing more than to be left alone...It is significant to note that except for constructing some pleasure gardens for their own personal purposes and constructing a few mosques and a military cantonment by the name of Naagar Nagar and patronising a few artists and poets of repute, the Mughals did not show any interest in developing the productive sectors. While, on the one hand, almost all the works on the history of Kashmir consistently portray the incorporation of the Kashmir valley into the Mughal India after Chak rule as the beginning of the end of Kashmiri independence and decline of Kashmiri cultural identity, Chitralekha Zutshi, on the other hand, argues that it was precisely in the Mughal period that Kashmiri poets first began to self consciously articulate a sense of regional belongings. », Borderland Politics in Northern India, p. 43
- « La plupart des historiens du Cachemire affirment la rapacité des gouverneurs afghans, une période marquée par l'absence de mesures protectrices pour les Cachemiris. Selon ces histoires, les Afghans étaient répressifs à l'égard de tous les Cachemiris, indépendamment de la classe [caste] ou de la religion. », en version originale : « Most historians of Kashmir agree on the rapacity of the Afghan governors, a period unrelieved by even brief respite devoted to good work and welfare for the people of Kashmir. According to these histories, the Afghans were brutally repressive with all Kashmiris, regardless of class or religion. ». Languages of Belonging: Islam, Regional Identity, and the Making of Kashmir, p. 35
- « In 1751, the Afghans, ruled by Ahmad Shah Durrani, absorbed Kashmir into their expanding empire. The names of the Afghan governors who ruled Kashmir are all but forgotten but not their cruelty, which was directed mainly towards the Hindus. Oppression took the form of extortion of money from the local people and brutality in the face of opposition. Both Kashmiri men and women lived in fear of their lives. Many were captured and sent as slaves to Afghanistan...During Afghan dominance, the shawl industry declined, probably due to heavy taxes...Despite the religious oppression, to which many Hindus were subjected, they were, however, useful to the Afghans because of their administrative experience. Kashmiri Pandits were not prevented from entering into government service...In 1819, the 'Lion of the Punjab', as Ranjit Singh became known, finally succeeded in taking Kashmir, initially to the relief of the local people who had suffered under the Afghans. », Kashmir in Conflict: India, Pakistan and the Unending War, p. 4-5
- « During both Sikh and Dogra rule, heavy taxation, forced work without wages (begār), discriminatory laws, and rural indebtedness were widespread among the largely illiterate Muslim population. », (The Oxford Encyclopedia of Islamic World)
- « Sikh army entered Kashmir on 4th July, 1819, starting a new phase of tyranny and oppression...Describing the Sikh rule, Moorcraft, an English traveller reflected, 'Sikhs looked at Kashmiris 'a little better than the cattle. The murder of a native Sikh was punished with a fine to the government ranging from 16 to 20 rupees, of which four were paid to the family of the deceased if a Hindu, and two if he was a Mohammedan;. During this dark phase in Kashmir's history, people were in a most abject condition 'subjected to every kind of extortion and oppression'. Under Sikh rule Kashmir was ruled by 10 governors. Out of these, five were Hindus, three Sikhs, and two Muslims. Sikhs consistently followed anti-Muslim policies in Kashmir, subjecting the majority population of the Kashmir valley to severe hardship in relation to the practice of religion. It was also during this phase that the central mosque of Srinagar, the Jama Masjid was ordered to be closed and Muslims of Kashmir were not allowed to say azan (call to prayer). Sikhs tried to establish a 'Hindu' state where cow slaughter was declared a crime and a complete ban was passed against cow slaughter, lands attached to several shrines were also resumed on state orders...The effect of the Sikh rule, according to Prem Nath Bazaz, dealt a severe blow to the pride of the local people. 'The people of the valley came to be known as zulum parast (the worshippers of tyranny) as they gradually forgot their glorious martial traditions and became timid and cowardly.' With the battle of Subraon, the Sikhs lost their independence. The treaty of Amritsar between British and Dogras signed on 16th of March 1846, gave way to Dogra rule in Kashmir. », Writings on Human Rights, Law, and Society in India: A Combat Law Anthology : Selections from Combat Law, 2002-2010, p. 259
- « The picture painted by the Europeans who began to visit the valley more frequently was one of deprivation and starvation...Everywhere the people were in the most abject condition, exorbitantly taxed by the Sikh Government and subjected to every kind of extortion and oppression by its officers...Moorcroft estimated that no more than one-sixteenth of the cultivable land surface was under cultivation; as a result, the starving people had fled in great numbers to India. », Kashmir in Conflict: India, Pakistan and the Unending War, p. 118
- « Kashmiri histories emphasise the wretchedness of life for the common Kashmiri during Sikh rule. According to these, the peasantry became mired in poverty and migrations of Kashmiri peasants to the plains of the Punjab reached high proportions. Several European travellers' accounts from the period testify to and provide evidence for such assertions. », Languages of Belonging: Islam, Regional Identity, and the Making of Kashmir, p. 40.
