Famille Cahen d'Anvers
La famille Cahen d'Anvers est une famille française juive, originaire d'Allemagne et de Belgique, qui porte le titre de comte. Fondée par Joseph Lambert Cahen, courtier de la banque qui appartenait aux Bischoffsheim, elle a contracté des alliances avec cette famille ainsi qu'avec les princes de Faucigny-Lucinge, les Dampierre, les Morpurgo, les Rothschild, les Camondo et les Montefiore.
Cahen d'Anvers | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | « d’azur à un lion d’or tenant entre ses pattes une harpe du même, à la bordure d’argent chargée de huit billettes d’azur » | |
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Devise | Deus mecum nihil timeo | |
Preuves de noblesse | ||
Autres | Comte Cahen d'Anvers
Marquis de Torre Alfina |
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Le fils de Joseph Lambert Cahen, Meyer Joseph Cahen, est l'un des fondateurs de Paribas avec les Bischoffsheim.
Les Cahen d'Anvers ont été les propriétaires de plusieurs domaines en Italie et en France, parmi lesquels le château de Champs-sur-Marne, dont ils ont fait don à l'État[1]. Grands collectionneurs d'art, ils ont commandé plusieurs portraits à Auguste Renoir, Léon Bonnat et Carolus-Duran.
Histoire
Origine
Meyer Joseph Cahen est titré comte par le roi Charles-Albert de Sardaigne, qu'il a soutenu financièrement en 1848[2], titre accordé à toute sa descendance masculine en 1866, par le roi d’Italie Victor-Emmanuel II, en reconnaissance pour son soutien au mouvement d’unification italienne[1] ; ce qui fait de lui un des rares banquiers, de confession juive et de nationalité française, honorés du titre de comte par la couronne d'Italie avec les Camondo et les Reinach.
« Il n'avait transféré sa maison de banque à Paris qu'en 1848, juste avant de se faire naturaliser. Il ajouta d'autorité d'Anvers à son patronyme sans y être autorisé (...) pour se rapprocher d'une sorte d'élite en faisant illusion sur une probable particule. Il n'en avait pas le droit car un décret de 1808 interdisait aux Juifs qui fixaient leur nom, d'adopter celui d'une ville. Son ascension fut très rapide. Dans les bons jours, il n'hésitait pas à se prétendre descendant du roi David[3]. »
Certains chroniqueurs racontent que du temps de son ascension Joseph a pris l'habitude de signer sa correspondance « C. d'Anvers », ce qui cesse lorsque le financier Oppenheim de Cologne lui adresse une lettre ironiquement signée « O. de Cologne[2] » et quelques auteurs (dont Henry Coston, dans son Dictionnaire des dynasties bourgeoises et du monde des affaires, 1975) prétendent que le titre des Cahen est romain (papal), ce qui est un qualificatif méprisant. À ses obsèques, en 1881, le grand rabbin prononce un discours dont il fait distribuer le texte qui s'adresse à feu « Monsieur le comte Meyer Joseph Cahen (d'Anvers) », la particule étant mise entre parenthèses[4].
La chronique mondaine — souvent antisémite — surnomme ironiquement son fils Édouard « le comte courant », Louis « le comte à l'envers » et Raphaël « le comte à dormir debout »[5]. » Le quatrième frère, Albert, a échappé aux surnoms ; il est musicien, ami des peintres et des écrivains[5]. Certains descendants se font appeler de Cahen et un décret du autorise le changement de nom en « Cahen d'Anvers ». Plusieurs membres de la famille se convertissent au catholicisme.
Les descendants
Élisabeth Cahen d'Anvers (1874-1944) se convertit au catholicisme en 1895, quelques mois avant son mariage avec Jean de Forceville. Le matin du 26 janvier 1944 alors qu'elle sortait de la messe, devant la porte d'entrée de l'Abbaye Saint-Pierre de Solesmes avec une de ses amies l'écrivain Marguerite Aron, elles furent arrêtées par la gestapo et furent envoyées en déportation à Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale, Elisabeth Cahen d'Anvers disparaît dans les camps vers avril 1944. Sa nièce Béatrice de Camondo connut le même sort avec son mari et les deux enfants de cette dernière[6].
