Symphonie no 13 de Chostakovitch
La Symphonie no 13 en si bémol mineur (op. 113, sous-titrée Babi Yar) de Dmitri Chostakovitch, pour voix basse, chœur d'hommes et orchestre, fut créée le à Moscou par l'Orchestre philharmonique de Moscou et le chœur de l'Institut Gnessine sous la direction de Kirill Kondrachine (après que Evgeni Mravinski eut refusé de diriger l'œuvre). Le soliste était Vitali Gromadski.
Babi Yar
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Symphonie no 13 en si bémol mineur Opus 113 Babi Yar | |
Dmitri Chostakovitch | |
Genre | Symphonie |
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Nb. de mouvements | 5 |
Musique | Dmitri Chostakovitch |
Texte | Evgueni Evtouchenko |
Langue originale | russe |
Effectif | basse, chœur d'hommes et orchestre |
Durée approximative | environ 60 minutes |
Dates de composition | 1957 |
Création | Moscou |
Interprètes | Orchestre philharmonique de Moscou Vitali Gromadski basse chœur de l'Institut Gnessine Kirill Kondrachine direction |
Structure
L'œuvre est composée de cinq mouvements :
- Adagio : Babi Yar
- Allegretto : Humour
- Adagio : Au magasin
- Largo : Peurs
- Allegretto : Une carrière
Fiche technique
- Titre : Symphonie no 13 en si bémol mineur, op. 113
- Sous-titre : Babi Yar
- Composition : 1962
- Création : par l'Orchestre philharmonique de Moscou et le chœur de l'Institut Gnessin avec Vitali Gromadski sous la direction de Kirill Kondrachine
Orchestration
Instrumentation de la Symphonie n° 13 |
Cordes |
premiers violons, seconds violons, altos,
violoncelles, contrebasses, 2-4 harpes |
Bois |
Petite flûte,
2 flûtes 3 hautbois (le troisième jouant aussi du cor anglais) 3 clarinettes si bémol (la troisième jouant aussi de la petite clarinette en mi bémol et de la clarinette basse en si bémol), 3 bassons (le troisième jouant aussi du contrebasson) |
Cuivres |
4 cors en fa,
3 trombones, tuba |
Percussions |
timbales, triangle, castagnettes, wood-block, tambour de basque, caisse claire, cymbales, fouet, grosse caisse, tam-tam, cloche, glockenspiel, xylophone, célesta, piano |
Histoire
Composition
La symphonie présente des poèmes de Evgueni Evtouchenko sur le massacre de Babi Yar et autres violences antisémites, y compris l'affaire Dreyfus, le Pogrom de Bialystok et la vie d'Anne Frank, ainsi que d'autres textes. La symphonie fut composée alors que régnait la censure en Union soviétique et Nikita Khrouchtchev menaça de stopper l'exécution de l'œuvre. La création eut bien lieu, mais dans des conditions dramatiques, et en 1965 Evtouchenko fut contraint de réécrire la première strophe de son poème pour proclamer que des Russes et des Ukrainiens non juifs avaient péri aux côtés des juifs à Babi Yar[1]. La partition avec le texte original a été à nouveau publiée en 1970.
Chostakovitch aurait avoué à Edison Denisov — un compositeur proche — qu'il a toujours détesté l'antisémitisme. A propos du massacre de Babi Yar et de la place des juifs dans l'Union soviétique, il aurait confié à son ami Solomon Volkov :
... Il serait temps que les juifs puissent vivre heureux et en paix là où ils sont nés : en Russie. On ne devrait jamais oublier la dangerosité de l'antisémitisme, et nous devrions continuer à faire de la prévention, parce que cette infection est toujours en vie, et qui sait si un jour elle disparaîtra.
