Château de Lévis
Le château de Lévis est un château situé sur la commune de Lurcy-Lévis, dans le département de l'Allier,en France[1].
Type |
Palais |
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Destination initiale |
Résidence du Duc de Lévis, gouverneur du Bourbonnais. |
Destination actuelle |
Propriété privée |
Période | |
Style |
Classique |
Construction | |
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
État de conservation |
En rénovation |
Site web |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Commune |
Coordonnées |
46° 42′ 09″ N, 2° 55′ 18″ E |
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Localisation
Le château se trouve au sud de la commune, près de la route de Couleuvre.
Description
Construit dans les débuts du règne de Louis XIV en 1655, il est d'une architecture sobre.
Depuis sa vaste cour d'honneur, au nord, entourée de douves et bordée par deux bâtiments de dépendances que longe une double allée de tilleuls, on découvre ce château et ses escaliers donnant sur le pavillon central bâti au niveau du soubassement. Il compte trois travées ; le corps central mesure une soixantaine de mètres de long. Les portes-fenêtres du premier étage ouvrent sur le double perron des escaliers à double révolution.
Les pavillons à chaque extrémité des ailes plus larges et plus saillantes que l'avant-corps s'étagent sur trois niveaux avec les combles. Ces pavillons sont en harmonie avec l'ensemble de la construction. Le corps central présente onze travées réparties inégalement de part et d'autre du pavillon central. Ce dernier ainsi que les escaliers des deux façades ont été construits en 1855.
Le deuxième étage mansardé est éclairé par des lucarnes à ailerons couronnées d'un fronton cintré.
Le rez-de-chaussée est affecté aux pièces de service, les pavillons latéraux aux appartements, l'étage noble, au centre, aux pièces de réception : grand Salon, salle à manger, bibliothèque, petit salon. Celles-ci ont conservé leurs lambris, leurs plafonds à solives et poutres apparentes, ainsi que leurs cheminées de briques ou de porphyre. Le grand salon conserve sa cheminée en pierre blanche dont le manteau repose sur des jambages en rétrécissant à la base et ornés d'une coquille. La hotte fut garnie d'un tableau représentant une scène de cour.
Dans la basse-cour extérieure à l'ouest du château existe toujours le colombier, vestige du château du Moyen Âge, anciennement coiffé d'un toit conique aux tuiles brunes que surmontait une lanterne à l'impériale.
L'édifice est inscrit à l'Inventaire des monuments historiques en 1945[1].
Abandonné pendant une dizaine d'années, vandalisé, il était en grand péril jusqu'au début de l'année 2021, quand, au début de cette même année, une association a été créée pour sa sauvegarde et travaille à lui redonner vie[2],[3]. Actuellement, le château se visite uniquement sur rendez-vous.
Historique
Il existait au Moyen Âge, sur l'emplacement de l'actuel château, un château fort portant le nom de Poligny, Poligni ou encore Poleigné, en bordure de la voie romaine allant de Clermont à Bourges par Bourbon-l'Archambault et Sancoins.
Ce château a été construit par la famille de Poligny ; le fief passe au XIIe siècle aux La Porte, seigneurs de Bannegon, en Berry. Au XIIIe siècle Guillaume de La Porte accorde une charte d'affranchissement aux habitants de Poligny qui s'obligent en contrepartie à régler la Taille, la Corvée, « clôtures et palissades » ainsi que le guet et garde en cas d'hostilité.
À la mort, en 1366, du dernier descendant mâle de la famille, il passe en indivision aux filles, l'une épouse du sieur des Barres qui possède Bannegon, et l'autre mariée à un Châteaumorand. L'indivision cessera au XVe siècle lorsque Jean de Châteaumorand, conseiller et chambellan du roi Charles VI, réunit entre ses mains la totalité du fief.
Sa fille, Agnès de Châteaumorand, apporte le domaine de Poligny dans la famille de Lévis en épousant Brémond de Lévis, chambellan du duc de Bourbon, seigneur de La Voulte et descendant de Guy Ier de Lévis.
