Charles Bonaparte

Charles-Marie Bonaparte, dit aussi Carlo-Maria de Buonaparte[1],[2] né à Ajaccio (Corse) le et mort à 38 ans, le à Montpellier (France), est assesseur (juge) corse à la juridiction d'Ajaccio. Il est le père de l'empereur des Français Napoléon Ier et le grand-père de Napoléon III, et plusieurs de ses autres enfants accédèrent au rang de monarques pendant le Premier Empire.

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Charles-Marie Bonaparte

Portrait en pied de Charles-Marie Bonaparte (1806), par Girodet-Trioson.

Biographie
Dynastie Maison Bonaparte
Nom de naissance Carlo Maria Buonaparte
Naissance
Ajaccio (République de Gênes)
Décès
Montpellier (Royaume de France)
Père Giuseppe Maria Bonaparte
Mère Maria Saveria Paravisini
Conjoint Maria Letizia Bonaparte
(1750-1836)
Enfants Napoléon Bonaparte (1764)
Maria Anna Bonaparte (1767)
Joseph Bonaparte
Napoléon Bonaparte (1769)
Maria Anna Bonaparte (1770)
Maria Anna Bonaparte (1771)
Un fils mort-né
Lucien Bonaparte
Elisa Bonaparte
Louis Bonaparte
Un fils mort-né
Pauline Bonaparte
Caroline Bonaparte
Jérôme Bonaparte

Biographie

Jeunesse

Il fait ses études à Rome et à Pise où il étudie la jurisprudence. À la suite du décès de son père en 1763, âgé de 17 ans (la majorité était alors à 25 ans), il est placé sous la tutelle de son oncle paternel, Lucien Bonaparte, archidiacre d'Ajaccio.

Sous la pression de Pascal Paoli[3], il épouse Maria Letizia Ramolino en 1764. Elle est alors âgée de treize ans, tandis que lui en a dix-huit.

Adversaire de la domination génoise

On le voit combattre, dans la guerre d'indépendance qu’il a contribué à allumer contre la république de Gênes dont dépend la Corse ; aussi est-il apprécié de Paoli, estimé de ses compatriotes. C’est lui qui, à la consulte extraordinaire de Corse, où l’on propose de se soumettre à la France, prononce un discours qui enflamme tous les esprits : « Si pour être libres, il ne s’agissait que de le vouloir, tous les peuples le seraient ; cependant l’histoire nous apprend que peu sont arrivés au bienfait de la liberté, parce que peu ont eu le courage, l’énergie et les vertus nécessaires pour devenir libre »

Partisan de la France

Portrait anonyme de Charles Bonaparte, XIXe siècle.

Cependant, lorsqu'en 1769 les patriotes corses sont défaits à Ponte-Novo, Charles et Letizia refusent de s'exiler en Italie, et fuient à travers le maquis avec leur jeune fils Joseph. Après l'exil de Pascal Paoli en Angleterre, la famille choisit de prendre le parti de la France. Le nouveau gouverneur de Corse, Charles Louis de Marbeuf, est régulièrement invité dans cette famille dont il devient un intime, surtout de Letizia. Comme les autorités françaises cherchent des notables locaux prêts à coopérer, et qu'en outre les quatre quartiers de noblesse de Charles Bonaparte sont attestés par des généalogistes, il est l'un des vingt-trois députés de la noblesse réunis pour l'assemblée générale des états de Corse qui dure du au [4]. Le 9 juin, Charles se présente et échoue à être élu par cette assemblée à l'un des douze postes de représentants de la noblesse corse auprès des Commissaires du Roi. Ce poste lui aurait permis d'être associé à la gestion de l'île pendant deux mois de l'année[5].

Le , Charles part pour Versailles où Louis XVI le reçoit en audience, sa première rencontre avec le roi datant de 1776[réf. souhaitée]. C'est à l'occasion de cette venue en France qu'il dépose ses deux fils aînés, Joseph et Napoléon, au collège d'Autun (maintenant Lycée Bonaparte). Le jeune Napoléon sera transféré trois mois plus tard à l’École royale militaire de Brienne-le-Château, dans l'Aube.

