Château des ducs de La Trémoille

Le château des ducs de la Trémoïlle est situé à Thouars dans le département des Deux-Sèvres.

Château des ducs de La Trémoille

Le château des ducs de la Trémoïlle, côté cour
Nom local Château de Thouars
Architecte Jacques Lemercier
Robert de Cotte
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire actuel Ville de Thouars
Protection  Classé MH (1862)[1]
Site web etab.ac-poitiers.fr/coll-ta-thouars
Coordonnées 46° 58′ 15″ nord, 0° 13′ 02″ ouest
Pays France
Région historique Poitou
Subdivision administrative Nouvelle-Aquitaine
Département Deux-Sèvres
Commune Thouars
Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : France
Écuries du château de Thouars.
Le château et son église vus depuis la falaise

Stratégiquement placé sur un promontoire naturel dominant un méandre du Thouet, il possède un bâtiment principal, une cour intérieure, une orangerie, une chapelle et des écuries.

Historique

À l'origine, il y eut un premier château fort rasé en 762 par Pépin le Bref[2]. Puis un second château fort pour défendre l'importante place-forte qu'est Thouars durant la guerre de Cent Ans. Le château fut en particulier repris par Duguesclin en 1372. Après être passée à la famille d’Amboise puis avoir été annexée au domaine royal la vicomté de Thouars est restituée aux La Trémoïlle par Louis XI. Charles IX les fait ducs de la Trémoïlle puis Henri IV pairs de France

Marie de La Tour d'Auvergne, épouse d'Henri III de La Trémoille, duc de Thouars, ne supporte plus de vivre dans ce château fort le trouvant froid et peu confortable, elle menace même de quitter Thouars si rien n'est entrepris pour lui construire une demeure confortable.

Le projet initial prévoyait l'édification d'un monument beaucoup plus modeste. On commença tout d'abord par construire un petit pavillon adossé au vieux château ; puis en 1638, Jacques Lemercier lui conseilla de ne rien conserver des anciens bâtiments. La duchesse décida alors de raser le vieux château médiéval et de réutiliser les matériaux pour édifier une aile reliant le nouveau pavillon à la collégiale Notre-Dame.

Avec une façade de plus de 110 mètres de long précédée d'une cour d'honneur entourée de galeries à portiques, le château de Thouars est l'un des plus importants en France dans la première moitié du XVIIe siècle.

Les nouveaux appartements encadrent un pavillon central surmonté d'un dôme au milieu duquel s'ouvre l'entrée principale. La façade bien que dépourvue d'ornements, rappelle celle du Palais des Tuileries. L'architecture du château de la famille La Trémoïlle est dans un style Louis XIII extrêmement sobre, on peut peut-être y lire la volonté de la duchesse Marie de la Tour d'Auvergne demeurée fidèle à une certaine rigueur protestante; d'ailleurs certains membres de la famille furent enterrés à l'intérieur de la demeure (trois sépultures furent redécouvertes sous sa chambre lors de travaux en 1873).

Les écuries ont été construites en 1707 sur un plan de Robert de Cotte, élève de Jules Hardouin-Mansart. Elles remplacent les écuries élevées vers 1500, connues par quelques mentions dans les comptes, mais dont les travaux de sculpture de la grande porte, exécutés en 1515 par deux imagiers laissent à penser que Louis II de la Trémoille et Gabrielle de Bourbon avaient conçu un bâtiment digne de leur rang vicomtal. Ces écuries avaient été bâties dans la basse-cour du château, à proximité de la chapelle qui jouxte le logis[3].

Ce bâtiment devint une prison de 1870 à 1925, recueillant notamment bon nombre de communards (la Commune 1871).

Le bâtiment principal du château accueille depuis les années 1930 un collège public. Les écuries abritent l'école municipale d'arts plastiques, le Centre régional « Résistance et Liberté » et le centre d'interprétation géologique du Thouarsais. Des messes sont célébrées dans la collégiale (Fraternité Saint Pie X). L'enceinte de la cour protégée n'est pas utilisée pour l'instant.

Architecture

Chapelle du château[4].

