Charles Bricogne
Charles Bricogne, né le , disparu et présumé mort à Bir-Hakeim le , est un officier français des Forces françaises libres qui s'est illustré à Halfaya et à la bataille de Bir Hakeim. Il est compagnon de la Libération.
Ne doit pas être confondu avec Charles-Urbain Bricogne.
Pour les autres membres de la famille, voir Famille Bricogne.
Charles Bricogne | ||
![]() Charles Bricogne entre 1936 et 1940. | ||
Naissance | Quincy-le-Vicomte (Côte-d'Or, France) |
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Décès | (à 28 ans) Bir Hakeim (Libye) |
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Origine | ![]() |
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Arme | Artillerie | |
Grade | Capitaine faisant fonction de commandant | |
Années de service | 1934 – 1942 | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Col d'Halfaya Bataille de Bir Hakeim |
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Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1939-1945 |
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Famille | Famille d'Athanase Bricogne et de Charles-Urbain Bricogne | |
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Liste des Compagnons de la Libération | ||
Biographie
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Charles Adolphe Marie Bricogne est né le à Quincy-le-Vicomte en Côte-d'Or. Il est le fils aîné des dix enfants du colonel Alfred Emmanuel Bricogne et d'Édith Marie Edmée Labouré[1], elle-même petite-fille, par sa mère Louise Royer, d'Édith Royer.
Son oncle Joseph Labouré (né en 1898)[2], aspirant au 7e régiment d'artillerie de campagne, est tué au deuxième jour de l'offensive finale des alliés, le , à Villers-Hélon (Aisne)[3].
Scolarité
C'est en 3e qu'il va pour la première fois à l'école, au collège jésuite Saint-Clément à Metz. Il fréquentera ensuite en classes préparatoires le lycée Sainte-Geneviève de Versailles.
École polytechnique puis officier d'artillerie
Charles Bricogne entre à l'École polytechnique et fait partie de la promotion 1932, il en sort 40e en 1934 ; il y est boursier[1]. Il est ensuite major de sa promotion à l'École d'application de l'artillerie, à Fontainebleau. En 1936, il est lieutenant au 72e régiment d'artillerie, à Lunéville[4].
Début de la Seconde Guerre mondiale
En mai 1940, comme capitaine, il commande une batterie d'artillerie, et résiste à un important groupe de blindés. Pendant la retraite, il continue à détruire de nombreux chars ennemis. Son régiment ayant fait retraite vers la Manche, à bout de munitions, il est fait prisonnier à Saint-Valery-en-Caux en juin 1940[4]. Son frère cadet Michel Bricogne (né en 1914), lieutenant au 11e régiment de dragons portés[5], est tué le à Berneville[6], lors de la bataille d'Arras.
Charles Bricogne s'évade et passe la ligne de démarcation. Nommé d'abord à Vichy, il demande et obtient son affectation en Syrie[4],[7]. Il y sert auprès du colonel Philibert Collet et commande un des escadrons de Tcherkesses[4].
Officier de la France libre
Il rejoint la France libre en mai 1941[4]. Le commandant Laurent-Champrosay le charge alors de former le 2e groupe du 1er régiment d'artillerie des Forces françaises libres (1er RAFFL). Il part pour le désert de Libye en décembre 1941, avec le général Kœnig et sa 1re brigade française libre[4].
Il combat à la tête de son groupe et s'illustre notamment à Halfaya où ses obus pilonnent l'adversaire. Il facilite les opérations vers Mechili et Gazala[4].
À Bir Hakeim, au printemps 1942, Charles Bricogne participe à toutes les sorties de jock columns, unités mixtes de mitrailleuses et de fantassins attaquant en force sur un point précis dans une tactique de harcèlement. Il fait fonction de commandant en second du régiment. Il résiste avec succès à plusieurs attaques de l'ennemi sur le fort. Dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, lors de la sortie, il est en tête des tracteurs remorquant les canons[4]. D'après le témoignage de Saint-Hillier : « Le capitaine Bricogne part, avec un fusil et deux grenades, attaquer une mitrailleuse allemande ... On ne le reverra jamais »[8]. Son corps n'a pas été retrouvé[4]. Léon Rouillon le décrit dans Les Compagnons du Premier Jour[9] : « Muets d'horreur et d'admiration, nous suivions, fiers d'avoir reconnu, à cette suprême minute, dans la silhouette qui semait les grenades, celle du capitaine Bricogne, disparu à jamais ».
Blessé à la tête, au thorax, aux poumons et aux jambes, Charles Bricogne est récupéré au petit matin par une ambulance allemande. Il meurt quelques heures plus tard, le 11 juin 1942. Enterré dans le désert, sa sépulture n'a jamais été retrouvée. Sa mort est confirmée par la Croix-Rouge en novembre 1942.
Témoignages
Charles de Gaulle, dans ses Mémoires de guerre, cite le commandant Bricogne parmi les trois officiers supérieurs tués[10], alors qu'il n'était officiellement que capitaine. Pierre Kœnig évoque le capitaine Bricogne comme un Bourguignon à forte moustache roussâtre, peu élégant mais d'excellente famille ; il vante son agressivité contre l'ennemi et son charisme sur ses subordonnés[11].
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération par décret du 11 mai 1943[4]
Croix de guerre 1939-1945, palme de bronze
Médaille de la Résistance française avec rosette par décret du 24 avril 1946[12]
Notes et références
- Site de la bibliothèque de l'École polytechnique, fiche matricule sous la rubrique Catalogues, famille polytechnicienne.
- « Édith Labouré », sur Geneanet (consulté le )
- « Joseph Marie Labouré », sur Mémoire des hommes (consulté le )
- Trouplin 2010.
- « 11e RDP », sur MemorialGenWeb.org (consulté le )
- « Michel Joseph Bricogne », sur Mémoire des hommes (consulté le )
- « Charles Bricogne (1913-1942) », sur france-libre.net (consulté le )
- Bernard Saint-Hillier, « Bir-Hakeim », Historia magazine,
- Léon Rouillon, Les Compagnons du premier jour, Editions du XXe siècle, 1952.
- Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 2, Plon, 1962, p. 86.
- Pierre Kœnig, Bir-Hakeim, 10 juin 1942, Éditions du jour, 1971, p. 77.
- « Base des médaillés de la résistance »
Bibliographie
- « Charles Bricogne », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, , p. 168 (Notice sur le site de l'ordre de la Libération).
- Pierre Dufour, Le 1er régiment d'artillerie de marine, Lavauzelle, 2005.
- Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2 et 9782262016067).
Voir aussi
Pour l'ascendance Bricogne, cf. « Louis Adolphe Ambroise Bricogne », sur Geneanet
Athanase Bricogne (1744-1820) | |||||||||||||||||||||||||||||
Ambroise Bricogne (1784-1847) | Édith Royer (1841-1924) | ||||||||||||||||||||||||||||
Adolphe Bricogne (1825-1906) | Pierre Labouré (1856-1929) | Louise Royer (1863-1950) | |||||||||||||||||||||||||||
Alfred Bricogne (1878-1960) | Édith Labouré (1889-1963) | ||||||||||||||||||||||||||||
Charles Bricogne (1913-1942) | |||||||||||||||||||||||||||||
Articles connexes
Liens externes
- Site de l'ordre de la Libération, avec une notice sur Charles Bricogne.
- Site france-libre.net, page « Charles Bricogne (1913-1942) ».
- Site de la bibliothèque de l'École polytechnique, sous la rubrique Catalogues, famille polytechnicienne, notice « Bricogne, Charles Adolphe Marie » et fiche matricule détaillée.
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