En plus du château de Champs-sur-Marne, les Cahen d'Anvers ont été propriétaires du petit hôtel de Villars à Paris (au 118, rue de Grenelle, aujourd'hui lycée Paul Claudel-d'Hulst), d'un hôtel particulier (l'hôtel Cahen d'Anvers) au 2, rue de Bassano (construit en 1880 pour Louis Cahen d'Anvers), du château de Nainville-les-Roches, du château de Torre Alfina entre Orvieto et Bolsena, de la villa della Selva à Allerona[1] et du château de La Jonchère à Bougival.
Après avoir donné Champs-sur-Marne à l'État, Gilbert, fils de Charles, s'est établi en Argentine[7], où vivent ses descendants, dont Monica Cahen d'Anvers, journaliste et sa fille Sandra Mihanovich, artiste.
- Petit hôtel de Villars (aujourd'hui lycée Paul Claudel-d'Hulst).
- Château de Nainville-les-Roches.
- Château de Torre Alfina.
- Hôtel Cahen d'Anvers à l'angle de la rue de Bassano et de l'avenue d'Iéna, Paris XVIe.
Généalogie
- Joseph Lambert Cahen (1763-1809), courtier de la banque Bischoffsheim, marié à Sophie Scheuer (née en 1777)
- Meyer Joseph Cahen, dit d'Anvers (Bonn, 1804 – Nainville-les-Roches, 1881), titré « comte Cahen d'Anvers », marié à Clara Bischoffsheim (1810–1876)
- Édouard Cahen d'Anvers (1832-1894), comte Cahen d'Anvers, marié à Christine Spartali (1846-1884)
- Rodolfo Teofilo Cahen d'Anvers (Paris 1869-Genève 1955), titré « marquis de Torre Alfina » par le roi Humbert II d'Italie[1], s.p.
- Hugo Cahen d'Anvers (Paris 1874-19..)
- Emma Cahen d'Anvers (1833-1901)[8], mariée à Édouard Levi Montefiore (1826-1907)
- Hélène Levi Montefiore (1857-1932), mariée à James Hermann de Ricci
- Alice de Ricci
- Seymour Montefiore Roberto Rosso de Ricci
- Hélène Levi Montefiore (1857-1932), mariée à James Hermann de Ricci
- Louis Cahen d'Anvers (, Anvers - , Paris), banquier, marié à Louise de Morpurgo (, Trieste - , Paris)
- Robert Cahen d'Anvers (1871–1931), banquier, marié à Sonia Warshawsky
- Yvonne Cahen d'Anvers (1899–1977), mariée à Anthony Gustav de Rothschild (1887-1961), banquier, de la branche anglaise des Rothschild
- Renée Louise de Rothschild (1927)
- Anne Sonja de Rothschild (1930-1971)
- Evelyn Robert de Rothschild (1931)
- Jessica de Rothschild (1974)
- Anthony James de Rothschild (1977)
- David Mayer de Rothschild (1978)
- Louise Renée Cahen d'Anvers (1902–2000), mariée au comte Hubert Conquéré de Monbrison (1892-1981)
- Françoise de Monbrison (1925)
- Manon de Monbrison (1927)
- Christian de Monbrison (1929)
- Jean de Monbrison (1931)
- Yvonne Cahen d'Anvers (1899–1977), mariée à Anthony Gustav de Rothschild (1887-1961), banquier, de la branche anglaise des Rothschild
- Irène Cahen d'Anvers (1872–1963), mariée au comte Moïse de Camondo (1860-1935), banquier, puis se convertit au catholicisme pour épouser le comte Charles Sampieri (1863-1930)
- (du 1er mariage) Nissim de Camondo (1892-1917), mort pour la France
- (du 1er mariage) Béatrice de Camondo (1894-1945), mariée à Léon Reinach (1893-1944), fils de Théodore Reinach, morte en déportation ainsi que son époux
- Fanny Reinach (1920-1943), morte en déportation
- Bertrand Reinach (1923-1943), mort en déportation
- (du 2e mariage) Claude Sampieri (1903-1995), mariée à André Dubonnet (1897-1980)
