Classe Calvi

La classe Calvi est une classe de trois sous-marins construits par Odero-Terni-Orlando à Gênes pour la Marine royale italienne (en italien : Regia Marina).

Classe Calvi
Caractéristiques techniques
Type Croiseur sous-marin
Longueur 84,3 mètres
Maître-bau 7,7 mètres
Tirant d'eau 5,2 mètres
Déplacement 1 549 tonnes en surface
2 061 tonnes en immersion
Propulsion 2 moteurs diesel
2 × moteurs électriques
2 hélices
Puissance 4 400 cv (3 300 kW) (diesels)
1 800 cv (1 300 kW) (moteurs électriques)
Vitesse 16,8 nœuds (31,1 km/h) en surface
7,4 nœuds (13,7 km/h) immergé
Profondeur 90 m
Caractéristiques militaires
Armement 8 tubes lance-torpilles de 533 mm (4 à l'avant, 4 à l'arrière)
2 canons de pont de 120 mm simple
2 mitrailleuses jumelées de 13,2 mm
Rayon d’action En surface 11 400 miles à 8 nœuds
En immersion 120 miles à 3 nœuds
Autres caractéristiques
Équipage 77
Histoire
A servi dans  Regia Marina
Période de
construction 		1935
Période de service 1936–1943
Navires construits 3
Navires perdus 2
Navires démolis 1

Les sous-marins ont été construits en 1935, et tous les trois ont servi en Méditerranée au début de la Seconde Guerre mondiale. Les sous-marinsont été transférés à la base sous-marine BETASOM à Bordeaux en . En , les sous-marins ont été utilisés pour une mission de sauvetage de 254 marins du croiseur auxiliaire allemand Atlantis, qui a été coulé. Après le naufrage du Calvi, les Finzi et Tazzoli sont sélectionnés pour être convertis en "sous-marins de transport" afin d'échanger des marchandises rares ou irremplaçables avec le Japon. La capacité de chargement de 160 tonnes a réduit la flottabilité de réserve de 20-25% à 3,5-6% ; et l'armement a été réduit à des mitrailleuses défensives[1].

Histoire et caractéristiques

La classe Calvi était une version améliorée et élargie des précédents croiseurs sous-marins de la classe Balilla. Ils ont déplacé 1 549 tonnes en surface et 2 061 tonnes en immersion. Les sous-marins mesuraient 84,3 mètres de long, avaient une largeur de 7,7 mètres et un tirant d'eau de 5,2 mètres[2]. Ils avaient une profondeur de plongée opérationnelle de 90 mètres[3],[2]. Leur équipage comptait 77 officiers et soldats[2].

Pour la navigation de surface, les sous-marins étaient propulsés par deux moteurs diesel de 2 200 chevaux-vapeur (1 641 kW), chacun entraînant un arbre d'hélice. En immersion, chaque hélice était entraînée par un moteur électrique de 900 chevaux-vapeur (671 kW). Ils pouvaient atteindre 16,8 nœuds (31,1 km/h) en surface et 7,4 nœuds (13,7 km/h) sous l'eau. En surface, la classe Calvi avait une autonomie de 11 400 milles nautiques (21 100 km) à 8 noeuds (15 km/h); en immersion, ils avaient une autonomie de 120 milles nautiques (220 km) à 3 noeuds (5,6 km/h)[3].

Les sous-marins étaient armés de huit tubes lance-torpilles de 53,3 centimètres (21 pouces), quatre à la proue et quatre à la poupe, pour lesquels ils transportaient un total de 16 torpilles. Ils étaient également armés d'une paire de canons de pont de 120 millimètres (4,7 pouces), un à l'avant et un à l'arrière de la tour de commandement (kiosque, pour le combat en surface. Leur armement anti-aérien consistait en deux supports de mitrailleuses de 13,2 mm[2].

Unités

Trois exemplaires furent construits aux Odero-Terni-Orlando (« OTO ») à Muggiano à La Spezia.

Regia Marina - Classe Calvi
Sous-marin Chantier Début de construction Lancement Entrée en service Destination finale
Pietro Calvi OTO Sabordé au combat le
Giuseppe Finzi OTO Capturé le par l'allemagne, renommé UIT-21 et sabordé en 1944
Enrico Tazzoli OTO Perdu après le

Pietro Calvi

Pietro Calvi (numéro de fanion « CV ») a été lancé le [2]. Pendant la guerre civile espagnole, il a tiré sans succès une paire de torpilles sur les navires postaux SS Villa de Madrid (6 942 tonnes de jauge brute) et SS Ciudad de Barcelona (3 946 tonnes de jauge brute) au cours d'une patrouille du 1er au . Dans la nuit du 12 au , il a bombardé le port de Valence[4].

