Christian de Villeneuve-Esclapon

Christian Henri Marie de Villeneuve, né le , à Aix-en-Provence et mort le , à Paris, comte de Villeneuve-Esclapon et marquis de Vence, est un homme politique français et un majoral du Félibrige. Époux de la princesse Jeanne Bonaparte, il est député de la Corse entre 1889 et 1893.

Ne doit pas être confondu avec Christian Villeneuve ou Christian Bouche-Villeneuve.

Pour les autres membres de la famille, voir Maison de Villeneuve (Provence).

Christian de Villeneuve-Esclapon
Le marquis de Villeneuve-Esclapon.
Fonctions
Majoral du Félibrige
-
Député de la Corse
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Paris
Nationalité
Activité
Famille
Conjoint
Autres informations
Membre de
Blason

Famille

Christian de Villeneuve-Esclapon est le fils de Jules de Villeneuve-Esclapon (1809-1895) et de son épouse Henriette de Fresse de Monval (1828-1907).

Le , il épouse, à Paris, la princesse Jeanne Bonaparte (1861-1910), fille du prince Pierre-Napoléon Bonaparte (1815-1881) et de sa femme Justine-Éléonore Ruflin (1832-1905).

De ce mariage, naissent six enfants :

  • Pierre de Villeneuve-Esclapon (1886-1957) qui épouse Cécile de Courtois (1896-1981) ;
  • Jeanne de Villeneuve-Esclapon (1887-1942) qui épouse, en 1906, le baron Lucien Leret d'Aubigny (1876-1945), petit-fils du baron Alphonse Leret d'Aubigny (1804-1878) ;
  • Romée Napoléon de Villeneuve-Esclapon (1889-1944) ;
  • Lucien de Villeneuve-Esclapon (1890-1939) qui épouse Iskouhi-Gladys Matossian (1894-1951) ;
  • Roselyne de Villeneuve-Esclapon (1893-1973) qui épouse, en 1918, le comte Bruno de Maigret (1888-1966) ;
  • Rolande de Villeneuve-Esclapon (1896-1972) qui épouse Antoine de Lyée de Belleau (1898-1978), fils de Madeleine de Lyée de Belleau (1873-1957).

Biographie

Issu d'une vieille famille provençale, Christian de Villeneuve naît le à Aix-en-Provence[1]. Adolescent, il s'enthousiasme pour les idées traditionnalistes et part, en 1874, en Espagne, pour s'engager dans l'armée du prétendant don Carlos et participer au troisième conflit carliste[1],[2].

Revenu en France après 1876, Christian de Villeneuve devient le secrétaire particulier d'Achille de Vallavieille, préfet de l'Hérault[2]. Il rejoint, par ailleurs, le Félibrige, mouvement culturel qui cherche à rendre leur gloire aux lettres occitanes[2]. Il fonde ainsi un journal, Lou Provençau, et devient secrétaire du « Dîner du Roi René », qui réunit, à Paris, les disciples de Frédéric Mistral[2].

Quelques années plus tard, en 1882, Christian de Villeneuve épouse la princesse Jeanne Bonaparte, petite-fille de Lucien Bonaparte et d'Alexandrine de Bleschamp[3]. Cela n'empêche pas le jeune homme de maintenir de nombreuses liaisons homosexuelles[4], sources de rumeurs persistantes[5].

La famille de Villeneuve-Esclapon.

L'union de Christian de Villeneuve et de Jeanne Bonaparte rapproche le jeune homme du mouvement bonapartiste. Il décide alors de se présenter aux élections législatives de 1889 et devient député de Corse, dans la circonscription de Calvi[2]. Élu sous l'étiquette bonapartiste-révisionniste, il montre une implication limitée dans la vie politique française. Finalement rallié à la Troisième République, Christian de Villeneuve est battu aux élections législatives de 1893[2].

Après ces événements, Christian de Villeneuve se consacre à son amour des lettres. Tandis que son épouse tient salon à Paris[6], le marquis est élu majoral du Félibrige en 1906[7]. Il tient par ailleurs un journal personnel, aujourd'hui conservé dans les archives de la Bibliothèque nationale de France[1].

Père peu prestigieux pour ses enfants[5], Christian de Villeneuve se montre un oncle attentionné pour Marie Bonaparte[8]. Il l'initie ainsi à la poésie mistralienne, aux œuvres des romantiques allemands et à la philosophie grecque[9]. Plus tard, il envisage de marier sa nièce au prétendant carliste don Jaime[10]. Son projet ayant échoué, il intervient, sans succès, auprès du pape Pie X au moment où la princesse choisit d'épouser un « schismatique », le prince Georges de Grèce[11].

Devenu veuf en 1910[12], Christian de Villeneuve est victime d'une attaque d'apoplexie, qui le laisse paralysé du côté gauche, en 1925[13]. Il meurt dans sa résidence parisienne le [2]. Il est enterré avec sa famille à Valensole[14].

Publications

  • Lei Jue flourau de Fourcauquié, 13 septembre 1875 (14 pages, Ricateau, Hamelin et Cie, 1875).
  • La Félibrejade de la Sainte-Étoile à Avignon (15 pages, Vve Remondet-Aubin, 1876).
  • La Première représentation du Pain du péché ("lou Pan dou pecat"), drame provençal en 5 actes et en vers, de Théodore Aubanel (22 pages, Vve Remondet-Aubin, 1878).
  • La Maison des Baux (8 pages, L. Duc, 1895).
  • Romée de Villeneuve, étude historique (25 pages, Neuilley, 1899).
  • La Fondation du château de Villeneuve-Loubet (52 pages, Neuilley, 1902).

Bibliographie

  • Celia Bertin, Marie Bonaparte, Paris, Perrin, (ISBN 226201602X).
  • Jean Jolly, « Christian, Henri, Marie de Villeneuve », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), PUF, (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Bertin 1999, p. 56.
  2. Jean Jolly, « Christian, Henri, Marie de Villeneuve - Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  3. Bertin 1999, p. 16.
  4. Bertin 1999, p. 162 et 183.
  5. Bertin 1999, p. 97.
  6. Bertin 1999, p. 127-128.
  7. Pierre Fabre, Les Félibres majoraux de 1876 à 2006, Aix-en-Provence, Félibrige, (SUDOC 104600462), p. 17.
  8. Bertin 1999, p. 56 et 127.
  9. Bertin 1999, p. 127.
  10. Bertin 1999, p. 128.
  11. Bertin 1999, p. 156.
  12. Bertin 1999, p. 182.
  13. Bertin 1999, p. 265.
  14. Bertin 1999, p. 331.
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