- France Dubonnet, mariée à Alain Danet (mort en 2006)
- Élisabeth
- Lorraine
- Lorraine Dubonnet, mariée à Gérard Bonnet
- Catherine-Irène (née en 1955)
- France Dubonnet, mariée à Alain Danet (mort en 2006)
- Élisabeth Cahen d'Anvers (1874-1944), mariée au comte Jean de Forceville puis à Louis Denfert-Rochereau, morte en déportation
- Marie Antoine Philippe de Forceville (1897-1984), marié à Clara Glena Seminario
- Alice Cahen d'Anvers (1876-1965), mariée au général britannique sir Charles Townshend, lord Townshend of Kut[réf. nécessaire]
- Charles Albert Cahen d'Anvers (1879-1957), banquier, marié à Suzanne Lévy (1884-1955)
- Gilbert Cahen d'Anvers (, Champs-sur-Marne - , Buenos Aires)[9], marié en 1933 à Maria Elina Ivonne Lainez Peralta Alvear (1909, Buenos Aires -1978)
- Monica (née le à Buenos Aires), mariée en 1957 à Ivan Mihanovich puis à César Mascetti
- (du 1er mariage) Sandra
- (du 1er mariage) Ivan
- Juan Carlos Norberto Cahen d'Anvers Lainez, marié à Maria Tezanos Pinto Ayerza
- Marina
- Paula
- Dolorès
- Juan Cahen d'Anvers Tezanos Pinto, marié à Fabiana Persky
- Pedro Cahen d'Anvers Persky
- Julia Cahen d'Anvers Persky
- Monica (née le à Buenos Aires), mariée en 1957 à Ivan Mihanovich puis à César Mascetti
- Colette Marguerite Cahen d'Anvers (1911-1969), mariée à Armand de Dampierre (1902-1944)
- Sophie-Charlotte de Dampierre (1936), mariée à Alain Laigre de Grainville (1928)
- Gilbert Cahen d'Anvers (, Champs-sur-Marne - , Buenos Aires)[9], marié en 1933 à Maria Elina Ivonne Lainez Peralta Alvear (1909, Buenos Aires -1978)
- Robert Cahen d'Anvers (1871–1931), banquier, marié à Sonia Warshawsky
- Raphaël Cahen d'Anvers (1841-1900), banquier, marié à Irène de Morpurgo (1849-1890)[10], branche convertie au catholicisme
- Louise Claire Élise Cahen d'Anvers (1869-1929), mariée à Étienne Gourgaud, comte du Taillis
- Marie, mariée à Davide Panizzolo
- Onorina, mariée à Sante Montanari
- Elena Montanari
- Romilda Maria, mariée à Carlo Giulio Visentin
- Renato Visentin (né en 1951)
- Franco Visentin
- Onorina, mariée à Sante Montanari
- Marie Catherine Jeanne Irène, mariée à Ferdinand Ignace Albert Warschawsky (né en 1884)
- Marie Raphaelle Jeanne Catherine, mariée à Jacques Hermann de Souza
- Marguerite Gourgaud du Taillis, mariée à Marcel Lionel de Tastes
- Robert
- Marie Hélène Catherine Raphaëlle
- Marie, mariée à Davide Panizzolo
- Élisa Raphaële Cahen d'Anvers (1873-1899), mariée à Ferdinand, prince de Faucigny-Lucinge et de Coligny (1868-1928)
- Bertrand, prince de Faucigny-Lucinge et de Coligny (1898-1943), marié à la princesse Paule Murat (1901-1937)[11] puis à Maria Lydia Hualberta Lloveras
- (du 1er mariage) Diane, princesse de Faucigny-Lucinge (née en 1922), mariée à Ian Ainsley
- Bertrand, prince de Faucigny-Lucinge et de Coligny (1898-1943), marié à la princesse Paule Murat (1901-1937)[11] puis à Maria Lydia Hualberta Lloveras
- Hubert Cahen d'Anvers (1880-1959)
- Louise Claire Élise Cahen d'Anvers (1869-1929), mariée à Étienne Gourgaud, comte du Taillis
- Albert Cahen (1846-1903), musicien, marié à Rosalie Louise Loulia Warschawsky (1854-1918), sœur de Marie Kann.
