Château de Langlard

Le château de Langlard[1] est un château situé à Mazerier (Allier). Il est inscrit comme monument historique depuis 1929[2]. Le château est divisé depuis longtemps [3] en deux propriétés.

Château de Langlard
Présentation
Type
maison forte
Destination actuelle
privé
Style
médiéval
Début de construction
Fin de construction
Patrimonialité
Localisation
Pays
Division administrative
Département
Commune
Région historique
Coordonnées
46° 07′ 50″ N, 3° 11′ 33″ E
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte de l’Allier

Situation

Le château de Langlard est situé à l'extrémité nord du bourg de Mazerier, dans le département de l'Allier, en région Auvergne-Rhône-Alpes, à environ 500 mètres du centre (église Saint-Saturnin), sur une éminence un peu plus haute que le village. Il domine la plaine de la Limagne de Gannat et jouit d'une vue très étendue vers l'est et le sud-est, jusqu'au puy de Montoncel et aux monts du Forez.

Description

Architecture

Sur une motte féodale antérieure, un château fort est construit au XIIIe siècle, dont il reste deux tours rondes et quelques pans de murs. L'essentiel de la construction actuelle remonte aux XIVe et XVe siècles ; elle comporte deux niveaux, plus un niveau de comble, ainsi que deux autres tours : une tour carrée à l'est et une tour hexagonale engagée dans la façade et occupée par un escalier à vis[4].

Décor peint de la chapelle

La chapelle  ou l'oratoire , au premier étage de la tour est, a conservé une peinture murale du Jugement dernier, datant de la fin du XVe siècle. Sur le mur faisant face à l'entrée, au-dessus de la seule petite baie éclairant la pièce, le Christ Juge est représenté de face, avec les mains levées. Sur le mur situé à sa droite, les élus, nus, marchent vers la Jérusalem céleste ; de ce côté, on peut voir aussi un groupe de saintes reconnaissables à leurs attributs. Du côté opposé, après le groupe des donateurs en adoration, accompagnés de saint Michel, c'est l'Enfer : les condamnés sont poussés par des diables vers une grande marmite.

On considère habituellement[5] que la donatrice était Agnès de Montmorin, propriétaire du château jusque dans les années 1480. Anne Courtillé[6] remarque que, à la suite du nettoyage et de la restauration des peintures vers 1990, certains détails apparaissent mieux et que le blason qu'on peut voir au tympan de la porte du Paradis, ainsi que sur les pavillons qui flottent au-dessus des toits de la forteresse, est celui des Bayard (D'azur au chevron d'or, accompagné de trois étoiles du même) ; elle pense donc que le commanditaire des peintures est Antoine Bayard (mort en 1506) ou son épouse. Selon elle, les vêtements que portent certains personnages correspondent bien à l'extrême fin du XVe siècle et même au début du XVIe siècle.

La terrasse et les jardins

De la terrasse et des jardins qui faisaient le charme de Langlard à l'époque de l'abbé Bayard et de la marquise de Sévigné, il ne reste rien. Mais on en connaît la description[7] par un acte notarié de 1724 et par un poème de Joseph Hennequin, homme politique et écrivain gannatois, dans La Terrasse de L'Anglar (1805). Déjà au début du XIXe siècle, ces jardins étaient à l'abandon :

La terrasse partout s'écroule délabrée,
Du parc à l'abandon rien ne défend l'entrée.

Histoire

Au XVe siècle, le château de Langlard appartient à la famille de Montmorin. Agnès de Montmorin, fille de Jacques, seigneur d'Auzon, chambellan des rois Charles VII et Louis XI et bailli de Saint-Pierre-le-Moûtier, le reçoit en dot à l'occasion de son mariage, vers 1540, avec Gilbert de Toucy-Bazerne, seigneur de Champroux. Les armes des Montmorin (De gueules, semé de molettes d'argent au lion du même brochant) figurent sur la clef de voûte de la grande salle voisine de l'oratoire.

Le château est vendu à Antoine Bayard, trésorier général des finances en Languedoc, Beaujolais, Lyonnais et Forez, puis en Roussillon et Cerdagne, qui en rend hommage le [8]. Le château reste dans cette famille jusque dans la deuxième moitié du XVIIe siècle.

L'épisode le plus connu de l'histoire du château de Langlard est la visite qu'y fit, le , la marquise de Sévigné, qui prenait les eaux à Vichy, à son ami l'abbé Jacques Bayard, seigneur de Langlard, abbé de Bellaigue, visite qu'elle raconte dans une lettre à sa fille. Elle y revint quelques années plus tard. L'abbé Bayard était aussi un ami de Madame de La Fayette.

Pendant la Révolution, le château reçut la visite d'Antoine Cariol, commissaire désigné par le directoire du district de Gannat pour veiller à l'application de la loi du 12 pluviôse an II () sur la destruction des signes de féodalité. À la suite de cette visite, les quatre tours perdirent leurs combles et furent arasées à hauteur des murailles[9].

Notes et références

  1. Le nom est parfois écrit L'Anglar(d).
  2. « Château de Langlard », notice no PA00093151, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Antoine Cariol aîné, chargé de l'application du décret du 12 pluviôse an II () relatif à la destruction des signes de féodalité, s'est intéressé au lieu ou monument dont il s'agit.
  4. René Germain (dir.), Dominique Laurent, Maurice Piboule, Annie Regond et Michel Thévenet, Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Éd. de Borée, , 684 p. (ISBN 2-84494-199-0), pp. 512-513.
  5. René Germain, Le Pays gannatois, no 155, 1er trimestre 2010.
  6. Dans l'article cité de 2000.
  7. André Hallays, En flânant… Bourgogne, Bourbonnais, Velay et Auvergne, Paris, Perrin, 1923, pp. 209-214.
  8. Son frère Michel, conseiller d'Anne de France, duchesse de Bourbon, apparaît comme co-seigneur de Langlard.
  9. Roger de Quirielle, in Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais, 1900, pp. 226-228.

Annexes

Bibliographie

  • René Germain (dir.), Dominique Laurent, Maurice Piboule, Annie Regond et Michel Thévenet, Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Éd. de Borée, , 684 p. (ISBN 2-84494-199-0), pp. 512-513.
  • Anne Courtillé, « Langlard à Mazerier », Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, no 51, 2000, pp. 193-208.
  • « Langlard, un jardin au pays de l'illusion romanesque », Dix-Septième Siècle, 41, no 165, 1989, pp. 401-415.
  • Roger de Quirielle, Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais, 1900, pp. 226-231.
  • André Hallays, En flânant… Bourgogne, Bourbonnais, Velay et Auvergne, Paris, Perrin, 1923, p. 208 et suiv.

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative à l'architecture :
  • Portail de l’Allier et du Bourbonnais
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail des châteaux de France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.