Célesta

Le célesta est un instrument de musique de la famille des percussions muni d'un clavier, inventé en 1886. C'est un hybride entre le glockenspiel et le piano, les marteaux actionnés par les touches du clavier frappant des lames métalliques.

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Sélestat.

Célesta

Variantes historiques
Classification Idiophone
Famille Instrument de percussion et à clavier
Instruments voisins Piano électrique
Œuvres principales Danse de la Fée Dragée de Tchaïkovski, Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók, Les Planètes de Holst, Le Chant de la Terre de Gustav Mahler, Aquarium de Camille Saint-Saëns, Hedwig's Theme de John Williams.
Facteurs bien connus Auguste Mustel
Échantillon sonore

Description

Il sert le plus souvent à donner de l'effet dans les pièces orchestrales, pour traduire une ambiance. Ses parties musicales sont souvent le doublage d'un thème joué à la flûte ou à la harpe, voire parfois une partie solo dans de redoutables traits d'orchestre. Il est également utilisé en musique de chambre, mais il n'existe que très peu de concertos écrits pour lui.

Le son obtenu, pauvre en harmoniques, est d'une très grande pureté qui n'est pas sans rappeler les antiques boîtes à musique. Dans l'orchestre, c'est un des instruments les plus aigus, il monte dans la douceur jusqu'au contre ut du piccolo. Ses notes graves sont peu sonores et rappellent le timbre de la cloche. Dès le médium et jusqu'à l'aigu, le célesta est souvent utilisé pour des effets féeriques, merveilleux et célestes.

Origines

Son origine directe est l' « harmonium » (instrument à vent) dont il reprend le clavier. Il fut inventé en 1886 par Auguste Victor Mustel (1842-1919), remplaçant les tuyaux et anches par des lamelles métalliques à la manière d'un glockenspiel et des marteaux à la manière d'un piano (le piano droit date de 1845).

Répertoire

Ernest Chausson a été l'un des tout premiers compositeurs à recourir à cet instrument (musique de scène pour La Tempête de Shakespeare). Tchaïkovski l'a utilisé dans la Danse de la Fée Dragée de son ballet Casse-Noisette et Béla Bartók dans sa Musique pour cordes, percussion et célesta. Maurice Ravel emploie le timbre de cloche dans les graves du célesta dans Laideronnette impératrice des pagodes de Ma Mère l'Oye.

Cet instrument tient aussi une place privilégiée dans Les Planètes de Holst (mouvements consacrés à Saturne et Neptune). C'est par ailleurs l'un des instruments de percussion favoris du compositeur américain John Williams. Les Symphonies n° 4 et n° 13 de Chostakovitch s'achèvent sur une intervention pianissimo du célesta, la quinzième du même compositeur se termine aussi avec cet instrument qui est ensuite suivi par quelques percussions. Mais c'est Gustav Mahler qui l'a le plus employé, dans la 6e symphonie, la 8e symphonie et Le Chant de la Terre.

Certains artistes pop ont recours à cet instrument : Peter von Poehl dans The story of the impossible, Tom Waits dans Closing Time, Björk dans Vespertine ou Emilie Simon dans La Marche de l’empereur par exemple. Il est également utilisé par l'orchestre qui accompagne Charles Trenet dans Douce France (enregistrement de référence), dans l'intro de Sunday Morning du Velvet Underground ou dans le side project de Julien Mineau (Malajube) Fontarabie. On peut aussi l'entendre dans les chansons Novocaine for the soul et Flyswatter du groupe Eels. Le jazzman Thelonious Monk en joue également sur le morceau Pannonica sur l'album Brilliant Corners. Au cinéma, dans le thème principal des films de la saga des Harry Potter (Hedwig's Theme), les premières notes sont jouées au célesta. Le chanteur Iggy Pop du groupe protopunk Iggy and the Stooges joue également du célesta dans la chanson "Pénétration" du mythique album Raw Power [1973].

Bibliographie

  • Jean-Paul Vanderichet, Jean Batigne : Les Instruments de percussion, collection Que sais-je ? no 1691 au Presses universitaires de France, 1975.
  • Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : technique, formes, instruments, Éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », , 1109 p. [détail des éditions] (ISBN 2-04-005140-6)
  • Denis Arnold : Dictionnaire encyclopédique de la musique en 2 tomes, (Forme rondo T. I, p. 831) Université d'Oxford — Laffont, 1989. (ISBN 2-221-05654-X)
  • (en) John H. Beck[1], Encyclopedia of Percussion, éditions Routledge, 19 décembre 2013 (ISBN 978-1138013070), 466 pages

Notes et références

  1. Percussive Arts Society, biographie de John Beck

Article connexe

  • Dulcitone, instrument de musique similaire à diapasons.

Liens externes

  • Portail de la musique classique
  • Portail des percussions
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.