- « What with the political disturbances and the numerous tyrannies suffered by the peasants, the latter found it very hard to live in Kashmir and a large number of people migrated to the Punjab and India. When Moorcroft left the Valley in 1823, about 500 emigrants accompanied him across the Pir Panjal Pass. », Kashmir The Paradise Of Asia, p. 4
- « In the beginning, it was only the excess of population that was increasing rapidly, that started migrating into Punjab, where in the hilly cities of Nurpur and Jammu, that remained under the rule of Hindu prince the weavers had settled down for generations...As such, even at that time, a great majority of the weavers have migrated out from Kashmir. The great famine conditions and starvation three years earlier, have forced a considerable number of people to move out of the valley and the greater security of their possessions and property in Punjab has also facilitated this outward migration...The distress and misery experienced by the population during the years 1833 and 1834, must not be forgotten by the current generation living there », Kashmir Under Maharaja Ranjit Singh, p. 20
- « Owing to a large influx of Kashmiris into Amritsar during the great famine which occurred in Kashmir in the year 1833 A.D., the number of shops increased in Amritsar to 2,000 and the yearly out-turn of pashmina work to four lacs of rupees », Ahmad Saleem 1995, p. 576
- « In the year 1833 A.D. owing to a great famine in Kashmir, there was a large influx of Kashmiris into Amritsar. », (A Dictionary of the Economic Products of India, Partie 2)
- « Moreover, in 1832 a severe famine caused the death of thousands of people...Thus emigration, coupled with the famine, had reduced the population to one-fourth by 1836...But still the proportion of Muslims and Hindus was different from what it is as the present time inasmuch as while the Hindus were not much affected among the Muslims; and the latter alone left the country in large numbers during the Sikh period. », Kashmir The Paradise Of Asia, p. 4-5.
- "Muslims, however, suffered under Hindu rule. Despite being the majority of the population, they encountered severe oppression, including heavy taxation, forced labour without wages, and discriminatory laws." The Islamic World: Past and Present, Oxford University Press
- « The hundred-year reign of the tinpot monarchy appointed as subcontractors of the Raj was an unmitigated disaster for the peasantry of Muslim faith who made up the overwhelming majority of the Valley's population. Walter Lawrence wrote: when I first came to Kashmir in 1889, I found the people sullen, desperate and suspicious. They had been taught for many years that they were serfs without any rights....Pages might be written by me on facts which have come under my personal observation, but it will suffice to say that the system of administration had degraded the people and taken all heart out of them. Lawrence...was careful to absolve the ruler of personal culpability: the peasants, one and all, attributed their miseries to the deputies through which the Maharajas ruled, and they have always recognised that their rulers were sympathetic and anxious to ensure their prosperity. But the officials of Kashmir would never allow their master to know the real condition of the people. Who were these venal officials? Lawrence was particularly critical of princely state officials belonging to the Kashmiri Pandit community... », Transforming India, p. 233-234.
- « The modern history of Jammu and Kashmir is normally dated from the Treaty of Lahore (1846) which ended Sikh rule in the province and marked the beginning of a Hindu monarchy what lasted almost a century. During this period the Hindu elite established an ethnically and economically stratified society in which the status of the vast majority of Muslims was reduced to that of a heavily exploited and servile peasantry. », The Partition of India, p. 206.
- « Wingate and Lawrence had spent many months in the rural hinterland of Kashmir. They brought to the fore, in an unprecedented manner, the tensions that underlay Kashmiri society, pitting the interests of the Hindu Pandit community against those of the numerically preponderant Kashmiri Muslim cultivators within the framework of the Dogra state. However, beyond agreeing about the nature and causes of the Kashmiri Muslims' oppression, the solutions offered by Wingate and Lawrence were at significant variance. While both acknowledged the responsibility of the Kashmiri Pandit community in exacerbating the situation of the Muslim cultivating classes, Wingate was far more uncompromising in demanding the elimination of the exemptions and privileges of the former. In contrast, while Lawrence's land settlement also sought to provide relief to the cultivating classes of Kashmir, it did so without entirely dismantling the privileges of the Kashmiri Pandit community. », Hindu Rulers, Muslim Subjects: Islam, Rights, and the History of Kashmir, p. 148-149.
- « Indeed, in a book titled Kashmir Then and Now, published in 1924, Gawasha Nath Kaul, a Kashmiri Pandit, painted a Dickensian picture of Srinagar: beggars, thieves, and prostitutes abounded along with disease and filth, and 90 percent of Muslim houses [were] mortgaged to Hindu sahukars [moneylenders]....local Muslims were barred from becoming officers in the princely state's military forces and were almost nonexistent in the civil administration. In 1941 Prem Nath Bazaz, one of a handful of Kashmiri Pandits who joined the popular movement for change that emerged during the 1930s and swept the Valley in the 1940s, wrote: 'the poverty of the Muslim masses is appalling. Dressed in rags and barefoot, a Muslim peasant presents the appearance of a starving beggar...Most are landless laborers, working as serfs for absentee landlords... », Transforming India, p. 211.