Le corps de logis central à un étage et un étage de comble percé de lucarnes est encadré de deux pavillons plus hauts d'un étage. Le premier construit, le pavillon sud qui était à l'origine accolé au château fort ensuite rasé est trapézoïdal. Un dôme central abrite l’escalier dont la balustrade est en marbre de Laval[5].

Le logis est précédé d’une cour d’honneur entourée d’une galerie à portique faisant terrasse accessible par les appartements du premier étage. Une autre galerie rejoint la chapelle.

Les soubassements sont en pierre dure locale « la pierre de Vrines » ou grison, les murs en tuffeau, et les couvertures en ardoise[2].

Parc et jardins

Le jardin a été détruit au XIXe siècle et il n'en reste que l'orangerie qui aurait servi de modèle à celle de Versailles. Un billet de Le Nôtre atteste qu'il a participé à leur création[6],[7].

Notes et références

  1. « Château des ducs de la Trémoïlle », notice no PA00101378, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Thouars : château
  3. sous la direction de Patrice Franchet-d'Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière, Les Arts de l'équitation dans l'Europe de la Renaissance, Arles, Actes Sud, , 447 p. (ISBN 978-2-7427-7211-7), Les écuries des châteaux français de la Renaissance (page118)
  4. Ville de Thouars : chapelle du château
  5. En 1642, c'est pour Henri III de La Trémoille, duc de la Trémoille et comte de Laval et suivant le dessin que lui a remis Monseigneur le duc, que Pierre Corbineau passe un important marché avec les marbriers Jean Nicquet et Philippe Cuvelier (Ceux-ci s'engagent à lui fournir vingt-six balustres de marbre de Saint-Berthevin, dont quatorze de 3 pieds de longueur et grosseur à proportion, et douze de 2 pieds 7 pouces, et six pieds d'estaux qui porteront leurs corniches tout autour par le hault avec un plinte par le bas, de 3 pieds de hault, et trente pieds de corniche moulurée.). Rien n'indique à quelle église ou à quelle demeure, château de Laval, d'Olivet ou autre, était destinée cette décoration de marbre. Pour l'abbé Angot, elles étaient destinées à la balustrade du chœur des Cordeliers à Laval. Il est très possible que sa direction était celle de Thouars, domaine des Trémoille. Pour Jacques Salbert, il est bien plus probable que ce soient les balustres de marbre jaspé qui ornent le grand escalier du Château des ducs de La Trémoille. Il faut considérer, pour lui, que Pierre Corbineau est participé aux grands travaux du château de Thouars, et en est peut-être l'architecte dont les historiens ne déterminent pas le nom.
  6. Le château de Thouars et ses jardins, Grégory Vouhé, société des antiquaires de l'ouest, 2002
  7. Le Pays thouarsais

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Marot, Recueil des plans, profils et élévations des [sic] plusieurs palais, chasteaux, églises, sépultures, grotes et hostels bâtis dans Paris et aux environs par les meilleurs architectes du royaume desseignez, mesurés et gravez par Jean Marot, vues 59, 60, 61 (Voir)
  • Bélisaire Ledain, « L'inventaire du château de Thouars du 2 mars 1470 », dans Mémoires de la Société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 1885, 3e série, tome 2, p. 337-360 (lire en ligne)
  • Léon Palustre, « Thouars - Chapelle du château », dans Paysages et monuments du Poitou, Imprimerie typographique de la Société des Librairies-Imprimeries réunies, Paris, 1894, tome VIII, Deux-Sèvres, p. 17, 21-24 (lire en ligne)
  • Léon Palustre, « Thouars - Château », dans Paysages et monuments du Poitou, Imprimerie typographique de la Société des Librairies-Imprimeries réunies, Paris, 1894, tome VIII, Deux-Sèvres, p. 19-20 (lire en ligne)
  • Frédéric Didier, « Le château de Thouars », dans Congrès archéologique de France. 159e session. Monuments des Deux-Sèvres. 2001, Société française d'archéologie, Paris, 2004, p. 333-347
  • Grégory Vouhé, « Le château de Thouars : le grand dessein de Jacques Lemercier », dans Congrès archéologique de France. 159e session. Monuments des Deux-Sèvres. 2001, Société française d'archéologie, Paris, 2004, p. 349-361

Articles connexes

Liens externes

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