Canton de Thurgovie

Le canton de Thurgovie (TG, en allemand : Kanton Thurgau) est l'un des 26 cantons de la Suisse. Son chef-lieu est Frauenfeld.

Canton de Thurgovie

Blason

Drapeau

Localisation du canton en Suisse.
Noms
Nom allemand Kanton Thurgau
Nom italien Canton Turgovia
Nom romanche Chantun Turgovia
Administration
Pays Suisse
Entrée dans la Confédération
ISO 3166-2 CH-TG
Chef-lieu Frauenfeld
Districts 5[1]
Communes 80[1]
Exécutif Conseil d'État (Regierungsrat) (5 sièges)[2]
Législatif Grand Conseil (Grosser Rat) (130 sièges)[3]
Conseil des États 2 sièges[4]
Conseil national 6 sièges[5]
Démographie
Population
permanente
282 909 hab. (31 décembre 2020)
Densité 285 hab./km2
Rang démographique 12e
Langue officielle Allemand
Géographie
Coordonnées 47° 35′ nord, 9° 04′ est
Altitude Min. 370 m (Thur à Neunforn)
Max. 991 m (Hohgrat)
Superficie 991,02 km2
Rang 12e
Liens
Site web www.tg.ch

    Étymologie

    Le nom allemand du canton, « Thurgau », signifie « pays de la Thur », le terme « pays » (Gau en allemand) désignant ici un canton de l'empire carolingien. Le nom français de Thurgovie en dérive.

    En italien et en romanche, le canton est appelé « Turgovia ».

    Géographie

    Généralités

    Le canton est bordé au nord par le lac de Constance et le Rhin. La frontière sud-ouest longe le canton de Zurich et le canton de Saint-Gall se trouve au sud-est. Il est situé au nord-est du pays et est séparé de l'Allemagne par le lac de Constance et le Rhin.

    Le canton est entièrement traversé par la Thur, rivière à laquelle il doit son nom.

    Dans le but de préserver les terres cultivables, les thurgoviens ont inscrit dans leur constitution cantonale que les zones constructibles ne pourront plus être étendues jusqu'en 2040. La modification de la constitution a été acceptée par 80,7 % des votants, le 12 février 2017[6].

    Le canton de Thurgovie culmine au Hohgrat, à 991 m d'altitude[7], et son point le plus bas se trouve au bord de la Thur sur le territoire de la commune de Neunforn, à Oberneunforn, à 370 m d'altitude[8]. Avec 991,02 km2, la Thurgovie est le douzième canton de Suisse par sa superficie[9].

    Climat

    Relevé météorologique du canton de Thurgovie pour la période 1981-2010.
    Données Station jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Températures moyennes max. (°C) Aadorf / Tänikon[10] 2,6 4,3 9,2 13,5 18,4 21,4 23,9 23,2 18,8 13,6 6,9 3,6 13,3
    Güttingen[11] 2,7 4,3 9,4 13,8 18,7 21,7 24,1 23,4 18,9 13,4 7 3,7 13,4
    Salen-Reutenen[12] 1,1 2,6 7,1 11,5 16,3 19,4 21,6 21 16,8 11,8 5,4 2,1 11,4
    Températures moyennes min. (°C) Aadorf / Tänikon −3,7 −3,7 −0,3 2,3 6,8 10,4 12,3 12 8,6 5,2 0,4 −2,1 4
    Güttingen −2,3 -2 0,9 3,7 8,2 11,5 13,5 13,2 10 6,4 1,6 -1 5,3
    Salen-Reutenen −2,7 −2,3 1 3,8 8,2 11,5 13,5 13,2 10 6,5 1,5 −1,4 5,2
    Précipitations (mm) Aadorf / Tänikon 77 73 88 90 124 124 117 120 102 91 84 96 1 184
    Güttingen 53 52 64 71 100 102 108 96 87 71 69 75 947
    Salen-Reutenen 37 37 52 66 96 98 103 106 87 72 53 54 861
    Ensoleillement (heures) Aadorf / Tänikon 50 73 116 146 171 190 217 194 139 93 51 35 1 474
    Güttingen 41 70 127 165 193 204 229 208 148 90 47 33 1 554
    Salen-Reutenen
    Source : MétéoSuisse.

    Histoire

    Carte du bailliage commun de Thurgovie au XVIIIe siècle.

    Aux temps préhistoriques, les terres du canton étaient habitées par les gens de la culture de Pfyn. Durant la période romaine, le canton faisait partie de la province de Germanie supérieure et de Rhétie jusqu’en 450, date à laquelle les terres furent occupées par les Alamans. C’est seulement à partir du VIIIe siècle que le canton put jouir d’un système politique similaire au système actuel. À l'époque, la Thurgovie était plus étendue mais durant le Moyen Âge, les terres se sont réduites petit à petit. Les ducs de Zähringen et les comtes de Kyburg ont repris une bonne partie du territoire. Jusqu'en 1218, la ville de Zurich faisait partie de la Thurgovie avant de devenir Reichsunmittelbar. Lorsque la dynastie de Kyburg s'est éteinte en 1264, les Habsbourg ont pris la région. En 1460, la Thurgovie devient un bailliage commun des cantons de Zurich, Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug et Glaris. La région passe à la réforme protestante. Une révolte paysanne en marque le début. En effet en 1524, deux paysans entrent dans la chartreuse d'Ittingen, ouvrant la porte aux autres paysans qui en chassent les moines, pillent le monastère pendant deux jours, détruisent des documents ainsi que des caves à vins et incendient le monastère. Les tensions religieuses en Thurgovie ont fortement compté dans la guerre de Villmergen (1656) au cours de laquelle Zurich occupe brièvement la Thurgovie. En 1798, le pays devient officiellement un canton faisant partie de la République helvétique, puis, le 19 février 1803, de la Confédération suisse, après l'« Acte de Médiation » imposé par la France.

