Chay

Chay (prononcé Cha-i) est une commune française située dans le département du Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Pour les articles ayant des titres homophones, voir Chai, Chais, Chaix, Chet et Chey.

Chay

Le village et son pont sur la Loue.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Arrondissement Besançon
Intercommunalité Communauté de communes Loue-Lison
Maire
Mandat
Jean-Pierre Cunchon
2020-2026
Code postal 25440
Code commune 25143
Démographie
Gentilé Chaillerots, Chaillerotes [1]
Population
municipale
207 hab. (2019 )
Densité 32 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 02′ 08″ nord, 5° 51′ 42″ est
Altitude Min. 245 m
Max. 502 m
Superficie 6,54 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Besançon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Vit
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Chay
Géolocalisation sur la carte : France
Chay
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Chay
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Chay

    Ses habitants se nomment les Chaillerots et Chaillerotes.

    Géographie

    La Loue en crue au pont de Chay.

    À la frontière entre le département du Doubs et le département du Jura, la commune de Chay s’étend sur les rives de la Loue, dans sa vallée s’ouvrant après Quingey. Elle se situe sur un axe entre Besançon et le nord du département du Jura. Située au cœur de la région de Franche-Comté, la commune de Chay appartient au département du Doubs, en limite du département du Jura voisin de deux kilomètres. Elle appartient au canton de Quingey et est traversée par la Loue dans sa moyenne vallée.

    Après avoir été longtemps sous l'influence de Salins-les-Bains, le découpage départemental l’a placée dans le département du Doubs. Comme toute la grande région bisontine, la capitale comtoise Besançon possède une attractivité croissante sur le canton de Quingey, mais le département du Jura reste néanmoins très proche (Salins-les-Bains, Mouchard, Arbois). Chay est traversée par la RN 83 reliant Besançon à Lons-le-Saunier et est située à proximité d’Arc-et-Senans et sa célèbre Saline royale d'Arc-et-Senans.

    La Loue et les sources ont forcément influé sur l'implantation du village. Au cœur d'une vallée rocailleuse, les terres les meilleures longent le cours de l'eau.

    Le château médiéval a marqué l’emplacement du bourg ancien, proche du pont et sur l'axe nord-sud longeant la Loue. Le village s'organise aujourd’hui encore sur cet axe parallèle à la rivière mais la rue principale venant et repartant vers la route nationale en est un autre. Protégé du vent et en retrait du lit de la Loue, le village ancien est constitué de grosses fermes en pierre, en partie rénovées.

    Surplombé par l'imposant mont Poupet et le talus du plateau, bordé par le Trémont, le village se blottit le long de l'axe de la vallée de la Loue. Le village de Chay se niche au cœur de cette vallée et étage ses terroirs de 255 à 500 mètres d'altitude.

    Situé en retrait du lit principal de la rivière, le village de s'étend le long de la butte menant à la route nationale, à laquelle la relie la D 214. Les premières communes voisines sont Brères et Rennes-sur-Loue. Un pont ancien enjambe la rivière et conduit aux pâtures et au versant boisé du Trémont. Le moulin Coquet (qui n'est plus en fonction) est alimenté par une dérivation de la Loue. L'habitat neuf se répartit aux extrémités du village ancien : routes de Brères et de Rennes-sur-Loue et en haut de la combe.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Carte avec les communes environnantes

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Chay est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Besançon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 312 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (37,3 %), forêts (33,9 %), terres arables (20,9 %), zones urbanisées (5,4 %), zones agricoles hétérogènes (2,4 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Chaix en 1235 ; Chays en 1287 ; Chaiz en 1319 ; Chey en 1426 ; Chay depuis 1531[9].

    Histoire

    Une histoire de familles[10]

    À la suite des épidémies et des guerres, notamment au XVIIe siècle, le village de Chay a connu plusieurs phases de repeuplement, apportant des familles nouvelles au sein des Chaillerots subsistants (ils n'étaient plus que 36 en 1639).

    Aux noms disparus sont venus s'ajouter progressivement les familles que l’on retrouve encore de nos jours à Chay. Souvent issues des montagnes, ces familles nombreuses arrivaient pour travailler dans les fermes du village. Ce fut le cas de :

    - Jean BARDEL (BARDEY) qui arrive en 1649 de Samson avec sept enfants : il est l'ancêtre d’une bonne partie des Chaillerots d'aujourd'hui ; - Antony BRENIER arrive avec d’autres familles de Savoie, accompagnés de Suisses, en 1650 ; - En 1734, c'est Denis COURBET, maçon de Chantrans, qui s'installe au village avec ses six enfants ; - Par la suite, s’installeront les RENAUD originaires de Myon, les CUNCHON de Saint-Thiébaud, les BOLE du Crouzet, les PETETIN et les TRIBUT de Chapois, les FAIVRE de Mesmay, les CHAUVIN d'Ivrey ou encore les BERGER de Marnoz.

    Le pont[11]

    Le lieu le plus fréquenté de Chay est le pont et ses abords. Il en est ainsi depuis le Moyen Âge, car les hommes se réunissaient là pour les corvées du seigneur, sur un emplacement stratégique entre le château tout proche et le moulin.

    Il permettait aussi différentes finalités économiques comme la desserte des vignes et des blés de la rive gauche de la Loue, un point de départ des chemins vers Buffard et Liesle, par Trémont, le transport du bois nécessaire à la Saline, pour l'évaporation de la muire, ou encore un pont de secours pour la livraison du sel vers Saint-Vit et Besançon, par Brères, Mesmay et Lombard, quand celui de Rennes était effondré ou emporté par les eaux.

