Chamberaud

Chamberaud est une commune française située dans le département de la Creuse en région Nouvelle-Aquitaine.

Chamberaud

Mairie et monument aux morts de Chamberaud.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Creuse
Arrondissement Guéret
Intercommunalité Communauté de communes Creuse Sud-Ouest
Maire
Mandat
Gérard Magoutier
2020-2026
Code postal 23480
Code commune 23043
Démographie
Population
municipale
96 hab. (2019 )
Densité 13 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 03′ 00″ nord, 2° 02′ 47″ est
Altitude Min. 392 m
Max. 586 m
Superficie 7,44 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Guéret
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Ahun
Législatives Circonscription unique
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Chamberaud
Géolocalisation sur la carte : France
Chamberaud
Géolocalisation sur la carte : Creuse
Chamberaud
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Chamberaud

    Géographie

    Communes limitrophes de Chamberaud
    Ahun
    Le Donzeil
    Fransèches
    Carte de la commune.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroît rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,1 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 5,3 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 4,3 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 15 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 1 063 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Maisonnisses », sur la commune de Maisonnisses, mise en service en 1947[7] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 9,6 °C et la hauteur de précipitations de 1 188,3 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Limoges-Bellegarde », sur la commune de Limoges, dans le département de la Haute-Vienne, mise en service en 1973 et à 65 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,2 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,4 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,8 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Chamberaud est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Guéret, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 72 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (55,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (55,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (55,6 %), prairies (35,6 %), zones agricoles hétérogènes (8,9 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponyme

    Le toponymiste Ernest Nègre, dit : Chambereau (1229), de cambarello, de l'occitan « qui a de longue jambes »[20].

    Les Templiers et les Hospitaliers

    Peut-être fondée en 1193[21], une commanderie templière se dressait sur le promontoire naturel du bourg actuel. La plus ancienne date avérée relative à l'existence de la maison du Temple de Chamberaud remonte aux environs de 1258[22],[23]. Par ailleurs, un accord de 1282 entre l'évêque de Limoges et le maître de la province templière du Limousin donne la chapelle de Chamberaud comme étant démembrée de la paroisse de Fransèches[24],[25]. La commanderie est citée plusieurs fois dans les interrogatoires au cours du procès de l'ordre du Temple[22]. Les annexes de Chamberaud à l'époque des Templiers étaient Fransèches, La Pouge, Lépinas et Montbut (commune de La Brionne, anct. Saint-Sulpice-le-Guérétois)[26].

    En 1312, l'ordre du Temple est dissous : comme tous les biens des Templiers, la commanderie de Chamberaud est dévolue à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Durant la période hospitalière qui s'ensuit, cette commanderie fait partie du grand prieuré d'Auvergne, elle a sept moulins[27] et deux membres qui sont Sous-Parsat et La Pouge[28]. Il semblerait que la commanderie connaisse un fort déclin au cours du XVe et du XVIe siècle[29]. Deux terriers indiquent que les bâtiments commencent à tomber en ruines entre 1556 et 1617. Les pierres de ceux-ci sont largement réutilisées dans la construction du Bourg, comme en témoignent quelques sculptures et blasons intégrés aux bâtiments. La commanderie tombe lentement en ruines. Seule subsiste la chapelle et une tour carrée au bout de celle-ci, transformée en clocher en 1877[30]. Malgré tout, elle se dégrade. Elle est définitivement restaurée vers 1990.

    Politique et administration

    À l'issue de nouvelles élections (à la suite du décès de son ancien maire Mr André Roudier), Michel Giron a été élu maire de la commune.

    En 2014, les nouvelles élections municipales reconduisent Michel Giron en tant que Maire de la commune. À la suite de réformes nationales, le conseil municipal passe de 11 à 7 conseillers.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    .... .... André Roudier    
    .... En cours Michel Giron SE Retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].