Son fils Louis de Lévis rend hommage pour son fief en 1506 au roi Charles VIII, dont il est le chambellan. Son successeur sera Charles de Lévis, grand maître et général réformateur des Eaux et forêts de France sous le règne du roi Henri II. Vient ensuite Claude de Lévis, panetier du roi et futur chambellan du duc d'Alençon. Il fut le père de Jean de Lévis, mort assassiné en 1611, et dont le petit-fils Roger de Lévis héritera du fief de Poligny dont la terre sera érigée en marquisat. Il fut lieutenant général au gouvernement de Bourbonnais ; on lui doit la construction de ce château qui prendra le nom de Lévis. Le château passe ensuite au fils de Roger, Charles-Antoine de Lévis (vers 1643-1719), maître de camp de cavalerie dont l'épouse Marie-Françoise de Béthisy (vers 1637-1719) dont Saint-Simon dans ses Mémoires, nous fait part de son avarice notoire et de sa passion frénétique pour le jeu. Son petit-fils, Charles Eugène de Lévis-Charlus (1669-1734), s'illustre dans la cavalerie à la bataille de Fleurus (1690), au siège de Mons (1691), à la bataille de Steinkerque (1692), et aux sièges de Namur (1692) et de Charleroi (1693).
Dernier des marquis de Poligny, Charles Eugène obtint, le , pour lui et ses descendants mâles, que les terres et seigneuries de Lurcy-le-Sauvage, Poligny, etc. soient érigées en duché-pairie sous le nom de duché de Lévis (ou Lévy). Le titre s'éteignit avec lui.
En 1744, un incendie survint dans le pavillon gauche du château, qui ne sera pas rétabli avant les années 1750.
Ses trois frères étant morts avant leur père, Marie-Françoise de Lévis, seule héritière du duc de Lévis, apporta la terre et le château de Lévis à la famille de Castries. Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries, futur secrétaire d'État de la Marine de Louis XVI, les vendit en 1752 à Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, architecte du roi, petit-fils de Jules Hardouin-Mansart. L'architecte y engloutit sa fortune, victime d'une escroquerie dans la vente des bois de la forêt de Champroux en 1753, qui devait servir au financement de l'autre moitié du prix d'acquisition (500 000 livres), affaire qui ne sera tranchée devant la Table de marbre à Paris qu'en 1766. Par cette acquisition, le dernier des Mansart entendait constituer un vaste domaine avec la fusion du comté de Sagonne qu'il avait obtenu de son père. Le temps de sa présence à Lurcy-Lévis, l'architecte s'investit beaucoup sur les lieux et restaura le portail de l'église du bourg.
Du fait de ses difficultés personnelles, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne céda le château en 1759 à André de Sinéty (1712-1846), capitaine au régiment des gardes françaises, futur gouverneur des Enfants de France, et à son épouse Marie-Anne de Ravenel.
Lévis changera plusieurs fois de propriétaires par ventes ou héritages ; ceux-ci furent :
- le marquis Louis de Sinéty, qui ouvre une manufacture de porcelaine dans le château même, et part s'installer au château de Neureux. Les ateliers seront transférés en 1850 à Couleuvre, le nouveau propriétaire désirant habiter Lévis ;
- Castellane : Louise-Cordélia-Eucharis Greffulhe, épouse séparée de biens du maréchal de France-Comté Boniface de Castellane, achète ce château et le domaine de 45 006 ha à Alphée de Sinéty, née Alphée Thuret pour la somme de 1 600 000 francs en 1823. Elle le revendra en 1833 à :
- Thuret : Isaac Thuret fit effectuer quelques restaurations en 1852 ;
- Waldner de Freundstein, par le mariage d'Adèle Thuret, petite-fille d'Isaac, avec le diplomate Eugène de Waldner de Freundstein en 1872.
Au XXe siècle, il passe entre diverses mains. De 1995 à 2000, le château a appartenu à Jacques et Martine Guyot, qui l'avaient rénové et ouvert au public[4].
Notes et références
- « Château », notice no PA00093142, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Site de l'association », sur asso.chateau-de-levis.com (consulté le )
- « Une nouvelle association au chevet du château de Lurcy-Lévis (Allier) », sur www.lamontagne.fr, La Montagne (consulté le )
- « Patrimoine : des projets pour le château de Lévis », sur vudubourbonnais.wordpress.com, (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- René Germain (dir.), Dominique Laurent, Maurice Piboule, Annie Regond et Michel Thévenet, Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Éd. de Borée, , 684 p. (ISBN 2-84494-199-0), p. 127-128.
- Laurent Boursier, Lurcy-Lévis d'hier et d'aujourd'hui, Éditions des Cahiers bourbonnais, 1965, « Les Châteaux », p. 211-244.
- Philippe Cachau, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778), thèse de doctorat d'histoire de l'art soutenue à Paris-I Panthéon-Sorbonne, 2004, t. I, p. 807-861 (Mansart de Sagonne, marquis de Lévy) et p. 862-913 (L'affaire de la forêt de Champroux, 1753-1766).
Articles connexes
Liens externes
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