La première patrouille de la Seconde Guerre mondiale s'est rendue de la Ligurie à l'océan Atlantique et a duré du au . Après une révision à La Spezia, le Calvi s'embarque le pour une deuxième patrouille de l'Atlantique qui atteint Bordeaux le . Le Calvi a subi des dommages dus à la tempête lors de sa troisième patrouille au large des îles britanniques du 3 au . La quatrième patrouille a eu lieu entre les îles Canaries et les Açores du au . Le , le Calvi a pris la mer pour une cinquième patrouille au large des îles Canaries. Lors de la sixième patrouille, du 7 au , les Calvi, Finzi et Tazzoli ont sauvé les marins du croiseur auxiliaire (raider) Atlantis qui avait coulé. La septième patrouille a eu lieu au large du Brésil du au . Le , le Calvi a pris la mer pour sa huitième patrouille[5]. Le Calvi a été éperonné et coulé le par le HMS Lulworth (Y60) escortant le convoi SL 115 [6]. Trois officiers et 32 marins ont survécu[5].

Navire coulé par Pietro Calvi[5]
Mission Date Navire Nation Tonnage
en tonneaux		 Notes
3e Carlton Royaume-Uni 5 162 Cargo du convoi OB 260; 4 survivants d'un équipage de 35 personnes
7e Tredinnick Royaume-Uni 4 589 Cargo, pas de survivant
7e T.C. McCobb États-Unis 7 452 Pétrolier; 24 morts; premier navire américain coulé par un sous-marin italien
7e Eugene V.R. Thayer États-Unis 7 138 Pétrolier; 11 morts
7e Balkis Norvège 2 161 Cargo
7e Ben Brush Panama 7 691 Pétrolier; 1 mort
Total:34 193 tonneaux

Giuseppe Finzi

Giuseppe Finzi (numéro de fanion « FZ ») a été lancé le [2]. La première patrouille de guerre a été menée de Cagliari à l'Atlantique et a duré du au . Le sous-marin a navigué le et a passé le détroit de Gibraltar le pour une patrouille atlantique à Bordeaux, en France, le . L'amiral Karl Dönitz rend visite au Giuseppe Finzi le pour accueillir les marins de la Regia Marina sur la base allemande. La troisième patrouille près des îles britanniques, du au , a révélé que l'entrée d'air du moteur diesel était trop exposée pour les conditions hivernales de l'Atlantique Nord. La quatrième patrouille se trouve près des îles Canaries du au et la cinquième patrouille se trouve au large de Gibraltar en août. Au cours de la sixième patrouille, du 7 au , les Pietro Calvi, Giuseppe Finzi et Enrico Tazzoli ont sauvé les marins du raider commercial (croiseur auxiliaire) allemand Atlantis, qui avait sombré. Le sous-marin s'est embarqué pour l'opération Neuland le et est revenu le . Il retourne dans la mer des Caraïbes pour une huitième patrouille du au . Le , le Giuseppe Finzi part pour une neuvième patrouille au Brésil, mais des problèmes mécaniques l'obligent à rentrer à la base le . Le sous-marin patrouille la côte ouest-africaine du au . La conversion en sous-marin de transport ne fut jamais achevée et le sous-marin fut saisi par les Allemands le lorsque l'Italie se rendit aux Alliés. Rebaptisé UIT-21 au service des Allemands, il fut sabordé au Verdon-sur-Mer le pour empêcher sa capture par les forces alliées en progression[7],[8].

