Canteloup (Manche)
Canteloup est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 209 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Canteloup.
Ne doit pas être confondu avec Chanteloup (Manche).
Canteloup | |
L'église Saint-Martin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Alexandrina Le Guillou 2020-2026 |
Code postal | 50330 |
Code commune | 50096 |
Démographie | |
Gentilé | Cantelouais |
Population municipale |
209 hab. (2019 ) |
Densité | 49 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 38′ 44″ nord, 1° 21′ 08″ ouest |
Altitude | Min. 55 m Max. 124 m |
Superficie | 4,28 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Les roches dominantes sont l'arkose, le granite, le gneiss et le micaschiste[réf. nécessaire]. Aux paysages typiques du bocage normand, la commune n'a été que très peu concernée par le remembrement.
- Vue de Canteloup.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gonneville », sur la commune de Gonneville-Le Theil, mise en service en 1959[8] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[9],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 919,7 mm pour la période 1981-2010[10].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 20 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[12] à 10,7 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
Typologie
Canteloup est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[15],[16],[17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (87,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (54,6 %), terres arables (18,9 %), prairies (13,6 %), forêts (12,9 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Cantulupi en 1332[22], Cantelupus, Cantelupo, Cantelou, Canteleu.
Il s´agit ici de la variante normande, au nord de la ligne Joret, du composé verbal bien connu Chanteloup, lieu où on entend les loups « chanter », c´est-à-dire hurler[23].
Histoire
L'histoire locale raconte qu'un seigneur de Canteloup, ainsi que les seigneurs voisins de Néville, de Clitourps et de Carneville, accompagnèrent le duc Guillaume dans sa conquête de l'Angleterre. De plus, un Guillaume Pouchin de Canteloup, un Robert de Cantaloup et un Foulques de Canteloup accompagnèrent le duc de Normandie Robert Courteheuse ainsi que Godefroy de Bouillon à la première croisade (1096-1099).
Au XIIe siècle, Guillaume de Guernon possédait le patronage de Canteloup et en 1202 Roger portait le titre de comte de Canteloup.
la commanderie de Valcanville possédait ne nombreux biens à Canteloup qui passèrent en 1312, aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Pendant la guerre de Cent Ans, Jean de Canteloup resta fidèle au roi de France. La région étant sous influence anglaise à l'époque, cela lui valut la confiscation de ses biens et ceux de sa femme au profit de Roger Subart, seigneur du Vast, auquel Henry V accorda un répit d´un mois, le [25]. Le , Jean d'Ascheton, bailli du Cotentin, fit démolir le château de Canteloup sur ordre du roi d'Angleterre[26].
En 1561 Gouberville cite Pierre du Tertre comme seigneur de Canteloup[27]. Parmi les nobles résidant à Canteloup figuraient les de Hennot. Meaux de Hennot, descendant de Richard, seigneur de Tocqueville, était venu s´y établir. Les habitants le firent imposer à la taille. Un arrêt de la Cour des aides de Rouen, du , après vérification de ses titres de noblesse, le raya des rôles. Dans les années 1598 et 1599, Roissy cite comme nobles à Canteloup : Jean, Nicolas et Meaux de Hennot, ainsi que Richard fils de Jacques, leur neveu. On les retrouve aux XVIIe et XVIIIe siècles sous les titres de sieurs de la « Fontaine Maurienne », de la « Chesnaie », du « Houzet » et du « Coudray ». La Coudrairie appartenait encore en 1893 à M. Jean-Baptiste Letrecher.
Les du Rozel, sieurs de Beauchamp et de Prémont (d´argent à la fleur de lis de sable, accompagnée de trois roseaux de sinople), étaient à Canteloup avant 1620. Jacques du Rozel, sieur de Beauchamp, était patron de la chapelle Saint-Hubert.
Les d´Osber (d´argent à la croix de gueules cantonnée de quatre lionceaux de sable) s´établirent à Canteloup par le mariage de Jacques Osber, sieur de Brucheville avant 1700, né le à Valcanville et décédé le à Sainte-Geneviève, mariés le à Valcanville avec Jeanne Roberte du Hamel (née le à Valognes et décédée le à Sainte-Geneviève) et remarié à Françoise Charlotte Bazan vers 1715 (née le au Vaast et décédée le à Sainte-Geneviève) ; celui de Guillaume René Osber, sieur de Vasteville, décédé le à Canteloup avec Marie Claude du Rozel ; enfin par l´alliance de Pierre François Osber, sieur de Prémont, décédé le à Canteloup, marié le contrat de mariage Barfleur avec Bonne Catherinne du Hamel de la Prunerie décédée le à Canteloup. Cette dernière famille habitait la Tourelle, propriété de M. Mangon.
Au moment de la Révolution, Nicolas Le Flamand, curé de Canteloup, établit une école de filles près du presbytère (celui-ci est encore visible aujourd'hui). Il possédait une voix si remarquable que Louis XVI le fit venir à Versailles pour l'entendre. Arrêté pendant la Révolution, il entra en prison en chantant le Veni Creator de toutes ses forces. Il revint mourir à Canteloup.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[29].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[31].
En 2019, la commune comptait 209 habitants[Note 9], en diminution de 8,33 % par rapport à 2013 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Le nombre de feux était de 60 en 1722 et de 79 en 1765. Canteloup a compté jusqu'à 553 habitants en 1821. Mais la population diminue, elle est de 470 habitants en 1831 et de 429 en 1851. Enfin, elle ne compte que 375 habitants en 1871, et en 1889 il n´y a plus que 289 habitants.
Lieux et monuments
- Église Saint-Martin d'origine romane rebâtie vers 1870[34]. Au XIIe siècle, l'abbaye de Montebourg en avait le patronage. Le clocher, à la hauteur des cloches, arborent des fenêtres à meneaux avec des abat-son en pierre bleues. À l'intérieur, une vierge à l'enfant du XVIIe[34] en pierre polychrome s'inspirant de modèles médiévaux et une cuve baptismale d'époque médiévale[35].
- Chapelle dédiée à la sainte Vierge.
- Oratoire.
- Calvaire Saint-Martin.
- Lavoir.
- Pour mémoire
- Château de Canteloup (près d'un logis du XVIe siècle), possession de Jean de Canteloup, démoli sur en 1421 sur ordre du roi d'Angleterre.
L'église Saint-Martin. La nef. Le lavoir.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Résumé statistique de Canteloup sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Canteloup et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Gonneville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Canteloup et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 148-149.
- Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche par François de Beaurepaire - Éditions A. et J. Picard 82, rue Bonaparte Paris VI-1986.
- Registre des dons et confiscations, par Ch. Vautier. p. 85.
- De Pontaumont, Olim p. 66.
- Journal de Gilles de Gouberville, .
- « Municipales à Canteloup. Jean Mangon, le maire, ne se représentera pas », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Élu maire, Bernard Letrécher succède à Jean Mangon », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 93.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 57.
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