Château de Blain

Le château de la Groulais, ou de Blain, est une forteresse médiévale implantée sur la commune de Blain, en Loire-Atlantique.

Château de Blain

Tour du sud-ouest, tour du Pont-Levis et tour des prisons.
Nom local Château de la Groulais
Période ou style Médiéval
Type Forteresse
Début construction XIIIe siècle
Fin construction XVIe siècle
Propriétaire initial Olivier II de Clisson
Propriétaire actuel commune de Blain et des privés
Protection  Classé MH (1977)
 Inscrit MH (1977, 2009)
Site web https://www.chateaudelagroulais.fr
Coordonnées 47° 28′ 00″ nord, 1° 45′ 53″ ouest
Pays France
Région historique Bretagne
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Commune Blain
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique

Construit au XIIe siècle par le duc de Bretagne Alain Fergent, puis agrandi XIIIe siècle par le connétable Olivier Ier de Clisson, et fortement remanié au XVIe siècle dans le style renaissance, il faisait partie des défenses de la frontière franco-bretonne avec les châteaux de Vitré, Fougères, Châteaubriant, Ancenis et Clisson.

Ce château est classé monument historique.

Localisation

Le château est implanté au sud et en dehors de la ville, entre le port blinois du canal de Nantes à Brest (au nord-nord-est), la N171/D771, reliant Laval à Saint-Nazaire (à l'ouest) et la forêt de la Groulaie (au sud). L'accès se fait par la N171 ou, à pied, par la passerelle enjambant le canal, à l'extrémité sud du port. Les douves étaient alimentées par les eaux de l'Isac, avant la construction du canal.

Historique

Le premier château fut construit sur l'ordre du duc de Bretagne et comte de Nantes, Alain IV Fergent, vers 1104. Le château est par la suite donné sous forme de fief au chevalier Guégon, premier seigneur connu de Blain[1]. La forteresse passa dans la famille de Clisson par mariage en 1225. À la suite de la révolte d'Olivier Ier de Clisson contre le duc, le château fut rasé en 1260. Le fils d'Olivier Ier, Olivier II de Clisson, obtint du duc l'autorisation de reconstruire le château. La famille de Clisson l'agrandit progressivement au cours du XIVe siècle. Arrivé à Olivier V de Clisson, le château devient une redoutable forteresse[1]. En 1407, le château devint propriété de la famille de Rohan, jusqu'en 1802.

Durant les guerres de Religion, il fut assiégé par les Tercios espagnols de Juan del Aguila y Arrelano et livré aux flammes le lors des combats entre le duc de Mercœur et le chevalier de Goust. Durant ce siège, la garnison du château dissimula son trésor, 30 kg de pièces d'argent, au fond d'une fosse d'aisances[2]. Le château fut ensuite restauré par Catherine de Parthenay, qui s'y installa avec ses enfants.

Blason de François Viète (portail).

Le mathématicien François Viète y séjourna à plusieurs reprises, d'après Frédéric Ritter. Henri II de Rohan, étant devenu le premier des princes protestants, Richelieu ordonna le démantèlement du château qui perdit alors son rôle militaire, en 1628[3]. Les remparts furent en partie rasés, mais il en reste d'imposantes ruines.

Le château subit encore de graves dommages à la Révolution : il fut pillé et incendié. Les archives de la famille de Rohan disparurent dans les flammes. Il servit de caserne, puis de prison.

Il passa aux mains de plusieurs propriétaires, dont les barons de Lareinty qui le conservèrent jusqu'en 1918. Cette année là, la richissime Marie Bonaparte l'acquit par amour pour son amant le député Aristide Briand dont la mère avait été lingère au château et où il avait joué enfant. Le , Marie Bonaparte avait épousé à Athènes le prince Georges, second fils du roi Georges Ier de Grèce. Elle fit restaurer le château pour pouvoir y habiter et en attendant résida au château de Pont-Piétin qui appartenait au commandant d'aviation Jules de Lareinty-Tholozan.

En , le château faillit être réquisitionné par le général britannique qui stationnait dans la région pour recevoir un dépôt de carburant, mais fut finalement investi par des réfugiés venus de Paris. Sa fortune ayant considérablement fondue durant la guerre, Marie Bonaparte, désormais âgée, décida en 1950 de se séparer de plusieurs biens, dont Blain.

Les propriétaires qui suivirent remanièrent le Logis du Roy et la tour du Moulin. À la suite de leur classement au titre des monuments historiques, le [4], la commune racheta ces parties du château. Le reste du château, demeuré privé, fit l'objet, quant à lui, d'une inscription à cette même date (1977). Certains abords (douves, parc, portail) sont inscrits depuis le [4].

Les parties privées du château furent achetées en 2011 par Yvon et Laurence Morin. Les deux nouveaux propriétaires, qui réalisaient un « rêve de gosse », entreprirent la restauration des toitures, la mise au norme de l'électricité ainsi que la réfection de la tour du moulin[5]. En 2016, l'étage du logis du roi est occupé par un laser-game, mais un peu plus d'un an après, l'aventure prend fin pour cause d'impayés[5].

