Champenois (habitants)

Les Champenois sont les habitants de la Champagne. Ils sont également appelés Champardennais depuis que l'ancienne région administrative de Champagne, créée en 1956[3], a été renommée Champagne-Ardenne, en intégrant le département des Ardennes et sa spécificité géographique, historique et culturelle. Sur le plan migratoire, ils constituent un peuple originaire de cette région et sont par ailleurs une part du peuple français.

Pour la langue d'oïl, voir Champenois. Pour la ferme autrefois hôpital de Champenois, voir Amanvillers.

Champenois
Populations importantes par région
Champagne-Ardenne 1 333 497 (janvier 2013)[1]
Paris 55 700 (1932)[2]
Population totale incertaine
Autres
Régions d’origine Champagne
Langues Champenois, français standard
Religions Catholicisme
Ethnies liées Catalaunes, Lingons, Rèmes, Tricasses

La région champardennaise représente un total de 1 333 497 individus en janvier 2013 et selon une enquête de LH2 faite en 2014, 63 % des Champardennais se déclarent attachés à leur région, soit une proportion inférieure de 10 points à la moyenne nationale[4].

Ethnonymie

Les Champenois sont appelés Campanenses par Grégoire de Tours et Frédegaire[5].

Anthropologie et ethnologie

Au commencement du XIXe siècle, les Champenois sont décrits comme « doux, civils, laborieux, bons soldats. »[6]. À la même époque, il est de tradition que la bonhomie, la simplicité et la bravoure sont les qualités distinctives du caractère champenois[7]. D'après l'Abrégé de l'histoire générale des voyages faits en Europe, les accuser d'être simples, c'est confondre la simplicité avec la franchise, la candeur et la bonté de caractère[6].

Vers 1841, le Champenois de l'Aube est en général un homme de taille moyenne, quelquefois même au-dessous de cette taille. Le Champenois de l'Aube, né dans la partie nord et nord-ouest de ce département, dite la Champagne pouilleuse, porte en lui quelques signes caractéristiques, reflets de la pauvreté de ce coin de la France, tandis que le Champenois de Troyes et de tout le territoire au sud et au sud-est de cette ville semble au contraire donner une idée des richesses de sa terre natale par sa démarche assurée, sa bonne mine et un on ne sais quoi de réjoui, de vivace, de pétillant, qui annonce une heureuse habitude de boire du bon vin[8].

La même différence se fait remarquer dans les habitants du département de la Marne, autre partie de l'ancienne province de Champagne. Mais, dans la Haute-Marne, dont quelques parties frontières se confondent avec les Vosges et la Franche-Comté, il est vu dans le Champenois une vigueur, un développement hardi de la taille qui révèle une mère-patrie aux montagnes escarpées, à l'air vif et salubre[8]. C'est surtout chez l'habitant de l'Ardenne, autrefois la Haute-Champagne, que l'homme apparaît fort et agile, avec une physionomie sévère et martiale. L'Ardennais ou pour mieux dire le Haut-Champenois, est élevé au milieu des images et des traditions de la guerre vers 1841. Le Champenois dans l'Ardenne, est à cette époque un homme rude, froid, honnête et patriote[8].

Jacques-Barthélemy Salgues (1760-1830) a écrit dans son ouvrage intitulé Des Erreurs et des préjugés répandus dans la société[9], à l'entrée « Champenois », un article particulier où il se fait cette question : Quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Champenois font-ils cent bêtes ?[10]. Une société d’édition de cartes postales (CIM) s'emparant de la citation reprise en 1814 par M. Thieron, lors d'un discours à la société d'agriculture de l'Aube a émis un tirage humoristique :

SALGUES dans son ouvrage "Des erreurs et des préjugés répandus dans la société. " au sujet des champenois.

Costume traditionnel

Migrations

C’est de la Champagne-Ardenne que proviennent quelques-uns des fondateurs les plus notables de l'Amérique française ; en particulier pour Ville-Marie, devenu Montréal. Cependant, leur apport numérique a été modéré, soit environ 2,5 % du total des habitants[11].

En 1932, on compte 55 700 Champenois à Paris[2].

Notes et références

  1. Estimation INSEE
  2. La Conquête de la Capitale par les provinces de France, Almanach Hachette, 1932.
  3. Ministère des affaires économiques et financières, « Cadre des programmes d'action régionale », Journal officiel de la République française, , p. 11649 (lire en ligne)
  4. LH2, Le projet de loi de décentralisation et la recomposition territoriale, Sondage national auprès des Français, avec focus régionaux, Résultats nationaux – 10 avril 2014 (lire en ligne)
  5. Henri d'Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes de Champagne : Depuis le VIe siècle jusqu'à la fin du XIe, 1859
  6. Abrégé de l'histoire générale des voyages faits en Europe, tome 6, Paris, Moutardier, 1804
  7. Abel Hugo, France pittoresque, ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, Paris, Delloye, 1835
  8. Les Français peints par eux-mêmes : province, tome 2, Paris, Curmer, 1841
  9. Jacques-Barthélemy Salgues, Des erreurs et des préjugés répandus dans les diverses classes de la société., t. 3, troisième édition revue et corrigée, 1823-1830 (lire en ligne)
  10. Auguste Denis, Recherches bibliographiques en forme de dictionnaire sur les auteurs morts et vivants qui ont écrit sur l'ancienne province de Champagne, ou Essai d'un manuel du bibliophile champenois, T. Martin, (lire en ligne), p. 168
  11. Jean-Paul Pizelle, « La Champagne-Ardenne, terre de fondateurs de la Nouvelle-France », sur ameriquefrancaise.org

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Assier, Les Champenois à travers les siècles, Paris, Dumoulin, 1869 (BNF 36692348)
  • Alexandre Assier, Les nobles de la province de Champagne, Paris, 1874
  • Yvonne Bellenger, Danielle Quéruel, Les Champenois et la croisade, Aux amateurs de livres, 1989 (ISBN 2905053992 et 9782905053992)
  • Letillois de Mézières, Biographie générale des Champenois célèbres, morts et vivants, Paris, Journal des peintres, 1836 (BNF 30806338)
  • Hervé Faupin, Nouvelle-France, la courageuse épopée champenoise : Contribution des Champenois au développement du Canada, Langres, Impr. Dominique Guéniot, 2003 (ISBN 2-87825-247-0 et 978-2878252477)
  • Henri Druart, Grands écrivains champenois : portraits et extraits, Éd. champenoises (BNF 33030527)
  • Irène Peiffert-Henriot, Histoire des Champenois, F. Nathan, 1980 (BNF 34635969)
  • Arthur Prévost, Les Champenois aux croisades, J.-L. Paton, 1922 (BNF 34018967)
  • Prosper Tarbé, Les Chansonniers de Champagne aux XIIe et XIIIe siècles, Reims, P. Regnier, 1850 (BNF 33294702)
  • Les Champenois au roi ou Parallèle des événemens de 1358 & 1789, 1790 (BNF 35993518)

Articles connexes

Liens externes

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