Château de La Clayette
Le Château de La Clayette est situé sur la commune de La Clayette en Brionnais, dans le sud-ouest du département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.
Château de La Clayette | |
Le château vu de l'étang. | |
Période ou style | Château fort |
---|---|
Début construction | XIVe siècle |
Fin construction | XIXe siècle |
Propriétaire initial | Philibert de Lespinasse |
Destination initiale | Forteresse |
Destination actuelle | Habitation privée (visite guidée des extérieurs et dépendances possible) |
Protection | Classé MH (1946, 1950) Inscrit MH (2002) |
Coordonnées | 46° 17′ 36″ nord, 4° 18′ 21″ est |
Pays | France |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Saône-et-Loire |
Commune | La Clayette |
Description
Environné d'eau, le château occupe une plate-forme de plan rectangulaire irrégulier. Les communs consistent en deux bâtiments parallèles de plan rectangulaire dotés chacun d'une tourelle d'angle en surplomb.
Au centre du bâtiment nord, s'élève une tour carrée, à laquelle est adossée une tourelle d'escalier. Le bâtiment sud est flanqué d'une tour ronde à laquelle s'appuie une tourelle d'escalier circulaire.
Le château proprement dit occupe la partie orientale de l'enceinte. Il est formé d'un corps de logis rectangulaire accoté à une grosse tour carrée. Au sud du corps de logis, le chemin de ronde a été aménagé en galerie. En retour d'équerre, subsistent des bâtiments du XVIIIe siècle : un autre corps de logis et dans le même alignement, un pavillon.
À l'est, une chaussée qui longe les façades, relie le château à une porte fortifiée, formée d'une tour carrée percée d'une porte charretière.
Avec ses douves reliées à un étang de 30 ha, et son parc, il bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques[1] : classement en 1946 pour la porte d'entrée, les poternes, les façades et toitures ; classement en 1950 pour la chapelle (dédiée à saint Jean l’Évangéliste et à saint Étienne) dont la voûte est recouverte de peintures représentant un concert d'anges musiciens. Les instruments qui y sont représentés sont la harpe, le psaltérion, le luth, l'orgue, la vièle à crochet, le triangle, la flûte à bec et la flute à une main, la cornemuse, la chalemie, les trompettes et les buisines[2] ; inscription en 2002 du reste du château.
Depuis 1722, le château est une propriété privée appartenant à la famille de Noblet d'Anglure[3].
Historique
Le château de La Clayette fut, du XIVe siècle à la Révolution, le centre de l’une des seigneuries les plus importantes de la région[4].
- 1307 : Jean de Lespinasse reconnaît tenir en fief du roi de France « le grand étang dit de la claete avec le moulin attenant ». Il édifie donc près de l'étang une maison forte pour résister aux brigands qui dévastaient le royaume[5] ;
- 1380 : Alors que l'invasion anglaise se fait menaçante avec la guerre de Cent Ans et que la France est parcourue par des bandes armées, le roi Charles V encourage les seigneurs à remettre en état leurs forteresses. Philibert de Lespinasse, successeur de son père Jean, transforme ainsi la maison forte en un château cantonné de grosses tours rondes ;
- 1420 : le château échoit à Louis de Chantemerle (fils de Philibert de Chantemerle, lui-même fils de Pierre et neveu de Jean de Chantemerle ; or ce dernier avait épousé Jeannette, fille de Philibert de Lespinasse[6]), dont la famille fait partie de l'entourage des ducs de Bourgogne ;
- : le roi François Ier, en route pour Lyon, passe la nuit au château ;
- 1632 : le domaine passe à Paul de Damas, veuf d'Alice-Éléonore de Chantemerle ;
- 1703 : au décès de Jean-Léonard de Damas, les Palatin de Dyo en héritent ;
- 1722 : après une succession de ventes, le château est acheté le 4 novembre 1722 à Joachim de Fay de Latour-Maubourg (qui l'avait acquis le 17 juillet 1720 du président Pierre Larcher, lui-même acquéreur le 20 décembre 1718 sur le maréchal-marquis Jean-Hector de Faÿ de Latour-Maubourg, acheteur en 1712 sur Claude-Anthoine Palatin de Dyo) par Bernard de Noblet, époux de Jeanne Donguy d'Origny, puis d'Antoinette Martin de Punetis ; sa famille gardera la propriété jusqu'à nos jours ;
- 1730 : la baronnie de La Clayette est érigée en comté par le roi ;
- XVIIIe siècle : ajout de bâtiments au donjon et construction d'une orangerie et d'une tour de guet dans le parc ;
- XIXe siècle : profond remaniement de la partie nord et ajout d'un pont-levis de style néo-gothique ;
- : un concours hippique national de saut d'obstacles est organisé dans le parc du château[7]. En 2018, ce concours se met en sommeil par manque de bénévoles pour en assurer sa pérennité[8].