    En 2019, la commune comptait 96 habitants[Note 7], en diminution de 3,03 % par rapport à 2013 (Creuse : −3,52 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    400414527522420446437428452
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    457429404412369431412393401
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    403408402307308310302222153
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    1481299612511312111496102
    2019 - - - - - - - -
    96--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[33] puis Insee à partir de 2006[34].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église paroissiale de Chamberaud.
    • Dans le bourg subsiste la chapelle de la commanderie. Devenue l'église de la commune, le clocher est une modification de 1877 sur une tour carrée préexistante. L'ensemble a conservé une église remarquable dont les voûtes d'ogives sont en chêne XVIIIe siècle. Quelques vestiges sont réutilisés dans les murs du bâtiment : cadrans solaires et clés de voûte. L’église Saint-Blaise est classée au titre des monuments historiques en 1991[35].
    • Sur la route de Saint-Sulpice-les-Champs, un étang au cadre verdoyant de 16 ha est réservé aux pêcheurs.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Jean-Marie Allard, « Templiers et Hospitaliers dans la Creuse: Une esquisse historique dans Les commanderies de la Creuse au Moyen Âge. Aperçu historique et architectural », Mémoires de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, t. 50, , p. 127-168 (lire en ligne)
    • Louis-Christian Gautier, Les Templiers en Creuse, Naves, Librairie-Edition Guénégaud, 1999.
    • C. Laborde, « L'Affaire des Templiers : Un Grand procès », Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, t. XXXIII, , p. 128-175, lire en ligne sur Gallica
    • André Lecler, Dictionnaire topographique, archéologique et historique de la Creuse, Limoges, Imprimerie-librairie-papeterie-reliure Ve H. Ducourtieux, (réimpr. Laffitte reprints, Marseille, 1994)
    • Louis-Augustin Vayssière, « L’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte en Limousin et dans l’ancien diocèse de Limoges », Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, , p. 90-..., lire en ligne sur Gallica

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Nouvelle-Aquitaine », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    7. « Station Météo-France Maisonnisses - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Chamberaud et Maisonnisses », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station Météo-France Maisonnisses - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Chamberaud et Limoges », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Limoges-Bellegarde - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Station météorologique de Limoges-Bellegarde - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Limoges-Bellegarde - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. Toponymie générale de la France: Tome 3, Formations dialectales
    21. D'après divers sites internet sur les templiers, entre autres « www.templiers.net » sans précision quant à la source primaire ou à l'auteur et l'ouvrage à l'origine de cette assertion.
    22. Amédée-Louis-Alexandre Trudon des Ormes, « Liste des maisons et de quelques dignitaires de l'ordre du Temple, en Syrie, en Chypre et en France », dans Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. VII., Paris, Ernest Leroux, (réimpr. 1964) (ISSN 2017-716X, lire en ligne), p. 540-542, lire en ligne sur Gallica
      Frère Géraud de Saint-Martial, commandeur de Charrières, interrogé en 1308 et qui indique avoir été reçu dans l'ordre il y a environ 50 ans en la commanderie de Chamberaud par le maître de la province du Limousin.
      .
    23. (la + de) Konrad Schottmüller, Der untergang des Templer-Ordens : mit urkundlichen und kritischen beïtragen, vol. II, Ernst Siefried Mittler & Sohn, (lire en ligne), p. 64-65
      c.1258: « domo dicti Templi, que vocatur Chamberel ».
      .
    24. Michel Aubrun, L'ancien diocèse de Limoges des origines au milieu du XIe siècle, Presses Universitaires Blaise Pascal, , 468 p. (ISBN 978-2-8774-1020-5, présentation en ligne), p. 390.
    25. Jean-Marie Allard, « Templiers et Hospitaliers en Limousin au Moyen Âge. État de la recherche et nouvelles considérations. », Revue Mabillon, no 14, , p. 67 (note 68), 73 (lire en ligne)
      « cappella de Cambarello deppendeat a matrice ecclesia de Franceschas »
      .
    26. Laborde 1957, p. 150.
    27. Mentionnés dans le terrier de 1556.
    28. Vayssière 1884, p. 92-93.
    29. Comme en témoigne le terrier de 1617, mais aussi l'apparition du château de Massenon, deuxième moitié du XVe siècle, à proximité immédiate.
    30. La date est inscrite sur une poutre dans le clocher. L'inscription complète est : « Ce clocher a été fait en 1877 sous la direction de Mr Louis Roudier, charpentier, maire de la commune de Chamberaud ».
    31. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    32. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    33. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    34. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    35. « Église Saint-Blaise », notice no PA00100028, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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