Charles Crupelandt

Charles Crupelandt, né le et mort le à Roubaix, est un cycliste français, surnommé « le Taureau du Nord » pour son gabarit et surtout ses sprints. Il est connu pour être le seul Roubaisien à avoir remporté Paris-Roubaix, et ce à deux reprises.

Charles Crupelandt
Charles Crupelandt en 1912
Informations
Naissance
Décès
(à 68 ans)
Roubaix
Nationalité
Distinction
Équipes professionnelles
1904Radiator
1905individuel
1906La Française
1907-1909individuel
1910Le Globe - Dunlop
1910Depas Cycles
1911-1913La Française - Diamant
1914La Française - Hutchinson
Principales victoires
4 victoires d’étapes sur le Tour de France
Paris-Roubaix (1912, 1914)
Paris-Tours (1913)

Biographie

Natif de Roubaix[1],[2],[3],[4], le , ajusteur-mécanicien, Charles Crupelandt dispute Paris-Roubaix pour la première fois en 1904 et termine la course en treizième position[2]. Après avoir effectué son service militaire en 1908 et 1909, Crupelandt revient à la compétition en 1910. Cette année-là, il gagne une étape du Tour de France qui se déroule entre Paris et Roubaix[2].

Charles Crupelandt gagne deux étapes lors du Tour de France 1911, ce qui lui vaut d'être accueilli à Roubaix par une foule dense et d'être reçu à la mairie de la ville[5]. L'année suivante, il remporte Paris-Roubaix en dominant au sprint Gustave Garrigou, et devient le premier et unique Roubaisien à remporter l'épreuve[2],[5]. Deux ans plus tard, il gagne à nouveau la course nordiste et devient également champion de France sur route[5].

Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, Crupelandt est décoré de la Croix de guerre en 1915 et est blessé deux fois[2],[5]. Trois ans plus tard, Crupelandt est arrêté pour avoir volé des batteries de voiture à Chatou[5]. Il est alors condamné à deux ans de prison[2]. Voulant reprendre la compétition en 1921, il en est empêché par l'Union vélocipédique de France qui refuse de lui accorder une licence en raison de cette condamnation passée[2],[5]. Il court alors dans une fédération dissidente, la Société des courses[5]. En 1923, sans être officiellement inscrit, Crupelandt se mêle au peloton de Paris-Roubaix et termine la course parmi les meilleurs[2].

Crupelandt se reconvertit à Roubaix dans la vente de vélos puis y tient un bistrot[5]. Souffrant de diabète, il meurt dans la commune le alors qu'il est amputé des deux jambes, quasiment aveugle et vivant dans une grande pauvreté[2],[5].

Le dernier secteur pavé de Paris-Roubaix, long de 280 mètres[5], ou 300 mètres[2], et situé près du vélodrome de Roubaix, porte le nom de Charles Crupelandt. Ce secteur a été inauguré en 1996[5].

Dans les arts

En 1912, Charles Crupelandt a été le principal sujet d'un tableau cubiste de Jean Metzinger, Au Vélodrome (en) également connu sous le titre Le cycliste. La peinture représente les derniers mètres du Paris–Roubaix 1912 au travers de son vainqueur, illustré sur le vélodrome qui clôt l'épreuve. C'est la première toile d'art contemporain à représenter spécifiquement le sport et ses champions[6], dans laquelle sont intégrés les concepts de Metzinger sur la perspective multiple, la simultanéité et le temps, en accord avec ses préceptes selon lesquels l'art moderne devait intégrer une quatrième dimension pour rivaliser avec les grands tableaux d'antan[6]. Le tableau a été acquis par Peggy Guggenheim en 1945 et est maintenant visible à la collection Peggy Guggenheim de Venise.

Charles Crupelandt 1913

Palmarès

Résultats sur le Tour de France

7 participations

  • 1906 : abandon (2e étape)
  • 1907 : abandon (3e étape)
  • 1910 : 6e du classement général et vainqueur de la 1re étape
  • 1911 : 4e du classement général et vainqueur des 4e et 7e étapes
  • 1912 : abandon (10e étape) et vainqueur de la 1re étape
  • 1913 : abandon (3e étape)
  • 1914 : abandon (4e étape)

Références

  1. « Palmarès de Charles Crupelandt », sur memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  2. Franck Seguin, « Crupelandt, itinéraire d'un champion brisé », sur nordeclair.fr,
  3. « Charles Crupelandt », sur siteducyclisme.net (consulté le )
  4. « Charles Crupelandt », sur estrepublicain.fr,
  5. Philippe Ramet, « L'exploit unique de Charles Crupelandt », Cent ans de vie dans la région - Tome 1 - 1900-1914 : Un train d'enfer, La Voix du Nord, , p. 86-87
  6. (en) « Exposition Metzinger », sur guggenheim-venice.it (consulté le )

Bibliographie

  • Pascal Sergent, Charles Crupelandt: le champion des brumes ou L’Épopée du cyclisme des temps héroïques, De Eecloonaar, , 104 p. (ISBN 978-907-412-860-5).

Liens externes

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