Charlotte-Aglaé d'Orléans

Charlotte-Aglaé d'Orléans, « Mademoiselle de Valois », par son mariage duchesse de Modène (1737), est née au Palais-Royal à Paris le et morte au palais du Luxembourg à Paris le .

Biographie

Née le au Palais-Royal à Paris, elle est la quatrième fille de Philippe d'Orléans et de Françoise-Marie de Bourbon, fille légitimée de Louis XIV dite Mademoiselle de Blois. Titrée Mademoiselle de Valois, elle ne reçoit de prénoms que lors de son baptême qui a lieu à Versailles le 3 juillet 1710, en même temps que son frère le duc de Chartres. Son parrain est le duc de Berry, et sa marraine est sa sœur Mademoiselle, alors fiancée au duc. Son parrain lui donne son prénom de Charlotte, auquel est ajouté celui de Aglaé, d'après l'une des trois Charites (Grâces), et selon le souhait de sa mère, contrairement à l'usage qui veut que seuls les parrain et marraine choisissent les prénoms.

La duchesse de Modène en 1720. Portrait par Pierre Gobert. Musée d'art de São Paulo.

Mademoiselle de Valois n'était pas véritablement belle, mais elle avait de la personnalité[1]. Son père avait pour elle une affection particulière et l'éduqua fort mal par faiblesse. Dans une lettre adressée par elle au duc de Richelieu, elle accuse même son père d'avoir eu des relations incestueuses avec elle, afin qu'il lui révèle l'identité du Masque de fer ; néanmoins des doutes subsistent quant à l'authenticité de cette lettre car cette même anecdote se voit aussi associée à la duchesse de Berry qui, selon l'historien Jules Michelet serait devenue la maîtresse du Régent afin qu'il lui révèle le même fameux secret.

Sa mère, fille légitimée que le roi Louis XIV eut de la marquise de Montespan, aurait voulu lui faire épouser Louis-Auguste de Bourbon, fils aîné du duc du Maine, lui aussi descendant du feu roi et de sa favorite mais Mademoiselle de Valois refusa d'épouser un prince légitimé qui même très riche l'aurait fait régresser dans la hiérarchie de la cour.

En 1717, Mademoiselle de Valois eut une aventure avec le duc de Richelieu, que sa cousine, Mademoiselle de Charolais, s'était, au même moment, mise en tête d'épouser (l'histoire est racontée dans ses Mémoires par le baron de Besenval). Lorsque le duc fut arrêté et mis à la Bastille en 1719, gravement compromis dans la conspiration de Cellamare, elle alla lui rendre visite en prison et finit par obtenir du Régent son éloignement en contrepartie de la promesse de renoncer à l'épouser.

Un projet de mariage avec le roi de Sardaigne ayant avorté - sa grand-mère, la fameuse princesse palatine ayant révélé à la reine de Sardaigne, sa belle-fille, le comportement incorrect de sa petite-fille - Mademoiselle de Valois dut se rabattre sur un parti moins brillant.

Le duc Renaud III de Modène, ayant adhéré à l'alliance conclue entre le Régent et l'Angleterre, obtint la main de la princesse pour son fils François-Marie (1698-1780). La princesse reçut une dot énorme de 1,8 million de livres, constituée pour moitié par son cousin le roi Louis XV sous tutelle du régent. Le mariage eut lieu en 1720. Ils eurent neuf enfants :

  1. Alphonse (1723-1725) ;
  2. François Constantin (1724-1725) ;
  3. Marie Thérèse Félicité (Maria Teresa) (1726-1754) qui épousa en 1744 Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793) ;
  4. Hercule Renaud (Ercole Rinaldo) (1727-1803) qui épousa en 1741 Marie-Thérèse Cibo de Malaspina, princesse de Massa et de Carrare (1725-1790);
  5. Mathilde (1729-1803)
  6. Béatrice (1731-1736) ;
  7. Marie Fortunée (Maria Fortunata) (1734-1803) qui épousa en 1759 (séparés en 1775) Louis-François de Bourbon, prince de Conti (1734-1814) [1];
  8. Benoît Philippe (Benedetto Filippo) (1736-1751) ;
  9. Marie Ernestine Élisabeth (1741-1774).
La palais ducal de Modène où la capricieuse duchesse déambulait en gémissant "je m'ennuie"

Appréciant la vie mondaine, Charlotte s'ennuya à périr à Modène – bien qu'elle y reçût la visite de Richelieu déguisé en colporteur – et n'eut de cesse qu'elle ne quittât le duché, d'où on la vit partir avec soulagement. Mais, en France, Louis XV l'accueillit très froidement et lui imposa une vie obscure et retirée à Paris. Elle profita de ses relations familiales pour marier deux de ses filles avec des membres de sa dynastie.

Elle fait l'acquisition de l'hôtel dit d'Estrées au no  79 de la rue de Grenelle, à Paris.

Références

  1. Aurélie Chatenet-Calyste, « Une princesse et son livret de comptes : Marie-Fortunée d’Este, princesse de Conti (1731-1803) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol. 134, no 3, , p. 295–305 (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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