- Édouard Cahen d'Anvers (1832-1894), comte Cahen d'Anvers, marié à Christine Spartali (1846-1884)
- Meyer Joseph Cahen, dit d'Anvers (Bonn, 1804 – Nainville-les-Roches, 1881), titré « comte Cahen d'Anvers », marié à Clara Bischoffsheim (1810–1876)
- Plaque de la comtesse Gourgaud du Taillis née Cahen d'Anvers (1869-1929) et d'Hubert Cahen d'Anvers (1880-1959).
- Sépulture de la famille du comte Raphaël Cahen d'Anvers (1841-1900) au cimetière de Passy.
- Plaque de la comtesse Cahen d'Anvers née Morpurgo (1849-1890), de la princesse de Faucigny-Lucinge née Cahen d'Anvers (1873-1899) et du comte Raphaël Cahen d'Anvers (1841-1900) dans la chapelle familiale du cimetière de Passy.
Galerie
- Portrait d'Irène Cahen d'Anvers par Renoir (1880)
- Les Demoiselles Cahen d'Anvers (Élisabeth et Alice) par Renoir (1881).
- Albert Cahen d'Anvers par Renoir (1881).
- Portrait en pied de Madame Albert Cahen d'Anvers par Léon Bonnat (1891).
Notes et références
- Hervé Grandsart, « Les Cahen d’Anvers des villes et des champs », sur Connaissance des arts,
- Pierre Assouline 1999, p. 175
- Pierre Assouline 1999, p. 173
- Pierre Assouline 1999, p. 174
- Pierre Assouline 1999, p. 176
- Élisabeth a pour marraine la princesse Ferdinand de Faucigny-Lucinge, née Cahen d’Anvers. Cf. Site Les Déportés juifs de la Sarthe.
- SERRETTE Renaud, Le château de Champs, Édition du patrimoine, Centre des Monuments Nationaux, Paris, 2017, p. 188.
- « Emma Cahen d'Anvers », site geni.com.
- Il est l'auteur d'un recueil de souvenirs, Les Mémoires d'un optimiste.
- « Raphaël Cahen d'Anvers », site geneall.net.
- Paule Murat a pour mère Violette Charlotte Ney d'Elchingen (1878-1936), qui a pour mère Marguerite Paule Furtado-Heine (1847-1903), la fille adoptive de Cécile Furtado-Heine.
Bibliographie
- ALICE SILVIA LEGE', LES CAHEN D'ANVERS EN FRANCE ET EN ITALIE. DEMEURES ET CHOIX CULTURELS D'UNE LIGNÉE D'ENTREPRENEURS (I CAHEN D'ANVERS IN FRANCIA E IN ITALIA. DIMORE E SCELTE CULTURALI DI UNA DINASTIA DI IMPRENDITORI) / A.s. Lege' ; tutor principale (Université de Picardie Jules Verne, Amiens): P. Sénéchal ; co-tutors: G. Agosti, F. Slavazzi. - Milano : Università degli studi di Milano. Università degli Studi di Milano, 2020 Jun 03. ((32. ciclo, Anno Accademico 2019., Milano, Università degli Studi di Milano, 3-giu-2020 (lire en ligne)
- Pierre Assouline, Le Dernier des Camondo, Éditions Gallimard, , 338 p. (ISBN 978-2-07-041051-4)
- Edmund de Waal, Le Lièvre aux yeux d'ambre, Flammarion, collection Libres Champs, 2015.
- Cyril Grange, Une élite parisienne. Les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939), Paris, 2016.
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