Château de Brochon

Le château de Brochon[2] est un château néorenaissance du XIXe siècle à Brochon, en Côte-d'Or, en Bourgogne-Franche-Comté. Il a été bâti par l'homme de lettres Stéphen Liégeard et abrite depuis 1962 le lycée Stéphen-Liégeard.

Château de Brochon

Château de Brochon vu depuis la cour.
Période ou style Néorenaissance
Type Manoir
Architecte Louis Perreau, Albert Leprince
Début construction 1895
Fin construction 1899
Destination initiale Lycée
Propriétaire actuel Commune de Brochon
Protection  Classé MH (1984)[1]
Coordonnées 47° 14′ 18″ nord, 4° 58′ 23″ est
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Commune Brochon
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne

Histoire

L'origine du domaine

Au XIVe siècle, Philippe le Hardi, premier duc Valois de Bourgogne et fils du roi de France Jean II le Bon, fait don à l'ordre des Chartreux d'un domaine situé à Brochon. Il s'agit de bâtiments renforcés ainsi que d'autres constructions, entourés de vignes. Au XVIIe siècle, des terres de ce domaine, le "Crais-Billon", sont achetées par Melchior Jolyot originaire de Nuits-Saint-Georges, greffier en chef de la chambre des comptes de Bourgogne et de Bresse, et père de Prosper Jolyot de Crébillon dit "Crébillon père". Le nom de ce petit « fief » est transformé en Crébillon ; il serait une des sources de la revendication nobiliaire des Jolyot[3]. En 1804, Étienne Liégeard, membre d'une vieille famille dijonnaise proche des milieux bonapartistes, fait l'acquisition d'une partie du domaine. En 1843, son fils Jean-Baptiste Liégeard (1811-1887), futur maire de Dijon, agrandit celui-ci. Finalement, en 1879, le petit-fils d'Étienne, Stéphen Liégeard (1830-1925), ancien homme politique, écrivain et poète en vue, complète l'ensemble. Fortuné, il rachète le reste des terres à la famille Darcy. Il songe alors à y bâtir un château néorenaissance.

L'ambitieux projet de Stéphen Liégeard

Le désir de Liégeard était de doter le village de Brochon, et plus particulièrement son domaine, d'un monument de référence. Cet édifice d’exception est le dernier château d'une réelle ampleur construit en Côte-d'Or. Stéphen Liégeard souhaitait bâtir un château néorenaissance car "ce qu'il manque à la Bourgogne, disait-il, ce sont les châteaux de la Loire." Entamé en 1895 peu après la grave crise du phylloxéra, le chantier de construction avait aussi une vocation philanthropique : Liégeard voulait redonner du travail aux petits exploitants viticoles ruinés.

La construction du château

Dès ses achats de 1879, Liégeard fait démolir les derniers bâtiments des Chartreux (excepté la "tour Crébillon"). Le chantier du château démarre en 1895 et s'achève en 1899 pour le gros-œuvre. Le décor, lui, est terminé en 1902. Des personnes de renommée régionale et nationale sont appelées pour diriger les travaux. Le parc est dessiné par le paysagiste Bühler qui fixe l'emplacement du nouveau château. Les architectes sont Leprince et Perreau. Louis Perreau devait construire à Dijon l’Hôtel des Postes de la place Grangier et l’immeuble Art nouveau voisin. L'architecture est néorenaissance, fortement influencée par les réalisations ligériennes (Azay-le-Rideau pour la façade est, Chenonceau pour ses grandes arcades, Blois et Chambord pour les cheminées et chiens-assis). La décoration intérieure, par contre, est inspirée du XVIIIe siècle (Rocaille, Louis XVI). Elle est confiée à des artistes de renom : Schanosky (lambris), Achille Cesbron (peintures), Paul Gasq (sculptures).

Un château devenu lycée

Le château ne resta pas longtemps dans la famille Liégeard : Gaston Liégeard, fils de Stéphen, meurt célibataire en 1953 ; son neveu, seul héritier, refuse la succession. L'État hérite alors des lieux, conformément au testament de Gaston Liégeard. Les pouvoirs publics décident d'affecter le château à l'enseignement dès la rentrée 1954, comme lycée. Les lieux sont alors sous la responsabilité du lycée Marcelle-Pardé puis du lycée Carnot. En 1962, l'Éducation nationale décide de fonder le nouveau lycée Stéphen-Liégeard. La construction d'un nouveau bâtiment entraîne la disparition de la serre et du potager dont il ne reste plus que la borne de la fontaine qui l'alimentait en eau. La roseraie est en voie de reconstitution dans le domaine du parc. Depuis 1975[4], les façades et la décoration intérieure sont inscrites au titre des monuments historiques[5]. Enfin, en 1994, l'Association des Amis du Château Stéphen-Liégeard de Brochon[6] s'est donné pour but de promouvoir la connaissance de ce remarquable patrimoine bourguignon.

Description

Extérieur

Batiment vu de la cour

C'est un bâtiment en L composé de deux corps de logis reliés entre eux par un important pavillon de deux étages carrés, sur lesquels sont greffées tours ou tourelles. Le grand hall, éclairé par des verrières d'Édouard Didron comportant les initiales "SL" entrelacées, est couvert d'un plafond à caisson. Son escalier d'honneur, à deux volées perpendiculaires, donne accès à une galerie qui distribue le premier étage. Le rez-de-chaussée comporte cinq pièces principales : la bibliothèque, le salon, la salle de billard, la salle à manger et le bureau de Gaston Liégeard. Le premier étage comprend une dizaine de chambres, dont celle de Stéphen Liégeard et celle de son épouse Mathilde. Sous les combles, une vingtaine de chambres ont été aménagées, sans décor particulier. À l'étage de comble du corps principal, une très vaste pièce, destinée aux loisirs, fut aménagée en laissant la charpente apparente. Les matériaux utilisés proviennent pour la plupart de la région (pierre assez tendre du nord de la Côte-d'Or pour les sculptures, pierre plus dure pour le gros œuvre provenant principalement des carrières de Brochon, Chambolle, Premeaux et Comblanchien).

Décoration intérieure

Lion sculpté

Dans le hall d'entrée, à la base du grand escalier, un lion sculpté grandeur nature en ronde bosse est sans doute une allusion à l'image que Stéphen Liégeard voulait donner de lui-même. En effet, ce motif apparaît de nombreuses fois sur le décor sculpté des façades. Le hall abrite également une statue de jeune nymphe par Paul Gasq, Le Réveil de la source.

Le parc

Aménagé par le renommé Eugène Bühler, ce parc à l'anglaise aux essences variées contenait également un jardin alpin, une roseraie (avec 800 variétés), une rocaille avec grotte, des bassins, une serre et des statues d'agrément. L'édification de certains bâtiments du lycée a quelque peu modifié cet agencement.

Quelques photos

Bibliographie

  • Albert Colombet, Bertrand Fromentin, Aimé Thirard, Brochon Promenade dans le monde des Liégeard A l'occasion des 100 ans du château, Dijon, ICO, 1998, 51 p.

Notes

  1. Notice no PA00112162, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Le nom de « château Stéphen Liégeard » n’a aucun caractère officiel.
  3. Une tour, dite "tour Crébillon", est présente dans le parc du château.
  4. 29 octobre 1975
  5. Fiche Mérimée
  6. Site du lycée et de l'association

Liens externes

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