Les Noblet d'Anglure
- Bernard de Noblet
- Alexandre Marie de Noblet, marquis d'Anglure, fils du précédent (né en 1699)
- Charles-Étienne de Noblet, chevalier, fils du précédent (né en 1739 au château)
- Étienne Angélique Victor de Noblet d'Anglure, comte de La Clayette, fils du précédent (1772-1847)
- Charles, marquis de Noblet d'Anglure, fils du précédent (1822-1898)
- Abel, marquis de Noblet d'Anglure, fils du précédent (1856-1927)
- Gonzague, marquis de Noblet d'Anglure, fils du précédent (1888-1983)
- Bernard, marquis de Noblet d'Anglure, fils du précédent (1925-1991)
- Amaury, marquis de Noblet d'Anglure, frère du précédent (1929-2018)[9]
- Gontran, comte de Noblet d'Anglure, frère du précédent (1932-2020)[10]
Visites guidées
Depuis 2019, il est possible de visiter les extérieurs et les dépendances du château, en visite guidée avec l'Office de Tourisme du Sud Brionnais (parc, cour d'honneur, écuries, orangerie, cuisines médiévales et tour de Paray)[11]. Auparavant, le château n'était accessible qu'en de rares occasions, notamment au cours d'un spectacle son et lumière en période estivale[12],[13] ou durant les journées européennes du patrimoine[14].
Divers
Depuis 2019, le festival Saint Rock se tient en juillet dans le parc du château[15].
En avril 2021, le département de Saône-et-Loire lance une campagne nationale de promotion touristique à la suite de la création de la marque « Route 71 - Bourgogne du Sud »[16]. Des spots publicitaires sont diffusés sur les chaînes TV nationales[17] et des panneaux grand format sont exposés dans les travées du métro parisien, notamment illustrés par le château de La Clayette[18].
Galerie
- Fortifications.
- Dépendances.
- Façade du château et tour de Paray.
- Détails de la façade et des balcons.
- Pont-levis.
- Fresque d'un concert d'anges dans la chapelle.
- Orangerie du parc.
Notes et références
- Notice no PA00113218, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Un chœur envoûtant au château de La Clayette », article de Claus-Peter Haverkamp paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 182 de juin 2015 (pages 8 à 11).
- « À La Clayette, un château fort royal », Le Pays roannais, (lire en ligne)
- « Le château de La Clayette, par Mme Oursel, 1970 », sur Brionnais.fr
- http://cdt71.media.tourinsoft.eu/upload/Historique-Chateau-de-La-Clayette-2016.pdf
- « Un bibliophile bourguignon au début du XVe siècle : Louis de Chantemerle, seigneur de La Clayette, et ses manuscrits, par Jean-Bernard de Vaivre, pp. 317-397 », sur Journal des Savants, 2005 (n° 2), en ligne sur Persée
- « La Clayette : le plus ancien des concours de Bourgogne », Le Cheval, (lire en ligne)
- Madeleine Jambon, « La société du concours hippique se met en sommeil en attendant la relève », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- Madeleine Jambon, « Le marquis Amaury de Noblet nous a quittés », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- Madeleine Jambon, « Le comte Gontran de Noblet d’Anglure nous a quittés », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- « La Clayette : le château est de nouveau ouvert au public », France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (lire en ligne)
- Madeleine Jambon, « Chantemerle 30 ans ... et derniers spectacles au château », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- Charlotte Rebet, « Partir pour mieux revenir », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- « La Clayette, rendez-vous dans un havre de culture et de loisirs », Le Progrès, (lire en ligne)
- Charlotte Rebet, « Pour sa 10e édition, le festival Saint Rock s’installe au château », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- « Le château de La Clayette s’affiche dans les travées du métro parisien », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- « La Saône-et-Loire accentue sa présence sur les chaînes TV nationales », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
- « Un petit bout de Saône-et-Loire dans le métro parisien », Le Journal de Saône-et-Loire, (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Jean Perche, Chauffailles, La Clayette et leur région
- Jean-Marie Jal, Le château de la Clayette : de la maison forte à la résidence, Saint-Christophe en Brionnais, 2020, CEP, coll. Histoire et patrimoine rural n°14
Articles connexes
Liens externes
- Château de La Clayette, Office de Tourisme Sud Brionnais
- Histoire du Château de La Clayette, Le Pays Clayettois
- Portail des châteaux de France
- Portail des monuments historiques français
- Portail de Saône-et-Loire