    La constitution cantonale actuelle remonte à 1987.

    Organisation territoriale

    Districts

    Les districts du canton de Thurgovie.

    Le canton de Thurgovie est divisé en cinq districts[13] qui se nomment tous du nom de leur chef-lieu :

    Communes

    Le canton compte 80 communes politiques. Au 31 décembre 2020[14], les communes les plus peuplées étaient :

    Démographie

    Population

    Au 31 décembre 2020, le canton de Thurgovie compte 282 909 habitants, soit 3,3 % de la population totale de la Suisse. Il est ainsi le douzième canton le plus peuplé. Sa densité de population atteint 285 hab/km2, supérieure à la moyenne nationale[14].

    Évolution de la population cantonale entre 1850 et 2020[15],[16].

    Cultes

    Un peu moins de la moitié des habitants du canton revendique l'appartenance au protestantisme ; les catholiques forment un peu plus du tiers de la population[17].

    Le tableau suivant détaille la population du canton suivant la religion, en 2000[17] :

    ReligionPopulation %
    Protestants+103 095,+045,
    Catholiques+81 541,+035,6
    Communautés islamiques+13 584,+005,9
    Orthodoxes+03 924,+001,7
    Vieux catholiques+00126,+000,1
    Communauté de confession juive+00088,+000,
    Aucune appartenance+16 457,+007,2
    Autre+10 060,+004,4
    Total+228 875,+100,

    Note : les intitulés des religions sont ceux donnés par l'Office fédéral de la statistique ; les protestants comprennent les communautés néo-apostoliques et les témoins de Jéhovah ; la catégorie « Autres » inclut les personnes ne se prononçant pas.

    Économie

    Revenu : 9 146 M fr[18].

    La moitié de la production nationale de pommes lui vaut le surnom de « Mostindien » (Inde du moût).

    Culture locale

    Emblèmes

    Le canton de Thurgovie a pour emblèmes un drapeau et un blason. Les armoiries de Thurgovie se blasonnent : Tranché d’argent et de sinople aux deux lions rampants d’or lampassés et vilenés de gueules[19].

    Langue

    La langue officielle du canton est l'allemand.

    Le tableau suivant détaille la langue principale des habitants du canton en 2000[20] :

    LangueLocuteurs %
    Allemand+202 521,+088,5
    Italien+06 317,+002,8
    Albanais+05 136,+002,2
    Langues slaves de l'ex-Yougoslavie+03 588,+001,6
    Portugais+02 480,+001,1
    Turc+02 036,+000,9
    Espagnol+01 387,+000,6
    Français+00948,+000,4
    Romanche+00287,+000,1
    Autres+04 175,+001,8
    Total+228 875,+100,

    Annexes

    Bibliographie

    • Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire géographique de la Suisse : Soyhières - Tofla (LA), t. 5, Neuchâtel, Société neuchâteloise de géographie, (lire en ligne).

    Lien interne

    Lien externe

    Références

    1. [xls] « Liste officielle des communes de la Suisse - 01.01.2008 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
    2. (de) « Der Regierungsrat und seine Aufgaben », sur tg.ch (consulté le )
    3. (de) « Der Grosse Rat des Kantons Thurgau », sur tg.ch (consulté le )
    4. « Liste des conseillers aux Etats par canton », sur parlement.ch (consulté le )
    5. « Liste des conseillers nationaux par canton », sur parlement.ch (consulté le )
    6. Les objets cantonaux alémaniques, Les terres cultivables protégées en Thurgovie, 24 heures, 12 février 2017
    7. « Les points culminants des cantons suisses » [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    8. (de) Hans Graber, « Geografie: Die Hochs und Tiefs der Kantone », sur Luzerner Zeitung (consulté le ).
    9. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le ).
    10. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Aadorf/Tänikon » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
    11. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Güttingen » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
    12. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Salen-Reutenen » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
    13. Répertoire officiel des communes de Suisse - Mutations 2010 OFS, décembre 2010
    14. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le ).
    15. « Population résidante de la Suisse, par grande région et canton, de 1850 à 2000 » [xls], sur www.ge.ch (consulté le ).
    16. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur bfs.admin.ch (consulté le ).
    17. « Religions », Office fédéral de la statistique, (consulté le )
    18. Office fédéral de la statistique
    19. « Drapeaux des cantons de Suisse », sur touslesdrapeaux.xyz (consulté le ).
    20. « Langues », Office fédéral de la statistique, (consulté le )
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