En , les 3 500 m2 de la partie privée du château ainsi que le fonds de commerce et le bail d'un locataire sont mis en vente. Elles comprennent le cellier de la reine, le logis du roi, la tour du moulin, l'ancien moulin devenu gîte, le parking et les jardins[5].

Le , la maison de retraite de Groulais ferme ses portes. La maison fut bâtie en partie sur des terrains achetés au domaine du château en 1959[6].

Description

Le Logis du Roy, au Petit Castel.

Le château comptait, à une époque, jusqu'à douze tours. Aujourd'hui, il en reste neuf[7], plus ou moins entières.

Le Petit Chastel en comporte quatre :

  • la tour du Moulin (nord-ouest), ronde, avec un toit-terrasse et mâchicoulis ;
  • la tour du Connétable (nord-est), ronde, avec toit conique, plus une tourelle-escalier carrée saillante, couverts d'ardoises, datant de 1386, et mesurant 45 m par 15 m ;
  • la tour du Donjon des Armes (sud-ouest), détruite sur ordre de Richelieu, en 1629 ;
  • la tour de l’Horloge, rasée en 1804, il n'en reste que les fondations.

La Grande Enceinte en a cinq :

  • la tour nord-est, XVIe siècle, 22 m de diamètre ;
  • la tour est, XVIe siècle, 22 m de diamètre, en fer-à-cheval ;
  • la tour sud-est, XVIe siècle, 22 m de diamètre, surplombée par la tour de la Prison (XIVe siècle) (25 m par 8,5 m), couverte d'un toit d'ardoises conique ;
  • la tour Pont-Levis, XIVe siècle, 40 m par 15 m, couverte d'un toit d'ardoises conique ;
  • la tour sud-ouest, en fer-à-cheval, protégeait le pont-levis.

Le Logis du Roy (qui accueille actuellement des événements ponctuels : marchés de Noël, foires, Halloween, mariages, séminaires, etc), XVe siècle, entre les tours du Connétable et du Moulin, et devant lequel se trouve un jardin à la française. Refait par Marie Bonaparte (princesse de Grèce), au XIXe siècle, il est dans le style Renaissance, avec de hautes lucarnes à pinacles, des gargouilles et des cheminées à dessins de briques et d'ardoise.

Le Logis de la Reine, détruit par Richelieu, se trouvait entre la tour du Moulin et la tour du Donjon des Armes. Il n'en reste que les parties basses et les caves appelées « Cellier de la Reine » (accueille aujourd’hui des événements tels que marché de Noël et événements occasionnels).

Le château s'étale sur une superficie de 4,4 hectares, incluant douves et fossés, autrefois alimentés par l'Isac. L'espace dans ce qui reste de l'enceinte fortifiée (la Grande Enceinte), aménagé en pelouse, reçoit annuellement des reconstitutions médiévales. Le parking visiteurs occupe une grande partie de l'ancienne cour d'honneur. Il est cependant privé et réservé à la clientèle de la partie privative qui organise des événements ponctuels.

L'entrée principale se faisait par une porte monumentale, au nord-ouest, au lieu-dit les Pavés, dans la rue Olivier V de Clisson. L'entrée du château-fort actuel se situe au sud-ouest, par le pont-levis (condamné car écroulé). La Grande Enceinte est la partie classée et communale.

De la chapelle du XVIe siècle, disparue, ne subsiste que la crypte. Les bâtiments de la métairie, à côté de la porte monumentale, sont devenus des gîtes.

Le château-fort abrite le Centre de la fresque, atelier de la technique de peinture a fresco, et le Musée de l'Imprimerie Ancienne.

Notes et références

  1. « Le Château de la Groulaie, monument historique », sur ville-blain.fr (consulté le ).
  2. Gildas Salaün (dir.), Dépôts monétaires en Loire-Atlantique, des trésors et des hommes, Trouville-sur-Mer, Grand Patrimoine de Loire-Atlantique, , 104 p. (ISBN 978-2-35404-077-2), p. 36-47 : Muriel Rouaud, "Guerres et enfouissements monétaires, l'exemple de Blain à la fin du XVIe siècle"
  3. Le guide vert bretagne, Paris, Michelin, , 408 p., relié (ISBN 978-2-06-030907-1)
  4. « Notice n°PA00108572 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Cécile Rossin, « Blain : la Groulais, un château à vendre ! », sur actu.fr, (consulté le ).
  6. Rédaction Châteaubriant, « A Blain, la maison de retraite de La Groulais ferme définitivement ses portes », sur actu.fr/, (consulté le ).
  7. « Le site du château de la Groulaie », sur chateaudeblain.pagesperso-orange.fr (consulté le ).

Voir aussi

Sources

  • Panneau d'affichage à proximité du château

Articles connexes

Liens externes

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