Les visites de Charles à son fils en France continentale sont rares. L'objectif de Charles Bonaparte est avant tout d'assurer un avenir à sa famille dans le cadre d'une Corse devenue française comme en témoigne le fait que ses enfants sont acceptés dans des écoles pour jeunes garçons et jeunes filles de la noblesse française.

Décès

À la fin 1784, Charles souffre de vomissements et de maux d'estomac et est contraint de réduire son alimentation. Il se rend à Montpellier, où se trouve un collège de médecins renommés. Le , sentant sa fin venir, il appelle un prêtre à son chevet et meurt le jour même, dans sa demeure située dans l'actuelle rue du Cheval-Vert[réf. nécessaire]. Son autopsie révèle une tumeur volumineuse à la sortie de l'estomac, ainsi que de la bile qui emplissait son foie[6].

Il est inhumé à Montpellier dans un des caveaux des pères cordeliers du couvent de l'Observance. Ses cendres sont transférées en 1803 par son fils Louis Bonaparte dans la chapelle du château de Saint-Leu. En 1819, le prince de Condé les transfère dans la crypte de l'église de Saint-Leu-la-Forêt. Enfin, en 1951, les cendres sont déposées dans la chapelle impériale d'Ajaccio aux côtés de son épouse Maria Letizia Bonaparte[7].

Iconographie

Le portrait reproduit ici est conservé à Ajaccio, Hôtel de ville, musée du Salon napoléonien, il est monogrammé ALGRT[8] et daté de 1806.

Descendance

De son union avec Maria Letizia Ramolino, le , il eut quatorze enfants dont huit ont survécu :

  • Maria Anna Bonaparte (1770)(Vérification faite. Cette naissance n'existe pas dans la table aux AD de la Corse)[réf. nécessaire]
  • Un fils mort-né

Source partielle

  • Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850,

Notes et références

  1. Dans les actes anciens qui furent recensés et mis en avant par les Bonaparte pour prouver leur noblesse, le nom de la famille était presque systématiquement Bonaparte, sans u avant le o, ni particule. Il existe néanmoins des variantes : ainsi, sur l'acte de mariage de Charles-Marie Bonaparte, celui est mentionné sous le nom de Carlo de Bonaparte (avec la particule mais sans le u avant le o). Lorsqu'il fut reconnu noble, Charles Bonaparte enregistra son nom et celui de ses enfants avec la particule et le u avant le o, ce qui l'assimilait à la noble et prestigieuse famille florentine de Buonaparte qui les reconnut comme parents.
  2. Hervé Pinoteau, Vingt-cinq ans d'études dynastiques, Paris, Ed. Christian, 1982, p.228.
  3. Max Gallo, Napoléon tome 1: « En 1764, c'est Pascal Paoli qui fait pression sur la famille de Letizia Ramolino pour qu'elle autorise la jeune fille à épouser Charles Marie Bonaparte »
  4. Procès-verbal de l'Assemblée générale des États de Corse : convoquée à Bastia le 11 mai 1777 / publié par M. A. de Morati, (lire en ligne)
  5. ibid, pp. 206 à 210
  6. Max Gallo, Napoléon tome 1 : « À l'orifice intérieur de l'estomac, une tumeur de la longueur et du volume d'une grosse patate (…). Nous avouons que nous trouvâmes le foie gorgé et la vésicule du fiel extrêmement remplie d'une bile très foncée (…) ».
  7. « Tombeau de Charles Bonaparte »
  8. Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson, les cinq lettres liées.
  9. D'après le Dictionnaire Napoléon (sous la direction de Jean Tulard). Cependant, dans ses Mémoires domestiques de la famille Buonaparte, Charles Bonaparte indique que son premier enfant avec Maria Letizia Ramolino, était une fille. Ces mémoires ont été traduites de l'italien et publiées pour la première fois en 2002 dans l'ouvrage de Dorothy Carrington, Portrait de Charles Bonaparte (Cahors, 2002).
  10. D'après une lettre du capitaine Ristori à un ami, M. de Pradines, datée du 27 septembre 1779, publiée en partie par Paul Bartel, le Figaro Littéraire du 1er mai 1954.

Liens externes

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