C'est d'ailleurs pourquoi j'ai été réjoui, lorsque j'ai lu le texte de Babi Yar : le poème m'a surpris. Et il a surpris des milliers de gens : beaucoup avaient entendu parler de Babi Yar, mais c'est avec le texte, écrit par Evtouchenko, qu'ils s'en sont vraiment rendu compte. Beaucoup avaient essayé de détruire la mémoire de Babi Yar, d'abord les Allemands eux-mêmes, puis le gouvernement ukrainien ; mais ce texte est devenu une preuve même que ce qui s'est passé à Babi Yar ne sera jamais oublié. Voilà une preuve de la puissance de l'art.
Les gens savaient ce qu'il [sic] s'était produit à Babi Yar, même avant le poème de Evtouchenko, mais ils ont décidé de se taire. Le texte de cette symphonie a brisé le silence. L'art détruit le silence.
La création de l'œuvre fut mouvementée : Mravinsky ayant, à la surprise générale, refusé de diriger la première, c'est Kirill Kondrachine qui le remplace, alors qu'il a créé la Quatrième Symphonie du même Chostakovitch peu de temps auparavant (cette symphonie écrite en 1936 ne fut créée qu'en 1961, pour des raisons d'exécution et de son contenu difficilement tolérable par les autorités). Deux basses étaient pressenties pour chanter la partie soliste : Alexandre Vedernikov et Boris Gmyria. Le premier refuse, et le second accepte. Mais le jour de la générale, Gmyria reçoit l'ordre de quitter les répétitions, du fait qu'il est demandé au Bolchoï de toute urgence. Kondrachine s'emporte, car il sait que le Bolchoï compte suffisamment de basses pour se passer de Gmyria. Il se résout à engager la doublure, Vitaly Gromadsky. Après plusieurs recherches, on le trouve et la générale peut continuer. Le soir même, la tension est palpable, l'orchestre joue la symphonie Jupiter de Mozart en première partie. Lorsque chœur, soliste et chef arrivent sur scène et prononcent les premiers vers de Babi Yar, le public est frappé de plein fouet. À la fin de la symphonie, le succès est énorme et le public acclame le compositeur timidement assis dans le parterre d'orchestre.
version originale | version remaniée |
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Analyse
L'œuvre est fortement influencée par Mahler et Moussorgski.
Discographie sélective
Direction | Orchestre | Soliste | Enregistrement | Label | Note |
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Barshai | Orchestre symphonique de la WDR de Cologne | 11- | Brilliant Classics | (OCLC 233166247) | |
Haitink | Chœur et Orchestre royal du Concertgebouw | Marius Rintzler | 1984 | Decca | (OCLC 30431273) |
Jansons | Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise | Sergei Aleksaskin | janvier 2005 | EMI | (OCLC 62191459) |
Kondrachine | Orchestre philharmonique de MoscouOrchestre philharmonique de MoscouOrchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise | GromadskyArthur EisenShirley-Quirk | 18- | Russian Disc/PragaMelodiyaPhilips | Concert de création (OCLC 30665993 et 900481854)Enregistrement officiel (OCLC 699164428)Concert (OCLC 14967523) |
Previn | Orchestre symphonique de Londres | Dimiter Petkov | 5- | EMI | (OCLC 820476173) |
Rojdestvenski[2] | Orchestre symphonique de l'URSS | Anatoli Safiulin | 1985 | Melodiya[3] | (OCLC 23530194 et 49696932) |
Rostropovitch | Orchestre symphonique de Washington | Nicola Ghiuselev | Erato | (OCLC 659077957) |
Notes et références
- Maxime Kaprielian, « Les Symphonies de Dimitri Chostakovitch « Aller + Loin », ResMusica » (consulté le )
- Gennady Rozhdestvensky, le dernier des géants par Pierre-Jean Tribot (février 2012) sur resmusica.com.
- Lors de sa sortie ce disque a été distingué d'un « 10 » dans le magazine Répertoire no 124.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- MusicBrainz (œuvres)
- (en) AllMusic
- (en) Carnegie Hall
- (en) Anniversaries : Dmitri Shostakovich Born 110 Years Ago
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