Chapelle Saint-Thomas de Lyon
La Chapelle Saint-Thomas est la partie la plus ancienne du sanctuaire de Fourvière. Consacrée d'abord à Saint-Thomas puis à la Vierge, elle fut maintes fois détruite et reconstruite.
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Chapelle Saint-Thomas | ||||
Vue du clocher de la Chapelle Saint-Thomas depuis la tour de la Prudence (Ou de l'observatoire) de la Basilique Notre-Dame de Fourvière | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Type | Chapelle | |||
Rattachement | Archidiocèse de Lyon | |||
Début de la construction | 1849 | |||
Fin des travaux | 1852 | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | |||
Ville | Lyon | |||
Coordonnées | 45° 45′ 43″ nord, 4° 49′ 21″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
Géolocalisation sur la carte : Lyon
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C'est sur son clocher, édifié par Alphonse-Constance Duboys[1], que se trouve la statue de la Vierge dorée. Lors de la construction de la Basilique Notre-Dame de Fourvière, il avait été prévu de doter l'édifice d'une cinquième tour dédiée à la statue dorée, et de supprimer l'ancien édifice.
Histoire
Première chapelle
En 1168, une chapelle est construite à Fourvière par Olivier de Chavannes, chanoine de Saint-Jean, sur les ruines du forum romain. La petite chapelle, édifiée « apud forum Veneris » (« sur le forum de Vénus »), est dédiée tout d'abord à saint Thomas (de Cantorbéry) puis à la Vierge. Elle est richement dotée, et confiée au chapitre de Saint-Jean qui la dessert. L'archevêque Jean Belles-mains, lui-même anglais, la dote en 1192 d'un chapitre propre, comptant quatre chanoines[2] ; cette générosité lui permet également d'avoir les mains libres pour le chantier de la primatiale saint-Jean[3],[4].
Le vœu d'Anne d'Autriche
En 1630, Anne d’Autriche, reine de France, épouse de Louis XIII, monta à Fourvière pour prier Notre-Dame, lui demandant de donner enfin un héritier au trône. Huit ans plus tard, en février 1638, le roi Louis XIII consacra le royaume de France à la Vierge. Louis XIV naquit le [5].
Le vœu des Échevins
Au XVIIe siècle, Lyon est frappée plusieurs fois par des épidémies de peste, notamment en 1628 (la plus dévastatrice), 1631, 1637, 1639 et 1642. Face à ce fléau, les échevins du consulat font appel à la Vierge, probablement à l'inspiration du prévôt des marchands Alexandre de Mascrany. Le 5 avril 1642, un vœu est décidé : une procession à Notre-Dame aura lieu deux jours plus tard vers Fourvière, afin d'implorer la délivrance de la peste. Ce pèlerinage ayant eu lieu, il est choisi de le perpétuer annuellement. Le 12 mars 1643, un vote de la même assemblée voue la ville entière à Marie, et entérine un pèlerinage annuel, placé le 8 septembre, jour de la Nativité de Marie[6].
Le vœu des échevins a permis de doter l'ancienne chapelle d'un vitrail de Lucien Bégule en 1882[7].
La tradition des illuminations du 8 décembre
Au milieu du XIXe siècle, l'église de Fourvière est délabrée. Des constatations faites par André Flachéron révèlent en particulier l'état de vétusté du vieux clocher. Le remplacement de cet édifice est confié à l'architecte diocésain Alphonse-Constance Duboys, et commence au mois d'août 1849. Ce clocher à base carrée conserve un premier étage médiéval, surmonté de deux étages datant de 1849 ; le troisième étage est de plan octogonal, et se termine par une coupole. Sur cette dernière est placée en 1852 une statue de la Vierge, réalisée par Joseph-Hugues Fabisch[8],[9].
Le cardinal de Bonald autorise en 1851 la construction d'une statue de la Vierge dominant le clocher rebâti. L'inauguration, en souvenir du vœu des échevins, est prévue pour le . Mais les intempéries frappant le nord-est de la France provoquent une inondation de la Saône, et un retard de la livraison de la statue. La fête est repoussée au 8 décembre, date (alors non officiellement approuvée) de la fête de l'Immaculée Conception, dogme proclamé deux ans plus tard par Pie IX. À cause du mauvais temps de début décembre, un report au 12 du mois est envisagé, mais le ciel se dégage au cours de l'après-midi du 8 ; en signe de piété, les Lyonnais allument des lumignons et les posent sur les appuis des fenêtres. C'est la naissance de la Fête des Lumières[10].