- « The fatal results for Muslim agriculturists of this capacity for combination among the Hindu Kashmiris was demonstrated most clearly during the famine of 1877-9 when the office of prime minister was also held by a Kashmiri Pandit, Wazir Punnu. According to reports received by Lawrence, not a Pandit died of starvation during these annihilative years for the Muslim cultivators. Undoubtedly reflecting a selective Pandit view of the famine, Wazir Punnu is said to have declared that there 'was no real distress and that he wished that no Mussulman might be left alive from Srinagar to Rambhan [in Jammu].' », Hindu Rulers, Muslim Subjects: Islam, Rights, and the History of Kashmir, p. 151.
- « When lands fell fallow temporarily during the Kashmir famine of 1877-9, Pandits took over substantial tracts of them claiming that they constituted uncultivated waste. Numerous Kashmiri Muslim cultivators who had left the valley for Punjab, to escape the devastation of those years, found upon their return that they had been ousted from lands they had cultivated over generations. », Hindu Rulers, Muslim Subjects: Islam, Rights, and the History of Kashmir, p. 157.
- Journal of History, Department of History, Jadavpur University, 1981, p. 76: "The Dogra rulers' attempt to revive the crippled industry suffered a further set-back due to another famine of great magnitude in 1878-79 when many weavers permanently left the valley and settled down in Amritsar, Lahore, Ludhiana and Nurpur..."
- « On the other hand, hundreds of famished and harassed skilled weavers left their homes and looms to seek safer havens in Amritsar, Ludhiana, Nurpur, Gurdaspur, Sialkot, Gujarat, Chamba, Kangra, Shimla etc. Most of these places came to be associated with 'Kashmiri' shawls...It were those fugitive Kashmiri weavers who introduced Kashmiri technique... », Textiles, Costumes, and Ornaments of the Western Himalaya, p. 61.
- « Many Kashmiris had migrated from their homes and settled in cities of Lahore, Amritsar, Ludhiana and Jalalpur (Gujrat district) Dinanagar (Gurdaspur district), Nurpur and Tiloknath (Kangra district). », Punjabi University. Dept. of Punjab Historical Studies 1993, p. 22.
- « But the Kashmiris who left the Happy Valley during the great famine, and settled in Amritsar, Ludhiana, Gujrat and Sialkot, etc. soon found lucrative markets in some of the great Muhammadan centres (Lucknow, Hyderabad, etc.) for their jamawars. », Indian Art at Delhi 1903: Being the Official Catalogue of the Delhi Exhibition 1902-1903, p. 358.
- « From the late nineteenth century, conditions in the princely state led to a significant migration of people from the Kashmir Valley to the neighboring Punjab province of ‘British’-as distinct from ‘princely’-India. », Transforming India, p. 211.
- « In the early twentieth century, famine and the policies of the Dogra rulers drove many Kashmiri Muslims to flee their native land and further augment the number of their brethren already resident in the Punjab. Kashmiri Muslims constituted an important segment of the populace in a number of Punjabi cities, especially Sialkot, Lahore, Amritsar and Ludhiana. », Iqbal Singh Sevea 2012, p. 16.
- « According to the 1911 census there were 177, 549 Kashmiri Muslims in the Punjab; the figure went up to 206, 180 with the inclusion of settlements in the NWFP. », Ayesha Jalal 2002, p. 352.
- « But perhaps the most popular items of the Kashmiri cuisine were meat and rice. », (Kashmiri Pandits: Looking to the Future, p. 98).
- « Though Brahmins, Kashmiri Pandits have generally been great meat eaters. », P Krishna Dar 2000, p. 5.
- « The Kashmiri language belongs to the Indo-Aryan family of languages. It has its origin in Vedic, Sanskrit itself. During the Muslim period in Kashmir, Persian and Urdu words and phrases have also been assimilated in the language. », (Kashmiri Pandits: Looking to the Future, p. 34).
- Khan, Nyla Ali, "Kashmir", The Oxford Encyclopedia of Islam and Women, Oxford University Press: « Kashmiris have long taken pride in inhabiting a cultural space between Vedic Hinduism and Ṣūfī Islam. Lalla-Ded (fourteenth century), revered by both the Pandits and Muslims of Kashmir, is the finest symbol of their essentially syncretic culture. »
- « While paying his compliments to their physical beauty, Bernier writes: 'Nearly every individual when first admitted to the court of the Great Mogul selects wives and concubines (from Kashmir) so that his children may be whiter than the Indians and pass for genuine Moguls. », S. R. Bakshi 1997, p. 238.
- « The people of Kashmir, says Bernier, are celebrated for beauty; they are as well-made as the Europeans...The women are particularly handsome; and it is very common for strangers on their first appearance at the court of Mogul to provide themselves with wives from Kashmir, in order to have children that may be more fair than the Indians, and that may pass for true Moguls. », Alex Drace-Francis 2013, p. 57.
- « Kashmiri Hindus are all Saraswat brahmins, known by the exonym Pandit (the endonym being Batta), a term first reserved for emigrant Kashmiri brahmins in Mughal service. Their surnames (kram) designate their original professions or their ancestors' nicknames (e.g., Hakim, Kaul, Dhar, Raina, Teng). », Barbara Brower et al. 2016, p. 130.
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Voir aussi
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Articles connexes
Liens externes
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