Navire coulé par Giuseppe Finzi[7]
Mission Date Navire Nation Tonnage
en tonneaux		 Notes
7e Melpomese Royaume-Uni 7 011 Pétrolier ; aucune victime
7e Boren Suède 4 528 Cargo ; aucune victime
7e Charles Racine Norvège 9 957 Pétrolier ; aucune victime
10e Granicos Grèce 3 689 Cargo de minerai de fer a coulé en moins de 30 secondes, un survivant parmi un équipage de 31
10e Celtic Star Royaume-Uni 5 575 Cargo, 2 morts
Total:30 760 tonneaux

Enrico Tazzoli

Enrico Tazzoli (numéro de fanion « TZ ») a été lancé le [2], en hommage à Enrico Tazzoli, un martyr des guerres d'indépendance italiennes. La première patrouille en temps de guerre a été effectuée au large des côtes d'Afrique du Nord du au . La seconde a été une tentative infructueuse de passage du détroit de Gibraltar du au . Après une révision à La Spezia, le Enrico Tazzoli appareille le et passe le détroit de Gibraltar le pour une patrouille atlantique à Bordeaux le . La quatrième patrouille se trouve au large des îles britanniques du au . Le sous-marin navigue le pour patrouiller entre Freetown et les Açores ; et abat un bombardier Bristol Blenheim en attaque tout en rentrant au port le . La sixième patrouille est à nouveau au large de Freetown du au . Au cours de la septième patrouille, du 7 au , les Pietro Calvi, Giuseppe Finzi et Tazzoli ont sauvé les marins du raider commercial allemand Atlantis, qui a coulé. Le sous-marin s'est embarqué pour l'opération Neuland le et est revenu le . La neuvième patrouille se rendit à nouveau aux Caraïbes du au , et la dixième patrouille au Brésil du au [9]. Après sa conversion en sous-marin de transport, le Enrico Tazzoli s'embarqua pour le Japon le et fut coulé par un avion dans le golfe de Gascogne le [10].

Navire coulé par Enrico Tazzoli[9]
Mission Date Navire Nation Tonnage
en tonneaux		 Notes
3e Orao Yougoslavie 5 135 Cargo bombardé puis torpillé alors qu'il émettait un message radio ; deux tués
4e Ardanbahn Royaume-Uni 4 980 Aucun survivant du cargo sans escorte du Convoi OB 263
5e Aurillac Royaume-Uni 4 248 Cargo, 1 tué
5e Fernlane Norvège 4 310 Cargo avec une cargaison de munitions, pas de victimes
5e Alfred Olsen Norvège 8 817 Tanker, pas de victimes
6e Sildra' Norvège 7 313 Tanker, pas de victimes
8e Astrea Pays-Bas 1 406 Cargo, pas de victimes
8e Tonsbergfjord Norvège 3 156 Cargo; 1 tué
8e Montevideo Uruguay 5 785 Cargo; 14 tués
8e Cygnet Grèce 3 628 Cargo; pas de victimes
8e Daytonian Royaume-Uni 6 434 Cargo; 1 tué
8e Athelqueen Royaume-Uni 8 780 Pétrolier; 3 tués
9e Kastor Grèce 5 497 Cargo; 4 tués
9e Havsten Norvège 6 161 Pétrolier; 2 tués
10e Empire Hawk Royaume-Uni 5 032 Cargo, pas de victimes
10e Ombillin Pays-Bas 5 658 Cargo, pas de victimes
10e Queen City Royaume-Uni 4 814 Cargo, 6 tués
10e Doña Aurora États-Unis 5 011 Cargo, 7 tués
Total:96 165 tonneaux

Bibliographie
  • Erminio Bagnasco, Submarines of World War Two, London, Cassell, (ISBN 1-85409-532-3)
  • Clay Blair, Hitler's U-Boat War, The Hunters 1939–1942, Random House, (ISBN 0-394-58839-8)
  • Maurizio Brescia, Mussolini's Navy: A Reference Guide to the Regina Marina 1930–45, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-544-8)
  • Martin Brice, Axis Blockade Runners of World War II, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-908-1)
  • John Campbell, Naval Weapons of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-459-4)
  • Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-146-7)
  • Willard C., Jr. Frank, « Question 12/88 », Warship International, vol. XXVI, no 1,‎ , p. 95–97 (ISSN 0043-0374)

Articles connexes

Source de la traduction

Liens externes

Références
  1. Brice pp. 129, 131
  2. Chesneau, p. 305
  3. Bagnasco, p. 152
  4. Frank, p. 95
  5. « Regia Marina Italiana », Cristiano D'Adamo (consulté le )
  6. Blair, pp. 669–670
  7. « Regia Marina Italiana », Cristiano D'Adamo (consulté le )
  8. Gröner, Erich, German Warships 1815–1945, Volume Two: U-Boats and Mine Warfare Vessels, London: Conway Maritime Press, 1991, (ISBN 1-55750-301-X), p. 109.
  9. « Regia Marina Italiana », Cristiano D'Adamo (consulté le )
  10. Brice, pp. 131–133
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