Restaurations
La tour-lanterne supportant la statue de Marie est identifiée dès 1923 comme fragile, est immédiatement consolidée, sous la maîtrise d'œuvre de Louis Sainte-Marie Perrin et de l'ingénieur Mauvernay, par des nervures de béton armé. Mais l'état de la tour est néanmoins mauvais en 2006 : les nervures de béton sont fissurées, celles de métal oxydées, l'intrados de la coupole s'effrite et l'escalier est fendu. Ces dégradations sont à mettre sur le compte du vieillissement des structures, qui s'est accéléré notamment sous l'effet de la Tempête Martin. Sur le conseil de l'ingénieur Bernard Babinot, la statue de bronze, qui avait été dorée en 1991, est déposée sur le parvis du 27 mai au 20 novembre 2008, le temps de renforcer les structures, de remplacer les pierres dégradées du clocher (balcons, cordons, corniches, appuis de baies), de protéger les éléments saillants sous des couvertines de plomb, enfin de nettoyer les façades, de renouveler les menuiseries et serrureries et de disposer un nouvel éclairage. Entre-temps, la statue déposée, protégée sous un abri de verre, fait également l'objet d'une restauration : remplacement des boulons et du garde-corps, renforcement du socle.[11].
Architecture
Références
- Léon Charvet, Lyon artistique. Architectes : notices biographiques et bibliographiques avec une table des édifices et la liste chronologique des noms, Lyon, Bernoux et Cumin, , 436 p. (lire en ligne), p. 132
- Durand, Berthod, Molard-Parizot & Reveyron 2014, Nicolas Reveyron, « La première église sur la colline » — Introduction, p. 35.
- Bernard Gauthiez 1994, « La datation des édifices en jeu », p. 31.
- Bruno Galland, « Un Savoyard sur le siège de Lyon au XIIIe siècle, Philippe de Savoie », Bibliothèque de l’École des Chartes, Droz, , p. 46 (ISSN 0373-6237, lire en ligne, consulté le ).
- http://www.aasasnds.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=94:le-vu-de-louis-xiii&catid=16:textes-et-meditations&Itemid=24
- Durand, Berthod, Molard-Parizot & Reveyron 2014, Bernard Hours, « Le vœu des échevins de 1643 » — Les origines immédiates, p. 291 à 294.
- Le site des vitraux de Lucien Bégule
- Durand, Berthod, Molard-Parizot & Reveyron 2014, Élisabeth Hardouin-Fugier, « L'architecture, un chef-d'œuvre d'équilibre et de virtuosité » — pierre bossan, architecte inventeur — Vastes horizons spirituels et architecturaux, p. 72.
- Durand, Berthod, Molard-Parizot & Reveyron 2014, Véronique Molard-Parizot, « Les aménagements du site » — Les grands bouleversements du XIXe siècle, p. 52.
- Durand, Berthod, Molard-Parizot & Reveyron 2014, Jean-Dominique Durand, « Le 8 décembre, fête des Lumières » — Les origines mariales d'une fête urbaine, p. 366 à 368.
- Durand, Berthod, Molard-Parizot & Reveyron 2014, Philippe Allart, « Les travaux contemporains » — La tour-lanterne et ses chapelles, p. 112.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Bernard Bertod et Élisabeth Hardouin-Fugier, Les ex-voto de Fourvière : Démarches votives lyonnaises, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, , 126 p. (ISBN 978-2-87629-393-9)
En lien avec la chapelle et la statue
- [Durand, Berthod, Molard-Parizot & Reveyron 2014] Jean-Dominique Durand (dir.), Bernard Berthod (dir.), Véronique Molard-Parizot (dir.) et Nicolas Reveyron (dir.), Fourvière, la grâce d'une basilique, Strasbourg, La Nuée bleue, , 406 p. (ISBN 978-2-8099-1248-7, présentation en ligne)
Autres publications utilisées
- Bernard Gauthiez, « La topographie de Lyon au Moyen Âge », Archéologie du Midi médiéval, t. 12, , p. 3-38 (ISSN 0758-7708, lire en ligne, consulté le )
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