Capri c'est fini

Capri c'est fini est une chanson française, écrite et interprétée par Hervé Vilard. Cette chanson rencontra un grand succès en France lors de sa sortie en et lança la carrière du jeune chanteur alors âgé de 19 ans. Enregistrée en sept langues, le titre s'est vendu à 3 millions d'exemplaires[1], dont plus de 400 000 en France[2].

Capri c'est fini
Single de Hervé Vilard
extrait de l'album Capri c'est fini
Face B Un monde fait pour nous
Sortie juin 1965
Enregistré 1965
Durée 3:35
Genre Chanson française
Auteur-compositeur Hervé Vilard et Marcel Hurten
Réalisateur Roland Hilda
Label Mercury
Philips

Singles de Hervé Vilard

Pistes de Capri c'est fini

Les paroles évoquent une rupture amoureuse. Le titre de la chanson fait référence à l'île italienne de Capri, où la relation s'est formée et a perduré, pour désigner le couple qui se sépare, selon le principe de la synecdoque[3],[4].

Historique

Genèse de la chanson

Hervé Vilard, qui venait de signer son premier contrat avec Mercury, ne souhaitait pas chanter des chansons en anglais reprises dans le catalogue de sa maison de disques.

Travaillant à l'élaboration de son deuxième 45 tours, il s'inspire d'une chanson de Charles Aznavour, C'est fini, sortie cette année-là, dans laquelle celui-ci répétait plusieurs fois « c'est fini… »[5].

Après un échec lors d'une audition, il aperçoit dans le métro une affiche publicitaire sur laquelle est écrit "Partez en vacances à Capri !"[6]. Il rentre chez lui, écrit les paroles, et compose en sept minutes la mélodie de Capri, c'est fini[7]. Le titre d'origine était Marie, c'est fini, à la suite d'une rupture amoureuse avec une jeune fille de Nice.  

Un succès international

Sa maison de disques, peu enthousiaste, consent finalement à produire le titre[8]. Refusée par le jury du concours la Rose d'or d'Antibes[8], elle est néanmoins diffusée sur Europe 1 et sort en [8],[9],[10] sur un EP rassemblant trois autres titres, dont la reprise d'un succès de Jimmy Fontana (Il mondo (en)) et l'adaptation d'une ritournelle du folklore napolitain[11].

La chanson est enregistrée en plusieurs langues et s'écoule à plus de 400 000 exemplaires en France[12], où elle se classe no 2 des ventes.

Elle se classe également no 1 en Espagne, au Brésil et en Turquie[13], et dans le top 15 en Allemagne, en Autriche, en Suisse germanophone, en Belgique et aux Pays-Bas[14].   

Son tout premier 33 tours, qui inclut douze titres dont Capri, c'est fini et est diffusé dans toute l'Europe, s'écoule à 450 000 unités[9],[15].

Classements hebdomadaires

Classement Meilleure position[16]
Allemagne 14
Autriche 15
Belgique 2
Brésil 1
Chili 8
Espagne 1
France (IFOP) 2
Pays-Bas 15
Suisse 8
Turquie 1

Reprises et adaptations

Cette chanson a fait l'objet de quelques reprises :

Elle fut adaptée en anglais sous le titre Kiss Tomorrow Goodbye, interprété en Grande-Bretagne par Vince Hill (en) (sur l'album Always You & Me en 1967)[17] et aux États-Unis par Lainie Kazan[18].

Clip

Son clip, tourné au château de Chambord, fait partie de ceux qui ont été diffusés dans les juke-box Scopitone dans les années 1960 et 1970.

Parodies et inspirations

« Oui. Un jour cela arrivera, un jour il vous viendra le regret abominable de cela que vous qualifiez « d'invivable », c'est-à-dire de ce qui a été tenté par vous et moi pendant cet été 80 de pluie et de vent.
Quelquefois c'est au bord de la mer. Quand la plage se vide, à la tombée de la nuit. Après le départ des colonies d'enfants. Sur toute l'étendue des sables tout à coup, ça hurle que Capri c'est fini. Que C'ÉTAIT LA VILLE DE NOTRE PREMIER AMOUR mais que maintenant c'est fini. FINI.
Que c'est terrible tout à coup. Terrible. Chaque fois à pleurer, à fuir, à mourir parce que Capri a tourné avec la terre, vers l'oubli de l'amour[20]. »

Notes et références

  1. Chantal Brunschwig, Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Klein, 100 ans de chanson française, Paris, Seuil, , 384 p., p. 358.
  2. Ventes de 1965
  3. Pierre Cadiot, « La métaphore, ou l'entrelacs des motifs et des thèmes », Semen, vol. 15 « Figures du discours et ambiguïté », , p. 41–58 (48) (ISBN 2-84627-085-6, lire en ligne).
  4. Marie-Noëlle Gary-Prieur, Grammaire du nom propre, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Linguistique nouvelle », , 252 p. (ISBN 2-13-046130-1), p. 187.
  5. Interview d'Hervé Vilard dans le documentaire Graffiti 60 réalisé par Gérard Jourd'hui et Anna Ruiz.
  6. « Hervé Vilard "Capri c’est fini" - La vie secrète des chansons - André Manoukian » (consulté le )
  7. « Hervé Vilard "Capri, n'est plus fini" chez Thierry Ardisson | INA Arditube » (consulté le )
  8. Fabien Lecœuvre, 1001 histoires secrètes de chansons, éditions du Rocher, , 603 p. (ISBN 978-2-268-09672-8, OCLC 1017608335), « Capri, c'est fini ».
  9. RFI Musique, « Hervé Vilard », RFI, (consulté le ).
  10. Benjamin D'Alguerre, « Herve Vilard », sur Olympia Hall, (consulté le ).
  11. (en) Capri c'est fini sur Discogs.
  12. Fabrice Ferment, « TOP 45 Tours - 1965 », sur 40 ans de Tubes, (consulté le ).
  13. Classements d'Hervé Vilard
  14. Chartsventes, « World singles charts and sales TOP 50 in 58 countries: Hervé VILARD », sur World singles charts and sales TOP 50 in 58 countries, (consulté le )
  15. (en) Capri c'est fini sur Discogs.
  16. Classements d'Hervé Vilard
  17. (en) Vince Hill - Always You & Me (LP), sur Discogs.
  18. (en) « Five Years of Best-Selling Songs », Billboard, vol. 82, no 22, , p. 44.
  19. Hervé Vilard, L'Âme seule, Paris, Fayard, , 384 p. (ISBN 2-213-62500-X), cité dans David Gaillardon, « Le dernier romantique », La Semaine de l'Allier, (lire en ligne).
  20. Marguerite Duras, Yann Andréa Steiner : édition définitive, Paris, P.O.L., , 137 p. (ISBN 2-86744-244-3), p. 66–67, citée par exemple dans Anne Cousseau, Poétique de l'enfance chez Marguerite Duras, Genève, Librairie Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraire », , 462 p. (ISBN 2-600-00327-4), p. 82–83.

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