    Actuellement, à la belle saison, c’est un coin propice à la détente (baignade, pique-nique...) et dont la fréquentation ne fait que croître, puisque le site figure maintenant sur les guides touristiques.

    Il est difficile de déterminer avec précision la date de construction du premier pont, mais en 1423, les bois de Chay étaient réservés pour la cuisson du sel de Salins. Pont de bois, il est emporté par les eaux en 1532, mais la Saline refuse de participer financièrement à sa réfection, car le territoire de la communauté s’étend de part et d’autre de la Loue. Décision confirmée dans un acte de 1601 aux Archives départementales du Doubs.

    En 1760, pour garantir une meilleure commercialisation de sel comtois, on décide de construire un pont en pierre. Chay paiera le quart de la dépense, Samson, Mesmay, Paroy et Lombard un autre quart. L’autre moitié est financée par un don de monsieur d’Olivet de Chamolle, notaire à Salins. La rue principale de Chay a d'ailleurs porté son nom jusqu’à une date très récente. Les hommes des villages cités travailleront en corvée pour l’approvisionnement des matériaux.

    Hélas, la débâcle de glace, à la fonte des neiges, a raison des trois dernières piles, d’abord en 1788 et 1795, puis en 1822 et 1830. En 1833, deux piles disparaissent totalement et la commune de Chay fournit quelques dizaines de pieds de chênes de Trémont pour des réparations de fortune. Les garde-fous ayant disparu, plusieurs noyades se produisent. En 1843, c’est le mur de culée qui s’effondre.

    Le 28 mars 1852, l'architecte Pompée établit un devis pour reconstruction de la seconde moitié, mais en ligne brisée pour utiliser les restes d’anciennes piles. Les pierres nécessaires seront extraites de la carrière sous Boichailles. Montant initial des travaux : 18 689,22 francs, ramené à 14 135 francs. François Dupont de Besançon-Saint Claude est adjudicataire le 25 mai 1853, mais il décédera avant la fin des travaux. La reconstruction démarrera au printemps 1854 et la réception définitive interviendra le 15 avril 1856. Durant les travaux, un des maçons, Félix Tournier, meurt noyé. Pour raison d’économie, les margelles ne seront mises en place qu’en 1857. L'aspect extérieur du pont n'a donc pas changé depuis près de 150 ans : du bel ouvrage. Pour le paiement des travaux, la commune va se saigner, en vendant 8 hectares de bois, en instituant des taxes (comme celle sur les chiens) et en réduisant l'indemnité annuelle du curé de Paroy. Mais le compte n'y était toujours pas et il fallut contracter un emprunt de 5 000 francs, ce qui va mettre à sec le budget communal pour 15 ans. La dépense était toutefois judicieuse puisque 150 ans après, il rend toujours d’appréciables services.

    La gravière, la Loue, et la forêt communale.

    Quant au sable de la gravière, il a toujours été accessible gratuitement pour les Chaillerots, mais les habitants des villages voisins doivent le payer, dès 1821. À partir de 1840, la gravière est louée par adjudication tous les 3 ans, les villageois continuant de bénéficier de l’avantage ancien.

    Le moulin

    Depuis fort longtemps, la Loue faisait tourner un moulin à Chay. On en trouve mention déjà à la fin du XIVe siècle. Pendant maintes années, il a fait partie de la châtellenie de Chay, appartenant donc aux châtelains comme, parmi d’autres, la famille d'Occors.

    De nombreux meuniers ont assuré son fonctionnement : Nicolas Bourgeois en 1694, Joseph Girod en 1803, Pierre-Antoine Grandvoinet en 1840, Roch Bardey en 1846 ou encore François Bardey en 1872.

    En 1852, le moulin était composé de deux tournants : un moulin à orge, un moulin à maïs ainsi qu'une ribe à chanvre (d’où les Chenevières du bord de Loue), une scierie, une machine à battre, 7 roues hydrauliques.

    Le moulin a aussi fourni au village de l’électricité jusqu’aux années 1940. Au début du XXe siècle, le meunier a remplacé les roues hydrauliques par des turbines.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1983 2008 Emile Bardey UMP  
    2008 mai 2020 Philippe Bardey[12] UMP-LR Retraité
    mai 2020 En cours Jean-Pierre Cunchon [13]   Agriculteur

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15].

    En 2019, la commune comptait 207 habitants[Note 3], en augmentation de 2,99 % par rapport à 2013 (Doubs : +2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    255297275287300320320288294
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    276290298253254239240232215
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    205189195197215192175148136
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    139117112126126141175177193
    2015 2019 - - - - - - -
    204207-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Agriculture

    Sur les 650 ha de la superficie communale, 366 ha sont utilisés par l'agriculture. Les terres arables progressent aux dépens des pâturages dans lesquels paissent les troupeaux de vaches, laitières ou à viande. La forêt recouvre l'essentiel des versants du Trémont et de la Fourrée, gagnant du terrain sur les vergers et les vignes disparues.

    Culture locale et patrimoine

    Village d'entraînement du Cirque Plume

    Dans les années 1980, Chay fut le lieu d'entraînement du célèbre Cirque Plume à ses débuts. [18]

    Lieux et monuments

    • Le pont sur la Loue : voir ci-dessus paragraphe "Histoire".
    • Le moulin.
    • Le lavoir-abreuvoir.
    • La fromagerie Loue Lison.
    • Le stadium Nord de Chay.

    Début 2017, la commune est « réputée sans clochers »[19].

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/doubs-25
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Jean COURTIEU, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 2, BESANÇON, CÊTRE, .
    10. Source: Michel Jeanningros
    11. Source : Michel Jeanningros
    12. Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
    13. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    18. « Site du Cirque Plume ».
    19. « Recherches sur critères », Clochers de France.
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